Gestion de la Maintenance 1 ASSURANCE DISPONIBILITE DES EQUIPEMENTS 1 – INTRODU

Gestion de la Maintenance 1 ASSURANCE DISPONIBILITE DES EQUIPEMENTS 1 – INTRODUCTION Nous avons évoqué dans le chapitre précédent la notion de Sûreté de fonctionnement (SdF). La norme européenne EN 133006 :2001 nous indique que c’est « l’ensemble des propriétés qui décrivent la disponibilité et les facteurs qui la conditionnent : fiabilité, maintenabilité et logistique de maintenance ». Cette définition européenne ramène la SdF au concept de disponibilité prévisionnelle en supprimant du concept SdF antérieur la notion de sécurité, celle-ci étant maintenant traitée à part (analyse du risque). Sûreté de Fonctionnement Disponibilité Sécurité Fiabilité Maintenabilité Soutien Logistique Figure 1 – Concept de Sûreté de Fonctionnement L’homme moderne est entouré d’outils, de systèmes toujours plus sophistiqués dont il doit être sûr, s’il veut qu’ils concourent réellement à sa sécurité, son efficacité et son confort. Ainsi : l’homme de tous les jours est fortement intéressé par : • la fiabilité de son téléviseur ou de son réfrigérateur, • la disponibilité de l’électricité pour qu’ils fonctionnent, • mais aussi un SAV efficace dans le cas d’une défaillance ; l’homme du secteur tertiaire accorde beaucoup d’importance à : • la disponibilité de son système informatique, • la fiabilité du chauffage ou de la climatisation en cas de situation météorologique extrême, • à un service maintenance efficace en cas de défaillance de ces systèmes ; l’homme du secteur secondaire, donc l’industriel, ne peut admettre de pertes de production, d’autant plus importantes que son process de fabrication est complexe ; il recherche donc : • la fiabilité de ses systèmes contrôle-commande, • la disponibilité de ses machines, • la maintenabilité de l’outil de production, • la sécurité des biens et des personnes. La fiabilité, la maintenabilité, la disponibilité et la sécurité (F.M.D.S) constituent bien ce que l’on appelle « sûreté de fonctionnement ». C’est l’ensemble des propriétés qui décrivent la disponibilité et les facteurs qui la conditionnent : fiabilité, maintenabilité et logistique de maintenance. C'est aussi une notion générale sans caractère quantitatif, mais qui caractérise les performances d’un système. Comme nous l’avons dit dans le chapitre précédent, elle vise à maîtriser le risque par un maintien de la qualité sur l’ensemble du cycle de vie d’un matériel. L’approche la plus rationnelle et la plus exhaustive pour identifier les besoins de maintenance consiste à utiliser les moyens d’investigation de la sûreté de fonctionnement. 1.1 – Historique Les techniques de sûreté de fonctionnement sont relativement récentes comparativement à l’évolution des techniques industrielles. Jusqu’en 1940, on pratiquait la théorie du maillon le plus faible : la solidité d’une chaîne n’est liée qu’à celui-ci. Cette théorie provoqua l’échec de la série initiale des missiles Gestion de la Maintenance 2 V1 de Werner von Braun. Un mathématicien de son équipe bouleversa son raisonnement en annonçant que « si la probabilité de survie d’un élément est x 1 , alors la probabilité de survie de n éléments identiques est n x 1 ». C’était la fin de la théorie du maillon le plus faible. A partir de cette date, on commence alors à tenir compte de tous les risques, et la loi anecdotique de Murphy (1949) « si un ennui a la moindre chance de se produire, il se produira » ne fit que confirmer cette théorie : • années 1950 : apparition du taux de défaillance, diagnostic de pannes, • années 1960 : apparition de l’A.M.D.E.C. et de l’arbre des causes, • années 1970 : normalisation des termes (fiabilité, maintenabilité, disponibilité), des calculs (MTBF, MTTF, etc.), prévision des risques, • années 1980 : approche globale de la sûreté de fonctionnement Plus que jamais, la notion de sûreté de fonctionnement ou F.M.D.S. s’impose aujourd’hui. 1.2 – Définitions générales Nous pouvons donner tout de suite les définitions normalisées des quatre critères F.M.D.S. (norme NF EN 13306). 1. Fiabilité : c’est l’aptitude d'un bien à accomplir une fonction requise ou à satisfaire les besoins des utilisateurs, dans des conditions données et durant un intervalle de temps donné. On suppose bien sûr que le bien est en état d’accomplir la fonction requise au début de l’intervalle de temps donné. La fiabilité se traduit donc par l’aptitude d’un bien à avoir une faible fréquence de défaillance. Note : le terme « fiabilité » est également utilisé pour désigner la valeur de la fiabilité et peut être défini comme une probabilité. 2. Maintenabilité : c’est l’aptitude d'un bien à être maintenu ou rétabli dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions données avec des procédures et des moyens prescrits. Note : le terme « maintenabilité » est également utilisé pour désigner la valeur de la maintenabilité. 3. Disponibilité : c’est l’aptitude d'un bien à être en état d'accomplir une fonction requise dans des conditions données et à un instant donné ou durant un intervalle de temps donné, en supposant que la fourniture des moyens extérieurs nécessaires soit assurée. Cette aptitude est fonction d’une combinaison de la fiabilité, de la maintenabilité associée à la logistique de maintenance du bien. Elle exprime la probabilité pour que le système accomplisse sa fonction, donc qu'il soit exempté de fautes, à l'instant t, sachant qu'il a pu en receler auparavant. Note : Par moyens extérieurs, on entend moyens de maintenance. Les moyens extérieurs nécessaires, autres que la logistique de maintenance, n'affectent pas la disponibilité du bien 4. Sécurité : elle a pour but d’obtenir un système sûr de fonctionnement, c’est à dire ne risquant pas d’occasionner la perte ou des blessures de personnes, des dommages ou des pertes d’équipement, que le système soit en état de fonctionnement normal, dégradé ou en état de non fonctionnement. Le concept de sécurité est en conflit avec celui de disponibilité. En effet, si on veut de la sécurité, on aura tendance à s’entourer de protection, et à se replier dans une situation de sécurité chaque fois que l’on aura un doute sur le bon fonctionnement, au détriment de la disponibilité. Il existe des solutions de redondance qui assurent la sécurité, d’autres qui assurent de la disponibilité. Les solutions qui assurent les deux sont, bien sûr, plus onéreuses. 1.3 – Soutien logistique maintenance Par définition, la logistique est le processus stratégique par lequel l’entreprise organise et soutient son activité. Appliquée à la maintenance, cette définition peut être exprimée de la manière suivante : « c’est l’ensemble des moyens permettant aux techniciens de maintenance d’être efficace dans leurs actions ». La logistique de maintenance peut se décliner en quatre volets essentiels : • matières et produits consommables, • pièces et modules de rechange, • outillage spécifique, • moyens spéciaux. 1 – Matières et produits consommables Gestion de la Maintenance 3 Ce sont les produits classiques d’atelier : • quincaillerie (vis, écrous, rondelles, …), • petite mécanique (joints, roulements, …), • produits de nettoyage (solvants, dégrippants, ..), • baguettes de soudure, pâtes d’étanchéité, … S’y ajoutent : • les matières premières nécessaires à la réfection des pièces ou pour les fabrications diverses (tubes, tôles, barres, etc..), • les lubrifiants standardisés par le service. 2 – Pièces et modules de rechange Ils peuvent être standards ou alors attachés à un équipement (pièces d’usure). La fonction Méthodes doit en avoir déterminé la nomenclature. La constitution d’un stock de pièces de rechange est fondamentale si on veut obtenir une bonne efficacité du service Maintenance. 3 – Les outillages spécifiques Ce sont tous les outillages, autres que l’outillage classique que l’on trouve dans la caisse à outils d’un bon technicien. Ils sont souvent attachés à des matériels (préconisation du constructeur) ou alors définis comme « moyens communs » en atelier. Les appareils nécessaires aux CND en font partie. 4 – Les moyens spéciaux Ce sont tous les moyens nécessaires à des opérations de maintenance sur des équipements lourds ou difficiles d’accès (moyens de levage, échafaudage, etc..). Il est clair que la logistique de soutien va permettre d’optimiser les activités de maintenance (gain de temps, d’énergie, réduction des coûts) et surtout assurer la flexibilité du service Maintenance. Parmi ces quatre volets, un doit faire l’objet de beaucoup de soins : il s’agit du volet n°2 concernant les pièces et modules de rechange. Une erreur dans l’approvisionnement d’une pièce critique et c’est la catastrophe assurée : arrêt de la ligne de production pendant au moins 24 heures, délais de livraison obligent ! Nous allons donc essayer dans la suite de ce chapitre de voir comment gérer de manière rationnelle un stock maintenance. Aujourd’hui, les entreprises cherchent à minimiser le plus possible leurs stocks afin de réduire les coûts (voir les cinq zéros « olympiques : 0 stock, 0 délai, etc..). Mais dans certaines situations, et c’est le cas de la maintenance, ceux-ci sont indispensables. Gérer un stock maintenance n’est pas toujours une chose simple, surtout lorsque les équipements de l’entreprise sont hétérogènes : il est alors difficile de standardiser les pièces de rechange. 2 – RAPPELS MATHEMATIQUES 2.1 – Notions de probabilité La notion de probabilité d’apparition d’un événement E peut être introduite sous deux formes. 1. Soit on veut s’en servir pour désigner uploads/Industriel/ assurance-disponibilite-des-equipements.pdf

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