Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. - © Techniques de l’Ingénieur, traité Électronique Doc. E 7 369 - 1 P O U R E N S A V O I R P L U S Réseaux cellulaires par Jean CELLMER Ingénieur des télécommunications Directeur technique et des systèmes d’information Dolphin Telecom Données économiques 1. Situation réglementaire présente du marché Jusqu’au milieu des années 80, les communications mobiles sur les réseaux publics représentaient une très faible part du marché des télécommu- nications. Au contraire du téléphone fixe, ce service n’était disponible que dans les pays industrialisés et même parmi ceux-ci, il s’en trouvait, dont la France, qui ne proposaient qu’un service limité en couverture et en nombre d’abonnés. Or, ce domaine allait être, à partir de 1987 en Angleterre, 1989 en France, ainsi qu’en Scandinavie, le champ d’expérience de la dérégulation européenne des services de télécommunications. Cette tendance à autoriser un deuxième, voire un troisième opérateur, à exploiter un réseau de télépho- nie mobile en compétition avec l’opérateur public traditionnel, allait se géné- raliser avec l’implantation des réseaux GSM et DCS. Dès 1993, la plupart des pays européens avaient deux opérateurs GSM. Le Royaume-Uni, ainsi que plus récemment l’Allemagne et la France ont ensuite accordé une licence d’exploitation à un ou deux opérateurs DCS 1800. Fin 1997, cette tendance à accorder une ou deux licences cellulaires à la norme DCS 1800 se généralise à travers toute l’Europe. En dehors de l’Europe, c’est toujours l’Asie du Sud-Est, avec en particulier Hong-Kong, Taiwan, mais aussi Singapour, la Thaïlande ou l’Indonésie qui constituent les marchés en pleine explosion. Aux États-Unis, deux opérateurs cohabitent depuis une dizaine d’années dans chaque zone locale où sont implantés deux réseaux mobiles. L’un de ces opérateurs est l’opérateur local de téléphonie fixe (wire line operator). À côté de ce marché cellulaire traditionnel, les États-Unis ont introduit en 1994 le con- cept de communication personnelle. Des licences régionales ont été attri- buées, aux enchères payantes, à des groupes nouveaux, pour opérer des réseaux de mobiles portatifs dans la bande 1,9 GHz, sans que la technologie ne soit imposée. Beaucoup de ces nouveaux opérateurs ont choisi un système adapté du DCS 1800 européen, le PCS 1900. La plupart des autres ont com- mencé dès 1996 à expérimenter le système CDMA. Enfin, au Japon, où le marché du cellulaire est longtemps resté confidentiel, on assiste depuis 1995 à un décollage très spectaculaire, grâce à des systèmes de communication de proximité, plus spécialement destinés aux piétons, comme l’avait pu être le Bibop français, mais en offrant les vraies fonctionna- lités d’un téléphone cellulaire. Ces systèmes nommés PDC et PHS ont attiré plus de 25 millions d’abonnés à fin 1997, neuf opérateurs différents se parta- geant le marché. Le taux de croissance de la seule année 1997 s’établissait à 53 % ! 2. Marché actuel en Europe En 1994, alors que l’essentiel du marché, sauf en Allemagne, était encore constitué par les réseaux analogiques utilisant les normes qui ont été décrites précédemment, le nombre d’abonnés à ces réseaux était de l’ordre de 8 millions, et on prévoyait une croissance d’un million et demi par an pendant les cinq années suivantes. Fin 1997, le nombre d’abonnés aux réseaux cellu- laires atteignait 55 millions en Europe, 200 millions dans le monde entier. Toutes les prévisions, d’où qu’elles viennent, ont été balayées par l’incroyable croissance de ce marché, qui est passé en quelques années d’un marché stric- tement professionnel à un marché grand public. I Parts de marché des différents systèmes analogiques À l’origine nationaux, certains systèmes analogiques ont connu un réel suc- cès international et ont ainsi contribué à réduire la fragmentation du marché européen. Ils sont, depuis 1995, entrés dans leur phase de déclin, pour ne plus représenter, fin 1997 que 20 % de part de marché en Europe, essentiellement grâce au système TACS. Beaucoup de ces systèmes disparaîtront avant l’an 2000. G Le système TACS est utilisé en Autriche, Espagne, Grande-Bretagne (2 opérateurs), Irlande, Italie, Malte, et représente, fin 1997, 6 807 000 abonnés, soit 12,4 % du marché européen. G Le système NMT (450 et/ou 900) est utilisé en Andorre, Autriche, Bel- gique, République de Chypre, Danemark, Iles Faroes, Finlande, France (SFR), Hongrie, Islande, Luxembourg, Norvège, Espagne, Suède, Suisse, Turquie et représente, fin 1997, 3 595 000 abonnés, soit 6,6 % du marché européen. Fin 1992, il représentait 38 % de ce marché (avec 2 350 000 abonnés). G Le système Radiocom 2000 n’est implanté qu’en France. Après avoir représenté, fin 1992, 320 000 abonnés (5,8 % du marché européen), il n’était plus utilisé fin 1997 que par 50 500 abonnés, soit 0,1 % du marché européen. Ce système cessera de fonctionner début 1999. G Le système C-NETZ n’est utilisé qu’en Allemagne et au Portugal. Il repré- sente, fin 1997, 522 000 abonnés (1 % du marché européen). En Allemagne, il est maintenant bien supplanté par le GSM et le DCS. G Le système RTMS, premier système proposé aux abonnés italiens a été supplanté par le TACS, puis par le GSM, l’Italie étant toujours le pays d’Europe où le marché du cellulaire connaît la plus forte expansion. On y compte, fin 1997, 3 467 000 abonnés TACS et 7 372 000 abonnés GSM. Le système RTMS a fort logiquement disparu après avoir culminé à 80 000 abonnés. I Opérateurs européens À l’intérieur de la Communauté Européenne, la directive est claire : tous les pays membres doivent ouvrir le domaine de la radiotéléphonie cellulaire à la concurrence. Alors que seules la France (avec SFR), la Suède (pourtant hors Communauté, avec Comvik) et la Grande-Bretagne (avec Vodafone), l’avaient déjà fait pour les réseaux analogiques, l’arrivée des réseaux GSM a été l’occa- sion d’appliquer cette directive. Les pays scandinaves non-membres de la Communauté ne sont pas en reste, les pays d’Asie du Sud-Est, l’Australie et les États-Unis non plus. Pour les réseaux GSM, la situation en Europe au 1er juin 1998 (source : FinancialTimes/X.25 Partnership et la Lettre des Télécommunications/Groupe Les Echos) était la suivante : — Autriche : deux opérateurs GSM, Mobilkom (aussi opérateur NMT) et Maxmobil ; — Allemagne : deux opérateurs GSM, T-Mobil et MMO (Mannesmann Mobilfunk), ainsi que deux opérateurs DCS, E-PLUS, et E2 ; — Belgique : le monopole de Belgacom a disparu en 1996, année de l’attri- bution d’une licence GSM à une filiale de France Telecom, l’opérateur Mobis- tar. Une troisième licence (DCS 1800) a été accordée fin 1997 à KPN ; — Danemark : les deux opérateurs GSM, Sonofon et Tele Danmark, sont maintenant concurrencés par Mobilix, filiale de France Telecom, et Telia Dan- mark, deux nouveaux opérateurs qui peuvent utiliser à la fois des fréquences GSM 900 et DCS 1800 ; — Finlande : aux deux opérateurs GSM 900, Telecom Finland et Radiolinja, est venu s’ajouter début 1998 un opérateur DCS 1800, Telia Finland ; — France : les deux opérateurs France Telecom et SFR, qui opèrent chacun un réseau analogique en forte décroissance et un réseau GSM, ont été rejoints mi 1996 (date d’ouverture) par un opérateur DCS 1800, Bouygues Telecom. En 1999, l’attribution de fréquences 1 800 MHz aux opérateurs GSM 900 et vice versa tendra à banaliser les trois licences accordées ; RÉSEAUX CELLULAIRES _________________________________________________________________________________________________________________ P O U R E N S A V O I R P L U S Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie Doc. E 7 369 - 2 est strictement interdite. - © Techniques de l’Ingénieur, traité Électronique — Grande-Bretagne : on trouve deux opérateurs GSM 900, Cellnet et Voda- fone ainsi que 2 opérateurs DCS 1800, Orange et One-2-One, filiale de l’opéra- teur généraliste Cable and Wireless ; — Grèce : aux deux opérateurs GSM 900, Panafon (filiale de France Tele- com et de l’opérateur anglais Vodafone) et TeleSTET, est venu s’ajouter début 1998 un opérateur DCS 1800, Cosmote ; — Hollande : aux deux opérateurs GSM 900, les PTT et Libertel, sont venus s’ajouter, début 1998, à la suite d’une enchère payante, deux opérateurs DCS 1800, Dutchtone et Telfort. Dutchtone est une filiale de France Telecom ; — Irlande : le monopole PTT (Eircell) est maintenant concurrencé par Esat Digifone, nouvel opérateur GSM 900, qui a ouvert son réseau en 1997 ; — Italie : on trouve deux opérateurs GSM 900, Telecom Italia et Omnitel ; — Luxembourg : le monopole PTT existe toujours ; — Norvège : deux opérateurs GSM, Telenor Mobil et NetCom, maintenant autorisés à utiliser des fréquences DCS ; — Portugal : les deux opérateurs GSM 900, TMN et Telecel, ont été rejoints en 1997 par une filiale de France Telecom, Mainroad, qui opère un réseau mixte GSM 900/DCS 1800 ; — Espagne : aux deux opérateurs GSM 900, Telefonica et Airtel, s’ajoute maintenant un troisième opérateur DCS 1800, filiale de la société Retevision ; — Suède : des trois opérateurs, qui s’appellent maintenant respective- ment, Comvik, Europolitan, Telia Mobile, les deux derniers ont accès aux fré- quences uploads/Ingenierie_Lourd/ e-7360-doc.pdf

  • 23
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager