1 A la découverte de la 1ère voie de chemin de fer continentale 2 Sommaire LE R

1 A la découverte de la 1ère voie de chemin de fer continentale 2 Sommaire LE RENDEZ-VOUS AVEC LA GRANDE HISTOIRE ................................................................... 3 LES INGREDIENTS DE LA REUSSITE ............................................................................................... 3 AU CŒUR DE L’EUROPE ........................................................................................................... 3 MINES ET CHEMIN DE FER : DES DESTINS CROISES ............................................................. 4 LES INGENIEURS DES MINES S’INVENTENT CONCEPTEURS DE CHEMIN DE FER ....................................... 4 LE CHARBON : LA RAISON ECONOMIQUE DE LA 1 ERE VOIE ................................................................ 4 LA CREATION D’UN RESEAU DE « CANAUX SECS » ............................................................. 5 LES CARACTERISTIQUES DE LA VOIE .................................................................................. 7 UNE HERITIERE DES TECHNIQUES DE LA MINE ............................................................................... 7 DES RAILS EN FONTE ............................................................................................................... 7 VERS LE TRANSPORT DES VOYAGEURS : UN OMNIBUS QUI CHANGE DE ROUES ..................................... 8 LES AMELIORATIONS ............................................................................................................... 8 LE DEPART VERS UNE GRANDE AVENTURE… … ET LE NOUVEL ISOLEMENT DE SAINT- ETIENNE ? ......................................................................................................................... 9 LE DEVELOPPEMENT DU CHEMIN DE FER ...................................................................................... 9 C’EST LA FIN D’UNE EPOQUE, C’EST LA FIN DES MARINIERS… ........................................................... 9 … ET SAINT-ETIENNE ELOIGNE DES GRANDS AXES DE COMMUNICATION ........................................... 10 SAINT-ETIENNE-ANDREZIEUX : UN ROLE LOCAL POUR L’INDUSTRIE ET LE DEVELOPPEMENT DES LOISIRS .. 10 POUR ALLER PLUS LOIN… ................................................................................................ 10 3 Le bassin industriel à Saint-Etienne au début du 19ème siècle, c’est : - Une ville de savoir-faire : en 1800, 13 850 métiers permettent la fabrication de rubans, la « clincaillerie » s’exporte à travers la France, les armes à travers l’Europe. - Un bassin houiller important : en 1803, 300 000 tonnes de charbon sont extraites - Un producteur de fer : en 1831, 985 ouvriers travaillent dans 2 groupes de hauts-fourneaux, 7 forges à l’anglaise, 4 aciéries. Données extraites de Maxime PERRIN, Saint Etienne et sa région économique, Un type de la vie industrielle en France et Alphonse PEYRET, Statistique industrielle, Loire, 1835 Le rendez-vous avec la Grande Histoire La 1ère moitié du 19ème siècle est une période florissante pour Saint-Etienne. Les ingrédients de la réussite Dans les années 1800, la ville hérite d’une longue tradition de savoir-faire autour de la « clincaillerie », la fabrication d’armes, le textile. Parallèlement se développent les utilisations pour la houille : machines à vapeur, combustible pour l’élaboration et le travail de la fonte, du fer et de l’acier, source de l’éclairage au gaz. Or, la ville est assise sur un bassin houiller dont les potentialités semblent illimitées. Au cœur de l’Europe Saint-Etienne se trouve à un carrefour stratégique. La ville est à la fois éloignée des frontières et proche de la Loire et du Rhône, deux axes de communications majeurs qui permettent de relier la Méditerranée et l’Atlantique. Pour les milieux financiers, pour les pouvoirs politiques, cette position est privilégiée : en cas de guerre, la production n’est pas menacée et facilement exportable au reste de la France. Cette situation permet le développement industriel de la région. Elle attire des capitaux, des entrepreneurs, des ingénieurs… Cependant, au début du 19ème siècle, il manque encore un moyen de transport efficace qui permette la liaison de la ville au reste du réseau de circulation. Pour ce véritable vivier industriel, le chemin de fer représente donc un tremplin : il nécessite à la fois des moyens financiers et humains mais il permet d’exporter le minerai devenu précieux à travers l’ensemble du territoire. La création de la 1ère ligne est ainsi à la fois le symbole de l’essor de Saint- Etienne et un des vecteurs favorisant l’émergence de la ville. Avant l’apparition du chemin de fer, les vallées du Gier, du Furan et de l’Ondaine étaient déjà des espaces de production importants, grâce à la force motrice des rivières qui les traversaient. Le chemin de fer, en s’y implantant, renforce leur fonction industrielle en facilitant l’importation et l’exportation des marchandises. Très vite après la construction du 1er chemin de fer, de nouvelles lignes ou de nouveaux embranchements sont créés pour raccorder mines et usines. Des gares de triage importantes se développent à partir des années 1850. Le destin de l’industrie et du chemin de fer sont étroitement liés… Le rôle de la mine est particulièrement déterminant pour la création de la 1ère voie de chemin de fer. 4 Entre 1828 et 1836, le charbon représentait 93% du volume de marchandises transportées par voie de chemin de fer entre Saint-Etienne et Andrézieux. Mines et chemin de fer : des destins croisés Lorsque la 1ère ligne de chemin de fer est créée, le rail a une longue histoire derrière lui : la civilisation égyptienne utilisait déjà des rails en bois pour acheminer les blocs des carrières environnantes jusqu’au chantier1 ! Cette technique est améliorée progressivement. Les rails en bois sont remplacés par des rails en fonte. Au 18ème et 19ème siècle, ils trouvent une utilité particulière dans les mines où ils facilitent le transport du minerai (en Angleterre, en France, au Creusot par exemple). Ce n’est donc pas étonnant que ce soit à Saint-Etienne, bassin houiller important, que soit concédée la 1ère voie de chemin de fer française. Les ingénieurs des mines s’inventent concepteurs de chemin de fer Ce sont d’ailleurs des ingénieurs des mines qui favorisent la création des 1ères lignes. Deux d’entre eux ont joué un rôle important en montrant par des études l’intérêt du chemin de fer. D’abord, dès 1814, Pierre-Michel Moisson Desroches, qui travailla en tant qu’ingénieur des mines à Rive-de-Gier de 1816 à 1829, écrit un mémoire sur « la possibilité d’abréger les distances en sillonnant l’Empire de sept grandes voies ferrées. » En 1816, après un voyage d’études en Angleterre de 16 mois, Louis Georges Gabriel De Gallois- Lachapelle, rédige un mémoire intitulé « Mines, usines et chemins de fer », présenté en 1818 à l’Académie Royale. Il est l’ami et le collègue de celui à qui l’on doit le 1er chemin de fer en France : Louis-Antoine Beaunier, alors directeur de l’Ecole des Mineurs. Le charbon : la raison économique de la 1ère voie Les actionnaires sont pour la plupart des industriels, souvent étrangers à la région, qui ont des intérêts dans l’exploitation de la houille ou du fer. Pour ces derniers, le chemin de fer représente un moyen de transport indispensable pour relier le bassin houiller stéphanois au Rhône et à la Loire. Ainsi naît la 1ère ligne de chemin de fer, qui mène directement des puits de mine aux cours d’eau, évitant les villes. "Chemin de fer de Lyon à Saint-Etienne - gravure" Source : "L'âge du chemin de fer", Henri Vincenot, Edition Denoel. Page 36/37. 1 Pour une petite histoire du rail, voir Floriane SOULAS et Bernard RIVATTON, « 1827, Saint-Etienne, naissance du réseau européen (continental) de chemin de fer », in Saint-Etienne, histoire et mémoire - bulletin du vieux Saint-Etienne, n°206, Saint-Etienne, 2002 5 Vous avez dit « canal sec » ? Le vocabulaire utilisé pour désigner les différents éléments du 1er chemin de fer indique son assimilation à un canal : - Gare, quais sont des termes empruntés au vocabulaire de la navigation - Les voies ferrées sont des « canaux secs » - Pour désigner les gares, on utilise les termes « ports secs » ou des « débarcadères » - Les locomotives sont des « remorqueurs » La création d’un réseau de « canaux secs » A Saint-Etienne, cinquante kilomètres seulement séparent la Loire du Rhône, l’Atlantique de la Méditerranée. Une jonction entre les deux fleuves présente donc de sérieuses opportunités. Pour y parvenir, la construction d’un canal s’impose, puisque jusqu’au début du 19ème siècle, la voie d’eau est la manière la plus pratique et la moins coûteuse pour transporter sur de longues distances les matières pondéreuses comme le charbon. Tout au long du 18ème siècle, des efforts sont réalisés au niveau national pour améliorer ce système de communication. Dans le département de la Loire, des travaux sont réalisés sur le fleuve pour en faciliter la navigation. Le canal de Givors à Rive-de-Gier (1780) est construit dès le départ avec la volonté de joindre Rhône et Loire. Face aux contraintes géographiques et aux coûts engendrés, ce projet n’est pas poursuivi. Finalement, pour surmonter ces handicaps naturels, sur le modèle de l’Angleterre, la construction d’un « canal sec» est envisagée. Beaunier, l’initiateur de la 1ère ligne, envisage dès le départ son tracé de la Loire au Rhône. Il n’obtient finalement la concession que pour le 1er tronçon, de Saint-Etienne à Andrézieux. Son point de départ se situe au Pont de l’Âne, sur la ligne de partage des eaux. C’est un simple relais jusqu’à la Loire, où le transport vers des destinations plus lointaines est ensuite assuré sur des embarcations particulières, les Rambertes. La 1ère ligne est ainsi pensée comme un premier maillon d’un « système intermodal de transports » : le chemin de fer puis la navigation sur la Loire. Une Ramberte sur la Loire Crédit photo : Les Amis du Vieux Saint Rambert Les Rambertes sont des embarcations en bois à fond plat. Elles doivent leur nom à leur lieu de construction, Saint-Rambert. Elles étaient utilisées sur la Loire, essentiellement pour transporter le charbon des mines de Saint- Etienne et Firminy uploads/Ingenierie_Lourd/ chemin-de-fer.pdf

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