Les ennemis d’internet RAPPORT 2012 2 LES ENNEMIS D’INTERNET / 12 MARS 2012 / J
Les ennemis d’internet RAPPORT 2012 2 LES ENNEMIS D’INTERNET / 12 MARS 2012 / JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA CYBER-CENSURE ////////////////////// Carte mondiale de la cyber-censure..............3 introduction générale...........................................................4 pays ennemis d’internet Arabie Saoudite...................................................................................................12 Bahrein....................................................................................................................14 Bélarus...................................................................................................................16 Birmanie...................................................................................................................18 Chine........................................................................................................................20 Corée du Nord.....................................................................................................24 Cuba.........................................................................................................................26 Iran..........................................................................................................................28 Ouzbékistan...........................................................................................................32 Syrie........................................................................................................................34 Turkménistan.......................................................................................................37 Vietnam...................................................................................................................39 pays sous surveillance Australie ..............................................................................................................41 Corée du Sud........................................................................................................43 Émirats arabes unis.........................................................................................45 Égypte......................................................................................................................46 Érythrée.................................................................................................................48 France.....................................................................................................................50 Inde..........................................................................................................................54 Kazahkstan...........................................................................................................57 Malaisie..................................................................................................................60 Russie.......................................................................................................................62 Sri Lanka................................................................................................................65 Thaïlande...............................................................................................................67 Tunisie......................................................................................................................69 Turquie....................................................................................................................71 3 LES ENNEMIS D’INTERNET / 12 MARS 2012 / JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA CYBER-CENSURE ////////////////////// Ennemis d'Internet Pays sous surveillance LA CARTE MONDIALE DE LA CYBER-CENSURE 4 LES ENNEMIS D’INTERNET / 12 MARS 2012 / JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA CYBER-CENSURE ////////////////////// Ce rapport, qui dresse la nouvelle liste 2012 des pays “Ennemis d’Internet” et “sous surveillance”, est une actualisation du rapport publié le 12 mars 2011 1. Le précédent rapport, publié en mars 2011, soulignait la consé- cration des réseaux sociaux et du rôle du Web comme outil de mobilisation et de transmission d’informations dans le contexte des mouvements de soulèvements populaires dans le monde arabe. Les mois qui ont suivi ont montré la surenchère de ri- postes menées par les régimes répressifs à ce qu’ils considé- raient comme des tentatives inadmissibles de “déstabilisation”. Les net-citoyens ont été, en 2011, au cœur des changements politiques qui ont affecté le monde arabe. Ils ont tenté de tenir le blackout en échec mais en ont, en contrepartie, payé le prix fort. Parallèlement, des pays réputés démocratiques ont continué à céder aux tentations sécuritaires ou à prendre des mesures dis- proportionnées pour protéger le droit d’auteur. Les internautes des pays dits “libres” ont appris à se mobiliser pour conserver leurs acquis. La pression s’accroît sur les intermédiaires tech- niques, encouragés dans certains pays à jouer un rôle de police du Net. Des sociétés de surveillance deviennent les nouveaux mercenaires d’une véritable course à l’armement en ligne. Les hacktivistes apportent leur expertise technique aux net-citoyens pris dans les tenailles des appareils répressifs. Les diplomates entrent également en jeu. La liberté d’information en ligne repré- sente plus que jamais un enjeu majeur de politique extérieure et intérieure. Quand les nouveaux médias continuent de repousser les limites de la censure Les réseaux sociaux compliquent la tâche des régimes auto- ritaires qui tentent d’étouffer toute information gênante. Sidi Bouzid, Khaled Saïd, etc. autant de pierres angulaires des ré- volutions arabes, autant de “sujets” qui ont pu sortir au grand jour grâce à la mobilisation des net-citoyens. La révolution des micro-blogs, l’agrégation d’opinions et l’accélération de la diffu- sion de l’information qu’ils induisent, associés aux téléphones portables de plus en plus utilisés pour du livestreaming, mul- tiplient les possibilités de libérer l’information de son carcan. Le mélange des genres entre journalisme et militantisme s’est accentué dans des contextes extrêmes comme celui de la Sy- rie, où de simples citoyens, révoltés par le massacre, se sont engagés dans une récolte d’informations, avec les moyens à disposition, à destination des médias internationaux, afin que soit connue l’ampleur de la répression sanglante. Même en Corée du Nord, le “royaume ermite”, le blackout com- plet est remis en cause : les téléphones portables offrent aux habitants proches de la frontière chinoise la possibilité d’être reliés au reste du monde. La contrebande de l’information béné- ficie de la perméabilité de la frontière par laquelle transitent télé- phones, CD, DVD, et articles sur clés USB. Au Turkménistan, l’explosion meurtrière d’un dépôt d’armes à Abadan, dans la banlieue d’Achkhabat, en juillet 2011, a mar- qué le début d’une guerre de l’information 2.0. Pour la première fois, des net-citoyens sont parvenus à briser le mur du silence2 imposé par le régime en postant sur Internet de simples vidéos réalisées grâce à leurs téléphones portables3. Ils en ont ensuite payé le prix fort. La censure implacable en Arabie Saoudite n’a pu empêcher le combat des femmes pour le droit de conduire ou de voter, à trouver un relais sur la Toile, attirer l’attention de la communauté internationale, et trouver un certain écho à l’intérieur du pays. Les dénonciations de la corruption, des problèmes environne- mentaux et de la misère sociale ont beaucoup alimenté la Toile, de la lutte des paysans chinois du Wukan contre l’expropriation de leurs terres par des fonctionnaires peu scrupuleux à la docu- mentation des fraudes électorales en Russie ou au traitement de l’impact catastrophique sur l’environnement de l’exploitation des mines de bauxite au Vietnam4. 1 12mars.rsf.org/2011/fr/ 2 http://www.rferl.org/content/citizen_journalism_scores_breakthrough_ in_turkmenistan/24266428.html 3 http://www.fergananews.com/news.php?id=17017&mode=snews 4 http://blog.mondediplo.net/2009-07-03-Le-Vietnam-la-Chine- et-la-bauxite Entre surveillance et filtrage, la brèche ténue des net-citoyens 5 LES ENNEMIS D’INTERNET / 12 MARS 2012 / JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA CYBER-CENSURE ////////////////////// Banalisation des coupures d’Internet et des télécommunications Les régimes répressifs ont retenu la leçon. Pour assurer la réus- site d’un blackout, il ne suffit plus d’écarter la presse, d’intimider les témoins et de bloquer quelques sites d’information et d’op- position. Une méthode bien plus efficace consiste à imposer un blocus sur un territoire pour empêcher l’arrivée de témoins gênants et la sortie de tout support numérique, ainsi qu’à couper les communications, en ayant recours à des blocages de SMS, des suspensions temporaires ou ciblées de l’accès au Web ou aux services de téléphonie mobile. L’Égypte avait montré la voie, fin février, au plus fort des ma- nifestations, en coupant l’accès à Internet pendant cinq jours, une première dans le pays. D’autres pays ont suivi cette voie, en période d’élections, de troubles ou même en amont. La République démocratique du Congo1, le Cameroun2 et le Kazahstan3 en sont quelques exemples. La Chine a mis en place une méthode bien éprouvée qui consiste à suspendre les communications dans les villes ou les provinces à problème, quand la situation lui échappe. Le Tibet4, le Xinjiang et la région de Mongolie intérieure en sont les pre- mières victimes. Mais la coupure d’Internet constitue une solution drastique, qui peut handicaper les autorités elles-mêmes et porter préjudice à l’économie des pays concernés. Le ralentissement de la bande passante est une méthode plus sournoise, mais redoutablement efficace, car elle rend impossible, de fait, le téléchargement et l’envoi de photos et de vidéos. L’Iran est passé maître en la matière. Les censeurs syriens jouent avec le niveau de la bande passante, les fluctuations de cette dernière témoignant, de fait, du degré de répression dans les zones affectées. Le Bahreïn offre l’exemple d’une répression “réussie”, avec le blackout de l’information rendu possible par un impressionnant arsenal de mesures de censure, à la fois techniques, judiciaires et humaines. Renforcement du filtrage Les plupart des régimes qui censurent le Net ont, dès le début des révolutions tunisienne et égyptienne, renforcé le filtrage pour tenter de circonvenir toute velléité de propagation de ces mouvements dans leur pays. D’autres ont intégré le filtrage comme outil de gouvernance, utile pour étendre leur emprise sur le pouvoir. Les sites de livestreaming, et les réseaux sociaux ont souvent été parmi les plus touchés. En Ouzbékistan, le régime a bloqué les forums de discussions dans lesquels de simples citoyens discutaient des révolutions arabes. Les mots “jasmin” et “occupy”, suivi du nom d’une ville de Chine, ont été bloqués sur l’Internet dans ce pays. Le Béla- rus, confronté à des manifestations de masse, a rendu le réseau social Vkontakte indisponible. Même réflexe disproportionné côté kazakhe, la plate-forme Livejournal a été bloquée dans son intégralité contre quelques sites jugés “extrémistes”. La Turquie a mis en place un système de filtrage du Web qui, bien que désormais facultatif, s’apparente à une forme de cen- sure masquée. Le nouveau gouvernement thaïlandais est lancé, au nom du lèse-majesté, dans une spirale de blocages de sites et de conte- nus, dangereuse pour la liberté d’expression. Le gouvernement se targue d’avoir bloqué en quelques mois plus de pages que les trois années précédentes. La vigilance reste de mise en Tunisie. Ammar 404, surnom du système de filtrage et de surveillance du Web mis en place sous Ben Ali, pourrait renaître de ses cendres alors que la justice exa- mine la possible mise en place d’un filtrage de sites pornogra- phiques. La Corée du Sud, en réponse à la propagande du Nord, a déci- dé d’augmenter le nombre de sites bloqués. Inflation des retraits de contenus, pressions sur les intermédiaires techniques Les censeurs tentent de plus en plus d’enrôler les entreprises privées dans la surveillance et la censure en ligne. Certaines collaborent, d’autres résistent. Sous la pression des autorités, les sites de micro-blogging chinois comme Sina Weibo ont dû se doter de milliers de modé- rateurs, et requièrent désormais de leurs utilisateurs de s’enre- gistrer sous leur véritable nom. Les hébergeurs font l’objet de pressions de plus en plus fortes afin d’effectuer des retraits de contenus sous la forme de la “notification-retrait”, une méthode qui risque d’aboutir à des abus, comme l’a souligné Frank La Rue, rapporteur spécial des Nations unies pour la liberté d’expression. En Thaïlande, la responsable du site d’information Prachataï, Jiew, risque 1 http://fr.rsf.org/rd-congo-levee-de-la-suspension-du-service- 28-12-2011,41596.html 2 http://fr.globalvoicesonline.org/2011/03/10/60668/ 3 http://fr.rsf.org/kazakhstan-livree-a-la-repression-une- region-19-12-2011,41574.html 4 http://fr.rsf.org/chine-le-tibet-coupe-du-reste-du-monde- 23-02-2012,41927.html 6 LES ENNEMIS D’INTERNET / 12 MARS 2012 / JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA CYBER-CENSURE ////////////////////// vingt uploads/Geographie/ rapport-ennemis-internet-2012.pdf
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- Publié le Jui 27, 2021
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