LA CRÉATION DE JARDINS FAMILIAUX D e l’ u s a g e a u p a y s a g e D e l’ u s
LA CRÉATION DE JARDINS FAMILIAUX D e l’ u s a g e a u p a y s a g e D e l’ u s a g e a u p a y s a g e L es jardi n s f a m i l i a u x , hi e r et au jo ur d’h ui • p . 4 VOUS CHERCHEZ, VOUS TROUVEZ Les di v er se s f ormes d e ja r d i n s • p . 12 Le s j ar di ns fa milia ux da ns le pr oj et ur ba in • p . 2 2 La con ce pt io n d’ u n e n se m bl e de jar din s f am il i a u x • p . 28 L e m o de d’ex ploit a t i o n de s j a r d in s et les p l a n t a t i o n s pé ren nes • p. 64 L e c h oix d e c l ô tu re s et de haies • p . 4 0 L e s é q uipe m e n t s c o llect if s e t le s e sp ac es com mu ns • p . 3 4 Le s a b r i s à mat é r i e l • p. 46 L e s o l et la ge s ti on des déchets vert s • p . 5 8 La g e s t i o n d e l’ea u e t l ’ é n e r gi e • p . 5 2 A n ne x e s • p . 7 0 LES JARDINS FAMILIAUX, HIER ET AUJOURD’HUI LA CRÉATION DE JARDINS FAMILIAUX C’est à la fin du XIXe siècle, dans la mouvance hygiéniste, que l’abbé Jules Lemire, député-maire d’Hazebrouck dans le Nord, imagine les jardins ouvriers pour amé- liorer la situation des familles. Ces jardins participent aussi à un certain ordre social. En effet, s’ils offrent aux ouvriers la possibilité de compléter les ressources du ménage par une production alimentaire supplémentaire, ils leur permettent d’échapper à leur taudis en profitant d’un air plus respirable et en les éloi- gnant aussi des cabarets. Dans cet esprit, l’abbé Lemire fondera en 1896 la Ligue française du coin de terre et du foyer dont est aujourd’hui issue la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs (FNJFC). C’est dans ce contexte de développement industriel que les jardins familiaux s’organisent LA CRÉATION DE JARDINS FAMILIAUX et s’implantent dans les cités ouvrières ou dans les banlieues du début du XXe siècle. Les périodes de guerre favoriseront la multi- plication des parcelles cultivées en potagers, qui atteindront leur apogée au début des années 50. D’ailleurs, le cadre légal du jardin familial sera défini dans le Code rural par la loi du 26 juillet 1952 : les jardins familiaux doivent être gérés par des associations de type Loi 1901, et leur production ne peut être liée qu’à un usage familial(1). 6 7 L e s ja rd in s f am ili au x d e F o ntain eblea u bén éficie nt d’ un c ont ext e b ois é. LA CRÉATION DE JARDINS FAMILIAUX inondable…), à l’heure de la ville dura ble, compacte, accessible et économe en sol, ils révèlent un potentiel important pour la cité et ses habitants, tant sur le plan social que sur le plan du paysage et du cadre de vie. En effet, au-delà de l’aide matérielle qu’ils apportent aux familles, ils sont générateurs de liens sociaux forts car mélangent générations, provenances sociales ou géographiques, et références culturelles, en devenant ainsi un véritable creuset territorial. Ils participent également à l’épanouissement individuel par la pratique du jardinage, et peu- vent constituer un excellent support d’initiation à l’environnement. Avec la croissance économique qui marquera les années 60 et le développement des maisons individuelles, ces terrains collectifs seront souvent délaissés au profit des jardins privés particuliers, jusqu’à la nouvelle période de récession des années 80 où l’on constatera un regain d’intérêt pour des structures de proximité au mode de gestion assez souple. Aujourd’hui de nouvelles motivations semblent générer la demande de jardins familiaux. Les jardiniers présentent des profils plus variés, ce qui incite à croire que la production de fruits et légumes frais n’est pas - systé- matiquement - leur unique motivation. Le plaisir de se rapprocher de la nature, l’envie de convivialité, de même que le souhait d’une alimentation plus saine, motivent de plus en plus les habitants des villes, reflétant des préoccupations plus contemporaines. Alors que par le passé, les jardins familiaux étaient fréquemment confinés aux espaces délaissés de la cité, difficiles d’accès et exempts de possibilité de construction (talus SNCF, emprise de ligne à haute tension, zone 8 9 Depuis la promenade, les jardins familiaux de Meaux offrent leur paysage ouvert. Installés dans un verger ancien, les jardins d’Émerainville sont au cœur de la ville. Ils constituent des surfaces de terre non im- per méabilisées en milieu urbain, et peuvent participer à la mise en réseau d’espaces très divers tels que boisements, parcs privés ou publics, jardins individuels, favorables au déplacement de la petite faune, et de façon générale au maintien de la biodiversité. Imaginer les ensembles de jardins potagers de demain participe à l’enrichissement du patri- moine urbain, paysager, environnemental, mais aussi humain, et justifie qu’ils fassent l’objet d’une réflexion préalable et partagée. LA CRÉATION DE JARDINS FAMILIAUX Les ensembles de jardins familiaux constituent d’autre part des sites ouverts végétalisés de superficie non négligeable qui sont autant de respirations dans le tissu bâti, particulièrement dans les secteurs denses et dans les quartiers d’habitat collectif. En frange urbaine, mais aussi en limite d’un bourg rural, ils permettent de souligner une silhouette bâtie, de maintenir un cône de vue sur un élément patrimonial, ou d’accompagner un site naturel ouvert au public : rivière, forêt… Ils peuvent enfin s’insérer judicieusement dans un réseau d’espaces publics ou de cheminements en enrichissant le cadre de vie de tous. 10 11 À Coulommiers, la promenade longe le Morin et les jardins potagers. À Nangis, les jardins familiaux assurent la transition paysagère entre le plateau agricole et le bourg. Bâti dense et jardins potagers se côtoient dans ce quartier de Provins. Des jardins existants sont parfois porteurs de l’histoire d’un site, comme ici à Melun, le long de l’Almont, emplacement depuis plusieurs siècles de l’ancienne propriété de « La communauté des Carmes ». LES DIVERSES FORMES DE JARDINS inégales, et se situer aussi bien en agglomé- ration qu’en périphérie. Une légère variante : dans quelques villes, souvent en raison d’une longue pratique des jardins, certains sont gérés directement par la collectivité, sans interven- tion d’une association ; ainsi à Strasbourg, sur un très important patrimoine de jardins, soit 4600 parcelles, un tiers seulement est géré par des associations. Dans l’absolu, de tels jardins ne relèvent donc pas de la définition légale des jardins familiaux ; mais dans la pratique, leur conception et leur mode de fonctionnement quotidien en font des ensembles très proches des jardins familiaux. LA CRÉATION DE JARDINS FAMILIAUX Si les « jardins familiaux » correspondent à la plupart des sites de jardins regroupés que l’on découvre ici ou là, il s’avère que de nombreux types de jardins existent, que l’on peut distin- guer comme suit : Jardins individuels Il n’est pas rare que des potagers privés occu- pent la frange des bourgs ; cela constitue d’ailleurs des paysages de transition très inté- ressants. Il peut s’agir de terrains privés en location. Même si une ambiguïté subsiste - au plan juridique - lorsqu’un espace ainsi loué pour du jardinage est une terre agricole, de tels jardins peuvent constituer une réponse simple à des attentes locales, surtout en milieu rural, car toutes les habitations n’y sont pas dotées de jardin. Selon leur mode d’aménagement et de gestion, ils peuvent utilement occuper des espaces non construits au sein des bourgs, ou assurer une transition paysagère entre ceux- ci et les milieux environnants. Mais ils peuvent aussi avoir un impact visuel décevant, faute de règles collectives, et de rigueur de la part des locataires comme du propriétaire (cabanons hétéroclites, clôtures disparates, fûts de toutes sortes, accumulation de matériaux ou de déchets…). Seul le Plan local d’urbanisme (PLU) pourra cadrer ces secteurs spécifiques. Jardins familiaux Ils répondent à la conception initiale des jardins « ouvriers » et à la définition réglementaire exposée précédemment ; le foncier appartient soit à la collectivité, soit à l’association ges- tionnaire, ou encore celle-ci l’occupe à titre locatif. Les associations sont, généralement, spécifiques à un groupe de jardins, mais elles peuvent aussi en gérer plusieurs, répartis par exemple en divers points d’une ville. Elles peu- vent aussi être affiliées à l’une des Fédérations existantes(2) : la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs, uploads/Geographie/ jardins-familiaux-pdf.pdf
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- Publié le Sep 26, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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