Paul Gautier Le typikon du sébaste Grégoire Pakourianos In: Revue des études by
Paul Gautier Le typikon du sébaste Grégoire Pakourianos In: Revue des études byzantines, tome 42, 1984. pp. 5-145. Résumé REB 42 1984 France p. 5-145 P. Gautier, Le typikon du sébaste Grégoire Pakourianos. — Édition et traduction avec annotation du typikon (version grecque) du sébaste et grand domestique de tout l'Occident, Grégoire Pakourianos (décembre 1083). Dans l'introduction l'auteur esquisse l'histoire particulièrement embrouillée de la tradition manuscrite et littéraire de ce document, et justifie son choix d'un unique témoin pour l'établissement du texte, celui de la Bibliothèque Coraï de Chios (C), estimé grosso modo du 13e siècle, dont celui de Bucarest (B), édité par L. Petit, n'est qu'une mauvaise copie. Une confrontation minutieuse de la version géorgienne (g) contemporaine de C, conservée à Chios dans le même volume que ce manuscrit, avec la version grecque a permis d'améliorer notablement celle-ci, mais aussi de déceler des mécoupures, des lacunes et des omissions fort instructives pour l'histoire et la compréhension de ce texte hérissé de difficultés, dont la rédaction pourrait être postérieure à celle de g. Citer ce document / Cite this document : Gautier Paul. Le typikon du sébaste Grégoire Pakourianos. In: Revue des études byzantines, tome 42, 1984. pp. 5-145. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1984_num_42_1_2154 LE TYPIKON DU SÉBASTE GRÉGOIRE PAKOURIANOS Paul GAUTIER La publication du typikon du sébaste et grand domestique d'Occident Grégoire Pakourianos avait été d'abord prévue et annoncée après celle du typikon de la basilissa Irène Doukaina, fondatrice du monastère de la Théo- tokos Kécharitôménè, mais des circonstances imprévisibles m'ont contraint à bouleverser le programme d'édition des typika que je m'étais fixé. Cette modification, qui ne tire d'ailleurs aucunement à conséquence, pourra mê me paraître opportune, si l'on veut bien remarquer que cette parution va coïncider, à quelques mois près, avec le neuvième centenaire (1083-1983) de la rédaction du typikon du monastère géorgien de Pétritzos-Backovo*. * Bibliographie usuelle : Aroutiounova, Tipik = Viada A. Aroutiounova-Fidanjian, Tipik Grigorija Pakouriana. Vvedenie, perevod i kommentarij, Erevan 1978. g = version géorgienne, signalée dans sa traduction latine (voir Tarch.) ou russe (voir Schan.)· Kaouch. = S. G. Kaouchtschischvili, Georgica. Scriptorwn byzantinorum excerpta ad Georgiam pertinentia (Tomus V, Leonem grammaticum, Georgium Cedrenum, Typicon Gregorii Pacuriani, Nicephorum Bryennium, Cecaumeni Strategicon continens. Textum graecum cum versione iberica edidit commentariisque instruxit), Tbilisi 1963, p. 83-301 (texte grec, p. 98-256). Konidarès, Typikon = I. M. KonidarèS, Τό τυπικον τοϋ Πακουριανοΰ και ή (( ιερατική σχολή » της μονής Πετριτζοΰ, Άντίδωρον πνευματικόν εις τον καθηγητών Γεράσιμον Κονιδάρην, Athènes 1981, ρ. 3-16. Lemerle, Cinq études = P. Lemerle, Cinq études sur le XIe siècle byzantin, Paris 1977. Petit, Pacourianos = L. Petit, Typikon de Grégoire Pacourianos pour le monastère de Pétritzos (Backovo) en Bulgarie, texte original, FF 11, Suppl. n° 1, St-Pétersbourg 1904. Schan. = A. Schanidzé, Kartvelta monasteri Bulgaretsi da misi tipikoni. Tipikonis kartuli redakcia, Tbilisi 1971. Tarch. = M. Tarchnischvili, Typicon Gregorii Pacuriani (Corpus scriptorum christiano- rum orientalium, vol. 144. Scriptores iberici, tomus 4), Louvain 1954. 6 P. GAUTIER Les éditions du typikon II n'est pas dans mon intention de reprendre par le menu l'histoire des éditions successives de ce précieux document. Elle était embrouillée et obscure à plaisir jusqu'ici : elle ne l'est plus depuis que M. Lemerle l'a tirée au clair avec son érudition, sa perspicacité et sa clarté d'exposition bien connues1. Ayant en effet le sentiment que dans l'état actuel de notre documentation, il serait vain de prétendre faire mieux, je me contenterai d'en dresser un résumé aussi simple, mais complet que possible, pour qu'un lecteur pressé ou peu curieux se rende au moins compte de la complexité de la tradition de ce typikon et ait un aperçu des recherches entreprises depuis sa redécouverte par des érudits au 19e siècle jusqu'à la présente édition2. Le typikon de Grégoire Pakourianos fut révélé au monde savant par G. Mousaios. Ce Grec de Sténimachos, un gros bourg situé à quelques kilomètres au sud de Philippopoli (Plovdiv, Bulgarie), publia en 1888, à Leipzig, une version inédite en grec moderne, datée de 1792, indiction 10, qu'il avait copiée sur un exemplaire conservé au monastère voisin de Pétritzos3. Le manuscrit qu'il eut entre les mains est certainement celui qui se trouve aujourd'hui dans la Bibliothèque Coraï, à Chios, sous la cote 15994. Le Père Louis Petit, professeur à Kady-köi (banlieue asiatique de Constantinople), qui s'était mis en quête du texte authentique, fut plus heureux dans ses recherches : s'il ne parvint pas lui non plus à atteindre l'original, ni même une copie ancienne de celui-ci qu'on disait avoir été déposée au Patriarcat de Constantinople, il put du moins publier en 1904 une copie tardive, qu'il attribue au 18e siècle, repérée sur ses indications à Bucarest, dans la bibliothèque de l'Académie roumaine, sous la cote 694, l'ancien n° 30 du Séminaire d'État5. 1. Cinq études, p. 115-126. 2. On trouvera un bref aperçu historique de la tradition manuscrite du typikon dans Konidarès, Typikon, p. 5-8, qui signale en outre (p. 7) l'existence d'une copie du typikon, écrite en langue grecque vulgaire et datée de 1792, dans la Bibliothèque de l'Académie des Sciences de Kiev sous la cote ancienne Ζ 4579, d'après B. L. Fonkic, W 36, 1974, p. 136-138. Ce témoin, signalé aussi par Lemerle {op. cit., p. 130 n. 39), est sans intérêt pour notre étude. 3. G. Musaeus Stenimachites, Γρηγόριος ΙΤακονριανός μέγας δομέστικος της Λύσεως και το ύπ' αντοϋ τνπικον της μονής της Θεοτόκου της Πετριτζονιτίσσης, Diss. Iéna, Leipzig 1888, p. 135-210 (texte, p. 157-210). 4. Cf. Lemerle, Cinq études, p. 116. 5. Petit, Pacourianos, Introduction, p. v, xxxi. LE TYPIKON DU SÉBASTE GRÉGOIRE PAKOURIANOS 7 La seconde copie, dont le P. Petit connaissait l'existence en 1904 et qu'il croyait avoir été établie sur l'original, mais qu'il ne réussit jamais à se procurer6, pourrait bien être ce manuscrit d'époque byzantine, contenant en un seul volume la rédaction géorgienne (f. 1-73) et la rédaction grecque (f. 74-146v), dont le catalogue de Kabbadas, malheureusement peu répandu, signalait en 1933 la présence à la Bibliothèque Coraï, à Chios, sous la cote 15987, mais sans signaler sa provenance ni mentionner sa date d'entrée, qui restent énigmatiques. L'existence de cet exemplaire ancien du typikon, d'ailleurs inexactement et trop succinctement décrit, dont nous allons reparler, resta pratiquement ignorée du monde savant. L'intérêt des érudits pour le typikon de Grégoire Pakourianos fut en fait relancé par la publi cation du texte géorgien, non pas celui qui était conservé dans le susdit volume de Chios, mais celui qui avait été dès 1939 signalé par G. Péradzé et redécouvert en 1949 par une mission géorgienne dans le manuscrit 581 de la Bibliothèque Nationale de Sofia, lequel aurait été copié en 17028. Cette version, dépourvue de titre, fut en effet éditée, ainsi que sa traduction latine, en deux ouvrages séparés, à Louvain en 1954, par M. Tarchnischvili9. La partie géorgienne du codex Coraï 1598, qui était restée inaccessible à ce dernier, a été enfin à son tour publiée par A. Schanidzé, à Tbilisi, en 1971, avec une traduction russe10. De la confrontation des deux traductions, la latine et la russe, il me paraît ressortir que le manuscrit de Sofia dont on se doutait qu'il était un apographe de celui de Chios, est une copie généralement très fidèle de celui-ci, qui est incontestablement son prototype : je n'ai remarqué que des divergences mineures entre les deux textes (que je désignerai désormais par la lettre g, suivie du nom de l'éditeur), à l'exception d'une longue lacune du codex de Sofia (Tarchnischvili, p. 1526 = Schanidzé, p. 293 n° 1 1 - 295 n° 6), consécutive à la disparition de quatre pages. Cette constatation m'a donc engagé à utiliser avec une certaine assurance, pour la comparaison à venir du texte grec de Chios avec la version géorgienne (g), par raison de commodité, la traduction latine de Tarchnischvili (abrégé désormais : Tarch.), et à ne relever la traduction russe de Schanidzé (abrégé désormais : Schan.) qu'en cas de nette divergence avec la précédente. Le texte grec de Chios avait été entretemps publié à son tour à Tbilisi, 6. Ibidem, p. xxxn. 7. Sur ce catalogue, au contenu fort décevant, voir Lemerle, Cinq études, p. 116 n. 3, 118 n. 8. 8. Ibidem,?. 118-119. 9. Titre indiqué supra, p. 5. 10. Édition restée inaccessible à Lemerle, Cinq études, p. 119 et n. 11. 8 P. GAUTIER en 1963, par S. Kaouchtschischvili11, mais dans un volume de collection, où, hormis la partie grecque, tout, introduction, traduction, notes et glossaire, était en langue géorgienne, ce qui ne pouvait lui assurer une large diffusion. La filiation manuscrite L'édition de Kaouchtschischvili repose sur les deux témoins grecs complets connus à ce jour : celui de Chios et celui de Bucarest (désignés par nous désormais respectivement C et B), parce qu'ils sont sans doute considérés par lui comme indépendants. Cette opinion, qui était déjà celle d'Amantos12, et qui a été ensuite adoptée avec hésitation par P. Lemerle13, surprend de la part d'un éditeur, car la comparaison attentive des deux manuscrits ne laisse pas, à mon sentiment, subsister le moindre doute sur la dépendance uploads/Geographie/ paul-gautier-le-typikon-du-sebaste-gregoire-pakourianos-revue-des-etudes-byzantines-tome-42-1984-pp-5-145.pdf
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- Publié le Jui 16, 2022
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