Histoire de l'éclairage public en France On peut considérer que l’éclairage pub
Histoire de l'éclairage public en France On peut considérer que l’éclairage public tel qu’on l’entend aujourd’hui est apparu en France en 1667 sous Louis XIV. Lorsque Nicolas de la Reynie est nommé lieutenant général de la police, celui-ci décide de renforcer les mesures de sécurité et de surveillance policière. Il fait installer une lanterne suspendue à chaque coin et milieu de rue de la ville de Paris. L'éclairage public passe alors à la charge de l’État moyennant une redevance par habitant. Ce jour marque le début de la pose de lanternes d'éclairage public dans les rues de France. Depuis, de nouvelles technologies et modélisations n'ont cessé de voir le jour pour en arriver à concevoir les lanternes et lampes d'aujourd'hui. La naissance de l'éclairage public Lutte contre l'insécurité par la lumière Au moyen-âge, l'insécurité est une des principales problématiques des villes de toutes tailles. A cette époque, les habitants des villes ont pour habitude de s'enfermer chez eux dès la tombée de la nuit. Les meurtres et vols dans les villes en pleine nuit sont quotidiens. De nombreuses propositions sont faites pour lutter contre le phénomène, quasiment toutes s'avèrent soit inapplicables soit inefficaces. En 1254, Saint-Louis propose la mise en place d'une police privée à Paris. Le projet s'avère très rapidement être un échec, les membres qui composent la Police n'osant pas eux même s'aventurer dans les rues obscures de la capitale. C'est en 1258 que l'on trouve la première trace d'une lutte contre l'insécurité via la mise en place d'un projet d'éclairage public. Saint-Louis émet l'ordonnance que chaque propriétaire ait à éclairer sa façade à l'aide d'un pot-à-feu sous peine, pour tout contrevenant, d'amende et de peine de prison. Celle-ci sera ignorée par la population, par soucis d'économies et par peur des éventuels incendies, faits également fréquents à cette époque. En 1318, après un grand nombre de crimes commis aux abords du Châtelet dans la ville de Paris, Philippe V ordonne qu’il fût administré une chandelle de suif chaque nuit devant l’image de la benoiste Vierge Marie à côté de l’entrée de la porte du Châtelet pour l’obscurité de la nuit, laquelle est délitable à tous les malfaiteurs. En 1367, Charles V émet à son tour une ordonnance imposant aux habitants de disposer sur le bord de leur fenêtre une chandelle pendant la nuit. Elle n'aura pas plus de succès que les précédentes. Durant les 14ème et 15ème siècles, on retrouve la trace de plusieurs appels invitant les habitants à disposer sur le bord de leur fenêtre une chandelle pendant la nuit. Ces appels ne sont néanmoins le plus souvent formulés qu'à l'occasion de la venue de personnalités importantes de la noblesse, et restent pour la plupart ignorés de la population. En 1524, François Ier émet une ordonnance qui impose aux habitants de Paris de mettre à 9 heures du soir une chandelle allumée. Bien que la mesure soit mieux respectée que les précédentes, elle s'avère peu efficace contre les crimes nocturnes. Les chandelles ne permettant pas d'éclairer plus que quelques heures, les malfrats profitent du reste de la nuit pour agir. Le 29 octobre 1558, Henri II fait mettre en place un système de falots. Ceux-ci sont posés à chaque coin de rue ainsi qu'au milieu des plus longues d'entre elles, avec pour objectif d'éclairer l'intégralité des espaces de circulation de la capitale. La période d'éclairage s'étend de 10 heures du soir à 4 heures du matin, pendant 4, puis 5, puis 6 mois de l'année. Ce projet, à l'instar de ses prédécesseurs, s'avère être un échec. La fumée émise par les falots crée un fort mécontentement parmi les habitants. La mesure est peu à peu abandonnée. Conséquence, les rues de Paris restent considérées comme un coupe-gorge au milieu du 17ème siècle. Page -1- L'histoire de l'éclairage public prendra un virage déterminant sous le règne de Louis XIV. Le nouveau roi, faisant le choix d'adopter une politique sécuritaire, est amené à s'intéresser à l'éclairage des villes pendant la nuit. En 1662, l’abbé Laudati de Caraffa reçoit l'autorisation d’établir à Paris et dans toutes les autres villes du royaume un service payant de porteurs de flambeaux pour accompagner les passants qui le souhaitent. En 1667, Nicolas de la Reynie est nommé Lieutenant Général de Police. Il a alors pour mission d'appliquer le mot d’ordre « netteté, clarté, sécurité ». Il ordonne alors la mise en place d'un éclairage des rues pour la période du 1er novembre au 1er mars, y compris les soirs de pleine lune. Cette éclairage doit être réalisé par des lanternes à bougies uniformisées, symboliquement marquées du blason du roi. L'éclairage public est né ! Des chandelles au premier réverbère d'éclairage public Sous l'impulsion du Lieutenant de la Reynie, les premières lanternes d'éclairage public sont posées dans la ville de Paris. Les lanternes sont constituées de petits carreaux assemblés au plomb et d'un capot protégeant une chandelle. Celle-ci éclaire via une mèche charbonnée qu'il faut couper toutes les heures. Les lanternes étaient suspendues par des cordes fixées sur un mat à la hauteur du premier étage. Un inventaire réalisé quelques mois après l'ordonnance recense 2736 lanternes installées et 912 rues éclairées Paris. En 1697, un édit est promulgué et prescrit l'établissement de lanternes dans les principales villes du royaume. En 1729, le nombre de lanternes dans Paris atteint 5772. En 1744, un ingénieur Français, Dominique-François BOURGEOIS, qui sera plus tard connu sous l'appellation de Bourgeois de Châtelblanc ou Bourgeois de Châteaublanc, met au point une lanterne de conception nouvelle : la lanterne à réverbère. Cette lanterne éclaire au moyen d'une mèche de coton encirée, plongée dans de l'huile de tripes que l'on fait brûler. L'huile, en remontant par capillarité le long de la mèche, sous l'effet de la chaleur de la flamme, peut ainsi brûler sur une longue durée. La mèche est placée sous un réflecteur argenté qui réverbère la lumière en direction du sol. En 1759, le comte Charles-Marie-Antoine de Sartine, lieutenant de police de Paris, impose le remplacement des chandelles à mèche charbonnée par de l'éclairage à l'huile. Dans la foulée il lance un concours récompensé de 2000 livres dont le gagnant sera celui qui trouvera la meilleure manière d´éclairer Paris pendant la nuit en conciliant ensemble la clarté, l´économie et la facilité de service. Bourgeois de Châteaublanc propose dans le cadre de ce concours une lanterne utilisant le principe du réverbère, inventé 20 ans plus tôt. Son modèle est récompensé en 1766 par l'Académie des Sciences. L'éclairage fourni par la lanterne de Châteaublanc est jugé équivalent à 30 chandelles. Le 30 mai 1769, sur décision du conseil du Roi, Bourgeois de Châteaublanc, Pierre-Joseph Levalar (conseiller du roi) et Pierre Tourtille-Sangrain (jouant le rôle de Bailleur de fonds) se voient adjugés une concession comportant le monopole du marché de l'éclairage de la ville de Paris pour 20 ans. Ce dernier prend le contrôle de l'entreprise de Bourgeois de Châteaublanc à la suite d'une longue série de conflit. Celui-ci devient pendant plus de 30 ans l´acteur principal de l´éclairage de France. Lanterne de Monsieur Bourgeois de Chateaublanc L'image ci-dessus représente la lanterne de Bourgeois de Chateaublanc. Il s'agit de la première lanterne qui a réellement été posée en série dans la ville de Paris. Elle est apparue en 1766. La lanterne est composée d'une armature, d'un bec à huile et de réflecteurs métalliques qui réverbèrent la flamme produite. De nombreux fabricants français de lanternes de style commercialisent aujourd'hui une version modernisée de ce modèle. Page -2- L'éclairage à l'huile Entre 1769 et 1782 il fait installer 1200 réverbères de Chateaublanc à huile dans les rues de Paris. Ces lanternes étaient constituées d'une à quatre mèches dépendant de l'endroit à éclairer : Les lanternes posées au fond d'un cul de sac comportaient une mèche. Les lanternes posées le long d'une rue comportaient deux mèches. Les lanternes posées au dessus d'un carrefour à trois branches comportaient trois mèches. Les lanternes posées au dessus d'un carrefour à quatre branches comportaient quatre mèches. Une plaque horizontale supérieure permettait de réverbérer la lumière vers le sol. En outre, à chaque mèche était associée un petit réflecteur concave qui réverbérait la lumière dans la direction désirée. Les lanternes étaient suspendues au milieu des petites rues à l'aide de fils transversaux. Dans le cas d'espaces découverts (places, jardins...) elles étaient suspendues à des potences ou fixées sur des consoles en fer. Elles étaient fixées à 16 pieds (5,33 mètres) de haut et espacées d'environ 50 mètres. Les lanternes étaient allumées et surveillées pendant la nuit par des gagne-derniers (employés de la rue) qui se voyaient confiés 20 lanternes chacun. Très vite, ce système se répand hors de Paris, tout d'abord à Versailles puis dans plusieurs grandes villes de province. Les lanternes éclairent avec des chandelles à huile de tripes, répandant une odeur nauséabonde. A cette époque, on parle déjà d’économie d’énergie et en 1788, l'huile de tripes en remplacée par de l'huile de colza, moins coûteuse, moins nauséabonde et fournissant une flamme plus blanche. De nombreux problèmes subsistent néanmoins. Les écoulements d'huile uploads/Geographie/ histoire-de-l-x27-eclairage-en-france.pdf
Documents similaires
-
17
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 29, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.6372MB