2 Interview Jean Cantet, Centre de recherche sur l’eau de Veolia Environnement.
2 Interview Jean Cantet, Centre de recherche sur l’eau de Veolia Environnement. 4 Technologies Une plate-forme de recherche dédiée aux effl uents salins. 5 Programme de recherche Un guide de choix technologique pour les procédés de précipitation minérale. 6 Méthodologie Bien connaître les effl uents pour mieux traiter la pollution. 7 3 questions à… Marine Noël, Directeur Marketing à la direction des marchés industriels de Veolia. Les industriels s’eff orcent de traiter leurs effl uents dans les meilleures conditions environnementales et économiques. Le groupe Veolia les accompagne dans leur démarche environnementale et leur recherche de conformité, de performance, de fi abilité et de sécurité. Les innovations technologiques sont déterminantes pour optimiser la dépollution de ces effl uents multiples et complexes. Développement de méthodes analytiques, amélioration des procédés existants, confi guration de fi lières globales de traitement : le Centre de Recherche sur l’Eau travaille dans plusieurs directions avec un focus particulier sur les effl uents salins qui tiennent une part importante dans de nombreuses industries et sont très complexes à traiter. Ses avancées contribuent à préserver les écosystèmes en évitant les rejets directs d’effl uents industriels non traités dans le milieu naturel et à économiser les ressources naturelles. Sommaire Numéro 10 / Effl uents industriels / mai 2007 le cahier des Recherche Développement & Pourquoi les effl uents industriels sont-ils diffi ciles à traiter ? Les effl uents industriels, c’est quoi ? « Ce sont des rejets liquides issus des pro- cédés d’extraction ou de transformation des matières premières en vue de fabri- quer des produits industriels ou des biens de consommation. Ces eaux sont extrê- mement hétérogènes. Leur quantité et leur qualité varient en fonction du procé- dé mis en œuvre, du domaine industriel. Elles présentent souvent un large spectre de polluants chimiques : composés à l’état solide ou dissous, matières organiques et minérales, métaux, hydrocarbures, sol- vants, polymères, huiles, graisses, sels, … à divers niveaux de toxicité. Cette grande diversité requiert une appro- che spécifique pour chaque type d’effl uents. C’est du travail sur mesure ! Nous devons être capables de fournir pour cha- que type d’effl uent le procédé remplissant les critères de per- formance et de fi abilité qui per- mettent de répondre aux exi- gences réglementaires de rejet et de sécurité, aux contraintes économi- ques, et parfois également aux contrain- tes plus spécifi ques de l’industriel, telles que la place disponible. Traiter une eau de production sur une plate-forme pétrolière en mer du Nord ne se pose pas dans les mêmes termes que pour une raffi nerie qui dispose de plusieurs hectares de ter- rain ! Il nous faut ajuster les solutions à chaque problématique. Les travaux de re- cherche sont donc menés selon deux axes principaux : comment mieux caractériser les effl uents et comment mieux les traiter ensuite. » Vos travaux se concentrent-ils sur certains effl uents ? « Nos projets de recherche concernent tous les secteurs d’activité. Nous mettons toutefois l’accent sur quatre d’entre eux : agro-alimentaire, pétrochimie, chimie et pâte et papier. Une attention particulière est portée sur les effl uents salins (riches en sels : ammonium, sulfate, chlorure...). » Pourquoi portez-vous une attention particu- lière aux effl uents salins ? « Beaucoup d’industries génèrent des ef- fl uents salins. Ils tiennent, par exemple, une place importante dans les effl uents de la chimie, de l’agro-alimentaire (sa- laisons) et des tanneries. Ils sont aussi présents au niveau des centres de stoc- kage de déchets (lixiviats). En outre, les effl uents salins sont complexes à traiter : le plus souvent, ils contiennent une forte proportion de sels – tels sulfates, chloru- res ou sodium – et des matières organi- ques. Ce mélange crée la difficulté. Les technologies de traitement actuellement utilisées sont souvent performantes pour une nature particulière de polluants, sa- line ou organique. Le défi est de parvenir à associer des procédés pour traiter les deux types de pollution, sans nuire à leur effi cacité respective. Par exemple, la pré- sence de sels peut perturber fortement le fonctionnement des procédés biologiques appliqués aux effl uents organiques. D’où l’importance d’améliorer sans cesse nos connaissances dans le traitement des ef- fl uents salins, afi n de développer des pro- cédés toujours plus performants. » Quel est l’impact des effl uents salins quand ils sont rejetés tels quels dans les cours d’eau ? « Les effluents salins ne renvoient pas l’image de toxicité qui est attachée à d’autres composés, comme le cyanure par exemple. Mais, lorsqu’ils sont forte- ment concentrés, ils peuvent conduire au niveau du point de rejet à un phénomène de « choc osmotique », c’est-à-dire à de fortes perturbations qui infl uent sur la faune et la fl ore locales. Bien sûr, ce phé- nomène s’atténue rapidement au fur et à mesure que l’on s’éloigne du point de rejet par diminution de la concentration. Mais Il est aussi possible que dans des contex- tes hydrogéologiques particuliers, le rejet de ces effl uents provoque une « salinisa- tion » d’aquifères et produise des eaux saumâtres. » Quelles sont les contraintes réglementaires relatives aux effl uents industriels ? « Les normes de rejet communautaires sont appliquées au regard des situations locales. Pour la France, selon leurs acti- vités, certaines installations sont identi- fi ées ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) et soumi- ses à ce titre à des autorisations de rejets 2 No. 10 / Effl uents industriels /mai 2007 Recherche & Développement INTERVIEW « Il nous faut ajuster les solutions à chaque problématique. » Le cahier des chroniques scientifi ques Jean Cantet, Directeur du département eaux industrielles, Centre de recherche sur l’eau de Veolia Environnement jean.cantet@veolia.com “Améliorer le traitement des eaux industrielles suppose de prendre en compte la spécifi cité de chaque effl uent ” (par arrêtés préfectoraux) défi nies par les Directions Régionales de l’Industrie et de la Recherche (DRIRE). Les valeurs limites de rejets sont établies en tenant compte de la nature du polluant , des caractéris- tiques du milieu récepteur et de sa sen- sibilité : débit du cours d’eau, classement en zone sensible, proximité d’eaux de baignade ou de ressources servant à l’ap- provisionnement en eau potable… Les li- mites maximales de rejet sont exprimées en fl ux (quantité rejetée par jour) et en concentration (mg/L) pour éviter les pics de pollution. » Quels sont les objectifs des travaux de R&D sur les effl uents industriels ? « Notre objectif numéro un est d’amélio- rer en permanence les procédés de dé- pollution pour que les effl uents rejetés dans le milieu naturel soient conformes à la réglementation. Notre plateforme de recherche sur les effl uents industriels met en œuvre diff érents procédés (ther- miques, physico-chimiques, biologiques, membranaires) pour séparer la matrice liquide des substances qu’elle véhicule. Un des axes de la R&D est d’optimiser ces procédés existants. Nous cherchons éga- lement à valoriser autant que possible les effl uents, soit en recyclant l’eau dépolluée soit en utilisant certains composés qu’ils contiennent dans de nouveaux proces- sus de production. Les progrès technolo- giques sont déterminants pour préserver au mieux les écosystèmes et économiser les ressources naturelles. » Quelles sont les voies d’amélioration des pro- cédés de dépollution ? « Améliorer les procédés de traitement signifi e tout d’abord optimiser et fi abili- ser leurs performances, d’un point de vue technique et économique. Augmenter leurs rendements de dépollution, réduire leur consommation énergétique, rendre leur fonctionnement plus fi able, pérenni- ser leur effi cacité, répondre aux exigences de sécurité, parfois également minimiser leur encombrement : tout ceci doit aider nos clients à réduire leurs émissions polluantes au moindre coût et à mieux maîtriser les risques industriels. Nous explorons donc à fond les possibilités des diff érentes technologies existantes dans ces directions et nous développons de nouvelles technologies en y intégrant ces critères. La démarche peut se faire au niveau d’un procédé unitaire ou d’une fi - lière de traitement complète. » 3 No. 10 / Effl uents industriels /mai 2007 Recherche & Développement Le cahier des chroniques scientifi ques Relâchement des pressions industrielles sur l’eau. Dans son rapport sur l’Environnement en France (édition 2006), l’Institut français de l’environnement (IFEN) constate un décou- plage entre production et pressions sur les milieux naturels. Diminution des prélèvements d’eau Pour ce qui est des ressources en eau, les prélèvements de l’industrie ont nettement diminué depuis les années 70. En 2001, hors ceux eff ectués pour la production d’énergie, ils représentaient 3,65 milliards de m3 d’eau (25 % des prélèvements), soit une diminution de 6 % en 4 ans. Cette tendance à la baisse s’explique sans doute par une meilleure ges- tion des ressources (pompage du strict né- cessaire et augmentation de la réutilisation des eaux usées après traitement). Diminution des rejets L’IFEN souligne la baisse spectaculaire de certains rejets industriels entre 1980 et 2000 : - 47 % pour les matières organiques, - 56 % pour les matières en suspension et - 70 % pour les matières inhibitrices (toxi- ques et sels). Plusieurs explications à ce phénomène : la pression réglementaire et l’amélioration uploads/Industriel/ 1393-effluents-industriels.pdf
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- Publié le Jui 12, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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