1 2 Copyright © 2005 Éditions Ananké/Lefrancq S.P.R.L. 386, chaussée d’Alsember

1 2 Copyright © 2005 Éditions Ananké/Lefrancq S.P.R.L. 386, chaussée d’Alsemberg – B 1180 BRUXELLES Tous droits de reproduction du texte et des illustrations réservés pour tous pays ISBN : 2 – 87418 – 127 – 7 Dépôt légal : D/2005/9117/09 3 Henri Vernes BOB MORANE La Porte du Cauchemar Couverture et illustration de Frank Leclercq ANANKÉ 4 5 PROLOGUE1 En plein Paris, au musée de la Littérature, un cambrioleur de haut vol tente de s’emparer de la Plume de Cristal, objet qui aurait autrefois appartenu à Molière. Griffé par la plume ; le cambrioleur devient un monstre, assoiffé de sang. Dans le même temps, Bob Morane accompagne Rachel Vandendooren, la fille de son ami bruxellois Joris, sur le tournage de son premier film. Tournage sur lequel s’est déroulé un étrange massacre. Il s’avère rapidement qu’un animal monstrueux a trouvé refuge dans les caves du Château de Maison-Neuve, où se déroulent les prises de vue du film… Cet animal est en réalité un Harkan d’une nouvelle génération, plus puissant, plus violent et beaucoup plus dangereux que ceux rencontrés par Bob Morane dans Le Portrait de la Walkyrie. Ghost, étrange personnage qui règne sur une bande de mercenaires sans scrupule et qui rêvait d’ouvrir la porte d’accès au monde des Harkans caresse maintenant un tout autre projet : capturer la créature de Maison-Neuve afin de la cloner et d’utiliser une armée de prédateurs impitoyables pour imposer sa loi aux quatre coins du monde. Lors de sa lutte contre la créature de Maison-Neuve, Bob Morane est grièvement blessé et se réveille à l’hôpital. Il apprend alors de la bouche de Léonard de Vinci, qui mène depuis le quatorzième siècle une lutte sans merci contre ceux qui rêvent de s’approprier le pouvoir des Harkans, que Ghost est parvenu à capturer la créature et qu’il compte bien en faire des « copies ». Léonard propose alors à Bob de s’engager définitivement à ses côtés pour contrer les projets de Ghost et empêcher que ne commence La Guerre des Harkans… 1 Lire La Plume de Cristal, BMP 2023. 6 1 Bob Morane inspira à pleine goulée l’air frais chargé du parfum des fleurs garnissant les parterres du petit jardin de l’hôpital. Il fit ensuite craquer l’un après l’autre ses dix doigts légèrement déformés par la pratique intensive des atémis. Enfin, il pencha lentement la tête de gauche à droite, puis de droite à gauche, comme un boxeur prêt à puncher tout en évitant les coups de son adversaire. À ses côtés, montagne de muscles au visage rougeaud surmonté d’une flamboyante chevelure rousse perpétuellement en bataille, Bill Ballantine poussa un soupir à gonfler les voiles d’un trois-mâts goélette. — Hé ben, commandant, pas mécontent d’être dehors moi ! Le « commandant » Robert Morane, qui ne commandait plus rien depuis longtemps, mais ne renonçait pas à l’idée de faire entrer ce concept pourtant simple dans la caboche de l’Écossais qui lui servait de compagnon d’aventures, fronça à peine les sourcils. — Je te rappelle que ce n’est pas toi qu’on a collé dans un lit avec tous ces tubes… — Valait mieux… Me serais sans doute échappé en courant, moi… Ceci dit, je ne me serais pas laisser faire par cette bestiole… Bob ne releva pas la remarque. Il savait à quel point la lutte contre Asmodéus, démon-harkan réfugié dans les caves du Château de Maison-Neuve avait été âpre, violente… Et Bill, tout comme lui, savait que, si Bob avait dû poser un genou en terre, c’était parce que l’adversaire se révélait de taille. Mais l’Écossais était comme ça. Pareil pour les superstitions d’ailleurs… Il ne fallait pas lui parler du Diable, ce Vieux Nick des anciennes légendes… Mais il était toujours le premier à prendre l’ascenseur pour les enfers si Morane le lui demandait. 7 — Avec un peu de chance, tu pourras aussi te coltiner une de ces bestioles, reprit Bob en indiquant d’un geste de la main la longue limousine garée devant la grille de la clinique privée. La portière côté passager s’ouvrit pour laisser sortir un géant aux proportions au moins aussi impressionnantes que celles de Bill Ballantine. Bullit, garde du corps de son état, fit le tour de la limousine avec une légèreté et une souplesse qui indiquaient l’homme parfaitement entraîné. — Le Léonard sait s’entourer, hein ! fit Bill. — Avec les ennemis qu’il se coltine, ça vaut mieux… — Pas faux, commandant… Pas faux. « Le Léonard » dont parlaient les deux hommes n’était autre que Léonard de Vinci, génie du Quattrocento, comme chacun sait. Bob et Bill l’avaient rencontré lors d’une aventure qui les avait menés de Paris à Tampa en Floride, en passant par Londres. En cette occasion, ils avaient découvert que, depuis des temps immémoriaux, des hommes vivaient en symbiose avec des Harkans, créatures fantastiques issues d’un monde parallèle. Ces Harkans, entité d’une totale neutralité, offraient à leurs hôtes une force herculéenne, des pouvoirs de régénération étonnants… Tout cela sans aucun a priori moral. Ainsi, Léonard de Vinci, génie en son temps, était depuis cette époque un Gardien, un immortel déterminé à empêcher que le pouvoir des Harkans ne soit utilisé pour de mauvaises causes. À la tête d’une véritable organisation occulte, aux ramifications nombreuses et internationales, il était entré en contact avec Morane et Ballantine lors de l’affaire du Portrait de la Walkyrie… À cette occasion, Léonard avait révélé aux deux amis que, selon les écrits conservés par les Gardiens, « deux aventuriers vainqueurs de la Fatalité » devraient affronter les Harkans par trois fois et, ainsi, refermer définitivement tous les passages entre le monde des symbiotes et celui des hommes. Quand on savait que Bob Morane et Bill Ballantine s’étaient échappés déjà du monde d’Ananké, et qu’Ananké signifiait « fatalité » en grec, la relation entre les deux aventuriers et les écrits des Gardiens était aisée à imaginer. 8 Bob et Bill traversèrent le petit parc pour rejoindre la limousine. Sans dire un mot, Bullit ouvrit simplement la porte arrière, découvrant un intérieur spacieux, fait de sièges en cuir, d’une série de consoles de contrôle… et pour le plus grand plaisir de Bill, d’un mini-bar au creux duquel des mini- bouteilles de Zat 77 attendaient d’être vidées. Les deux hommes prirent place. La portière se referma avec un bruit feutré. Tout dans l’habitacle respirait le luxe et le bon goût. Après son court séjour à l’hôpital, Bob Morane avait l’impression de se retrouver dans un autre monde. Il savait à quel point les Gardiens étaient dotés d’équipements de pointe et d’une intendance à toute épreuve, mais il s’étonnait chaque fois de leur efficacité et de la discrétion avec laquelle ils menaient leurs missions… La limousine démarra dans un souffle. Après avoir jeté un rapide coup d’œil circulaire, Bill plongea sur une petite bouteille de Zat 77 qu’il vida dans un verre bas, avec quatre glaçons par-dessus pour être fidèle à la tradition. — Des nouvelles de Rachel ? s’enquit Bob alors que la banlieue parisienne glissait rapidement derrière les vitres fumées. — Ouaip. Le film a finalement été reporté… La petite a regagné Bruxelles pour quelque temps. Le paternel était plutôt ravi… Bob se rappela avec un sourire l’attention toute particulière que portait Joris Vandendooren à sa fille unique. Veuf, il n’avait plus qu’elle dans la vie. Qu’elle soit devenue mannequin vedette, puis actrice, n’était pas vraiment pour le mettre en joie. Mais pouvait-on quelque chose contre la beauté ? Une beauté naturelle qui attirait et séduisait les objectifs photographiques sans le moindre artifice. Une rareté dans le monde souvent « bidonné » de la pub et des médias de masse. Oui, Rachel Vandendooren séduisait les objectifs du monde entier… Et pas seulement les objectifs d’ailleurs… D’un haussement d’épaules, Bob chassa le souvenir de la jeune fille. Il serait toujours temps d’aller faire une petite balade à Bruxelles lorsque toute cette histoire serait finie… Si elle finissait un jour ! 9 — Et les nouvelles de Léonard et de sa bande ? Bob avait envie de se remettre rapidement dans le bain. Lorsque Rachel était arrivée à Paris et qu’il s’était vu forcé, ou presque, de lui servir de chaperon, il s’était laissé emporter dans un tourbillon sans trop savoir où il mettait les pieds. Les Harkans et Ghost étaient entrés dans la danse, comme venus de nulle part… Ce genre de sensation, Morane détestait. Il lui fallait prendre les choses en main, agir et non réagir, avancer et non se faire pousser dans le dos. Après l’affaire du Portrait de la Walkyrie, puis celle de la Plume de Cristal, la coupe était pleine. Plus question de laisser Ghost déplacer les pièces sur l’échiquier sans réagir. — Ça s’est pas mal organisé, pendant que vous étiez en train de roupiller dans votre plumard à l’hosto, fit Bill sur le ton de la conversation. Léonard et ses amis ont secoué le cocotier aux quatre coins de la planète pour finir par mettre à jour une info tout à fait particulière… Une société liée de près uploads/Geographie/ henri-vernes-bob-morane-la-porte-du-cauchemar.pdf

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