SAHARA WATCHER N°178 16/02/2017 CONTEXTE SECURITAIRE REGIONAL Position du Quai

SAHARA WATCHER N°178 16/02/2017 CONTEXTE SECURITAIRE REGIONAL Position du Quai d’Orsay : « La menace d’attentat et d’enlèvement visant des Occidentaux demeure élevée dans la zone sahélienne mais aussi dans les pays limitrophes. Aucune zone ne peut plus désormais être considérée comme totalement sûre. » RECOMMANDATIONS Vigilance soutenue pour tout déplacement. Dispositif sécuritaire adapté pour les projets en cours. Veille informationnelle. SOMMAIRE : TERRORISME.................................................................................................................................2 (Mouvements jihadistes, Action régionale contre le terrorisme) MAGHREB......................................................................................................................................4 (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie) BANDE SAHELO-SAHARIENNE..…………...………...…………………………………………………8 (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger,Tchad) CALENDRIER PREVISIONNEL : Mars 2018 — SAHEL : Fin de la phase de montée en puissance du G5-Sahel Du 19 au 21/03 — LIBYE : Tenue d’une conférence destinée à lancer la reconstruction de Benghazi. Avril 2018 — MALI : Élections locales et régionales, initialement prévues le 17/12. 06/05/2018 — TUNISIE : 1ères élections municipales de l’après-révolution 2ème semestre 2018 — SAHEL : Achèvement de la base de drones US d’Agadez (Niger) 1/10 SAHARA WATCHER N°178 16/02/2017 TERRORISME FAITS MARQUANTS : 02 et 03/02 — MALI : Attaque à Talataye (région de Gao) ; au moins 4 civils tués, 3 assaillants abattus et 4 capturés. 02/02 — MAURITANIE : Nomination du colonel Salem Vall Ould Isselmou au poste de commandant du « fuseau ouest » de la Force du G5 Sahel. 03/02 — BURKINA FASO : Embuscade contre une patrouille de policiers à Déou (Nord) ; 1 assaillant tué. 04/02 — MALI : Attaque des gendarmeries de Hombori et de Mandiakuy (région de Ségou) 05/02 — MALI : 2 membres de la Garde nationale abattus par de présumés jihadistes à moto à Gossi (cercle de Gourma-Rharous, région de Tombouctou). 06/02 — NIGER : IVème réunion des chefs d’Etat du G5 Sahel à Niamey. Présidence tournante donnée au PR Issoufou. Remplacement au poste de secrétaire du Nigérien Najim Mohamed par son compatriote Maman Sidikou. 08/02 — MALI : Attaque au mortier du camp conjoint de la Minusma et de Barkhane d’Amachach, près de Tessalit (région de Kidal), revendiquée par le GSIM ; pas de victime. 09/02 — MALI : Explosion d’un IED au passage d'un véhicule près de la localité de Konna (région de Mopti ; au moins 7 civils tués et 18 blessés. 11/02 — MALI : Libération du maire de Tarkint (région de Gao), enlevé mi-janvier et connu pour avoir servi de médiateur dans la libération d'otages occidentaux. 12/02 — BURKINA FASO : Désertion durant 24h d’une vingtaine de policiers de leur commissariat de Déou pour protester contre le manque de moyens mis à leur disposition pour contrer les attaques terroristes 13/02 — BURKINA FASO : Attaque d’une mission de sécurisation à Natiaboani (Gourma, Est) ; 1 policier tué et 2 blessés. 13/02 — TUNISIE : Selon le ministre de la Défense, Tunis a rejeté une proposition de l’Otan de don d’une subvention de 3 millions € pour recevoir des experts permanents dans un centre d’opérations militaire que le pays prévoit de développer pour sécuriser les frontières et combattre les terroristes. 14/02 — MALI : Neutralisation d'un groupe jihadiste par un raid aérien français près de Tinzaouatène (région de Kidal), à proximité de la frontière algérienne : une vingtaine de jihadistes tués ou capturés. 2/10 SAHARA WATCHER N°178 16/02/2017 MOUVEMENTS JIHADISTES La crise sécuritaire malienne possède plusieurs dimensions, et pendant que les autorités locales sont confrontées quotidiennement aux attaques des groupes armés, la force Barkhane poursuit ses opérations contre les mouvements jihadistes en cherchant à leur porter des coups décisifs. Officiellement, personne ne semble s’inquiéter à Paris de l’évolution de la situation. Le 5 février, le directeur du Renseignement militaire, le général Ferlet, s’est cru autorisé à déclarer à des journalistes de défense : ‘‘Si l’on regarde le nombre d’attaques, on ne peut pas parler de dégradation sécuritaire. Il y a un bruit de fond de harcèlements, mais qui existe depuis la fin de Serval (en 2013) et qui continue’’. La thèse, à dire vrai, est audacieuse, et elle a fait sourire dans d’autres services, où on envisage la situation avec moins de bonhommie. Il est, par ailleurs, difficile de comprendre le sens de cette déclaration, sauf à penser que le patron de la DRM, qui n’a pas peut-être pas le franc-parler de son prédécesseur, soit frappé par le syndrome Westmorland, du nom du chef des unités US engagées au Vietnam qui croyait encore à une victoire rapide quelques jour avant l’offensive du Têt. Le contexte malien, en réalité, ne cesse de se dégrader. Selon un décompte des incidents et de leurs victimes réalisé par des universitaires français, 716 personnes auraient été tuées au Mali en 2017, contre 411 en 2016 – et 583 en 2015. De même, la cartographie de ces violences montre qu’elles gagnent depuis deux ans le centre du pays. On est loin du niveau de tensions qui prévalait au printemps 2013 après le succès de Serval, et le général Ferlet oublie opportunément de mentionner la spectaculaire dégradation de la situation au nord-ouest du Burkina ou les récentes revendications par l’Etat islamique d’attentats commis au Niger. La position française est, à cet égard, très complexe. Paris doit à la fois assurer ses alliés de sa détermination à rester combattre leurs ennemis au Sahel tout en envisageant très sérieusement un allègement de son dispositif. Les jihadistes, pour leur part, poursuivent leurs actions de sape de l’autorité de l’Etat malien et tirent profit de l’inefficacité des forces armées locales ou des services de sécurité. Ils s’en prennent aussi à la MINUSMA (2 attaques le 8 février, par exemple, contre la base de Tessalit et contre un véhicule près de Gao), tandis que les intimidations contre des élus locaux se poursuivent. Les FAMAs sont incapables de sécuriser les axes, la MINUSMA fait ce qu’elle peut, et Barkhane a d’autres priorités. ACTION RÉGIONALE CONTRE LE TERRORISME Le 14 février, les forces françaises ont ainsi effectué un raid contre des véhicules de membres d’Ansar Dine, un des groupes fondateurs du GSIM, ‘‘entre Boughessa et Tin-Zaouatène’’, à quelques kilomètres seulement de la frontière avec l’Algérie. Cette opération, particulièrement complexe, a été réalisée par des Mirage 2000, des hélicoptères Tigre/Gazelle et par des unités spéciales au sol. Selon un bilan communiqué par l’EMA, dix jihadistes auraient tués et dix autres capturés, et une importante quantité de documents saisie. Sobrement commentée à Paris, ce raid est un incontestable succès tactique. Plusieurs cadres d’Ansar Dine auraient été tués, dont Malick Ag Wanasnat, un ancien colonel de l’armée malienne présenté comme un des plus proches collaborateurs d’Iyad Ag Ghali, l’ennemi N°1 des Français dans la zone. A Paris, certains responsables admettent même, officieusement, que le fondateur d’Ansar Dine était la véritable cible du raid. L’opération, au-delà de la démonstration technique, est diplomatiquement révélatrice. La visite à Alger, la veille du raid, de l’amiral Rogel, chef d’état-major particulier du Président français, au cours de laquelle il s’est entretenu avec le vice-ministre de la Défense Salah, n’était peut-être pas que protocolaire. Iyad Ag Ghali, longtemps protégé par Alger qui voyait en lui un interlocuteur, était devenu un point de discorde avec Paris. Le fait que ses hommes et lui passent régulièrement la frontière pour se réfugier en Algérie avait cependant commencé à agacer aussi à Alger, et on peut estimer que le raid du 14 février marque, au moins publiquement, une inflexion diplomatique. Celle-ci peut aussi avoir été provoquée par les rumeurs persistantes au sujet d’un rapprochement entre le GSIM, étroitement lié à Al Qaïda, et les troupes d’Abou Walid al-Sahraoui, l’émir de l’Etat islamique dans la région. La lutte contre l’EI est une priorité d’Alger depuis plusieurs années. 3/10 SAHARA WATCHER N°178 16/02/2017 MAGHREB FAITS MARQUANTS : 06/02 — LIBYE : Annonce par la LNA du Maréchal Haftar du début d'une importante opération militaire dans l'est du pays, près de la frontière avec l'Egypte. 07/02 — ALGERIE : Création d'un ''Conseil d'affaires algéro-français'' par les deux principales organisations patronales - le Medef français et le Forum des chefs d'entreprises algérien -, au 1er jour d'une visite d'une soixantaine de chefs d'entreprises français à Alger. 07/02 — LIBYE : Reddition auprès de la police militaire de Mahmoud al-Werfalli, commandant au sein d'une unité d'élite de la LNA du Maréchal Haftar, soupçonné par la Cour pénale internationale d'exécutions sommaires de dizaines de personnes. Il est libéré le lendemain après une démonstration de force de ses partisans dans les rues de Benghazi. 07/02 — TUNISIE : La justice française se prononce en faveur de l'extradition vers Tunis de Moncef El- Materi, un proche de l'ex-président Zine el-Abidine Ben Ali, condamné par contumace en 2012 dans deux affaires de blanchiment et une affaire de détournement de vestiges archéologiques. 08/02 — MAROC : Ouverture à Casablanca du procès en appel du Hirak. 54 accusés. 09/02 — LIBYE : Au moins 2 morts et 143 blessés dans un attentat à Benghazi ayant frappé les fidèles lors de la Grande Prière du Vendredi dans l'enceinte de la mosquée Saad Ibn Abou Abada. Un engin explosif était placé dans un cercueil dans la cour de la mosquée et l'autre, à l'entrée, dans uploads/Geographie/ sahara-watcher-n178.pdf

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