Choisir son câblage VDI Par Solange BELKHAYAT-FUCHS, Marc OLANIE le 19/10/2001

Choisir son câblage VDI Par Solange BELKHAYAT-FUCHS, Marc OLANIE le 19/10/2001 "La face cachée du travail de l'informaticien, c'est l'infrastructure de communication ou, plus simplement, le système de câblage. Négliger cette tâche peut entraîner des pertes financières considérables car une infrastructure mal pensée, mal déployée et mal entretenue limite significativement l'utilisation du nerf de communication de l'entreprise. Dans le monde du câblage comme dans celui des développements «métiers», la moindre erreur peut coûter très cher. Une fois l'opération effectuée, un retour en arrière ou le réajustement de l'infrastructure est toujours plus onéreux que le déploiement lui-même - le coût d'un postcâblage atteint sept fois celui d'une installation d'origine, estime-t-on. Il est donc essentiel de bien penser son infrastructure en amont lors de la mise en oeuvre d'un système de câblage. Pourtant, on ne sait toujours pas qui, au juste, doit assumer cette tâche dans l'entreprise. Entre l'informaticien, garant de la technologie sur le réseau, et l'homme des services généraux, responsable du bâtiment et, traditionnellement, de la téléphonie, au fait des contraintes environnementales, le partage des rôles n'est pas clair. Notamment quand les connaissances requises sont très spécifiques et que, à moins de disposer d'un spécialiste, personne ne les possède réellement. La personne ou structure chargée de l'achat se verra proposer par les fabricants des câblages tous plus attrayants les uns que les autres. Mais l'entreprise, devant cette offre foisonnante, s'interroge. Faut-il «assurer» son système en misant sur un câblage «bien» normé, par exemple de catégorie 5, voire 5e, ou vaut-il mieux passer à la catégorie 6, qui offrirait un meilleur débit puisque plus récente ? Si récente, d'ailleurs, qu'elle pose encore des problèmes d'interopérabilité. Même un spécialiste comme Paul Villien, du laboratoire indépendant 3P, estime que «les systèmes ouverts en catégorie 6 classe E seront sûrement une illusion». L'entreprise doit aussi compter avec la catégorie 7, qui, par la technologie de base retenue, surmonte bon nombre de problèmes de compatibilité ascendante. Cette catégorie, en cours de normalisation, est même presque plus en avancée en terme de spécifications qu'une catégorie 6 bâtie sur des choix technologiques contestables. GUERRES DE RELIGIONS Alors, que choisir ? Les avis divergent selon que l'on interroge un fournisseur, un usager, un responsable de bureau d'études ou un théoricien. Du côté des normalisateurs et des réalisateurs de tests d'homologation, la réponse est tranchée : hors «la norme», point de salut. «Utilisez ce qui est défini. Pour l'avenir, et compte tenu de la rupture technologique de la classe F (câbles écrantés), de son refus des compromis, de ses performances en bande passante et de son état d'avancement, orientez-vous plutôt vers la catégorie 7», disent en substance les gardiens de la loi ISO. Quelques-uns estiment même que la catégorie 6 ne serait qu'un tissu de compromis enferrés dans un carcan de solutions propriétaires. De leur côté, tout en entonnant le grand air de «la norme d'abord, et le respect des règles ISO», les grands vendeurs de câbles vantent les mérites des solutions propriétaires, des «surpercatégories 6 confinant à la 6e». Un partisan modéré explique : «Certains prestataires sont impliqués dans les travaux normatifs. Nous pouvons donc présumer de la direction qu'ils prendront et, ainsi, mieux conseiller nos clients pour les années à venir. En achetant aujourd'hui un produit normalisé, on peut être assuré... qu'il est déjà vieux de cinq ans, le temps moyen pour la stabilisation d'une norme. Or, nous pouvons, sans grands risques, vendre des produits modernes, actuellement propriétaires mais qui seront normalisés demain. » SURENCHÈRE À LA PERFORMANCE Moue dubitative des utilisateurs, qui dénoncent cette surenchère à la performance des vendeurs et des «hommes de loi». «Les promesses sont séduisantes, mais nos budgets ne suivent pas», songent-ils. Bref, peu de responsables d'infrastructure VDI recherchent aujourd'hui des câbles haut de gamme. «La 5e passe le Gigabit, et rares sont les applications qui exigent une bande passante de plus de 100 Mbit/s. La catégorie 6 ? Nous y viendrons sans doute, poussés par l'attitude de nos fournisseurs : "Catégorie 5 ? Y en a plus, ou c'est plus cher." Pour l'heure, nous conservons nos architectures normées, que nous maîtrisons. La catégorie 7 ? C'est de la science-fiction. Avant qu'elle ne sorte, les progrès de la technique et les procédés de production nous laissent espérer un bel essor des fibres optiques.» L'avenir du cuivre capillaire pourrait bien être recouvert de plastique 1 Câbler, c'est prévoir Par Solange BELKHAYAT-FUCHS, Marc OLANIE le 19/10/2001 Organiser et déployer le système de câblage pose de nombreux problèmes. Voici quelques conseils de base et une méthodologie rigoureuse pour aborder le projet sereinement. "Une démarche objective d'ingénierie" Yannick Gros Educ-TIC Aujourd'hui, il faudrait préférer aux termes de «système de câblage» ceux d'«infrastructure de communication VDI», avec la convergence voix, données, images (VDI). Les mots d'ordre sont désormais homogénéisation, banalisation, systématisation, infrastructure unique pour les applications actuelles et futures (voix sur IP, informatique, vidéo numérique). Une infrastructure VDI, cela signifie avant tout des locaux techniques, des répartiteurs de câblage, des cheminements normalisés, des rocades optiques et cuivre entre répartiteurs, des câbles en paire torsadée, des prises RJ45 terminales, des repérages (étiquetage des prises) précis et clairs, sans oublier le réseau 220 V spécifique au VDI ! Pour éviter ces écueils, la première solution consiste à respecter les normes internationales en vigueur, notamment ISO 11801, EN 50173, EN 50174, NFC 15900, NFC 15100, ainsi que celles relatives aux incendies et aux bâtiments - préservation de l'intégrité des structures... La nécessaire prise en compte, pour l'opération, de cette trilogie câblage/infrastructure/bâtiment, avec son cortège de normes, de contraintes de sécurité, de travaux lourds et gênants, fait que l'on n'a guère envie de recommencer tous les cinq ans. Il faut donc prévoir un câblage systématique (englobant tous les locaux) et évolutif (facilité d'extension). Une véritable opération de précâblage permettra de répondre à tous les besoins actuels et surtout d'anticiper les besoins futurs. "1 000 normes, 100 protocoles, un seul câblage" Il est fortement déconseillé de s'adresser directement à un ou plusieurs constructeurs, ou à un installateur, fût-il agréé ! On adoptera plutôt une démarche objective d'ingénierie, en faisant appel à un bureau d'études techniques indépendant ou au service d'ingénierie interne. A eux de lancer l'audit de l'existant, d'effectuer l'analyse des besoins, de tracer le schéma directeur. Ils devront aussi rédiger le CCTP (cahier des clauses techniques et particulières), décrivant au mieux l'infrastructure attendue, DPGF (décomposition du prix global et forfaitaire... Enfin, ils procéderont à l'analyse objective des offres : validation de conformité technique et quantitative, comparaisons économique et qualitative. Cela fait, le bureau d'études ou le service d'ingénierie devra assurer le suivi du chantier, vital pour veiller à la bonne réalisation et au respect strict du CCTP, puis la réception : contrôles visuels, recette normalisée exhaustive, validation du dossier des ouvrages exécutés, documentations sur les produits, garanties des produits et applications... Le difficile choix des acteurs Alain ThévenotExpertel Premier obstacle : trouver celui à qui doit incomber la tâche. Le profil approprié est celui d'un spécialiste, si l'on veut éviter une flambée du coût d'installation liée à d'incessants réajustements. Le plus souvent, ce sont les services généraux, voire les informaticiens, qui assument la tâche. Or, les premiers ont une connaissance générale insuffisante de la technologie ; les seconds, la plupart du temps, ordonnent une infrastructure dédiée à un besoin précis. L'idéal serait une équipe pluridisciplinaire composée - pourquoi pas ? - d'un homme des services généraux, pour la maîtrise des sites et de leurs contraintes, et d'un informaticien, pour définir les objectifs en terme de débit, les protocoles à supporter et le niveau de sécurité. Mais quand la «politique» prime, que l'entente est difficile, il faut savoir faire appel à des compétences externes. Leur rôle sera d'harmoniser les avis, tout en réduisant les conflits et en comblant les lacunes de connaissances entre les deux parties. "Un bureau d'études techniques permet de partir sur de bonnes bases Mais le plus simple est encore de livrer d'emblée le «bébé» aux bureaux d'études spécialisés dans les communications. Cette option soulève toutefois quelques problèmes. Pour les financiers, c'est le retour sur investissement qui prime. Côté facturation, ce n'est pas vraiment la transparence, faute de code déontologique. Les prix varient du simple au triple pour une même tâche, sans que l'on puisse en connaître le détail. La vigilance s'impose donc, et il faut dès le départ demander une facturation très fine, qui fait apparaître les coûts du génie civil, des supports et locaux nus, du câblage proprement dit, des contrôles, des accessoires (cordons de raccordement), de l'exploitation... Autre écueil : la surenchère de nouvelles technologies, même non normalisées, et le souci légitime de l'entreprise d'acquérir des produits non menacés d'obsolescence poussent le client à établir un cahier des charges parfois surréaliste. Le recours à un bureau d'études techniques (BET) spécialisé permet de partir sur de bonnes bases. Finalement, la recette d'une infrastructure de câblage réussie est la même que pour un bon plat : des ingrédients de qualité (industriels ISO), une recette fiable (les normes), un bon chef (installateur formé et expérimenté), le résultat devant être uploads/Ingenierie_Lourd/ choisir-son-cablage-vdi.pdf

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