LES CAHIERS DE LA SÉCURITÉ INDUSTRIELLE LE RETOUR D’EXPÉRIENCE ÉRIC CHAUVIER IR

LES CAHIERS DE LA SÉCURITÉ INDUSTRIELLE LE RETOUR D’EXPÉRIENCE ÉRIC CHAUVIER IRÈNE GAILLARD ALAIN GARRIGOU L’OUVERTURE AU PUBLIC 2011-03 L a Fondation pour une Culture de Sécurité Industrielle (FonCSI) est une Fondation de Recherche reconnue d’utilité publique par décret en date du 18 avril 2005. Elle a pour ambitions de :  contribuer à l’amélioration de la sécurité dans les entreprises industrielles de toutes tailles, de tous secteurs d’activité ;  rechercher, pour une meilleure compréhension mutuelle et en vue de l’élabora- tion d’un compromis durable entre les entreprises à risques et la société civile, les conditions et la pratique d’un débat ouvert prenant en compte les différentes dimensions du risque ;  favoriser l’acculturation de l’ensemble des acteurs de la société aux problèmes des risques et de la sécurité. Pour atteindre ces objectifs, la Fondation favorise le rapprochement entre les cher- cheurs de toutes disciplines et les différents partenaires autour de la question de la sécurité industrielle : entreprises, collectivités, organisations syndicales, associa- tions. Elle incite également à dépasser les clivages disciplinaires habituels et à favo- riser, pour l’ensemble des questions, les croisements entre les sciences de l’ingénieur et les sciences humaines et sociales. Les travaux présentés dans ce rapport sont issus d’un projet de recherche financé par la FonCSI. Éric Marsden (FonCSI), en accord avec les auteurs, a coordonné l’organisa- tion rédactionnelle de ce document. Les propos tenus ici n’engagent cependant que leurs auteurs. Fondation pour une Culture de Sécurité Industrielle Fondation de recherche, reconnue d’utilité publique http://www.FonCSI.org/ 6 allée Émile Monso – BP 34038 31029 Toulouse cedex 4 France Téléphone : +33 534 32 32 00 Twitter : @LaFonCSI Courriel : contact@FonCSI.org iii Avant-propos Depuis de nombreuses années, les industries exerçant des activités à risques ont mis en place des dispositions de retour d’expérience (REX) ayant pour vocation de se saisir de tout évé- nement considéré comme un écart, une anomalie, pour en déterminer les causes, les circons- tances et enchaînements qui y ont conduit, les conséquences qui en ont résulté, et pour en tirer les enseignements permettant d’en prévenir la répétition. Pour ce qui concerne la FonCSI et l’Institut pour une Culture de Sécurité Industrielle (ICSI), le REX constitue un élément cardinal :  par ses multiples dimensions et l’ensemble des questions qu’il soulève, il interroge, ou devrait interroger, les différentes dimensions de la ?culture de sécurité? ;  il constitue un élément de partage et d’échange pour les différents partenaires de la sé- curité industrielle. Un groupe d’échange sur le thème du REX a été lancé par l’ICSI en 2004 afin de permettre l’enrichissement mutuel entre entreprises de secteurs d’activités diversifiées, par le partage des informations concernant les dispositions adoptées et les pratiques en vigueur dans cha- cune des sociétés représentées. Le groupe d’échange s’est réuni à une dizaine de reprises au cours des années 2004 et 2005, et a permis aux représentants industriels de présenter et com- parer leurs pratiques, leurs préoccupations et leurs insatisfactions. Des chercheurs de diffé- rentes disciplines scientifiques ont également participé aux réunions. Les travaux du groupe d’échange ont mis en évidence une grande richesse des pratiques de retour d’expérience. Bien que les entreprises participantes estiment maîtriser les aspects techniques du REX (recueil, remontée et analyse des incidents), les réflexions menées au sein de ce groupe ont fait appa- raître des thèmes où les connaissances faisaient défaut :  les facteurs socioculturels de réussite du retour d’expérience,  le lien entre retour d’expérience et responsabilité (lien entre erreur et faute et mise en cause potentielle des acteurs de l’entreprise au sein de celle-ci ou de celle-ci vis-à-vis des pouvoirs publics),  l’apport potentiel du retour d’expérience en matière d’information, de communication et de concertation tant dans les relations internes à l’entreprise que dans les relations de celle-ci avec l’extérieur. Dans le cadre de son Appel à Propositions de Recherche 2005, la FonCSI a eu pour objectif de contribuer à améliorer les connaissances dans ce domaine, en conviant les chercheurs à analyser ces différentes pratiques et expérimentations, à les mettre en relation et à réaliser un travail de synthèse susceptible de contribuer à une meilleure approche du retour d’ex- périence (voire de procédures alternatives). Il s’agit d’une part de chercher à améliorer la sécurité au sein des entreprises en ayant une meilleure connaissance des pratiques de retour d’expérience. Il s’agit d’autre part, de façon liée, de s’interroger sur les modalités de partage du retour d’expérience en lien avec les différentes attentes s’exprimant aujourd’hui à l’égard des entreprises à risques. Parmi les projets sélectionnés, l’un concernant l’ouverture au public et les procédures de REX, était porté par une équipe de chercheurs basés à Toulouse et Bordeaux :  Irène Gaillard, ergonome à l’IPST-CNAM (Toulouse) ayant rédigé en 2005 une analyse bibliographique des travaux sur les facteurs socioculturels de réussite de REX, publiée dans cette même collection [Gaillard 2005] ;  Alain Garrigou, ergonome au département HSE de l’IUT Bordeaux 1, Université de Bor- deaux, qui a travaillé avec Irène Gaillard sur l’observation des pratiques de REX à l’inté- rieur d’une usine chimique ;  Éric Chauvier, anthropologue à l’Université de Bordeaux, qui dans le cadre de ce projet a confronté les représentations des salariés de l’usine à celles des autres acteurs de la négociation (élus, représentants d’associations, représentants de l’administration) ; v  Patrick Chaskiel, chercheur en sciences de la communication à l’Université de Toulouse, qui a examiné de quelle façon les pratiques de REX s’articulent avec les relations profes- sionnelles, et en particulier l’activité des organisations syndicales. Le travail de Patrick Chaskiel fait l’objet d’une publication intitulée Les relations profession- nelles de la sécurité industrielle : le REX comme outil de médiation ? dans cette même collection [Chaskiel 2009]. Le présent cahier présente les deux autres composantes du projet, mariant les points de vue ergonomiques (à l’intérieur de l’usine) et anthropologiques (confrontant les points de vue d’acteurs internes avec celui des gens autour de l’usine). Le travail d’Irène Gaillard et Alain Garrigou (approche ergonomique) concerne l’observation des pratiques de REX à l’intérieur d’une usine chimique, et la façon dont elles alimentent et sont influencées par l’ouverture de l’activité industrielle au regard public (en particulier dans un contexte de mise en place de dispositifs réglementaires de concertation). Le travail d’Éric Chauvier (approche anthropologique) analyse les propos des salariés de l’entreprise concernant la pos- sibilité d’un REX public au sein de l’instance locale de concertation, puis les confronte aux points de vue des acteurs de la négociation extérieurs à l’usine. Éric Marsden, FonCSI le 15 juillet 2011 La taille des mots dans ce graphique est fonction de leur fré- quence d’apparition relative dans le présent document (en ayant exclu un certain nombre de prépositions courantes). Le gra- phique est créé de façon semi-automatique à l’aide de l’appli- cation wordle.net. Votre avis nous intéresse! Pour tout commentaire ou remarque permettant d’améliorer ce document, merci d’envoyer un courriel à cahiers@FonCSI.org. vi Title Operational experience feedback and its impact on public dialogue Keywords industrial safety, operational experience feedback, learning from experience, lessons learned, public dialogue Authors Éric Chauvier, Irène Gaillard & Alain Garrigou Publication date July 2011 Over the last 15 years, industrial activities on hazardous sites have come under increasing public attention. In France, a 2003 law led to the creation of local information and consultation committees (called “CLIC”). Operators of industrial plants must present to these committees information concerning incidents and accidents which have occurred on their site since the last meeting. The current document describes the effect of pressure of public observation on operational experience feed- back activities on an industrial site. The work presented is based on three types of observations undertaken on plants in the same region:  the activity of workers in a hazardous plant, including an analysis of who is involved, which tools and procedures are used, the type of information collected and the way in which they circulate between the various people who are potentially concerned;  the wishes and expectations of people outside the plant (people living nearby, local government officials, representatives of NGOs) in terms of information on the operation of the plant, and a comparison with the perception of these people’s desires by workers on site;  a public meeting following an accident which occurred on an oil depot. On the plant where the observations and interviews were undertaken, experience feedback is characterized by a strong demarcation between the roles of engineers and managers on one hand (who are responsible for analyzing incidents and taking followup decisions), and on the other hand reporting activities which concern sharp-end workers. Experience feedback on this site leads to targeted information delivery rather than sharing of information, and thus does not help workers’ sensemaking activities concerning the hazards of their activity. The internal experience feedback system is kept separate from external communication, which deals only with incidents whose consequences may be visible from outside the plant; it aims to reassure people outside rather than to explain. People inside the plant believe it is difficult to communicate based on data uploads/Industriel/ csi-rex-ouverture-pdf.pdf

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