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Cours HCA, 1 ére année Architecture LMD, 2020-2021 M me Boumaza.O Page 1 Cours n°3 : L'ANTIQUITÉ EN ARCHITECTURE La civilisation Grecque 1- Présentation et situation de la civilisation L'histoire de la Grèce avant le VIIIe siècle av. J.-C. est assez mal connue. La civilisation mycénienne dura de -1500 à -1100 environ, elle est fortement influencée par la Crète minoenne. Les raisons de sa disparition sont sujettes à controverse. Les chercheurs croyant à l'historicité de la guerre de Troie la situent pendant cette période. Les temps qui suivent, aussi mal connus, sont parfois appelés siècles obscurs. Des changements culturels importants semblent s'y être déroulés. Il semble qu'à partir du VIIIe siècle av. J.-C. apparaissent les cités, des petits territoires indépendants et politiquement structurés. La population augmente fortement et des colonies grecques sont créées, dans les îles de la mer Égée et en Asie mineure, puis dans d'autres régions méditerranéennes. Fig. 1. Situation de la Grèce antique Aujourd’hui la Grèce est limité au nord par l’Albanie, la république de Macédoine (en anglais: FYROM, ancienne République yougoslave de Macédoine) et la Bulgarie, à l’est par la Turquie. 2- Périodes de la civilisation a) La période archaïque (-625-480 av. J.-C.) : La période archaïque correspond à l'essor et à la maturation qui prépare l'accomplissement de l'époque classique. Les monuments se multiplient dans les grands sanctuaires de Grèce, mais également en Grèce de l'est, ou l'Ionie développe une civilisation brillante, et dans les prospères colonies occidentales. Durant cette période, les temples tendent à être réalises entièrement en pierre, y compris les colonnes ; c'est le cas des temples d'Athéna à Smyrne (v. 630 av. j.-c.), en Ionie aujourd'hui Izmir) et d'Artémis a Corcyre (Corfou, v. 580 av. j.-c.). Ils permettent de suivre un Cours HCA, 1 ére année Architecture LMD, 2020-2021 M me Boumaza.O Page 2 deuxième phénomène important : la constitution des ordres. Les ordres, affectent les différents éléments de la construction, mais particulièrement la colonnade : la colonne dorique et ionique. D’autres types de bâtiments deviennent fréquents, notamment les trésors, élevés dans les sanctuaires pour abriter des offrandes et semblables à de petits temples, et les portiques, ou Stoas, adaptes a des fonctions multiples et utiles sur les Agoras comme dans les sanctuaires. b) La période classique (480-323 av. J.-C.) : La période classique, de la fin des guerres médiques au règne d'Alexandre le grand, correspond à la maturité de l'art grec. Elle se constitue en trois sous périodes : ▪ Période préclassique ou sévère (480-450 av. J.-C.) : Le style dorique domine. Un bon exemple est offert par le temple de Zeus a Olympie, construit vers 460, avec un plan clair et rigoureux, un péristyle classique, comptant 13 rangées de 6 colonnes, des colonnes puissantes, mais moins lourdes qu'a l'époque archaïque. ▪ Période du Premier ou grand classicisme (450-400 av. J.-C.) Le premier ou grand classicisme est représenté avant tout par les monuments d'Athènes crées a l'initiative de Périclès et sous la direction du sculpteur Phidias. Ils témoignent d'un souci extrême de la perfection technique. Pendant un temps assez bref, considéré comme l'apogée (sommet) de l'art grec, la tendance à l'idéalisation qui accompagne les recherches réalistes de l'époque précédente passe au premier plan. Les constructions de marbre du mont pentélique, au nord d'Athènes, présentent des raffinements qui compensent des déformations optiques, mais ont également un but pratique : l'incurvation des degrés vers le haut facilite l'écoulement des eaux ; penchées vers l'intérieur, les colonnes résistent mieux aux poussées du toit. ▪ Période du Second classicisme (v. 400-323 av. J.-C.) : Les temples doriques, tendent à disparaitre. Les espaces intérieurs se dégagent et s'enrichissent grâce a des matériaux colores et au décor, auquel participe le chapiteau corinthien. Les recherches décoratives concernent en particulier les tholos, édifices ronds, doriques construites à Delphes (v. 380) et a Epidaure (360-330), ainsi que la tholos ionique d'Olympie v. 330. L’ordre ionique connait une renaissance en Asie mineure. Le projet le plus grandiose est la reconstruction du temple d'Artémis à Ephèse, entreprise vers 330 selon le plan archaïque. Par ailleurs, Pythéos conçoit pour Athéna à Priène un nouveau plan de temple ionique proche du dorique. c) Période hellénistique (323-31 av. J.-C.) : L’art hellénistique se développe en Grèce et dans l'orient conquis par Alexandre le grand. Âpres une phase de conflits (v. 323-275 av. j.-c.), les réalisations les plus originales apparaissent dans les royaumes issus de la division de l'empire d'Alexandre le grand (v. 275-150). Les grands centres d'art sont les villes nouvelles, en particulier Alexandrie en Egypte et Pergame en Asie mineure ; les Cours HCA, 1 ére année Architecture LMD, 2020-2021 M me Boumaza.O Page 3 dynasties donnent libre cours à leur gout du grandiose et du luxe ; des formes mixtes naissent de la rencontre de l'art grec avec les traditions orientales. Les édifices cultuels perdent leur primauté au profit de l'architecture fonctionnelle, représentée par des bâtiments publics lies a la vie sociale, situes en majorité autour de l'agora. En général, ils existent auparavant sous des formes plus modestes. Un édifice remplit presque toutes les fonctions : le portique dit Stoa. Souvent de grande dimension, a plusieurs nefs et à étage, il peut abriter des salles contre le mur du fond. Pratique, il joue également un grand rôle esthétique, conférant un aspect monumental aux espaces qu'il borde, aussi bien dans les sanctuaires qu'en ville. 3- Paysage et implantations Généralement, des groupements humains doivent leur civilisation précoce en partie au régime de leurs fleuves. Pour la Grèce les conditions géographiques diffèrent : la péninsule hellénique est un pays montagneux et peu productif. Le paysage grec se caractérise par la grande variété de ses sites naturels. Plutôt que d’étendues vastes et monotones, il se compose d’espaces définis qui semblent prédisposés au peuplement humain. Des vallées et des plaines fertiles de petites dimensions paraissent limitées par de hautes montagnes arides. Le paysage grec semble donc incarner des forces naturelles variées alliant minérale et végétale qui n’acceptent pas facilement la domination humaine. Fig.2. Variété du paysage grec Un des facteurs fondamentaux de l’environnement grec est donc le caractère « individuel » du lieu, individuel ne signifie pas ici que les lieux étaient ressentis comme entièrement différents les uns des autres, mais qu’ils étaient plutôt appréhendés comme des manifestations d’archétypes. En certains endroits, l’environnement semble offrir une protection, en d’autres, une menace. Certains sites offrent une situation de choix pour l’implantation humaine tandis que d’autres donnent le sentiment d’être situés au centre d’un cosmos bien défini. A certains endroits, on trouve des éléments naturels d’une forme ou d’une fonction particulière tels que des rochers pointus, des cavernes ou des sources. Toutes ces particularités sont les manifestations d’un ordre naturel et font Cours HCA, 1 ére année Architecture LMD, 2020-2021 M me Boumaza.O Page 4 naître un certain rapport entre l’homme et son environnement. Interprétant ces caractéristiques, les Grecs les glorifièrent et chaque lieu ayant des propriétés accusées, devint la manifestation d’une divinité particulière. 4- les typologies architecturales : De ce que nous venons de dire, on peut déduire que la place primordiale du temps dans l’architecture grecque est significative et nécessaire. En tant que demeure d’une divinité particulière, il représente une réalité existentielle fondamentale. 1- Le temple : A partir du moment où les Grecs représentent leurs dieux sous une forme humaine à travers une statue, le temple (dans lequel est placée cette statue) devient l’élément essentiel du sanctuaire. (Du latin, templum) c’est-à-dire « ce qui est consacré ») est un espace sur la terre coupé, délimité par un prêtre pour devenir la propriété d’un dieu. On désigne les temples par leur plan et par le nombre et le style de leurs colonnes Les dimensions des temples peuvent varier, on les classe en fonction du nombre de colonnes qu'ils possèdent sur la façade; le Parthénon possède huit colonnes, on dit qu'il est octastyle (octa = huit, style = colonne). Le plan-type est rectangulaire, avec un vestibule. On l’appelle « plan-mégaron », du nom de la salle principale des palais mycéniens dont il reprend la configuration. Le temple est constitué de deux parties : ➢ Le sékos qui est fermé et réservé au dieu ; il est formé : du pronaos (vestibule) ; du naos (appelé cella en latin, c’est le lieu où réside le dieu et où l’on place sa statue) ; de l’opisthodome (c’est-à-dire la « chambre de derrière » ; c’est le lieu où l’on entrepose le trésor du dieu et les offrandes qui lui sont faites ; il n’y a pas de communication avec le naos) ; dans les temples où se déroulent des cérémonies secrètes, au fond du naos se trouve l’adyton, ou abaton (« endroit où l’on ne va pas »), dans lequel se tient par exemple la Pythie à Delphes ; ➢ Le péristasis, ou péristyle extérieur, qui est ouvert. L’ensemble repose sur une plate-forme de trois degrés, le stylobate, porte la colonnade entourant le sékos. Fig. 3. Plan type d’un temple grec Cours HCA, 1 ére année Architecture LMD, 2020-2021 M me uploads/Ingenierie_Lourd/ la-civilisation-grecque.pdf

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