CDDR/SAILD Service Questions-Réponses Synthèse technique LA CULTURE DU TABAC (N

CDDR/SAILD Service Questions-Réponses Synthèse technique LA CULTURE DU TABAC (Nicotiana ) Sommaire I - Buts de la culture II - Botanique III - Ecologie IV - Culture V - Maladies et ennemis VI - Récolte VII- Références bibliographiques FICHE TECHNIQUE : LA CULTURE DU TABAC (Nicotiana) Cette synthèse a été réalisée à l’aide des documents mentionnés en sources d’information. La culture du tabac requiert les conseils ou l’assistance pratique d’un spécialiste. I - BUTS DE LA CULTURE Le tabac (Nicotiana : nom scientifique et tabac : nom commun) est cultivé pour ses feuilles qui servent à fabriquer :  du tabac de coupe pour cigarettes, scaferlati et pipes  des cigarettes  des couvertures et intérieurs de cigare  du tabac à priser  du tabac à mâcher  du tabac à chiquer  il est aussi utilisé pour fabriquer des insecticides grâce à sa nicotine. II - BOTANIQUE 1 - Origine Le tabac est originaire d’Amérique du Sud plus précisément des Andes boliviennes. 2 - Description Le tabac appartient à la famille des solanacées. a) Classification Il existe environ 60 espèces différentes de (Nicotiana) tabac classées en 3 sous-genres d’après leur morphologie, leur localisation et leurs particularités cytogénétiques :  le sous-genre petunioïde comprend 45 espèces, mais non cultivé car n’ayant pas d’intérêt économique.  Le sous-genre Rustica comprend 9 espèces ; à cause de sa forte teneur en nicotine ne peut être utilisée en industrie pour faire des cigarettes ou cigares. Cependant, il est cultivé autour des maisons pour le fumer, le mâcher dans la bouche ou le respirer par le nez de manière traditionnelle.  Le sous-genre Tabacum comprend 6 espèces ; il est de loin le plus important car il comprend les 9/10è des tabacs cultivés dans le monde et ce sont ses feuilles qui servent à fabriquer les cigarettes ou les cigares ; c’est le tabac industriel. Il renferme plusieurs races que l’on peut rassembler en 4 types idéaux :  Nicotiana tabacum HAVANENSIS comprend les variétés suivantes : Vuelta Abajo, Sumatra, Java 2  Nicotiana Tabacum BRASILIENSIS comprend les variétés suivantes : Brésil de Bahia, le Burley et le Paraguay  Nicotiana Tabucam VIRGINIA dont les principales variétés sont le Kentucky et le Virginia.  Nicotiana Tabacum Purpurea composé principalement des tabacs de Hongrie et certains tabacs d’Orient. Parmi ces tabacs industriels, les plus cultivés en Afrique sont : Le paragay, le Kentacky, le Burley et le Virginia b- Caractères morphologiques Le tabac est une plante annuelle-herbacée, de 1,20 à 2,50 de hauteur selon les variétés. Son système racinaire est mixte, pivotant et latéral. Les feuilles sont entières, larges, ovales et souvent pointues, lisses ou gaufrés et velues, avec une nervure principale apparente. Les dimensions varient suivant les variétés et les conditions de culture entre 80 et 30 cm de long et 15 et 8 cm de large. Elles sont de couleur verte. Les fleurs, groupées en bout de tige, sont jaunes (Nicotiana rustica), roses (Nicotiana tabacum) ou blanches, et elles sont hermaphrodites (deux sexes) Le fruit est une capsule à deux loges qui s’ouvre d’elle-même à maturité. Elle contient 1500 à 3500 graines, petites et presque réniformes. Une plante comporte 100 à 150 capsules ; elle est donc susceptible de donner à elle seule, de 150 000 à 525 000 graines. III - ECOLOGIE La température agissant directement sur la durée de son cycle végétatif (de 70 à 150 jours), le tabac est une plante qui apprécie un climat chaud et humide, très exigeante en chaleur ; à 0°C le tabac meurt, à 4°C la végétation est arrêtée, à 15°C elle est ralentie tandis qu’au dessus de 39°C il y a des brûlures. La meilleure température va de 19 à 27°C. Les tabacs des régions chaudes sont de meilleure qualité que ceux des régions froides. Le tabac exige des sols profonds, légers, fertiles, légèrement acides. Le sol doit être suffisamment humifère pour pouvoir retenir un apport d’engrais, très riche en potasse. Il n’aime pas les terres marécageuses, trop argileuses ou trop sableuses et les terres salées. La nappe phréatique (nappe d’eau située à l’intérieur du sol) ne doit pas être trop proche de la surface, entre 1 et 2 m de profondeur. Il exige aussi beaucoup d’eau au cours de sa végétation, mais l’humidité doit diminuer au moment de la maturation. En culture normale, le tabac demande 150 à 200 mm par mois durant sa croissance. Dans des conditions particulières (cultures sur alluvions), le tabac profite des remontées capillaires ou d’irrigation de l’ordre de 90 à 120 mm. Une lumière diffuse provoque un plus grand développement et une plus grande finesse des feuilles, tandis qu’une lumière directe augmente la teneur en nicotine et épaissit les feuilles. 3 Le tabac produit aussi bien au bord de la mer qu’en altitude si les conditions précédentes sont satisfaites. IV - CULTURE A - Multiplication Le tabac se multiplie par semis A cause de la petitesse des graines (environ 11 000 graines au gramme), il est impossible de faire du semis direct. 1. Multiplication par semis Multiplier par semis, c’est semer les graines de la plante qu’on veut multiplier. Ici, les graines sont semées en pépinière sur planche, non enterrées, mais seulement classées sur la terre. Quand les plants sont jeunes, ils demandent beaucoup d’entretien : sarclages, arrosages, traitements et ombrage ; ces travaux sont plus faciles dans la pépinière que dans la plantation. a) Semis en pépinière a- 1. Où faire la pépinière - Il faut faire la pépinière ; - Près du champ où le tabac sera repiqué ; - Près d’un point d’eau : puits, marigot, source, barrage … - A l’abri des vents forts et du soleil ; - Sur un sol argileux ou sol argileux et sableux, riche en matière organique et bien drainé a-2. Comment faire une pépinière a-2.1. Les planches  Un mois avant le semis, vous faites les planches ;  Tracez-les avec un cordeau ;  Mettez un piquet à chaque coin de la planche et passez la corde autour de chaque piquet.  Puis remontez la terre entre les piquets. Alors vous avez une bande de terre longue de 8 m et large de 1,20 m. Vous séparez chaque planche par des allées de 0,50 m où vous pouvez passer avec la brouette. Pour 10 ares de plantation, il faut une pépinière de 15 m² c’est-à-dire à peu près une planche et demie. Pour un hectare de plantation, il faut une pépinière de 10 fois plus grande c’est à dire 15 planches et 100 à 150 m² de pépinière. b-2. Préparation du sol Sur une planche de 10 m², il est bon d’apporter 30 kg de fumier ou de compost, si vous n’avez pas mis du fumier sur les planches, vous pouvez mettre 500 g d’engrais complet sur chaque planche, quelques jours avant le semis. Vous pouvez mettre le 12-15-18 ou le 10-10-20 sur toute la planche ; pour le mélanger ensuite avec toute la terre. 4 Labourez le sol avec la houe ou la bêche, à 15 ou 20 cm de profondeur en enlevant tout ce qui empêche les graines de pousser : racines, cailloux, bois mort … Désinfectez le sol Vous versez de l’eau bouillante sur les planches, pour une planche de 10 mètres carrés, vous versez 10 arrosoirs d’eau bouillante puis vous couvrez les planches avec des sacs ou des nattes. Vous pouvez aussi désinfecter le sol avec du Vapam. Quand les planches sont préparées pour le semis, vous les arrosez avec du Vapam. Pour une planche de 10 mètres carrés, vous versez 20 litres d’eau mélangée à 1 litre de Vapam. Ensuite, vous arrosez beaucoup la planche avec de l’eau pure, sans Vapam, vous tassez la terre avec une batte, et vous la laissez reposer quelques jours. Avant le semis, vous remuez bien le sol. Vous cassez les mottes de terre La terre doit être fine. Cassez les mottes. Puis avec un râteau, faites les planches plates. Vous remontez en même temps la terre sur les 4 côtés de la planche. La terre qui est sur les bords dépasse la surface de la planche de 5 centimètres. Vous construisez un abri Pour donner de l’ombre aux plantes, vous construisez un abri sur chaque planche. Le toit peut être fait avec de la paille ou bien avec des feuilles de palmier. Il doit avoir 1 mètre de haut. Alors vous pouvez arroser facilement. b-3. Comment semer en pépinière Vous semez à peu près 2 mois avant de repiquer. Alors vous pouvez repiquer les jeunes plants à la bonne date. Le jour du semis, vous arrosez les planches avec beaucoup d’eau avant de semer. Pour une planche de 10 mètres carrés, il faut à peu près 10 arrosoirs d’eau. Quand l’eau est entrée dans le sol, vous pouvez semer. Dans un gramme de semences, il y a 12 000 à 18 000 graines. Pour une planche, il faut seulement 15 grammes de semences (1 volume de couvercle de tube d’aspirine = 0,7 g=5 m². Ou uploads/Ingenierie_Lourd/ la-culture-du-tabac-nicotiana.pdf

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