LOCALISATION DE NÈRIS-LES-BAINS Grès rose de Montviq Lieu d’extraction : 15 km

LOCALISATION DE NÈRIS-LES-BAINS Grès rose de Montviq Lieu d’extraction : 15 km de Nèris-les-Bains La ligne Montluçon – Gouttières L’histoire commence en 1910 quand le Conseil général de l’Allier s’interroge sur une ligne de chemin de fer qui aurait deux objectifs. Premièrement elle permettrait de relier plus directement Montluçon aux villes environnantes et deuxièmement elle garantirait la desserte du bassin houlier de Pontaumur (partie occidentale du département du Puy-De- Dôme). Cette ligne projetée est déclarée d’utilité publique en 1913 par le parlement. Six ans plus tard l’appel d’offre est lancé. Dès 1920 les travaux d’aménagement et de terrassement de la ligne commencent. Le chantier suit alors un double financement : les travaux en infrastructure sont subventionnés par l’Etat, ceux en superstructure – par le réseau Paris- Orléans1. La ligne d’environ 45 km de longueur, traverse alors les villes et villages de Montluçon, Néris-les-Bains, Durdat-Larequille, Terjat, Marcillat, St. Fargeol, Pionsat et Gouttières. C’est notamment la desserte de la ville de Néris-les-Bains (alors peuplé d’environ 3000 habitants), qui présente un intérêt particulier. Cette ville de taille modeste, possède des eaux de qualités thermales. Plusieurs institutions y proposent des cures traitant les pathologies rhumatologiques et neurologiques. La création d’une liaison ferroviaire à Néris-les-Bains permet alors de rendre les soins thermaux plus accessibles. 1 2 Lors de la construction de ligne, des contraintes géographiques liées aux fortes dénivellations de terrain obligent la création de 4 viaducs, 3 d’entre eux sont réalisés dans le tronçon Montluçon – Néris-les-Bains. La voie ferrée est construite essentiellement de rails Vignole (rails à patin) et repose sur des traverses en chêne et en hêtre, ballastées en sable et en pouzzolane2. La ligne Montluçon – Gouttières sert quelques fois de terrain d’expériences à l’entreprise Michelin pour l’essai des « Michelines » – véhicules à pneus circulant sur du rail3. C’est en 1939 que la ligne ferme pour le trafic voyageur. Apres la guerre, subsiste jusqu’à 1957 seulement la liaison directe entre Paris et Néris-les-Bains durant l’été. En 1969 le trafic de marchandises est supprimé et en 1972 la ligne est officiellement déclassée. Durant l’année 1974 la S.N.C.F se charge de l’enlèvement des rails. L’histoire du bâtiment voyageur La gare de Néris-les-Bains est construite par l’entreprise « Léauté d’Étampe » sur les plans de l’architecte Louis Brachet. Le principal fournisseur de pierre de taille pour ce chantier qui a duré presque 3 ans est l’entreprise Payard de Vallon-en-Sully. L’ouverture de la gare est prévue pour le 8 mars 1931 mais les intempéries de l’hiver précèdant retardent les travaux. Elle est finalement inaugurée le 15 mai 1931. Son plan est composé d’un bâtiment voyageur imposant avec une superficie de 800 m² et de deux quais latéraux. Ceux- là sont séparés par 3 voies 3 4 ferrées, une pour chaque quai et également une voie centrale à vocation plus technique. Les quais sont reliés entre-eaux, semblerait-il, à travers un système de deux passerelles/plateformes amovibles. Le bâtiment voyageur se compose d’une succession de pavillons, chacun possédant un programme distinct. Au niveau du rez-de-chaussée l’espace central de l’édifice sert de hall d’accueil pour voyageur et abrite également des salles dédiées aux bagages. Les pavillons latéraux, quant à eaux, abritent des salles d’attente, des espaces administratifs, des sanitaires et des espaces de stockage. Selon P. Delmont « Le premier étage recevait 4 logements de service destinés au chef de gare et au employées titulaires. Au deuxième étage, un dortoir de treize lits, des toilettes, des vestiaires et un réfectoire, accueillaient le surplus de personnel nécessaire au service pédant la saison thermale. L’éclairage électrique et le chauffage central étaient installés dans tout le bâtiment. »4 Dans l’alignement aux rails, une cinquantaine de mètres plus au nord, se trouve un bâtiment autonome de taille moins impressionnante. C’est l’ancienne gare aux marchandises, aujourd’hui le bâtiment de l’accueil pour l’espace de camping qui se trouve à proximité. Jusqu’en 1931, trois trains de voyageurs circulent par jour dans chaque sens. A Montluçon une bonne correspondance est assurée mettant en relation Paris et Néris-les-Bains, Saint-Gervais, Châteauneuf, Royat et Clermont-Ferrand5. Malheureusement, seulement 8 ans après son inauguration, la gare ferme pour trafic voyageur. Cette période d’activité aussi éphémère résulte de l’échec économique de la ligne. Le déclin du nombre de curistes accentué par la faiblisse démographique de la région 5 6 a été mortel pour sa rentabilité. Apres guerre, le bâtiment sert encore de gare pendent les saisons thermales jusqu’en 1957. Entre 1963 et 1971 c’est la S.N.C.F qui l’occupe sans intervenir dans la disposition de son plan. Un centre de formation professionnelle pour les agents du réseau y est installé et les anciennes salles de bagages sont transformées en salles de classes. Les cours enseignés sont principalement de nature technique6. C’est en 1974 que la commune de Néris-les-Bains entreprend une démarche pour le rachat de l’ancienne gare. Le 31 août 1975 la municipalité prends possession du bâtiment et dans les années suivantes elle réalise plusieurs projets d’aménagements. En novembre 1979 un terrain de camping caravaning est créée qui s’étend depuis l’étang jusqu’à l’ancienne gare. De nombreuses nouvelles places de parking y sont rajoutées pouvant accueillir plus de 100 voitures. Le 29 octobre 1975, l’édifice est inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Accompagné des gares : de Paris-Nord, de Metz, de Limoges et celle de la ville de Vitré, l’ancienne gare de Néris-les-Bains est la première architecture ferroviaire à bénéficier de ce titre dans l’histoire des monuments français. Cela est d’autant plus important que ses qualités architecturales, esthétiques et historiques ont été reconnues par l’Etat en priorité, bien avant celles des nombreuses grandes Ancienne gare / « Pavillon du Lac » de NÈRIS-LES-BAINS 1931 FRISE CHRONOLOGIQUE FAÇADE EST Granite de Treignat pour les frontons Lieu d’extraction : 31 km de Nèris-les-Bains Tuiles vernissées polychromes pour la toiture Le béton armé a été utilisé pour certaines parties du soubassement et pour l’abri de quai (aujourd’hui inexistant) 1963 – 1971 CENTRE DE FORMATION DES AGENTS DE LA S.N.C.F ÉVOLUTION DU PLAN AU RDC 1989 – 2002 AQUARIUM TROPICAL OUVERT AU PUBLIC (Plans et informations manquants) 7 8 gares parisiennes. A l’occasion, grâce aux subventions de l’Etat, la réfection complète de la toiture a été possible. A la fin du XXe siècle, entre 1989 et 2002 le bâtiment est confié à une association aquariophile. Elle y met en place un département d’études et de recherches sur les espèces aquatiques d’eau douce. Elle y installe également 22 bassins comportant de 450 à 2100 litres d’eau maintenus à plus de 20°C chacun7. L’établissement est largement ouvert au public, avec une des missions de sensibiliser les visiteurs aux fragilités des différentes espèces marines. Aspects architecturaux Le contexte joue un rôle majeur dans la conception de l’ancienne gare car le site d’implantation est très particulier. Légèrement excentré de la ville et de son bourg, l’édifice est construit sur un vallon, alors dans un cadre préservé de toute construction. L’absence d’un quartier de gare et de tissu bâti a dû être un facteur facilitant la conception pour l’architecte. Etant libre de toutes confrontations architecturales et contraintes urbaines il a pu donner au bâtiment les cadrages et les dimensions qu’il souhaitait. Sa façade ouest abritant les quais est orientée vers un plan d’eau – l’étang du Cournauron. Le style architectural de la gare sera nommé ultérieurement comme le régionalisme Art déco. Celui-ci juxtapose les références Art Déco aux esthétiques et matérialités locales créant un ensemble architectural formellement riche et multicolore. L’asymétrie dans la juxtaposition de différents volumes en plan et en coupe donnent au bâtiment une apparence de manoir habilement ostentatoire. Il semblerait que l’architecte ait voulu créer un édifice décorativement riche afin de l’opposer à l’univers ferroviaire usuel. Malgré l’asymétrie apparente dans la composition générale du bâtiment, les formes géométriques simples dominent pour de nombreux éléments décoratifs. Les toitures et les frontons a multiples pans et les encadrements des fenêtres en sont les exemples. Les points de raffinement sont nombreux à enrichir l’œuvre. Le souci des détails amena l’architecte jusqu’à dessiner les différents appareillages de pierres, les détails décoratifs de revêtements et la ferronnerie. Des frises de mosaïque se distinguent sur la façade côté voies et des fontaines également en mosaïque sont accolées à cette même façade au niveau du rez-de-chaussée. La toiture est ornée, entre autres avec des houteaux triangulaires et des girouettes. Initialement, les parquets du hall d’accueil et des salles d’attente étaient réalisées en bois exotique. Louis Brachet – architecte ferroviaire Il est né le 2 octobre 1877 à Paris - sa ville natale dans laquelle il décédera 91 ans plus tard. Elève de Joseph Vaudremer a l’école des Beaux-Arts et de Charles Genuys à l’école Nationale des Arts décoratifs il suit une éducation riche est complète8. Brachet entame une double carrière d’architecte-décorateur et devient membre du GAM (Groupement des Architectes Modernes) dès sa création en 1922. En 1923 il fonde la Société des Architectes modernes avec, entre d’autres, Hector Guimard, Henri Sauvage et Frantz Jourdain9. C’est en 1928 que sa carrière prend un véritable essor lorsque la compagnie des chemins de fer Paris-Orleans lui propose une collaboration uploads/Ingenierie_Lourd/ brierre-lukasz-l2-n020280-rendu-final-histoire-cours-de-l-bassieres.pdf

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