Conception graphique : Vincent Huet © Armand Colin, Paris, 2013 ISBN : 978-2-20

Conception graphique : Vincent Huet © Armand Colin, Paris, 2013 ISBN : 978-2-200-28693-4 Table des matières Couverture Page de titre Page de Copyright Table des matières Introduction 1 - La folie et ses approches classificatrices 1. Définition 2. Historique 2.1. Chez les Égyptiens 2.2. Chez les Grecs 2.3. Chez les Latins 2.4. Dans la tradition hébraïque 2.5. Au cours du haut Moyen Âge 2.6. Au cours de la Renaissance 2.7. De l’Âge classique au XIXe siècle 2.8. Psychiatrie et psychologie clinique 2 - Historique des nosographies psychiatriques 1. Problématique et survol historique 2. Les critères essentiels pour classer les maladies mentales 3. La paralysie générale et l’organopathogenèse des troubles mentaux 4. Théorie de la dégénérescence 5. La classification d’Émile Kraepelin (1855-1926) 6. Psychologie clinique de Pierre Janet (1859-1947) 7. L’organo-dynamisme d’Henri Ey (1900-1977) 8. La question de « l’internationalisation » des classifications psychiatriques 9. Les DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) 9.1. Historique 9.2. Critiques de la sémiologie des DSM 9.3. 165 millions de malades mentaux en Europe ? 9.4. Dérive nosographique du DSM-V1 10. CIM : Classification internationale des maladies/ICD : International Classification of Diseases 11. Psychotropes et nosographie 12. Classification internationale des handicaps et santé mentale et Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent (CFTMEA) 13. Nosologies psychiatriques selon les cultures 14. Relativisme culturel induit par l’approche ethno-anthropologique 3 - Classification sémiologique 1. L’entretien et son cadre 2. L’examen sémiologique lors de l’entretien 3. Participation affective : affectivité de base et troubles de l’affectivité et de la thymie 4. Troubles du langage 5. Troubles du fonctionnement psychique 6. Troubles psychomoteurs 7. Troubles du comportement 8. Troubles des fonctions intellectuelles 9. Troubles de l’imagination 10. Activités hallucinatoire et délirante 10.1. Définitions et premières approches psychopathologiques 10.2. Classification 10.3. Activité délirante 11. Troubles instinctuels 12. Troubles du comportement sexuel 13. Troubles du contrôle sphinctérien 14. Troubles du sommeil 15. Troubles instrumentaux 4 - Nosologie psychanalytique Introduction 1. La psychopathologie psychanalytique 2. La nosologie psychanalytique 2.1. Sémiologie et taxinomie chez S. Freud 2.2. Éléments sous-jacents à la compréhension nosologique psychanalytique 2.3. Remaniements nosologiques de quelques continuateurs de Freud Conclusion Bibliographie Introduction Ce livre est né de trois nécessités. La première est celle de présenter aux étudiants en psychologie clinique et pathologique, en médecine, aux internes en psychiatrie et, plus largement, aux praticiens des champs des sciences de la santé et des sciences humaines, un historique et un rappel des classifications psychiatriques ainsi que du vocabulaire précis de sa sémiologie, ceci tout en apportant un éclairage sur les spécificités et les évolutions nosologiques propres à la psychanalyse. La deuxième provient de l’écriture de notre ouvrage rédigé avec D. Cupa sur L’Approche psychanalytique des troubles psychiques, dont nous n’avions pu, pour des raisons de volume éditorial, inclure cette partie sur les classifications psychiatriques et la nosologie psychanalytique : en ce sens, cet ouvrage en est le complément. La troisième est de sortir du réductionnisme et de la pensée unique actuelle en psychiatrie et psychologie de la santé en vogue depuis la sortie de la classification américaine DSM et celle internationale CIM-10. Rappelons que, pour le grand linguiste C. Hagège (2012, p. 9), la « pensée unique » repose sur « un consensus mou, sur des avantages matériels pleins de promesses illusoires, et sur des schémas intellectuels tout prêts, qui donnent congé à l’esprit critique, au recueillement lucide et à la médiation créatrice » – une forme de pensée qui est présente dans la néopsychiatrie. Or les classifications DSM et CIM-10, instruments statistiques et d’échange d’un réel intérêt entre praticiens et chercheurs, ne permettent pour autant aucunement de se forger une pensée nosographique psychiatrique dialectique, créatrice et hypothético-déductive, qui puisse s’appuyer sur l’histoire des évolutions classificatoires et sur les apports qu’entretiennent la psychopathologie et la métapsychologie psychanalytique. De plus ces classifications ne prennent pas en compte le contre-transfert du clinicien lui-même. On imagine assez mal une sémiologie médicale coupée des apports de la physiologie, de l’histologie, de l’anatomie, de la biologie ou des « appareils » que sont les scanners ou l’IRM. C’est pourtant ce que proposent ces classifications anglo-saxonnes qui, par leur « athéorisme », se privent des apports des « appareils » – théoriques dans notre domaine – de la psychopathologie et de la métapsychologie (voire de la phénoménologie, de l’antipsychiatrie, etc.). Nous sommes par ailleurs conscients du fait que la classification nosographique et le répertoire sémiologique tendent à classer de manière réductrice et « objectivante » des éléments trop hétérogènes sur un plan unique qui sous-estime leur sens et leur nature. Le danger de cet exercice est l’attrait séducteur d’un corpus de connaissances totalisateur qui passe sous silence la subjectivité du patient, ainsi que celle du clinicien qui y cherche à calmer ses angoisses de « nesciences ». L’objection est recevable. Toutefois, devant la grande quantité d’informations auxquelles le clinicien est soumis, tant à l’écoute (ou en face) de son patient qu’à la lecture de ses ouvrages préférés, il nous est paru nécessaire de reprendre la question très actuelle des classifications psychiatriques dans leur perspective historique, puis dans leurs liens à la nosologie psychanalytique. Chapitre 1 La folie et ses approches classificatrices 1. DÉFINITION 2. HISTORIQUE Les classifications d’ordre scientifique sont apparues avec les taxinomies des botanistes du XVIII siècle et en particulier celle de Linné. La taxinomie est cette partie de la botanique traitant des classifications des plantes et, d’une façon générale, des règles qui régissent les méthodes et les systèmes. La classification peut être fondée sur l’ensemble des caractères mais aussi sur la considération d’un seul. La classification des maladies se nomme nosologie. Toute classification médicale et psychiatrique (nosographie) s’appuie sur une sémiologie manifeste. Or le problème des classifications en psychiatrie est que leur principe nominaliste se base sur des signes (au sens fort) – une sémiologie –, qui ne repose sur aucune légitimation paraclinique, comme c’est le cas en médecine. Notre point de vue est que, pour une grande part, la psychopathologie psychanalytique et la métapsychologie freudienne tiennent lieu, concernant cette sémiologie psychiatrique, d’« instrument » et d’« appareil » équivalents à la paraclinique (IRM, Petscan), permettant de reconstruire, par la théorisation, une description des mouvements psychiques sous- jacents à la symptomatologie. C’est aujourd’hui ce corpus métapsychologique qui se trouve souvent confirmé ou, à tout le moins, retravaillé par les découvertes en neurosciences et en neurobiologie (Kandel, 1998, 1999 ; Pirlot, 2010). L’autre argument amenant à cette question de classification provient de l’évolution de la clinique psychiatrique moderne. Celle-ci est caractérisée par l’élargissement de ses champs d’investigation. En clinique, ce sont les états- limites, les addictions, la psychosomatique, les cliniques de l’excès, la prise en compte des éléments transculturels ou intersubjectifs de communication (école systémique) qui ont élargi cette nosographie, en même temps que les avancées de la neurobiologie, la neuroradiologie et la psychopharmacologie. Ce qui précède et le développement qui va suivre amènent également à différencier la nosographie de la nosologie. La première, comme le rappelle Chervet (2011, p. 109-110), « définit et différencie les divers signes de maladies, la seconde les classe, les organise, les inscrit en syndromes et tableaux, les compare les uns aux autres à l’intérieur d’une vue d’ensemble toujours inspirée d’une théorie référentielle plus ou moins implicite ». La nosographie psychiatrique, symptomatique et syndromique, relève d’une observation surinvestissant le visuel, le psychiatre étant un témoin neutre qui enregistre passivement. Elle sera abordée au troisième chapitre. Celle syndromique intégrée à la psychopathologie psychanalytique est présentée dans notre livre écrit avec D. Cupa (2012). D’un autre côté, les classifications – nosologies – psychanalytiques définissent le signe autrement, en référant celui-ci à un autre niveau, celui métapsychologique. Elles intègrent le symptôme dans une reconstitution des mouvements psychiques qui anime le sujet, fruit d’un investissement de l’écoute plus que du regard. Ceci explique que tel patient puisse être référé à tel diagnostic (par exemple « anxiété sociale » en terme DSM) et situé comme « hystérique » par la psychanalyse (Pedinielli, communication personnelle). Le niveau psychanalytique relève en effet d’une appréciation structurelle du fonctionnement psychique mais, plus précisément encore, processuelle. La notion de processus psychique a en effet une place prépondérante en psychanalyse, et la classification des divers tableaux cliniques renvoie aux mécanismes prévalents engagés, par exemple la conversion dans l’hystérie, l’évitement dans la phobie, l’annulation rétroactive dans la névrose e obsessionnelle (ou de contrainte), la projection et le déni dans les psychoses, etc. L’investigation psychanalytique s’intéresse donc à la production du symptôme et à la place que tient celui-ci dans le fonctionnement psychique et dans la subjectivité du patient. Les symptômes ne sont pas isolés ni répertoriés selon leurs différences, comme dans la sémiologie psychiatrique, mais interprétés à partir de leur complémentarité, des cohérences qu’ils permettent de repérer. La référence à l’agencement de l’appareil psychique est centrale, de sorte que les concepts psychanalytiques, qui peuvent être utiles dans l’« investigation clinique et du point de vue d’une psychopathologie générale ne peuvent être isolés de l’ensemble de la théorie psychanalytique. Il n’est pas possible de déduire des données de la psychanalyse une uploads/Histoire/ classifications-et-nosologies-des-troubles-psychiques.pdf

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  • Publié le Sep 17, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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