1 L’EDUCATION TECHNOLOGIQUE AU MAROC : ACTUALITE 2005-2006 (Contribution rédigé

1 L’EDUCATION TECHNOLOGIQUE AU MAROC : ACTUALITE 2005-2006 (Contribution rédigée par I.RAK en janvier 2006 pour l’association PAGESTEC www.pagestec.org et l’association AEET www.aeet.fr ) En 1989 le Ministère de l’Education Nationale marocain, a décidé de s’informer sur les programmes et pratiques pédagogiques de la discipline « technologie » au collège. Ceci était en fait une poursuite d’une coopération de plusieurs années de formation en France et au Maroc des inspecteurs et de professeurs de l’enseignement technique marocain qui ont rénové à cette époque tous les baccalauréats techniques et créé leurs premiers BTS en symbiose avec le développement industriel et commercial en plein essor. J’ai eu le plaisir en 1989 au sein du Ministère de l’Education Nationale et sous la responsabilité de l’inspection générale (CERPET STI) d’organiser cette nouvelle coopération en technologie au collège. Vous retrouverez dans la revue Education Technologique n° 18 de novembre 2002 et http://techno-hadf.monsite.wanadoo.fr un premier article très détaillé sur le programme de technologie au Maroc de cette époque et sur la coopération de formation de formateurs marocains du centre national de formation des professeurs de technologie de Settat. Qu’en est-il aujourd’hui en 2005-2006 ? Quel est par exemple le programme d’éducation technologique en vigueur ? Quels autres renseignements peut-on avoir sur les conditions de cet enseignement ? J’ai dialogué par courriel depuis quelques mois avec Abdelmajid Mezouari, professeur de l’enseignement secondaire qualifiant (professeur de lycée dans l’enseignement technique) et qui a été chargé de l’inspection en technologie au collège du 01/09/1980 au 30/04/2005 et avec qui j’avais gardé des contacts amicaux depuis sa venue en France en 1989. Vous trouverez ci-après le nouveau programme d’éducation technologique appelé « technologie industrielle » et concernant les trois années du collège, précédé de quelques informations sur cet enseignement qui en 2005-2006 entre dans sa dernière phase d’application, c'est-à-dire la classe de 3e, dernière année de scolarité au collège. Les premiers élèves avec une formation complète au nouveau programme sortiront en juin 2006. La scolarité au collège au Maroc A la suite de l’école primaire dont la scolarité dure 6 années (la dernière année correspond à la classe de 6e au collège en France), l’élève passe 3 années au collège (cycle appelé « secondaire collégial préparatif »), - la 1re année = 1 ASC (1re Année du Secondaire Collégial) ; - la 2e année = 2 ASC (2e Année du Secondaire Collégial) ; - la 3e année = 3 ASC (3e Année du Secondaire Collégial). Ensuite la scolarité du secondaire du lycée (dit cycle « secondaire qualificatif ») se déroule sur 3 années : tronc commun, 1re année du baccalauréat, 2e année du baccalauréat. Depuis plusieurs années une réforme concernant le passage d’un cycle à l’autre a été appliquée au Maroc. 1- Pour le passage du primaire au collège, on tient compte de 2 moyennes : celle du contrôle continu (50%) et celle d’un examen régional organisé par la délégation du MEN (50%). Les élèves qui ont une moyenne de 5/10 obtiennent le certificat d’études primaires et peuvent être inscrits au collège. 2- Pour le passage du collège au lycée, on tient compte de 3 moyennes au cours et à l’issue de la 3 ASC : 2 . celle du contrôle continu de l’année scolaire de toutes les matières enseignées (il y a encore des matières non généralisées comme la technologie, la culture familiale, l’art plastique, l’anglais, l’informatique, la musique). Le coef. est 1 pour toutes les matières. Cette moyenne est comptabilisée à 30%. . celle d’une composition normalisée locale organisée par le collège à la fin du 1er semestre et concernant toutes les matières enseignées. Le coef. est 1 pour toutes les matières. Cette moyenne est comptabilisée à 30%. . celle d’une composition normalisée régionale organisée par l’académie à la fin de l’année et ne concernant que 5 matières à savoir les maths (coef. 3), le français (coef. 3), l’arabe (coef. 3), l’histoire ou la géo. (un tirage au sort est organisé au début du mois de mai ( coef. 1) (coef. 1) et l’instruction islamique (coef. 1). Cette moyenne est comptabilisée à 40%. Les élèves qui ont une moyenne de 10/20 obtiennent le brevet des études secondaires collégiales et peuvent être inscrits au lycée. Il n’a jamais été question de passer un examen pour accéder au lycée. Avant cette réforme, les élèves qui avaient une certaine moyenne (contrôle continu + composition normalisée régionale) étaient orientés à l’une des branches d’enseignement général ou technique en fonction des aptitudes des élèves, de leurs vœux et des places disponibles. Maintenant c’est la même chose. Commentaires Comparé à la France, la 3e ASC au Maroc correspond à la classe de 3e dans un cycle du collège qui comporte 3 années. S’il y a un contrôle continu comme en France, s’y ajoute une épreuve terminale écrite en technologie industrielle au Maroc en fin de premier semestre organisée par le collège lui- même, ceci contrairement à la France. Au Maroc il faut obtenir une moyenne de 10/20, donc le brevet des études secondaires, pour pouvoir être inscrit au lycée. Cependant, les élèves qui n’ont pas 10/20 et qui sont proches de cette moyenne, peuvent être rachetés si les places au lycée le permettent. Les professeurs de « technologie industrielle » Le descriptif de leur recrutement et de leur formation dans un seul centre national tout neuf (le CRPT de Settat), a été publié dans un article de la revue Education Technologique n°22 de novembre 2002 (voir site http://techno-hadf.monsite.wanadoo.fr). La formation précédente de 2 années à été ramenée à une seule année en raison du passage dans le recrutement du niveau baccalauréat, au niveau baccalauréat + 2 (BTS, DUT, ou équivalent technique). Il faut rappeler qu’un professeur recruté et formé au Maroc passe un examen à la sortie du centre de formation. Il ne sera automatiquement nommé dans un poste qu’à la condition de passer avec succès cet examen de sortie. Le centre de formation ne recrute qu’en fonction des postes budgétaires disponibles. Commentaires Comparée à la France, cette formation unifiée des professeurs dans un seul lieu, est un gage d’unité de concepts et de contenus, contrairement à l’éclatement et aux interprétations françaises selon les IUFM et le « point de vue » particulier des formateurs. Les NTIC et une nouvelle discipline informatique Comme vous le constaterez dans le programme en annexe, cette formation fait l’objet d’un domaine spécifique d’apprentissage. 3 Un nouveau problème est né au Maroc. Depuis octobre 2003 l’informatique est devenue une discipline à part entière au collège. Le Ministère n’a pas tenu compte de ce qui se faisait dans le programme de « technologie industrielle ». D’où le double emploi de matériels, de salles spécialisées,…Des rapports sont envoyés par les académies. En principe, les établissements commencent à être dotés d’une salle multimédias et un professeur (en principe) d’informatique s’en chargera (quel programme, quelles activités ?). Il n’y a aucune information précise à ce sujet pour le moment. Le programme et les activités de cette nouvelle discipline viennent de paraître et feront l’objet d’un complément ultérieur à ce texte. Commentaires Le Maroc, contrairement au nouveau programme français de technologie de 2005 qui supprime les unités d’apprentissage existantes dans le programme de 1996, maintient cette responsabilité des apprentissages à la technologie industrielle. Mais cette responsabilité est actuellement remise en cause au Maroc, non pas par un transfert de responsabilité interdisciplinaire comme en France, mais par la création d’une nouvelle discipline spécifique. Equipements, matière d’œuvre et conditions d’enseignement Un programme systématique d’équipement de chaque collège a été mis en place au niveau national pour la discipline « technologie industrielle ». Ce qui fait que tous les collèges ont le même matériel de base en mécanique, électronique et informatique. Mais depuis 4 années il n’a été accordé aucun crédit de fonctionnement aux établissements pour l’achat de matière d’œuvre et de composants. En conséquence, il est rare que les élèves produisent et les professeurs ne traitent que la partie théorique. Depuis 3 ans maintenant, il n’est plus dispensé d’enseignement par groupe, mais à la classe entière dont l’effectif peut atteindre 50 élèves. Commentaires Comparativement à la France, il y a d’abord une concordance des problématiques. La première de celles-ci, c’est le financement de la matière d’œuvre que l’Etat ne veut pas reconnaître comme étant nécessaire dans une discipline d’enseignement général comme l’éducation technologique. La seconde problématique est plutôt une conséquence de la première, l’absence de décision qui conduit à une éducation technologique « papier ». Les manuels et les ouvrages de formation des professeurs Pour ce nouveau programme « 2003 » de technologie industrielle au Maroc qui en est à sa phase terminale d’application en cette année 2005-2006 en classe de 3e, le manuel unique homologué, donc obligatoire qui existait auparavant par année, comme d’ailleurs dans toutes les autres disciplines, est dorénavant remplacé par un ou plusieurs manuels homologués. Ils sont choisis par le Ministère après un appel d’offre public accompagné d’un cahier des charges. Les auteurs par le biais d’un éditeur rédigent tout le manuel. Ces productions sont étudiées par des commissions nationales (une par uploads/Industriel/education-technologique-au-maroc.pdf

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