1 PHILOSOPHIE MORALE ET POLITIQUE La bonne gouvernance MASTER 2 GÉNÉRAL 2018-20

1 PHILOSOPHIE MORALE ET POLITIQUE La bonne gouvernance MASTER 2 GÉNÉRAL 2018-2019 …….. Prof. KOUADIO Koffi Décaird ………. Devoir maison : à rendre le 12 juin 2020 avant 12H30 decairdk@yahoo.fr Comment la bonne gouvernance peut-elle réaliser le développement des États africains ? SYLLABUS DE COURS DES TRAVAUX DIRIGÉS MASTER 2 GÉNÉRAL : Cours de Philosophie politique et morale Intitulé du cours : La bonne gouvernance Intitulé du cours de TD : L’émergence des pays Africains entre doute et espoir Nom de l’Enseignant-Chercheur : Kouadio Koffi Décaird Grade : Maître-de Conférences Nombre de crédits : Volume horaire : Salle de cours : Adresse électronique : decairdk@yahoo.fr Tél : 07 72 18 30 MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Université Félix Houphouët-Boigny UFR Sciences de l’Homme et de la Société Département de Philosophie RÉPUBLIQUE DE CÖTE D’IVOIRE Union-Discipline-Travail Abidjan, le 08 juin 2020. 2 Objectifs du cours : Dans ce cours, l’étudiant est amené à connaître les obstacles à l’émergence des pays Africains d’une part, d’autre part, voir dans la bonne gouvernance, la condition actuelle de leur développement. PLAN DU COURS : Introduction 1. L’Afrique à l’épreuve des écueils de l’émergence 2. La nécessité d’un changement de mentalité 3. La bonne gouvernance comme espoir de l’émergence. Conclusion Résumé : L’émergence des pays africains est devenue une préoccupation majeure des gouvernements actuels. De ce point de vue, ce concept en vogue n’échappe pas à l’actualité médiatique. Ce qui est en jeu, c’est la réalisation du projet d’émergence. Mais, à y voir de près, on se rend compte que le projet se trouve entre deux extrêmes ; à savoir, le doute d’une part et l’espoir d’autre part. La mauvaise gouvernance teintée par la corruption et la violation des principes de l’État de droit, peuvent rendre problématique cette aspiration à l’émergence. Ainsi, le projet de l’émergence pour qu’il soit réalisable, doit se fonder sur des piliers solides, capables de l’effectuer. Ici, le changement de mentalité se pose comme une exigence fondamentale dans cette marche vers l’émergence. En fin de compte, c’est la bonne gouvernance qui peut susciter l’espoir de l’émergence des pays africains. Introduction Après plus de cinquante ans d’indépendance, l’Afrique se donne aujourd’hui un nouveau souffle de développement à travers la rhétorique de l’émergence. Du coup, le concept du développement qui avait suscité l’enthousiasme et qui mobilisait les énergies au matin des Indépendances, s’est éclipsé, pour faire place au paradigme de l’émergence. Quoi qu’il en soit, par ce nouveau concept utilisé et visé par de nombreux pays africains, les dirigeants veulent porter haut les ambitions d’une Afrique qui veut sortir du sous- développement, pour se hisser au rang des grands pays qu’on appelle émergents, voire développés. La course à l’émergence est affichée avec des dates claires de sa réalisation. Cependant, un défaut de construction des politiques d’émergences peut susciter le doute. 3 Notre regard sur les politiques actuelles nous fait comprendre que l’émergence peut-être problématique en raison du refus en arrière-fond d’une volonté certaine voulue par les promoteurs eux-mêmes, au regard des actes posés aux antipodes de l’émergence. Faut-il espérer à la réalisation de l’émergence à l’horizon qui la porte ou faut-il désespérer de ce projet, voué à l’échec parce que restrictif et basé sur du faux ? De la sorte, l’émergence se trouve entre doute et espoir. Pourquoi l’émergence se présente-t- elle comme un leurre aujourd’hui ? La corruption et la mauvaise gouvernance n’entravent-elles pas sa réalisation ? L’Afrique est-elle capable d’émergence ? La bonne gouvernance n’est-elle pas en réalité le vecteur et le moteur d’une possible émergence en Afrique ? Dans ce cours, il est question de montrer que la politique instrumentale et la corruption peuvent constituer l’échec de l’émergence. Par contre, la bonne gouvernance peut susciter l’espoir de l’émergence des pays africains. Notons que la méthode analytique, qui consiste à décomposer les concepts en jeu est la méthodologie que nous avons choisi pour mener notre réflexion sur l’émergence et ses exigences. 1. L’Afrique à l’épreuve des écueils de l’émergence L’émergence vient du verbe émerger, qui vient du latin emergere, signifiant sortir de l’eau. C’est-à-dire, sortir d’un milieu liquide et apparaître à la surface. Emerger, signifie aussi, se montrer, se manifester (retenir l’attention par sa qualité, son niveau). C’est en fin de compte sortir d’une situation difficile. L’émergence, de ce point de vue, veut dire sortir d’un liquide, d’un fluide, d’un rayonnement hors d’un milieu. Ainsi, être émergent veut dire sortir d’un milieu après l’avoir traversé. Son contraire, c’est l’immergence, c’est-à-dire, plonger sous l’eau. L’immergence est pour ainsi dire, plonger dans le sous-développement ou la dans la régression économique, politique et sociale. De la sorte, une économie immergée, c’est l’ensemble des activités économiques qui restent non déclarées (transactions occultes, productions illégales, etc…) cf, le petit Larousse illustré, 1995. Il y a donc un pas entre émergence et immergence. L’émergence des pays africains dans ce contexte, signifie la sortie du sous-développement de ces pays pour un rayonnement nouveau, c’est-à-dire leur développement. Si l’émergence n’est pas suivie de vision claire et de cohérente volonté, elle prouve son incapacité qui peut la conduire à 4 la noyade et à la mort : c’est l’immersion, qui se traduit par l’absence de développement. Mais, qu’est-ce qui pourrait entraver le projet de l’émergence de l’Afrique ? Plusieurs facteurs d’ordre historique, culturel, politique et économique, peuvent mettre à rude épreuve l’émergence des pays africains. En effet, l’esclavage et la colonisation ont organisé et structuré le sous-développement en Afrique, en brisant toutes les initiatives endogènes de développement. Dans le système colonial, par exemple, les Africains, conditionnés et dominés ont été amenés à se nier et nier leur capacité de production. Dans cette situation, nous disent C. Coquery-Vidrovitch et H. Moniot (1974, p. 340), les africains devaient tout importer : la technologie, l’équipement, le personnel qualifié qui leur faisait cruellement défaut. La même voie fut suivie pour pallier les déficits en aide sanitaire, scolaire, ou de transport. En quelques années, les États entrèrent définitivement dans le cycle infernal de l’aide et de l’endettement déjà amorcé auparavant. La logique méprisante du colonialisme qui a fait instituer un système de dette aux pays africains, fraichement sortis de la colonisation, est un asservissement qui a durablement ruiné leurs projets de développement. Le mode de développement des pays africains est donc décidé par l’ancienne métropole coloniale qui les contraint d’une certaine façon à l’application de ce qu’elle a déjà pensé. Dans ce système, M. Horkheimer & T. W. Adorno (1974, p. 146) nous informent que le spectateur ne doit pas avoir à penser par lui-même : le produit prescrit chaque réaction : non pas grâce à sa structure de fait – qui s’effondre quand on y réfléchit – mais au moyen de signaux. Toute corrélation logique qui sous-entend un effort intellectuel est scrupuleusement évitée. Par conséquent, les peuples colonisés d’Afrique, réduits à de simples spectateurs des effets de la modernité, ne pouvaient plus prendre part au progrès de la Raison. Toutes les initiatives de développement sont de ce point de vue fragilisées et brisées. Ils sont désormais assujettis et téléguidés : c’est l’assimilation, qui induit une obligation d’adaptation. Voici comment certains colonisés finissent par devenir des marionnettes. Aveuglé par la naïveté et l’ignorance, le colonisé consomme et accepte tout ce qui lui est proposé. D’où son amour pour les produits occidentaux et le rejet de la production locale. En tant qu’objet de domination, rien ne lui appartient. Quant aux colonisateurs, qui sont sujets de domination, « tout doit être utilisé, tout doit leur appartenir. La simple existence de l’autre est une provocation. Quiconque est autre « fait l’important » et doit être remis à sa place – qui est celle de la terreur sans bornes ». (M. Horkheimer & T. W. Adorno, 5 1974, p. 191). Cette domination a pu contraindre l’africain à douter de lui-même, puisqu’il pense qu’il est, pour ainsi dire, « incapable de développement ». L’importation des produits manufacturés, les machines, bref, la technologie, par exemple, traduit éloquemment ce sentiment d’incapacité de l’africain à se développer. Les meilleurs produits de consommation et du bien-être, semblent être ceux qui viennent de l’extérieur. Tout se passe comme si l’Africain est incapable de produire et d’inventer. Alors, il s’est installé, pendant longtemps, chez certains africains, un manque de confiance qui a enlevé, de cette façon, toute perfectibilité et toute capacité à croire à un éventuel développement venant d’eux. Et pourtant, selon T. R. Boa (2012, p. 352), les japonais ont compris que le développement n’était pas un simple article d’importation, mais une véritable exigence intérieure de transformation. Derrière cet art de l’adaptation, se trouve en priorité la confiance en soi, la certitude de pouvoir rester soi-même tout en changeant pour épouser son temps. On ne peut pas produire de la richesse et être pauvre. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’Afrique est non seulement riche de son sous-sol, produit de la richesse, mais elle est pauvre. C’est une contradiction déroutante à problématiser. Justement, pour T. R. Boa (2012, pp. 50-51), proscrits dans le présent, paria en ce monde, l’Africain vit à uploads/Geographie/bonne-gouvernance.pdf

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