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Pourtant, où que j'aille dans Paris, je Ventends parler par ces Mes- sieurs. Il n'est point certes ici question du jargon des coquïllards et des gueux qui, depuis fort longtemps, n'a plus cours parmi la pègre, mais de la langue verte dans sa pleine saveur. Vers la moitié du XIXe siècle, l'argot s'est en effet sensiblement « décoquiné » ; il a évolué selon un rythme sage, quasi bourgeois, et habilement flirté avec les usages fort honnêtes qu'une série de facteurs sociaux, tels que les chemins de fer, le service militaire obligatoire, le travail à l'usine, lui ont permis d'assimiler. Argot et langage populaire ont donc fusionné peu à peu. C'est un fait, il est contrôlable. Toutefois, la pègre n'en demeure pas moins ce qu'elle fut de tout temps, et il suffit de l'avoir approchée pour saisir de quelle façon, hommes et femmes du « milieu » s'abor- dent, sans éveiller la suspicion. Comme récrivait Marcel Schwob, en 1889, dans son étude sur l'argot français : « Les animaux des grands fonds sous-marins sont dépourvus d'yeux, mais sur leur corps se sont développées des taches pigmentaires et phosphorescentes. De mhne l'argot, dans les bas-fonds X PREFACE où il se meut, a perdu certaines facultés du langage, en a développé d'autres qui lui en tiennent lieu ; privé de la lumière du jour, il a produit, sous l'influence du milieu qui Yopprime, une phosphorescence à la lueur de laquelle il vit et se reproduit : la dérivation synony- mique. » Ne pourrions-nous pas ajouter à cet exemple celui de certains fauves qui, pour ne point effaroucher leur proie, se confondent par la couleur de leur pelage avec le sot/? Il nous mènerait à ces cas si fréquents aujour- d'hui de gentlemen fort peu loquaces dont on s'explique mal le métier dans Paris, et dont le sobre vocabulaire finit parfois par vous frapper à force de correction. « Moi que j'te cause, me disait récemment à Mont- martre, un de ces louches individus, penses-tu que je jaspine le jar? Plus souvent, j'laisse ça aux mômes et j'jacte français. » Mais n'exagérons pas. Si effacés qu'ils soient et atten- tifs à ne se point trahir, ces Messieurs gardent un goût secret pour le langage qu'employaient leurs aînés. Tant pis s'il n'offre plus la sécurité de naguère ! Son charme vaut que l'on coure encore le risque de le parler ne serait-ce que pour échapper certains soirs à la mono- tonie d'une vie médiocre ou se procurer à bon compte l'illusion de vivre en marge d'une société qui n'a plus ni vigueur, ni cynisme. Qu'on en convienne ou non, les souteneurs, les criminels, les filles publiques des basses classes ne pourront jamais renoncer à l'argot ; il leur est nécessaire, flatte leur amour-propre et jusqu'en ces intimes retraites où chacun puise sa force d'expression, conserve son prestige et ses droits. Voilà pourquoi nous n'avons point jugé sans intérêt l'ambition de fixer dans un nouveau dictionnaire d'argot le vocabulaire de cette catégorie d'individus qui, sou- PRÉFACE XI cieux de se comprendre, ont trouvé chez le docteur Jean Lacassagne un commentateur scrupuleux. Elevé dans un milieu, si Von peut dire, criminologique (son père, chef de Vécole médico-légale lyonnaise s'intéressa particulière- ment à la langue des criminels), le docteur Jean Lacas- sagne, lui-même spécialiste des ynaladies vénériennes, a eu depuis le début de sa carrière, cent occasions quoti- diennes de fréquenter des filles et de les entendre parler la langue verte, soit dans le service des vénériens à VAntiquaille , soit dans le service policier des filles sou- mises. A la prison, il visite les compagnons de ses clientes spéciales. Durant de longues années, il inter- roge et prend des notes. Il peut dire comme A. Delvaa, Vauteur du Dictionnaire de la langue verte : « J'ai cueilli sur leur tige et ramassé sur leur fumier natal tous les mots de mon dictionnaire ». Il fallait, pour mener à bien ce travail, la réunion de qualités assez rares. Un policier, qui vit parmi la pègre, manque de culture. Un linguiste trouve des étymologies (basées souvent d'ailleurs sur d'audacieuses et périlleu- ses approximations), mais n'a pas fréquemment l'occa- sion de réunir et de vérifier les termes d'argot. Le docteur Jean Lacassagne, par ses fonctions, a pu collationner, aussi bien qu'un détective, le lexique de l'argot. Il a toujours eu d'autre part, le goût des recher- ches et des travaux d'érudition. Enfin, et c'est, je crais, un élément tout à fait appréciable, il étudie les choses en médecin. C'était une des doctrines auxquelles le professeur Lacassagne, son père, tenait le plus fermement que la liaison nécessaire entre la biologie et la sociologie. Le crime, pensait-il, est affaire de médecin, car il relève du domaine de lu pathologie. Le mal social est une équi- valence du mal physique. Aussi le médecin est qualifié XII PRÉFACE pour étudier des problèmes de criminalistique. Quel autre qu'un médecin eût trouvé la saisissante formule en quoi se résume le système de l'école lyonnaise : « Les sociétés ont les criminels qu'elles méritent ! » Préparé à son œuvre par son hérédité et par ses goûts, le docteur Jean Lacassagne a eu sous la main un riche matériel d'étude. Son père avait collectionné de nombreux ouvrages, quelques-uns fort rares, sur les diverses formes d'argot et entrepris même la rédaction sur fiches d'un répertoire argotique. C'est ainsi qu'un inculpé d'assassinat, depuis condamné à mort et exécuté, Nouguier, lui consigna tous les termes techniques dont sa bande se servait. Le professeur Lacassagne avait, en outre, colligé les mots recueillis par divers auteurs de dictionnaires. Pour ce travail considérable, il eut comme collaborateur d'abord Edouard Herriot, qui n'était point encore grand- maître de l'Université, puis Edmond Locard qui, depuis, a fondé le laboratoire de police technique de Lyon. Le docteur Jean Lacassagne s'est donc trouvé dans les conditions les meilleures pour composer un ouvrage qui n'est point l'œuvre vaine d'un curieux, mais le travail consciencieux d'un criminologiste averti. Or, le succès a pleinement couronné ses efforts puis- qu'il rend aujourd'hui nécessaire une nouvelle édition de V Argot du milieu. En cette époque de crise, on ne saurait trop féliciter l'auteur mais, cette fois, c'est avec la précieuse collaboration de Pierre Devaux que le doc~ leur Jean Lacassagne a repris et développé son œuvre. « On connaît, en matière d'argot, la compétence de Pierre Devaux, ai-je écrit de celui que nous appelons « because d'à cause », Pierrot-les-grandes-feuilles. Elle a depuis longtemps débordé l'aimable cadre du Cra- pouillot où le jeune artiste s'est d'abord fait appré- PRÉFACE XIII cier avant, de publier sur la langue verte une plaquette justement recherchée par les bibliophiles. L'originalité de Pierre Devaux tient non seulement à la pleine pos- session de son sujet, niais encore, et surtout, à la faci- lité qu'il a de s'exprimer en argot. » En effet, s'il n'avait à maintes reprises fourni la preuve qu'il jade le français de première, je dirais que l'argot a tout l'air d'être sa langue maternelle. « Jésus-la-Caille » lui doit, dans la version qu'il en a faite, une verdeur, une saveur, un accent de la plus authentique et pertinente autorité. Bien plus, le « climat » du roman est si bien composé que tous les personnages semblent se comporter dans l'atmosphère qui leur est naturelle et non seulement s'expriment en argot mais pensent en argot. En un mot, ils bénéficient d'une « mentalité » sans laquelle la langue verte serait un compromis entre le raisonnement et l'expression. Dans La Reine mère, également - qui est à mon avis le chef-d'œuvre de Pierrot-les- grandes-feuilles — le miracle consiste à intervenir dans le récit avec un à-propos du plus salubre humour, « La taule royale avait vraiment pas été bâtie pour y respirer à pleins tubes, Usons-nous par exemple au début de uploads/Geographie/ l-x27-argot-du-milieu.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 16, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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