M Jean Itard P. Humbert, L'œuvre scientifique de Blaise Pascal In: Revue d'hist
M Jean Itard P. Humbert, L'œuvre scientifique de Blaise Pascal In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1948, Tome 1 n°3. pp. 273-274. Citer ce document / Cite this document : Itard Jean. P. Humbert, L'œuvre scientifique de Blaise Pascal. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1948, Tome 1 n°3. pp. 273-274. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1948_num_1_3_2649 ANALYSES D'OUVRAGES 273 gynécologie et de pédiatrie, ne conservent qu'un intérêt minime, ses six livres De arte gymnastica, publiés d'abord en 1569, et ultérieurement en 1573, 1577 < édition considérablement augmentée) et 1604, méritent d'être au moins parcourus. €ar non seulement l'ouvrage appartient pour nous à l'histoire de cette partie de l'art médical, mais encore l'auteur a fait en ce domaine œuvre d'historien (puisque, dans son ouvrage de 400 pages, il en est 371 consacrées à la pratique des exercices athlétiques dans la Grèce antique). L'analyse de son traité, qui est ici présentée avec la reproduction d'une dizaine de planches, sert de complément à quelques remarques historiques concernant la gymnastique vers l'époque de la Renaissance. Pierre Brunet. Pierre IIumbeht, L'œuvre scientifique de Biaise Pascal, 1 vol., in-8°, 262 p., Paris, Albin Michel, 1947. L'auteur s'est proposé, dans cet ouvrage, de donner une vue d'ensemble de l'œuvre scientifique de Pascal, sans appareil critique, mais en restant à un niveau élevé. La dédicace « Aux Élèves-Maîtresses du Lycée de Montpellier 1941-42 et à leurs professeurs, auditrices fidèles du cours public d'où ce livre est issu », indique nettement à quel public s'adresse l'auteur, et donne un bel exemple à suivre, car il serait du plus haut intérêt que de tels cours se multiplient, pour répandre dans les milieux éclairés le goût de l'histoire des sciences, discipline beaucoup trop négligée dans notre pays. L'ouvrage suit dans un ordre chronologique la carrière scientifique de Pascal, <зп insistant sur le milieu savant dans lequel a évolué ce dernier. Ce sera un des mérites de l'auteur d'avoir montré combien a été prépondérante l'influence de ce milieu. La partie qui se rapporte à Pascal physicien est celle qui, nous semble-t-il, sera le plus accessible au lecteur moyen. Pascal est en effet resté très actuel dans ses opuscules de physique : il est un de nos premiers et de nos meilleurs expérimentat eurs, fin, précis, méticuleux, sachant se défier des hypothèses prématurées. Nos tilèves de l'Enseignement du second degré peuvent aborder directement l'étude <le ces pages et y puiser une belle leçon de physique expérimentale. Pascal mathématicien leur serait plus difficilement abordable et resterait même assez hermétique aux étudiants de,nos facultés. C'est que son style, comme •celui de ses contemporains, a terriblement vieilli. Ce vieillissement est dû aux progrès considérables des mathématiques, progrès auxquels il contribua fort ement après Fermat, Roberval, Descartes, Cavalieri, Grégoire de Saint-Vinceet, mais qui s'accélèrent surtout après sa mort, avec Huygens, Leibniz et Newton: L'influence de Pascal dans la révolution mathématique se marque même, fait trop peu noté, mais important, dans le domaine de la géométrie élémentaire. C'est en effet sous son inspiration qu'Arnauld écrit La Géométrie de Port Royal, ouvrage qui rompt définitivement en France avec la tradition des Éléments d'Euclide. Ce détail suffit, soit dit en passant, à détruire la légende selon laquelle Pascal aurait retrouvé à douze ans, de son propre fonds, les trente-deux premières propos itions d'Euclide. La vérité, comme le remarque M. Humbert, est certainement plus modeste. Les légendes sont toujours difficiles à détruire. C'est ainsi que M. Humbert, mettant vigoureusement en relief l'influence du milieu sur Pascal, lui oppose Des- T. I. — 19 18 18 274 revue d'histoirk des sciences cartes, et écrit en particulier page 1 7 : «. I>escartes donnait... un traité de Géométrie, où, rompant avec tous ses devanciers, il employait pour la première fois les res- sources de l'algèbre dans le traitement d'un problème de géométrie », Sans réclamer ici les droits de Fermat, observons que celui qui, en France, a introduit les méthodes algébriques en Géométrie, c'est Viète. D'ailleurs Gaston Milhaud dans son Descartes savant a bien montré ce que Descartes et Fermat deivent, dans leur découverte de la Géométrie analytique, aux méthodes d'Apollonius. De pareils détails ne déparent pas l'œuvre de M. Humbert. Aussi nous par- donnera-t-il de relever quelques légères inadvertances du même ordre : Page 10, nous lisons « l'arithméticien Fermat, le géomètre Frénicle ». Le terme « arithmét icien », dans un milieu non averti, pourrait prêter à confusion, et peut-être eût-il mieux valu permuter les deux épithètes. Page 19 : « Pascal n'hésitera pas : il sera le continuateur de Desargues, mais en y ajoutant le génie. » La fin de la phrase laisserait croire, aux personnes étrangères à l'histoire des mathématiques, que Desargues manquait de génie, et ce serait dommage. Page 32 : « II écrira, sur les Problèmes de la eycloïde, le premier traité de calcul intégral ». Il nous semble bien établi qu'on ne saurait parler de calcul intégral avant Leibniz et Newton. En fait, le traité de Pascal est un des derniers et des plus brillants de l'époque des Indivisibles. Page 49, l'arithmétique de Jean Trenchant, 1566, paraît donnée comme le premier traité du calcul par jetons, alors que ce calcul remonte à une époque très antérieure. Enfin, page 44, une erreur de plume a fait écrire à l'au teur au sujet du Magnum problema, cône de révolution pour cône du second ordre. Puisque nous cherchons quelques petites querelles à M. Pierre Humbert, relevons cette phrase, page 9 : «... Pascal n'est pas un savant, du moins au sens actuel de ce terme. C'est un amateur... ». Nous compléterions volontiers : « mais pas au seas moderne de ce terme », car le mot amateur a pris de nos jours un sens légèrement péjoratif, qui ne convient certainement pas, l'auteur le reconnaîtra avec nous, à un homme de la valeur scientifique de Pascal. M. Humbert veut dire simplement, et il le précise d'ailleurs plus loin, que les savants du xvne siècle ne tiraient pas un profit matériel de leur science, et que leurs recherches n'absor baient pas toute leur activité. Cela s'est-il beaucoup modifié depuis ? Nous en doutons, pourvu que l'on ne confonde pas savant et professeur. Remercions l'auteur de nous conduire, par son ouvrage, à méditer sur la portée de l'œuvre scientifique de Pascal. Cette œuvre, née des sollicitations immédiates du milieu, a eu à son tour des répercussions profondes sur ce milieu. Il paraît en particulier à peu près certain que les derniers travaux de Fermat sur les rectif ications et les quadratures ont été inspirés par le traité de la Roulette, ainsi que par l'œuvre de Grégoire de Saint- Vincent. Ces travaux, ainsi que le traité de Pascal, furent connus de Wallis et de Huygens et eurent ainsi une influence indirecte tant sur les méthodes de Newton que sur celles de Leibniz. Avoir fait penser Wallis, Huygens, Fermat, avant de faire réfléchir Leibniz lui-même, ce ne sera pas le moindre titre de gloire de Biaise Pascal. Jean Itard. Cortès Pla, Algunos aspeclos de la fisica moderna, 1 vol., in-8°, 135 p., Rosario, Facultad de Giencias, 1939 ; Trascendencia de la obra de uploads/Geographie/ itard-j-1948-p-humbert-l-x27-oeuvre-scientifique-de-blaise-pascal.pdf
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- Publié le Aoû 10, 2022
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