Analyse paradigmatique En sémiologie, l´analyse paradigmatique représente l´ana
Analyse paradigmatique En sémiologie, l´analyse paradigmatique représente l´analyse des paradigmes contenus dans un texte, par opposition à la structure de ce texte. Les paradigmes de l'énonciation sont les fonctions jakobsoniennes et sont au nombre de six : • Situation : Où, quand se fait la communication. • Types de contact entre les interlocuteurs. • Locuteur, auteur : Celui qui dit je. • Destinataire : Celui à qui on dit tu. • Façonnement esthétique : Les genres littéraires. • Visée argumentative : Intention. L'analyse paradigmatique se place à ces six points de vues (non exclusifs) pour procéder sur un échantillon donné de «texte», littéraire ou non. En linguistique, le paradigme est l'ensemble des formes différentes que peut prendre un mot, notamment dans les langues flexionnelles. Un paradigme désigne à la fois une classe de mots pouvant être utilisés pour un syntagme particulier et chacun des éléments d'une classe ; il constitue une liste virtuelle de formes pouvant prendre place à un certain endroit de la chaîne parlée ou énoncé. Ainsi, le paradigme du verbe être au présent de l'indicatif est : suis, es, est, sommes, êtes, sont. On l'oppose communément au syntagme, dans le cadre de l'opposition entre axe paradigmatique et axe syntagmatique. Le premier axe concerne le choix des mots eux- mêmes, le second le choix de leur placement dans l'énoncé. Par exemple, tout mot de la classe des verbes peut prendre place dans un syntagme verbal (axe paradigmatique), mais aucun substantif ne peut occuper la place d'un verbe (axe syntagmatique). Illustration : soit l'énoncé « Passons, passons puisque tout passe » (Guillaume Apollinaire, « Cors de chasse », Alcools) : l'énoncé « Dormons, dormons puisque tout dort » s'obtient par une modification paradigmatique tandis que « Puisque tout passe, passons, passons » est le résultat d'une modification sur l'axe syntagmatique. En linguistique structurale, la notion d'axe paradigmatique est fondamentale et fonctionne en opposition à l’axe syntagmatique. Un syntagme est un élément positionnel de la chaîne parlée : à la position d'un syntagme donné, n'importe quel signifiant de la même classe, qu'on nomme paradigme, est admissible. L'axe paradigmatique désigne, pour un syntagme donné, l'ensemble virtuel des éléments de la langue en état d'occuper cette position. Le structuralisme est un courant des sciences humaines qui s'inspire du modèle linguistique et appréhende la réalité sociale comme un ensemble formel de relations. Sa pensée s'exerce aussi à travers l'analyse structurelle des textes littéraires. Origine Le structuralisme trouve son origine dans le Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure (1916), qui propose d'appréhender toute langue comme un système dans lequel chacun des éléments n'est définissable que par les relations d'équivalence ou d'opposition qu'il entretient avec les autres, cet ensemble de relations formant la « structure ». Néanmoins, le Cours de linguistique générale ne fait aucunement mention du mot « structure » lui-même. La postface « Lire Saussure aujourd'hui » de Louis-Jean Calvet précise : « La notion de système tout d’abord (ce qu’on appellera plus tard structure)1. » Définitions premières Définition de la structure Une structure est « une entité de dépendances internes » (Hjelmslev2). La structure s'oppose ainsi à l'atome (au sens linguistique), qui n'entre dans aucune relation de dépendance avec un autre atome. Le terme apparaît dans les Travaux du Cercle linguistique de Prague, I, Prague, 1929 : Roman Jakobson, S. Karcevsky et N. Troubetskoï y préconisent pour la linguistique « une méthode propre à permettre de découvrir les lois de structure des systèmes linguistiques et de l'évolution de ceux-ci ». Définition du structuralisme D'après Émile Benveniste s'appuyant sur les travaux de Ferdinand de Saussure et du cercle linguistique de Prague auxquels il fait largement référence3, le structuralisme est l'hypothèse selon laquelle on peut étudier une langue en tant que structure. Cette hypothèse est justifiée par le fait que le système de la langue est « relatif » et « oppositif » (Saussure). Saussure disait : « Dans la langue, il n'y a que des différences. » Chaque élément ne prend sens que dans sa relation et son opposition à d'autres éléments. Par exemple, [bu] et [vu] (« bout » et « vous ») sont deux mots différents en français parce que [v] s'oppose à [b]. Mais en espagnol, cette opposition n'existe pas, [v] et [b] étant un seul et même phonème. On voit dès lors que « le contenu sensoriel de tels éléments phonologiques est moins essentiel que leur relation réciproque au sein du système »4. Fondateurs du structuralisme en linguistique • Ferdinand de Saussure (précurseur) • Jan Niecisław Baudouin de Courtenay (précurseur) • Le Cercle de Prague (inventeurs du mot) : o Roman Jakobson en phonologie o Sergueï Kartsevski o Nicolaï Troubetskoï o Vilem Mathesius o Bohuslav Havranek • Louis Hjelmslev et Algirdas Julien Greimas en sémiotique Extensions ultérieures de la définition du structuralisme Le structuralisme, à l'origine hypothèse linguistique, a donné son nom à plusieurs courants de pensées dans des disciplines qui n'ont rien à voir avec la linguistique. Aujourd'hui le terme est très répandu et sa définition varie d'une discipline à l'autre. D'une manière générale, la structure possède une organisation logique mais implicite, un fondement objectif en deçà de la conscience et de la pensée. En effet, tout structuralisme repose sur un double statut des structures, à la fois irréel (comme forme abstraite d'organisation) et réel (comme réalisation concrète). Par conséquent, le structuralisme vise à mettre en évidence ces structures inconscientes par la compréhension et l'explication de leurs réalisations. Hors de la linguistique, les principaux auteurs et penseurs structuralistes sont : • Émile Durkheim en sociologie, ethnologie, et linguistique ; • Claude Lévi-Strauss en anthropologie sociale et culturelle (ethnologie) ; • Jean-Pierre Vernant en histoire des religions ; • Franz Brentano dès le début du XX e siècle dans le structuralisme phénoménologique et gestaltiste (suivi de Stumpf, Meinong, Ehrenfels, Husserl, Wertheimer…) ; • René Thom en théorie des catastrophes ; • Roland Barthes pour la sémiologie française ; • Herman Hertzberger dans le domaine de l' architecture ; • Louis Althusser , un philosophe marxiste qui reprend le problème de l'interprétation du marxisme ; • Jacques Lacan dans le domaine psychanalytique 5 ,6 ; • Jacques Ehrmann dans le domaine de la critique littéraire anglo-saxonne ; • Roger Brunet dans le domaine de la géographie, à travers la revue Mappemonde ; les notions de sèmes, morphèmes et phonèmes ont été transposé en géographie dans celle de chorème. Théorie Pour les structuralistes, les processus sociaux sont issus de structures fondamentales qui sont le plus souvent non conscientes. Ainsi, l'organisation sociale génère certaines pratiques et certaines croyances propres aux individus qui en dépendent. Cette théorie s'appuie sur la linguistique, Ferdinand de Saussure ayant montré que toute langue constitue un système au sein duquel les signes se combinent et évoluent d'une façon qui s'impose à ceux qui la manient. S'inspirant de cette méthode, le structuralisme cherche à expliquer un phénomène à partir de la place qu'il occupe dans un système, suivant des lois d'association et de dissociation (supposées immuables) : « Si l'activité inconsciente de l'esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilisés, comme l'étude de la fonction symbolique, il faut et il suffit d'atteindre la structure inconsciente, sous-jacente à chaque institution et à chaque coutume, pour obtenir un principe d'interprétation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes. » — Claude Lévi-Strauss Critiques Après avoir joui d'une position institutionnellement dominante et d'une presque unanimité dans le milieu universitaire français, le prestige de l'anthropologie structurale s'effrite régulièrement depuis la fin des années 1980 et, avec elle, l'ethnologie et l'anthropologie françaises, coupées de leur héritage maussien (voir Marcel Mauss) ainsi que des importants développements qu'ont connus ces disciplines ailleurs et notamment en Angleterre et aux États-Unis depuis le milieu des années 1980. Selon ces critiques, le structuralisme se serait depuis le début dérobé aux règles les plus élémentaires de la pratique scientifique en érigeant ses hypothèses de départ (la généralisation du modèle linguistique saussurien à l'ensemble des domaines de l'existence sociale, l'inconscient structural, son universalité) en dogmes que la recherche structuraliste ultérieure ne mettrait plus en question. Plus gravement encore, la théorie structuraliste de Lévi-Strauss serait, selon Robert Jaulin, entachée d'un ethnocentrisme élémentaire car elle reproduirait le schème prophétique du monothéisme : ce ne serait plus un Dieu unique qui régirait le destin de l'humanité mais bien plutôt un « Inconscient Structural », toujours le même derrière la diversité apparente mais, pour l'essentiel, illusoire des cultures. Celles-ci, ainsi que les personnes et les groupes humains, ne seraient que des pantins, et leurs mythes et leurs systèmes de parenté, des gloses cryptées du Verbe Immuable des Structures de l'Inconscient dont seule l'illumination structuraliste détiendrait les clés. Pour Jean Piaget 7 , le structuralisme « est bien une méthode et non pas une doctrine » et « le danger permanent qui menace le structuralisme [...] est le réalisme de la structure sur lequel on débouche sitôt que l'on oublie ses attaches avec les opérations dont uploads/Ingenierie_Lourd/ analyse-paradigmatique.pdf
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- Publié le Mai 23, 2022
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