Paul Dorveaux Les grands pharmaciens : VII. Quinquet (1745-1803) (suite) In: Bu
Paul Dorveaux Les grands pharmaciens : VII. Quinquet (1745-1803) (suite) In: Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 7e année, N. 22, 1919. pp. 33-49. Citer ce document / Cite this document : Dorveaux Paul. Les grands pharmaciens : VII. Quinquet (1745-1803) (suite). In: Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 7e année, N. 22, 1919. pp. 33-49. doi : 10.3406/pharm.1919.1329 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0995-838X_1919_num_7_22_1329 M» 22 mai \m *x> *HE r«> DE LA SIÈGE SOCIAL: Rm de jouy. 7. PAHS M. H. GAUTIER, 4, avenue de l'Observat oire, Parie, reçoit le» dons d'objets d'art. M. GUITARD, 7. rue de Jouy. Paris, reçoit les ouvrages et la corre spondance relative aux séances et au Bulletin. M. TORAUDE, 23. Grande- Rue, Asnière* (Seine), reçoit les envois en espèces. Les Grands Pharmaciens QXJ:*N"QUET("' (1745-1803) C'est surtout lorsqu'on vient à boucher le tuyau d'air qu'on est convaincu de tous ses avantages ; car alors cette même lampe donne une flamme d'un rouge obscur qui se termine en pointe, qu'accompagne un nuage de fumée, et qu'on pourrait comparer à la combustion d'un flambeau de poix résine. Mais à peine le passage est-il rendu à l'air, que la flamme se développe et reprend de l'éclat; éclat qu'augmente prodigieusement l'addition du petit eylirictre de crystal, en même tems qu'il dissipe jusqu'à la plus légère apparence de jumée. Nous n'insiste rons pas davantage sur les détails de construction de cette lampe, dbnt MM. QuiNQUET et LANGE ne font point mystère; ils se sont, au cont raire, empressés de la faire connoître aux Physiciens, à MM. MONTG OLFIER, FAUJAS DE SAINT-FOND, etc. M. le Lieutenant-Général de Police, frappé des avantages qui pourroient résulter pour l'illumination de la Capitale, de cette découverte intéressante, a désiré qu'on <^ssayât [ l'application de ce mécanisme aux réverbères, et M. SANGRAIN (2), ja- (1) V. le Bulletin de janvier 1919. 12) M. Sangrain, que Louis FlGUlER (loc. cit., t. IV, p. 21) appelle SAUGRAiN, c'est le financier ToURTILLE-SEGRAIN, entrepreneur de l'éclairage public à Paris, mentionné par le même FIGUIER dans les pages 13 et 14 du tome IV de ses Merv eilles de la Science. 34 feULLETlN DE LÀ SOCIETE loux de né négliger aucun moyen de perfectionner son entreprise, s'est réuni à cet effet à MM; QuiNQUET et LANGE.' La découverte de ces Physiciens leur fait d'autant plus d'honneur, qu'elle embrasse une uti lité génrale, et que ces lampes peuvent être regardées comme la perfec tion de la combustion des huiles. Les particuliers qui désireront se procurer de ces lampes, pourront s'adresser à M. DAGUERRE, marchand, rue Saint-Honoré, en face de l'Hôtel d'Aligre, qui se chargera de les faire construire dans les d imensions requises pour tel ou tel local (1). Cette première annonce fut bientôt suivie d'une seconde, ainsi conçue : Nous avons annoncé la Lampe de MM. QuiNQUET et LANGE. Le Public a pu vérifier ce que nous avions avancé sur cette découverte. Il ne reste plus maintenant que de mettre à portée d'en jouir; en consé quence, le Sr DAGUERRE, chez qui cette Lampe a été exposée, va s'oc cuper d'en faire construire sur divers modèles, et du moment où il en aura un assez grand nombre de faites, pour en faciliter le choix, il les exposera dans son Magasin; mais on cessera d'y voir cette Lampe à dater d'aujourd'hui (2). Les lampes de QuiNQUET et LANGE réalisaient un tel pro grès dans l'art de l'éclairage qu'elles obtinrent rapidement une vogue immense. On les employa dans les appartements, dans les cabinets des savants, dans les boutiques des mar chands, etc. ; on en fit dès lustres pour les salles de spectacles et de réunions publiques, pour les palais des grands, etc.; enfin on s'en servit comme moyen de chauffage dans les labo ratoires de physique et de chimie. Dans un mémoire présenté à l'Académie Royale des Scien ces le 21 janvier 1784 et publié dans le Journal de Physi que (3), le comte de MlLLY (4) avait proposé l'emploi de la lampe d'Argand pour le chauffage de l'air dans les ballons. (1) Toute cette annonce est imprimée en caractères romains. J'en ai mis trois passages en italique pour attirer l'attention du lecteur sur le «c petit cylindre de cristal », qui est de l'invention de QUINQUET et LANGE. (2) Journal de Paris, lundi 1er mars 1784, p. 279. (3) Journal de Physique, par l'abbé ROZIER, numéro de février 1784 (t. XXIV, pp. 156-166). Ce numéro a dû paraître avec un peu de retard, car il porte, p. 176, une « approbation » qui est datée du 1er mars 1784. (4) Le comte DE MlLLY, colonel de dragons, membre de l'Académie Koyale des Sciences, né le 18 juin 1728, mourut le 17 septembre 1784, empoisonné, dit-on, DVHISTOiRE 5E La PHARMACIE 35 Comme on imprimoit ce mémoire, ajoute-t-il en post-scriptum (1). MM. LANGE et QUINQUET m'ont iait voir plusieurs lampes de leur in vention, faites à peu près sur les mêmes principes que celle de M- AR GAND, mais qui font beaucoup plus d'effet et consument moins d'huile : c'est le perfectionnement de la lampe de M. ARGAND. Si le principe est à lui, l'application plus heureuse appartient à M. LANGE. Ce physi cien l'a varié de plusieurs manières très ingénieuses, et peut-être plus avantageuses; et ce qui est très louable, c'est qu'il ne fait aucun myst ère de son procédé, ni de la construction de ses lampes, dont le public va bientôt jouir. ' II en fait construire une, d'un diamètre considérable, pour l'usage des ballons aérostatiques dont il doit faire l'épreuve incessamment. L'idée émise par* le comte de MlLLY fut réalisée aussitôt par l'abbé MiOLLAN, « professeur de physique », et JANI- NET, « artiste-physicien », qui, ayant construit un modèle d'aérostat, introduisirent au centre de l'ouverture, comme ap pareil de chauffage, un « réchaud d'une forme analogue aux « nouvelles lampes de MM. LANGE et QuiNQUET (2) ». Benjamin FRANKLIN, qui séjournait alors à Paris, a adressé au Journal de Paris (n° du lundi 26 avril 1 784, pp. 511-513) une lettre (3) que l'on a citée abondamment dans ces dernières années, parce que, le premier, il a proposé, sinon d'avancer les horloges d'une heure pendant les grands jours, du moins de se lever et de se coucher plus tôrç, pour économiser l'éclai- par des «c remèdes particuliers » qu'il avait inventés et dont il avait essayé l'eff icacité sur lui-même. (Histoire de l'Académie Royale des Sciences, année 1784 : Histoire, p. 68.) (1) Le mémoire du comte DE MlLLY a été reproduit in extenso dans la Pre mière suite de la Description des expériences aérostatiques de MM. de Montgol- fier (t. II, pp. 315-319, Paris, 1784), par FAUJAS DE SAINT-FOND, qui a omis l'important post-scriptum qui le termine. . (2) Journal de Paris* lundi 29 mars 1784, p. 396. Gaston TlSSANDiER a re produit dans son Histoire des ballons (t. I, p. 64 et 66, Paris, 1887) deux gravur es satiriques sur l'incendie du ballon de MiOLLAN et JANINET le 11 juillet 1784, V. Louis FIGUIER. Les merveilles de la science, t. II, p. 486, Paris, 1868. (3) La lettre de FRANKLIN est signée : « Un abonné ». Elle a dû être écrite en anglais, puis traduite en français. Elle figure, en anglais seulement, dan* la partie de ses oeuvres (The Works oj Benjamin FRANKLIN, by Jared Sparks, t. II, pp. 227-232, Boston, 1856), intitulée : « Bagatelles ». Elle a été publiée de nouveau en 1795 : 1° par la Décade philosophique (t. VI, pp. 549-555, n° 5,1, 30 fructidor an 111=16 septembre 1795), qui, la croyant inédite, l'a « donnée « d'après le manuscrit de l'auteur, communiqué par un de ses amis »; 2° par le Journal de Paria (n° du 9 frimaire an IV=30 novembre 1795), qui l'a reproduite, en l'abrégeant, d'après la Décade philosophique. 3è bÙLLEt^N DE La SOCIETe" rage. Cette idée lui vint, dit-il, à la suite d'une soirée qu il avait passée (( en grande compagnie dans une maison où 1 on « essayait les nouvelles lampes de Mrs QuiNQUET et L'ANGE », qu'il appelle un peu plus loin "'« lampes de a M. Quinquet » tout court. Le Mariage de Figaro fut joué pour la première fois à la Comédie-Française le- 27 avril 1784, dans une salle éclairée par un lustre muni de quarante lampes (1) de QuiNQUET^ et LANGE. BACHAUMONT (2) dit que ft cette lumière, d'un genre « plus parfait (que celles essayées auparavant), quoiqu'elle (( laisse encore bien des choses à désirer, a été jugée ce qu on (( avait tenté de mieux » . La baronne d'OBERKIRCH, après avoir assister à une représentation de la comédie de BEAU MARCHAIS, a. écrit, sous la date du 23 mai 1784 : Nous avions une loge à la Comédie-Française pour le Mariage de Figaro, que nous connaissions déjà, on se le rappelle, mais que nous étions pressés de juger à la scène. Il avait été joué pour la première fois le 27 avril précédent. On ne pouvait entrer sans uploads/Histoire/ grands-pharmaciens-quintet-02.pdf
Documents similaires










-
33
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 31, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 1.1025MB