Programme gestion durable des déchets et de l’assainissement urbain Déchets D06
Programme gestion durable des déchets et de l’assainissement urbain Déchets D06 Le secteur du recyclage au Sénégal pour les filières métal et plastique Etat des lieux et perspectives en vue d’un transfert de technologie de recyclage Vietnam / Sénégal Rapport final – octobre 2002 RUP de ENDA Sénégal PRAXIS 2 Résumé Le thème de recherche proposé vise à étudier les possibilités de transfert vers l’Afrique de technologies développées au Vietnam pour la filière du recyclage des déchets. L’hypothèse que l’équipe de travail souhaite vérifier est la possibilité de renforcer la filière recyclage africaine, souvent limitée au simple re-conditionnement des déchets, en produisant des produits semi-finis (granulés de plastiques, lingots de métal) pouvant être utilisés comme matière première par le secteur industriel. Une telle connexion entre le secteur non-formel du recyclage des déchets et le secteur industriel, si elle est rendue possible, permettrait d’augmenter la valeur des déchets et ainsi d’augmenter les quantités de déchets recyclés et de favoriser la collecte à la source de ces déchets. La première phase de l’étude a permis de constater qu’il existe au Vietnam un secteur du recyclage dont le dynamisme est en partie lié au développement par des designers locaux, de technologies à faible coût adaptées au secteur artisanal. Le Vietnam et le Sénégal ont d’autre part, des points communs favorables à un transfert de technologie et de savoir-faire : des filières actives de recyclage reposant en partie sur la valeur économique des déchets, l’organisation de la collecte avec une même variété d’acteurs. La seconde phase de l’étude, centrée sur l’évaluation de la pertinence d’un transfert de technologie sud-sud pour les filières métal et plastique dans le contexte sénégalais, a été réalisée par le RUP (Relais pour le développement Urbain Participé) de ENDA Sénégal et le bureau d’étude sénégalais PRAXIS. La présente étude a permis tout d’abord d’évaluer la situation actuelle du recyclage pour les deux filières retenues. La filière métal est dynamique et bien structurée. Le gisement potentiel s’élève à environ 19.500 tonnes/an et en l’absence d’une capacité de valorisation adaptée, trois sociétés industrielles se partagent le marché de l’exportation d’une grande partie des volumes disponibles, de l’ordre de 11.200 tonnes par an. La transformation locale du fer est assurée par une fonderie industrielle qui fabrique du fer à béton, alors que celle de l’aluminium est principalement assurée par le secteur non-formel. Près de 80 % des acteurs de ce secteur souhaitent améliorer leurs outils de production, 100% demandent un appui financier sinon l’accès à des crédits d’investissement et 17 % souhaitent pouvoir bénéficier d’un appui technique et de formation. Les relations entre le secteur non-formel de la récupération/valorisation et le secteur industriel de la transformation restent limitées du fait de la qualité moyenne de la production des fonderies artisanales. La demande du secteur industriel de la transformation porte sur des produits semi-finis tels que des lingots, des plaques et sur des produits finis tels que les anses pour ustensiles de cuisine, etc. Pour la filière plastique les activités de valorisation sont généralement séparées entre i) le secteur industriel de la transformation, avec la régénération sous forme de granulés ou de poudre de leurs déchets de production et ii) le secteur non-formel pour la rénovation – 3 réutilisation en l’état après lavage et réparation - des déchets collectés. Il y a très peu de relations entre ces deux secteurs. On peut cependant noter deux exceptions avec l’industrie de la chaussure et les industries de transformation par rotomoulage, qui s’approvisionnent en déchets plastiques – déchets bruts ou broyats - à une source extérieure à hauteur de 80 % des plastiques recyclés utilisés dans leurs productions. Pour la région de Dakar, le gisement potentiel issu des ordures ménagères est d’environ 9 000 tonnes/an de déchets plastiques, mais reste peu exploité. Certains articles en plastique sont cependant récupérés à la source pour être rénové (bouteilles, bidons, chaussures usagées, …). Le gisement potentiel des déchets de production des industries se situe entre 500 et 800 tonnes/an et seulement 25% des industries enquêtées pratiquent la vente de ces déchets de première catégorie. La demande du secteur industriel pour du broyats (25%) et une matière régénérée en granulés (50%) et en poudre (25%) transformés à partir de déchets plastiques varie en moyenne de 5 à 50 tonnes/mois, avec une société qui pourrait consommer jusqu’à 150 tonnes/mois de granulés. Les prix d’achat proposés pour ces différentes matières vont de 100 à 650 FCFA/kg suivant le niveau d’élaboration et la qualité du produit. L’offre locale pour de tels produits est quasiment inexistante, exception faite de l’expérience du centre de pré-traitement de Thiès (70 km de Dakar) produisant de 1,5 à 2 tonnes/mois de déchets plastiques triés, lavés et broyés. Les enquêtes effectuées auprès des récupérateurs du secteur non-formel font ressortir une stagnation des activités liées à la rénovation car, même si les débouchés existent, de plus en plus de personnes investissent ce créneau faute de trouver autre chose. Le marché de la vente de chaussures aux industries est en régression car plusieurs sociétés de production ont fermé et, l’offre étant supérieure à la demande, les prix ont chutés. Il ressort de « cet état des lieux » des filières de recyclage métal et plastique, qu’a priori le contexte est plutôt favorable à un transfert de technologie et de savoir-faire sud-sud. Le cas du plastique étant un peu particulier dans la mesure où, en dehors de l’industrie, l’expérience dans le domaine de la valorisation matière est quasiment inexistante. Pour le métal, les fondeurs artisanaux possèdent déjà le savoir-faire et un transfert permettrait d’augmenter la capacité de production et d’améliorer la qualité des produits. Ceci est notamment valable pour la filière aluminium déjà bien développée. Une société industrielle de chaudronnerie a démarré sur fonds propres la fabrication d’un fourneau (sur plans ingénieur vietnamien transmis par Burgeap). Après la phase de test et de mis au point une fabrication en présérie est prévue afin de répondre à la demande des artisans fondeurs. Pour la fonte le contexte est un peu différent. Le savoir-faire existe – il y a encore 3 ans une fonderie artisanale, équipée d’un fourneau d’une capacité de 300 kg/batch, produisait des plaques d’égouts et des grilles pour le secteur de l’assainissement – et il s’agirait plus de relancer cette activité en s’inspirant de l’expérience vietnamienne. L’aluminium et la fonte sont des matériaux qui peuvent être recyclés totalement et indéfiniment. Les débouchés existent auprès des grosses menuiseries aluminium (lingots), des sociétés industriels de production de batterie de cuisine en aluminium et dans le secteur de l’assainissement pour la fonte (plaques d’égouts, regards et grilles). 4 Pour la filière plastique, à la différence du Vietnam, il n’existe pas de secteur industriel intermédiaire entre le non-formel et l’industrie. Si l’industriel est intéressé par une matière plastique régénérée, il ne prendra aucun risque par rapport à son outil de production. Ceci d’autant plus que la grande majorité de ces industriels régénèrent déjà leurs propres déchets et disposent donc d’un granulé de qualité. La régénération des déchets plastiques demande un savoir-faire et une rigueur que le secteur non-formel ne maîtrise pas pour le moment. De ce fait il nous semble plus indiqué de se cantonner à un transfert-pilote d’une unité de granulation qui pourrait servir de vitrine tout en permettant de présenter aux industries un granulé « made in Sénégal ». La maîtrise du procédé de granulation est une étape incontournable qui une fois franchie permet d’envisager le développement de filières locales de production de produits finis. Pour accompagner cette entreprise il serait souhaitable de pouvoir profiter de l’expérience vietnamienne par la mise en place d’un transfert de compétence sud-sud. Au Sénégal, comme dans la plupart des PVD, les acteurs intervenants dans le domaine de la récupération et du recyclage sont largement issus du secteur non-formel. Force est de constater que les différentes administrations susceptibles d’être concernées ne disposent que de très peu d’informations sur le sujet. Si, lors des visites effectuées dans le cadre de cette étude aux différentes Directions (artisanat, industrie, environnement), nos interlocuteurs ont manifesté leur intérêt et leur disponibilité pour appuyer toute initiative visant à développer et dynamiser le secteur du recyclage, beaucoup reste à faire. Dans la région de Dakar, le secteur de la récupération et de la valorisation représente une source de revenu pour plus de 3 000 personnes, toutes filières confondues. Le potentiel de valorisation des déchets reste sous-exploité et les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux qui pourraient en être tirés ne sont pas suffisamment pris en compte. Ce secteur mérite pourtant d’être supporté afin d’améliorer les techniques de valorisation existantes et d’intégrer ces pratiques dans le système de gestion des déchets solides. 5 SOMMAIRE Avant-propos...................................................................................Erreur ! Signet non défini. Résumé....................................................................................................................................... 2 A – Rappel............................................................................................................................... 8 1. Objectifs de la deuxième phase de l’étude....................................................................... 8 2. Hypothèses ....................................................................................................................... 8 3. Méthodologie ................................................................................................................... 8 4. Equipe de recherche et rôles............................................................................................. 8 B- Filière métal...................................................................................................................... 10 1.Situation actuelle............................................................................................................. 10 1.1 Gisement potentiel..................................................................................................... 10 1.11 L’aluminium......................................................................................................... 10 1.12 La fonte ................................................................................................................ 10 1.13 Le fer .................................................................................................................... 10 1.14 Autres métaux ...................................................................................................... 10 uploads/Industriel/ rapport-senegal-d06.pdf
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- Publié le Aoû 11, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
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