La Théogonie d’Hésiode D’après «La Théogonie d'Hésiode / traduction nouvelle pa

La Théogonie d’Hésiode D’après «La Théogonie d'Hésiode / traduction nouvelle par M. Patin ». Auteur : Hésiode (07..?-07..? av. J.-C.) Éditeur : imprimerie de G. Chamerot (Paris) - Date d'édition : 1872 Contributeur : Patin, Henri Joseph Guillaume (1793-1876). Traducteur Type : monographie imprimée - Langue : Français - Format : 32 p. ; in-8 Droits : domaine public - Identifiant : ark:/12148/bpt6k54430304 Source : Bibliothèque nationale de France, Département Littérature et art, YB-5131 Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb306010955 Description : [Théogonie (français). 1872] Provenance : bnf.fr - Document généré par OCR Le texte corrigé peut encore comporter un certain nombre d'erreurs. HÉSIODE Introduction de l'ouvrage Notre cher Président honoraire, M. Patin, veut bien détacher pour nous la présente traduction de la Théogonie d'une traduction complète des poèmes hésiodiques qu'il a depuis longtemps écrite et qui n'avait pas encore été publiée. Il nous promet la suite de son travail pour notre prochain Annuaire. Nous accueillons ce don et cette promesse avec une juste reconnaissance, à laquelle nos lecteurs ne manqueront pas de s'associer. La nouvelle version do la Théogonie a été revue sur l'édition du texte grec donnée, en 1856, à Berlin, par Edouard Gerhard. Accommodée, autant qu'il se pouvait, aux exigences de la critique moderne par une scrupuleuse reproduction des noms propres et des formules familières à la vieille poésie épique, elle conserve néanmoins un caractère surtout littéraire. Comme on n'y joignait point de notes, on n'a pas voulu non plus y tenir compte des transpositions ou suppressions de vers que peut suggérer une étude de ce poème au point de vue mythologique; on n'a songé qu'à mettre aux mains des amateurs une version fidèle du texte tel que l'a conservé la tradition des manuscrits. Commençons notre chant par les Muses, habitantes du haut et divin Hélicon, qui, près d'une noire fontaine, devant l'autel du puissant fils de Cronos, mènent des danses légères ; qui, après avoir baigné leur beau corps dans les eaux du Permesse, de l'Hippocrène, du divin Olmoeios, couronnent de chœurs gracieux, ravissants, les sommets do la montagne sacrée et les foulent sous leurs pieds agiles. C'est de là qu'elles descendent, lorsque, la nuit, dans un nuage, elles s'en vont parcourir la terre, faisant retentir au loin leur voix harmonieuse. Elles chantent Zeus qui s'arme de l'égide, Héra qui règne dans Argos et marche sur une chaussure dorée, la fille du roi des dieux, Athénée aux yeux d'azur, Apollon et sa sœur la chasseresse Artémis, Poséidon, ce dieu dont les eaux embrassent la terre, dont le sceptre l'ébranle, la vénérable Thémis, Aphrodite aux doux regards, Hébé à la couronne d'or, la belle Dionée, l'Aurore, le grand Hélios, la brillante Séléné, et Latone, et Japet, et Cronos aux rusés conseils, la Terre, le vaste Océan, la Nuit obscure, la race des autres dieux immortels. Elles- mêmes elles enseignèrent leurs beaux chants à Hésiode, tandis qu'il paissait son troupeau au pied du divin Hélicon; et voici comme me parlèrent ces déesses de l'Olympe, ces filles de Jupiter : « Pasteurs qui dormez dans les champs, race grossière et brutale, nous savons des histoires mensongères qui ressemblent à la vérité; nous pouvons aussi, quand il nous plaît, en raconter de véritables. » Ainsi dirent les filles éloquentes du grand Zeus, et elles placèrent dans mes mains un sceptre merveilleux, un verdoyant rameau d'olivier; elles me soufflèrent une voix divine, pour annoncer ce qui doit être et ce qui fut; elles m'ordonnèrent de célébrer la race des immortels, les bienheureux habitants du ciel, elles surtout, dont la louange devait toujours ouvrir et terminer mes chants. Mais c'est assez discourir, comme l'on dit, sur le chêne et sur la pierre. Commençons donc par les Muses, qui, dans l'Olympe, charment la sublime intelligence de leur père, lorsqu'unissant leurs voix elles disent et le présent, et l'avenir, et le passé. De leurs lèvres coulent avec une douceur infinie d'inépuisables chants : ils réjouissent le palais de Zeus, le maître de la foudre, où ils se répandent en accents harmonieux, et ils résonnent sur les sommets neigeux de l'Olympe, demeure des immortels. Cependant leur bouche céleste s'ouvre pour chanter et cette famille divine que Géa (!a terre), et le vaste Ouranos (le ciel), engendrèrent, et les enfants qui en naquirent, les dieux auteurs de tous biens : elles chantent Zeus, le père des dieux et des hommes, commençant, finissant par ses louanges, célébrant en lui le plus fort, le plus puissant des dieux; elles chantent la race des humains et celle des redoutables géants. Ainsi charment dans l'Olympe le coeur de Zeus ces divinités de l'Olympe que Zeus fit naître, que dans la Piérie lui donna Mnémosyne, souveraine des coteaux fertiles d'Éleuthère; ces filles de la déesse de mémoire, qui font oublier les maux et calment la douleur. Zeus, durant neuf nuits, avait visité leur mère, montant, loin du regard des immortels, dans sa couche sacrée; et, quand l'année approcha de son terme, que les mois furent accomplis, que les jours marqués arrivèrent, elle mit au jour neuf vierges, qu'un même esprit anime, le coeur libre de soucis, sans autre soin que de chanter. Ce fut non loin de la dernière cime et des neiges de l'Olympe, où sont les brillants palais, théâtre de leurs jeux, où près d'elles ont leur demeure les Grâces et le Désir. Là, dans la joie des festins, leur voix, leur voix ravissante, chante les lois de l'univers et la vie divine des immortels. De ces lieux elles montent vers le sommet de l'Olympe avec leurs accents mélodieux, leurs célestes chansons. Tout à l'entour, les échos de la noire terre les répètent, et sous leurs pas cadencés naît une aimable harmonie, tandis qu'elles s'avancent vers leur père. Au haut du ciel règne ce Dieu, qui, maître du tonnerre et de là foudre étincelante, vainqueur de son père Cronos, régla souverainement les rangs et les honneurs des immortels. Voilà ce que chantent les Muses, habitantes des palais de l'Olympe, les neuf filles du grand Zeus, Clio, Euterpe, Thalie, Melpomène, Terpsichore, Érato, Polymnie, Uranie, Calliope, la première entre ses sœurs, car elle habite avec les rois. Si, parmi ces nourrissons de Zeus, il en est un que les déesses ses filles protègent, et qu'elles aient regardé à sa naissance d'un œil favorable, elles répandent sur sa langue une douce rosée ; de sa bouche les paroles coulent comme le miel ; les peuples le contemplent, lorsqu'il juge les différends et prononce ses équitables arrêts; il parle avec autorité, et devant ses discours tombent aussitôt les plus vives discordes. Car en cela se montre la sagesse d'un roi, qu'aux peuples opprimés ses jugements rendus sur la place publique assurent de justes réparations, et que l'on cède facilement à ses persuasives paroles. Marche-t-il par la ville, on l'adore comme un dieu, avec respect et amour; il paraît le premier au milieu de la foule qui l'entoure. Tels sont pour les humains les célestes présents des Muses. Des Muses et d'Apollon viennent les poètes, les maîtres de la lyre; de Zeus viennent les rois. Heureux le mortel aimé des Muses ! Une douce voix coule de sa bouche. Quand vous êtes dans le malheur, dans l'affliction, que votre coeur se sèche de douleur, si un serviteur des Muses vient à chanter l'histoire des premiers humains et des bienheureux habitants de l'Olympe, vous oubliez vos chagrins, vous n'avez plus souvenir de vos maux, et soudain vous êtes changé par le divin bienfait de ces déesses. Filles de Zeus, je vous invoque. Donnez-moi des chants dignes de plaire, Dites cette race divine et immortelle, qui naquit de la Terre, du Ciel étoile, de la Nuit obscure, ou sortit du sein de l'onde amère ; dites comment furent avant tout le reste et la terre, et les fleuves, et l'immense mer, dont les flots se gonflent et s'agitent, et les astres rayonnants, et au-delà le vaste ciel, et les enfants de ces dieux, les dieux auteurs de tous biens; dites quelles possessions, quels honneurs ils obtinrent en partage, comment pour la première fois ils occupèrent l'Olympe aux sinueux replis ; dites-moi toutes ces choses, ô Muses, dont l'Olympe est le séjour, et, les reprenant dès l'origine, enseignez-moi d'abord par où tout a commencé. Au commencement donc fut le Chaos, puis Géa au vaste sein, éternel et inébranlable soutien de toutes choses, puis, dans le fond des abîmes de la terre spacieuse, le ténébreux Tartare, puis enfin l'Amour, le plus beau des immortels, qui pénètre de sa douce langueur et les dieux et les hommes, qui dompte tous les cœurs, et triomphe des plus sages conseils. Du Chaos et de l'Érèbe naquit la noire Nuit, de la Nuit l'Éther et le Jour, fruits de son union avec l'Érèbe. Á son tour, Géa engendra d'abord, égal à elle-même en grandeur, Ouranos, qui devait la couvrir de toutes parts de sa voûte étoilée, et servir éternellement de séjour aux bienheureux immortels. Elle engendra les hautes Montagnes, demeure des Nymphes qui habitent leurs riants vallons : elle produisit, sans l'aide de l'amour, la uploads/Geographie/ theogonie-pdf.pdf

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