SAINT-DENIS ÉCOCONSTRUCTION L ’ÉCO-CONSTRUCTION, UNE PRATIQUE EXEMPLAIRE AU SER

SAINT-DENIS ÉCOCONSTRUCTION L ’ÉCO-CONSTRUCTION, UNE PRATIQUE EXEMPLAIRE AU SERVICE DE L’EMPLOI ET DE L’ENVIRONNEMENT R é s e a u é c o n o m i e s o c i a l e e t e n v i r o n n e m e n t LES POINTS FORTS  Revalorisation auprès des jeunes des métiers du bâtiment.  Conception d’ouvrages "sur-mesure" en concertation avec les mandataires et utilisateurs.  Développement d’un nouveau créneau économique.  Préservation de l’environnement et satis- faction des exigences de confort, de santé et de qualité de vie des occupants. FICHE TECHNIQUE • Un site d’expérimentations Le site de la Fosse Sablonnière au carrefour de trois villes du terri- toire de Plaine Commune (Stains, Saint-Denis, Pierrefitte), ancienne friche industrielle, a été aménagé progressivement à partir de 1998, date de création d’un comité de développement des jardins sur la ville de Saint-Denis. C’est ainsi que quarante jardins familiaux, jardins de Cocagne et jardins pédagogiques ont été réalisés grâce à des chantiers écoles menés par l’association Terri- toires. Ceux-ci ont permis d’intro- duire les problématiques liées à l’emploi, l’insertion et le dévelop- pement sur ce site. Depuis 2001, des animations et des actions de sensibilisation sont organisées régulièrement sur le jardin péda- gogique, à destination des enfants, des jeunes ou des adultes. La vocation du site a été confir- mée avec la création du Centre d’Initiatives et d’Innovations Environnementales (CIIE), initié par l’association Objectif emploi avec le soutien de la Direction régionale de l’environnement. En effet, ce lieu ressource dédié à la compréhension des probléma- tiques environnementales, per- E M P L O I S E T E N V I R O N N E M E N T E N I L E - D E - F R A N C E Durée des travaux : 18 mois (sur 2002 et 2003) Partenaires financiers et techniques : Mairie de Saint-Denis, DDTEFP 93, Conseil régional, Communauté d’agglomération de Plaine Commune, DIREN, ANPE, Association Objectif Emploi ! Nombre de stagiaires : 24 Nombre d’encadrant technique : un pour chaque corps de métier (maçonnerie/couverture, électricité, plomberie, menuiserie, pein- ture) et un encadrant théorique. Coût HT du chantier : 87 967 € mettra l’expression, les échanges et la participation, et favo- risera la mise en rela- tion des acteurs (entreprises, associa- tions, institutions, population…). Plus précisément, le CIIE poursuit cinq objec- tifs : • mettre à disposi- tion des documents et des informations sur les métiers et formations dans l’environnement auprès d’un large public, • valoriser la filière économique de l’environnement, • accompagner les projets émanant des associations et des habitants, • animer des échanges autour des thématiques de l’environne- ment (nature, consommation, réduction des nuisances…), • soutenir les politiques environ- nementales. Le bâtiment du CIIE, anciennement une ferme maraîchère, a été réhabi- Le CIIE : vue côté jardin. lité en 2002/2003 par l’entreprise d’insertion APIJ BAT dans une démarche d’éco-construction, c’est- à-dire en utilisant des techniques et des matériaux respectueux de l’environnement. L’aménagement extérieur du lieu a été réalisé par l’association Territoires. De l’activité d’insertion dans le secteur du bâtiment… Créée en 1986, l’APIJ (association pour l’insertion des jeunes) a pour objectif de permettre à des personnes en voie ou en situation d’exclusion sociale et professionnelle de se reconnecter avec l’environnement socio-économique par une double action de remise au travail et d’accompagnement dans la résolu- tion des freins à l’emploi. Ainsi elle pro- pose des parcours d’insertion et de for- mation à travers trois outils complé- mentaires : En premier lieu, l’APIJ est une entrepri- se d’insertion qui assure des prestations de second œuvre bâtiment (menuiserie, électricité, plomberie, maçonnerie, peinture et revêtement de sol). Elle intervient aussi sur le mobilier urbain et l’aménagement d’espaces extérieurs, pour le compte de collectivités territo- riales, bailleurs sociaux, entreprises, architectes et particuliers. Dix techni- ciens du bâtiment dans les différents corps de métier encadrent chacun une à deux personnes en insertion/formation, ce qui permet à la fois de répondre à des objectifs de productivité des équipes et de proximité dans l’accompagnement des personnes en parcours d’insertion. La technique pédagogique utilisée est celle du compagnonnage. L’apprentis- sage en milieu réel de production per- met à la personne d’acquérir un “com- portement de travail” et des compé- tences techniques indispensables à son insertion dans l’entreprise traditionnel- le. Parallèlement à cette formation, la personne bénéficie d’un soutien adapté pour la résolution de problèmes d’ordres sociaux. Le secteur formation est le second outil développé par la structure à partir de l’or- ganisation de chantiers écoles. Ce dispo- sitif permet d’alterner des séquences de travail en milieu réel de production et des séances d’apprentissage théorique en salle. Ainsi les personnes peuvent acqué- rir à la fois les comportements de travail, gestes professionnels sur le chantier et compétences techniques, mais égale- ment réapprendre les savoirs de base (en français, mathématiques par exemple) et les techniques de recherche d’emploi. Le dernier outil utilisé est le service d’accueil, accompagnement social vers l’autonomie et le travail. Un suivi des personnes basé sur l’écoute et la mise en confiance est réalisé de façon indivi- duelle et collective. Différents ateliers sont proposés à des petits groupes de personnes en fonction des besoins (ate- lier écriture, informatique, autonomie dans les déplacements, santé, etc.) et préparent la personne à la confronta- tion avec l’environnement social et économique. ... au développement de l’éco-construction En 2001 l’APIJ décide de développer un nouveau secteur de production centré sur l’éco-construction, c’est-à-dire sur l’utilisation de matériaux traditionnels, le plus souvent naturels et issus d’une industrie non polluante. Elle se spécia- lise de plus dans des réalisations en structure bois (bois massif ou en bois lamellés collés). Plusieurs raisons et enjeux sous-ten- dent ce projet, au rang desquelles les considérations éthiques et écologiques sont évidemment prépondérantes, notamment dans la perspective du développement durable. Ce projet s’inscrit dans le prolonge- ment d’un des secteurs d’intervention de l’APIJ : les ateliers bois urbain. Cela concerne l’aménagement d’espaces extérieurs depuis la conception jusqu’à la réalisation des ouvrages. Il s’agit tout à la fois de faire du sur-mesure, de concevoir le produit avec les manda- taires et les personnes concernées, autant que de rechercher une esthé- tique et une originalité dans le produit proposé. Ce mode de faire correspond parfaitement à la démarche d’éco- construction. Acquérir les gestes professionnels. Une formation basée sur le compagnonnage. Formations mises en oeuvre sur le chantier du CIIE Deux dispositifs ont été utilisés : • Le Stage d’Insertion et de Formation à l’Emploi (SIFE) qui s’adresse aux demandeurs d’emploi de plus de 26 ans bénéficiaires du RMI et/ou demandeurs d’emploi de longue durée (dispositif financé par la Direction Départementale du Travail de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de Seine-Saint-Denis) ; • Le chantier école pour un public de jeunes (18-25 ans) non qualifiés (le financement de ce dispositif est assuré par le Conseil régional). La formation a été établie sur la base d’un cursus commun tout en étant individualisée. Deux sessions de formation d’une durée de cinq mois ont été mises en place durant la période des travaux de réhabilitation, avec à chaque fois un effectif de douze personnes. La formation a été menée sur le site en construction (1 encadrant pour 5 stagiaires) et selon le principe de la double alternance : • quotidienne (formation technique sur le chantier, technologie, dessin, remise à niveau individualisée sur le site) ; • mensuelle (trois semaines sur le chantier et une semaine de formation théorique). Les modules de la formation théorique étudiés : les technologies de base, l’environne- ment et le bâtiment (effet de serre, constituants chimiques des matériaux, les déchets, les spécificités de l’éco-construction). La formation technique a porté sur la maçonnerie et l’éco-construction, la charpente, les menuiseries, l’électricité, la plomberie et la peinture. Une autre raison réside dans la volonté de la structure de proposer des forma- tions valorisantes pour les jeunes, en offrant des possibilités d’apprentissage aux métiers du bâtiment dans un autre contexte et sur d’autres supports. En effet, le secteur du bâtiment souffre d’une image négative et peu attractive alors même que les besoins en termes d’emplois sont réels, et que pratiqués dans de bonnes conditions, ces métiers offrent des possibilités d’accomplisse- ment personnel. L’APIJ propose déjà depuis plusieurs années des formations “bâtiment” sur des réalisations valorisantes et qui ont du sens : interventions sur des ouvrages plastiques (en bois massif, béton teinté ou carrelage mosaïque), réalisations de travaux d’auto-construction permettant aux personnes d’accéder au logement qu’elles rénovent, ou aménagements d’espaces spécifiques (aménagement d’un bus en cyber-bus et bus ludo- thèque). Ces interventions présentent plusieurs avantages : elles favorisent la découverte des facettes cachées de cer- tains métiers du bâtiment, et les compé- tences acquises sont très facilement transférables. Former et transmettre des compétences en éco-construction per- met d’introduire la question de la qualité environnementale dans le secteur du bâtiment. Par ailleurs, l’éco-construction peut être l’occasion pour des entreprises tradition- nelles du bâtiment, comme c’est le cas pour APIJ BAT, de se positionner sur un nouveau créneau économique potentiel- lement uploads/Ingenierie_Lourd/ exa-rehabilitation-amp-eco-construction-st-denis-93-areneidf2003.pdf

  • 31
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager