L’activité industrielle Observatoire régional de la santé, Rhône-Alpes, 2007 TA
L’activité industrielle Observatoire régional de la santé, Rhône-Alpes, 2007 TABLEAU DE BORD SANTÉ-ENVIRONNEMENT, RÉGION RHÔNE-ALPES ————————————————————————————————————————————————— 1 L’activité industrielle est source de nombreux rejets dans les différents milieux de l’environnement. Elle produit des déchets parfois hautement toxiques et est à l’origine de risques technologiques*. La région Rhône- Alpes, en tant que deuxième région industrielle française, est particulièrement concernée par ces questions. En effet, la région occupe une place importante en matière d'implantations industrielles, notamment chimiques et pétrolières. Aux plates-formes historiques du sud de Lyon, de Grenoble ou de la vallée de la Maurienne, se sont progressivement rajoutées ces vingt dernières années, des unités plus récentes, opérant dans des domaines spécialisés (chimie fine, spécialités chimiques, pétrochimie, traitement physico-chimique de déchets industriels, mécanique, papeterie, teinturerie, etc.)1. Le contrôle voire la réduction des émissions des substances toxiques d’origine industrielle est primordial. En 2004, la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE) a estimé que dans la région, ce sont 274 établissements qui sont considérés comme prioritaires en raison de leurs rejets importants vers les milieux, les eaux ou l’air, et de l’impact constaté sur les sols2. Les populations avoisinantes sont susceptibles d’être exposées à ces émissions de polluants. En 2004, le Plan national santé environnement (PNSE) décline des actions spécifiquement orientées sur les sources industrielles3 : • Action 1 : « réduire de 50 % l’incidence de la légionellose à l’horizon 2008 » ; • Action 7 : « réduire les émissions aériennes de substances toxiques d’origine industrielle » ; • Action 8 : « réduire les émissions d’oxydes d’azote (NOx) des installations industrielles ». L’activité industrielle Faits marquants ■ La région Rhône-Alpes est la deuxième région industrielle française. ■ L’activité industrielle est source de nombreux rejets dans les différents milieux de l’environnement (eau, air, sols), elle produit des déchets et peut être à l’origine d’accidents technologiques. ■ L’impact sanitaire de l’activité industrielle sur la santé des populations va dépendre essentiellement des milieux contaminés (eau, air, sols), de la nature des risques (liés aux déchets, technologiques, etc.), des types de polluants, de leurs concentrations et des voies d’exposition (respiratoire, digestive, cutanée). Les effets sont divers, allant de la simple gêne olfactive à la survenue de cancers. ■ Dans la région, on recense 50 000 Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), 3 600 établissements ayant au moins une installation soumise à autorisation et 143 établissements assujettis aux obligations de la directive «Seveso 2». ■ La maîtrise des nuisances et des risques liés à l'activité industrielle relève principalement de la réglementation sur les ICPE mise en œuvre sous l'autorité des préfets. Dans le Rhône, un Secrétariat permanent pour la prévention des pollutions industrielles et des risques dans l’agglomération lyonnaise (SPIRAL) est mis en place. Contexte L’activité industrielle Observatoire régional de la santé, Rhône-Alpes, 2007 TABLEAU DE BORD SANTÉ-ENVIRONNEMENT, RÉGION RHÔNE-ALPES ————————————————————————————————————————————————— 2 Impact sur l’eau1,2 Les rejets industriels peuvent être à l’origine de différents types de pollution de l’eau. Les principales sont la pollution organique*, le rejet de matières en suspension, la pollution toxique, thermique ou radioactive [Cf. « L’eau »]. La pollution organique se compose de substances qui, en se décomposant, consomment l’oxygène présent dans le milieu aquatique et peut provoquer l’asphyxie des espèces animales. Les matières en suspension sont des particules minérales ou organiques qui contribuent à la turbidité de l’eau. La pollution toxique se compose de substances d’origine minérale, comme les métaux, et de produits organiques (hydrocarbures, organochlorés, pesticides, etc.) qui ont des effets toxiques et ont souvent la particularité de s’accumuler dans les organismes vivants. Le nom générique de micro-polluants leur est donné. La pollution thermique provient du rejet, dans les eaux, d’eaux chaudes issues de certaines industries et notamment des centrales thermiques et nucléaires. La pollution radioactive est associée aux rejets d’effluents aqueux chargés en substances radioactives. Impact sur l’air1,2 Dans l’air, les polluants d’origine industrielle sont responsables d’une pollution ambiante qui peut être de proximité pour les populations avoisinantes [Cf. «L’air» et « La qualité de vie, le bruit et les odeurs »]. Les polluants susceptibles d’être transportés par les vents sont nombreux. Certains sont à l’origine des pluies acides* qui participent à la dégradation du patrimoine bâti. L’émission de substances précurseurs de la pollution photochimique* est également imputable pour partie aux activités industrielles [Cf. «L’air»]1. En Rhône-Alpes, par exemple, l’industrie est à l’origine de 20,2 % des émissions de composés organiques volatils (20,4 % au niveau national) [Cf. « Les COV » et « L’air »] et de 4 % des émissions d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (2 % au niveau national). Elle se place au premier rang des 22 régions les plus émettrices de volumes de ces deux composés4. L’activité industrielle régionale est aussi fortement émettrice de métaux notamment de cadmium (98 % contre 96 % au niveau national), de sélénium (90 % contre 84 % au niveau national), de plomb (84 % contre 80 % au niveau national), d’arsenic (83 % contre 79 % au niveau national) et de cuivre (34 % contre 17 % au niveau national)4. Impact sur les sols L’activité industrielle, du fait d’anciens dépôts de déchets ou d’infiltration de substances polluantes est à l’origine de pollutions de différents sites en France. Une base de données nationale dénommée BASIAS (Base des anciens sites industriels et activités de service) gérée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a été créée. Elle recense les sites ayant hébergé par le passé (avant 1976) une activité industrielle ou de service pouvant être à l’origine d’une pollution des sols [Cf. «Les sols»]. Collectées essentiellement à partir des archives, les données sont disponibles sur Internet à l’adresse <http://basias.brgm.fr>. Elles font état, au 1er mars 2006, de 1895 sites pour la région Rhône-Alpes. Ces sites sont répartis en 586 sites dans le Rhône, 651 dans la Loire, 210 en Haute-Savoie, 134 dans l’Isère, 120 dans la Drôme, 98 dans l’Ain, 55 en Ardèche et 41 en Savoie. C'est dans les agglomérations lyonnaise et stéphanoise qu’est retrouvée la plus forte densité de sites enregistrés par commune. Les déchets industriels Fortement industrialisée, la région Rhône-Alpes est à l’origine d’importants volumes de déchets industriels. On différencie trois catégories essentielles [Cf. « Le traitement des déchets »] : • Les déchets industriels banals (DIB), inertes et non dangereux compte tenu de leurs caractéristiques physicochimiques. Ils sont assimilables aux déchets ménagers et traités dans les mêmes conditions (cartons, bois, ferraille, etc.) ; • Les déchets inertes, ne présentent pas de risques particuliers de pollution. Ils proviennent des secteurs du bâtiment et des travaux publics (démolition, chantiers d’infrastructure, etc.) et sont constitués de déblais, gravats, etc.). Les déchets d’amiante en font partie même s’ils relèvent d’une réglementation spécifique ; • Les déchets industriels spéciaux (DIS) qui contiennent des éléments toxiques ou Sources d’exposition / Pollution L’activité industrielle Observatoire régional de la santé, Rhône-Alpes, 2007 TABLEAU DE BORD SANTÉ-ENVIRONNEMENT, RÉGION RHÔNE-ALPES ————————————————————————————————————————————————— 3 dangereux (toxicité chimique, risque d’explosion, etc.). En raison de leurs caractéristiques, de leur grande variété et de leur dangerosité, ils nécessitent des traitements spécifiques dans des installations dédiées, différentes de celles qui reçoivent les déchets ménagers. En 2002, en Rhône-Alpes, l’activité industrielle est à l’origine de 3 millions de tonnes (Mt) de DIB et 830 000 tonnes de DIS5. En outre, la région accueille des sites d’incinération des déchets. Les risques technologiques Ils comprennent les accidents industriels, le nucléaire, les ruptures de barrage, les accidents liés au transport de matières dangereuses. En France, le risque d’accident chimique industriel reste en mémoire après la catastrophe de Feyzin qui a eu lieu en 1966 (liée à une fuite de gaz sur une raffinerie provoquant 18 décès) et l’explosion de l’usine « AZF » à Toulouse en 2001 (entraînant 30 décès et plus de 3 000 blessés)5. Le nucléaire La Région Rhône-Alpes constitue un pôle important du programme nucléaire français avec notamment 31 installations nucléaires réparties sur 10 sites différents, une production représentant près du tiers de la puissance électronucléaire installée en France, la quasi totalité de l’industrie française du cycle amont du combustible nucléaire et la recherche (Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble, Institut Laue-Langevin, Centre européen pour la recherche sur le nucléaire (CERN). Comme la plupart des sites industriels, les installations nucléaires sont confrontées à des problématiques de prélèvements et de rejets aqueux, de gestion des déchets et dans une moindre mesure d’émissions à l’atmosphère [Cf. « Les rayonnements ionisants et le radon »]. Celles-ci font l’objet de réglementations particulières ou communes aux ICPE, qui visent dans tous les cas à empêcher ou limiter toute dissémination de matières radioactives susceptibles de contaminer le milieu environnant et l’homme1. Exposition et effets sur la santé L’impact sanitaire de l’activité industrielle sur la santé des populations dépend des milieux contaminés (eau, air, sols), de la nature des risques (liés aux déchets, technologiques, etc.), des voies d’exposition (respiratoire, digestive, cutanée), des types de polluants et de leurs concentrations. Les effets sont très divers, pouvant aller de la simple gêne olfactive à la survenue de cancers. En effet, même s’ils ne sont uploads/Industriel/ sources-humaines-contaminations-nuisances.pdf
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- Publié le Jan 17, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
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