HISTOIRE DE LA Fédération Espérantiste Du Nord de la France Par M. E. DELIGNY,

HISTOIRE DE LA Fédération Espérantiste Du Nord de la France Par M. E. DELIGNY, 0 O. I. Président d'Honneur de la Fédération Membre du Lingva Komitato IMPRIMERIE DE L'INDÉPENDANTI DU PAS-DE-CALAIS. D r L. L. ZAMENHOF Auteur de l'ESPERANTO (1859 -1917) CORRECTIONS & ADDITIONS (Renseignements parvenus après l'impression) Page 22, ligne : 10. — Lire : M. Damerey. Page 26, ligne : 7. — Lire : Fraùlino Andrée. Page 26, ligne : 30. — Lire : Secrétaire pour les isolés et cours gratuits par correspondance. Page 26, ligne : 32. — Ajouter : (proposé) : M. Delavigne-Poiret, imprimeur à Longpré-les-Corps-Saints (Somme). Page 28, ligne : 17. — Lire : Monsieur P. Benoit, Grand Hôtel. Oostduinkerque (Belgique). Page 29, ligne : 30. — Lire : Secrétaire : M. H. Huart, rue Védrines, à Valenciennes. Page 30, ligne : 21. — Lire : Dunkerque D. : M' Degand, avocat, 5, rue de Beaumont. V. D. : M. M. Nogé, 21, rue du Maréchal Joffre Page 30, ligne : 26. — Ajouter : Lille (proposé) : M. et Mme Volqueman, 36, rue Turgot. Page 30, ligne : 27. — Lire : Malo-les-Bains, V. I). : M. E. Houzé, 121, rue G. Neuts. Page 31, ligne : 1. — Ajouter : Rosendael : M. Vernay, 33, rue Marceau. Histoire de la Fédération Espérantiste du Nord de la France La Fédération Espérantiste du Nord de ln France n'a été fondée qu'en 1908, mais son histoire ne serait pas complète si nous ne la faisions précéder de renseignements sur la naissance de l'Espéranto dans la région du Nord. Dés 1898. M. Durieux, directeur d'Ecole à Lille, exerce son activité espérantiste ; au début, il échange des correspondances sur des procédés d'enseignement et publie des articles suggestifs dans le « Nord Pédogagique Après quelques années. avec l'autorisation de M. Minet, Inspecteur Primaire, qu'il a converti à ses idées, ii organise l'enseignement de l'Esperanto dans les écoles primaires avec examens et diplômes pendant six années. Cette expérience était nécessaire, elle est suffisante ; elle vaut pour le pays tout entier et elle prépare l'officialisation ; elle est en tous cas la plus importante de celles faites dans les premières années de l'Esperanto. Mais ce n'est qu'à partir de 1900 que le mouvement espérantiste se dessine nettement dans le Nord. 1900 Nous lisons dans l'Espérantiste qu'en Janvier 1900, M. Louvet, de Lille, reçoit le Certificat de Capacité ; qu'en Août, M. Bavay à Douai, s'inscrit comme membre de la Société Française, ce que fait en Septembre M. Michaux, de Boulogne et en Novembre M. Deligny, de Saint-Orner. M. Michaux commence aussitôt une active - propagande. 1901 En Février nous enregistrons quelques progrès : Cinq personnes de Saint-Omer s'inscrivent à la Société Française et un cours est organisé. Pendant le cours de cette année, plusieurs — Nordistes réussissent aux . examens du Certificat de Capacité, ce qui nous prépare des professeurs. Ce sont : en Avril, MM. Durieux, de Lille et Deligny, de Saint-Omer ; en Septembre, M. Lebon, cl'Avesnes ; en Novembre, MM. Corchand et Monnier, de Douai. 1902 L'année 1902 voit le développement de l'action espérantiste et le nombre des membres de la Société Française s'accroit sensiblement. Des conférences s'organisent. M. Louvet, de Lille, en fait une en Mars aux instituteurs, en Avril à l'école de Fourmies, Où un cours est organisé. En Juin, le premier Groupe est fondé à Lille sous la direction de MM. Louvet et Paillot. En Juin, le Cercle Sténographique de Boulogne constitue une section espérantiste et, en Octobre le groupe de la ville est fondé par MM. Michaux, Brunet, de Ménil, etc. En Septembre, le D' Briquet. d'Armentières et M. Bavay, de Douai reçoivent le Certificat de Capacité. En Octobre, M. Deligny crée le groupe de Saint-Orner et ouvre deux cours, un pour les Messieurs et un pour les Dames. 1903 Cette année marque de nouveaux progres et de nombreuses adhésions sont enregistrées ; un groupe est fondé à Calais par- M. Broca. En Février, M. Deligny publie un Cours Elémentaire d'Esperanto qui aura successivement cinq éditions. Au cours de cette année, on publie une liste de 165 adhérents de la région du Nord. En Février, un cours est fondé à Amiens par M. Balfour. La maison Baignol et Farjon crée une plume Espéranto et peu après un crayon avec la même marque. Le 6 juin, une fête espérantiste obtient un grand succès à Amiens sous la présidence de M. Cart, qui y fait une conférence. M. Deligny organise à Saint-Omer, dans une des salles du Musée une exposition, espérantiste qui obtient un grand succès pendant la kermesse locale ; une carte postale est éditée à ce suj et. Enfin notons la délivrance de plusieurs diplômes « Atesto pri Kapableco » : MM. Michaux (Boulogne) ; Jubin (Wanquetin). En Septembre, le groupe de Calais, en organisation depuis plusieurs mois, est fondé par MM. Guyot, Broca, Demogue, Carpente, Perrin. -5— Le groupe de Boulogne progresse rapidement : Six de ses membres réussissent à l'examen Atesto pri Kapableco : MM. Boulet, Dervaux, Dufeutrelle, Petit, Pecquery, Lephay. Reçoivent le même diplôme, MM. Durieux (Lille) ; Magniez (Vendin-le-Viel) ; Bastien (Valenciennes). Le 1" Octobre M, Michaux publie la Revue de l'Esperanto, grâce à M. Caudevelle qui lui a offert un dédoublement de son excellente revue littéraire Le Cicerone. Le 5 Octobre, M. Michaux inaugure à Boulogne et à Calais une série de conférences publiques et contradictoires qui se suivent rapidement à Montreuil, Lens, Douai, Armentières, Roubaix, Tourcoing, Saint-Omer et Rouen. Grâce à de grands tableaux sur toile, les assistants s'assimilent les explications si rapidement qu'en moins d'une demi-heure ils peuvent répondre à haute voix à une série de questions. Ce système était si efficace qu'on comptait un minimum de 50 adeptes à l'issue de chaque conférence. Souvent les contradicteurs venus pour émettre des objections se déclaraient convaincus et s'inscrivaient au nouveau groupe. Après avoir évangélisé notre région, le Président de Boulogne étendit ses conférences à la Belgique et à la Hollande. Ses plus grands succès furent Anvers et La Haye, où il obtint le plus de ralliement. Vers la même date il fit une conférence à la mairie de Folkestone où nos samideanoj furent admirablement reçus par les autorités, grâce au Président Southee et au Consul Finez, qui collabora à l'organisation du premier Congrès. Quelques années plus tard, M. Michaux obtint du Ministère l'autorisation officielle de faire pénétrer l'Esperanto dans les prisons et les hôpitaux ; l'Esperanto fut plus d'une fois employé à l'instruction et en correctionnelle pour l'interrogatoire des étrangers, spécialement des Russes et des Finlandais, qui ne trouvaient pas d'interprètes. La Presse a relaté ces expériences concluantes. Nos premiers pionniers avaient une telle foi qu'ils semblaient devoir conquérir le monde. Constatons que dans nulle contrée on ne fit mieux que sur le territoire de notre Fédération qui se doit de rester à la tête du mouvement français. 1904 En 1904 commence dans la région du Nord une période très active qui sera marquée par deux événements sensationnels : La réunion internationale de Calais-Douvres et, l'année suivante, le premier Congrès Universel à Boulogne. En Janvier, un cours d'Esperanto s'ouvre au Lycée d'Amiens. En Mars, un groupe est fondé à Valenciennes, nous relevons les noms de MM. Bastien, Beck, Margerin, Muty. -6— En Avril, MM. Quest, Rigolet, Desjardins, d'Amiens, reçoivent l'Atesto pri Kapableco. Un groupe est fondé à Saint-Léger-les- Domart par MM. Dumont-Gaillard et Jovelet. A l'occasion d'une course de canots automobiles de Calais à Douvres le groupe de Calais organise, les 7 et 8 Août, une réunion où il invite les espérantistes de France et des pays voisins. Une centaine de délégués de France, Angleterre, Allemagne, Autriche et Belgique sont présents. A la réunion du 7 Août, présidée par le Capitaine Capé, des orateurs des diverses nations prennent la parole ; la compréhension est parfaite. On insiste sur l'accent tonique et sur la prononciation et on constate. que « de légères différences d'accent ne gênent aucunement l'intercompréhension ». M. Pourcine, de Nancy, propose de désigner la ville où l'on pourrait se rencontrer l'an prochain pour créer définitivement un roulement de congrès annuels. M. Michaux propose Boulogne, ce qui est adopté à l'unanimité. On invitera les Espérantistes du monde entier. Le 8 Août, on s'embarque sur le « Nord », pour Douvres, où le groupe a préparé une charmante réception : Visite de la ville et du château, banquet, soirée organisée par le groupe de Boulogne avec chant et poésies ; tout y est parfait. On revient la nuit à Calais. Le Petit Calaisien résume comme suit le résultat de la journée : « Cette visite entre deux cités si rapprochées géographiquement mais si éloignées par le langage, cette facilité pour les espérantistes anglais de comprendre les espérantistes français, allemands, belges ou autrichiens, de parler comme eux et avec eux sans qu'on puisse noter une différence appréciable d'accent, voilà qui confondra les plus incrédules et qui fera plus que toutes les discussions académiques pour la diffusion de l'oeuvre immortelle du Docteur Zamenhof. » De retour à Boulogne, uploads/Geographie/ histoire-norddelafrance.pdf

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