POMPES, VANNES, CANALISATIONS N° 374 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 39 w
POMPES, VANNES, CANALISATIONS N° 374 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 39 www.revue-ein.com ABSTRACT Pipes: choosing a material adapted to constraints. Various materials are used to produce pipes; these differ significantly from each other in terms of their nature, the manufacturing methods used, their physical characteristics, their laying method and... their price. They do however share one point in common: the pro- gress achieved in their properties allows their assets to be better leveraged according to work sites and laying techniques. Trends: increasing abilities to use excavated material for cove- ring purposes, reducing work time, ensuring network durability and limiting the environ- mental footprint both during laying and use. Les matériaux utilisés pour la fabri- cation des canalisations sont variés et diffèrent sensiblement les uns des autres dans leur nature, leur mode de fabrication leurs carac- téristiques physiques, leur mode de pose et… leur prix. Un point commun cependant : les progrès enregistrés dans leurs propriétés respectives permettent d’exploiter au mieux leurs atouts en fonction des contraintes liées aux chantiers et aux techniques de pose. Les ten- dances : augmenter les possibilités d’utiliser des déblais pour l’enro- bage, réduire la durée des travaux, assurer la pérennité du réseau et limiter l’empreinte environnemen- tale à la pose autant qu’à l’usage. Canalisations : choisir un matériau adapté aux contraintes Par Françoise Breton, Technoscope A vec les progrès réalisés dans le domaine des matériaux, le choix qui s’offre au maître d’œuvre en matière de canalisations est vaste : béton, fonte, acier, PRV, grès ou thermoplas- tiques de toutes sortes… Ce choix doit être fait chantier par chantier, en prenant en compte la nature des effluents et les différentes contraintes du chantier : pré- sence de nappes phréatiques, profondeur, pente, nature du terrain, sollicitations exté- rieures, etc. Il s‘agit d’élaborer une matrice technique en approchant de l’optimum éco- nomique. Attention toutefois à ne pas tout D.R. 40 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 374 www.revue-ein.com miser sur les matériaux car le soin porté à la mise en œuvre est seule garante de la qualité finale de l’ouvrage. « Il faut raison- ner en coût global chantier, insiste Domi- nique Anceaux chez Rehau. Dans certains pays européens, on va même plus loin et on intègre également le coût d’exploita- tion car la fréquence d’hydrocurage, par exemple, peut faire la différence. Cette démarche n’est malheureusement pas répandue en France car les budgets pour les travaux et ceux pour l’exploitation sont gérés par des services différents, alors que les collectivités allemandes, par exemple, disposent d’un service assainis- sement qui englobe le tout ». Autre ten- dance qui s’impose de plus en plus dans le choix d’une canalisation : les critères de longévité et d’empreinte environnementale qui influent également, de façon indirecte, dans le coût global du projet. Le béton, leader des canalisations de gros diamètre Sur les 300 000 km de canalisations que compte le réseau français, deux tiers sont des réseaux unitaires ou d’eaux usées et un tiers ne transporte, en théorie, que des eaux pluviales. Ce dernier tiers concerne des canalisations de grand diamètre, généralement supé- rieur à 300 mm et pouvant aller jusqu’à 2000 mm ou plus. Ce secteur est largement dominé par les canalisations béton (esti- mées aux deux tiers du marché en 2012), moins chères que la fonte, le grès, l’acier, le PRV et les thermoplastiques qui se par- tagent le reste. « L’un des grands atouts des canalisations en béton, au moment où l’on insiste sur la gestion patrimo- niale des réseaux, c’est le recul de plus de 100 ans que nous avons sur ce maté- riau et qui témoigne de sa bonne tenue dans la durée, souligne Gilbert Tiezzi, directeur de l’action régionale au Cerib. C’est important car le taux de renouvel- lement actuel, calculé par la fédération nationale des travaux publics (FNTP), montre que les canalisations nouvelle- ment posées devront attendre 140 à 160 ans avant d’être renouvelées à leur tour. Plus le réseau est durable, moins la col- lectivité devra s’engager ensuite dans des frais pour leur réparation ou leur renou- vellement impératif, non budgété, qui reviendront plus cher au final ». La résistance mécanique des produits en béton lui permet d’accepter le remblai avec les matériaux du site (les grosses gra- nulométries et les différents types de sol) et de supporter particulièrement bien les systèmes d’inspection vidéo ou de curage, les réparations et les réhabilitations, qu’il s’agisse de canalisations ou de regards. Hermes Technologie s’est ainsi spécia- lisé dans la réhabilitation d’ouvrages en béton grâce au développement de mor- tiers présentant une résistance élevée vis- à-vis des substances agressives véhicu- lées par les effluents urbains et indus- triels mais aussi grâce à des développe- ments techniques permettant de les appli- quer en canalisations non visitables ou en ouvrages exigus. La résistance à la corro- sion du béton est généralement suffisante pour un réseau d’eaux usées classique, s’il est bien conçu, correctement posé et bien ventilé. Il faut cependant veiller à cer- tains points du réseau (aval des postes de relevage et surtout des refoulements) où l’on peut relever de fortes concentrations en H2S. Ces parties d’ouvrages peuvent être traitées de manière anticipée (aéra- tion, enduit ou revêtement) ou réhabili- tées grâce à quelques mortiers performants comme, par exemple, l’ERGELIT KS2b-L de Hermes Technologie. En cas de besoin, sa résistance à la corrosion peut être amé- Moduloval® de Bonna Sabla est un tuyau elliptique qui se pose verticalement ou horizontalement. Sa forme permet une réduction de la largeur de la tranchée s’il est posé verticalement ou de la hauteur du remblai s’il est posé horizontalement, générant des gains de terrassement et de remblai. Le bilan environnemental du béton, du point de vue de sa fabrication ou de son devenir dans le sol, est aujourd’hui mis en avant par les fabricants Bonna Sabla Cerib 42 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 374 www.revue-ein.com liorée en utilisant des ciments spécialisés, bitumineux, ou un revêtement particulier. Le bilan environnemental du béton, du point de vue de sa fabrication ou de son devenir dans le sol, est également aujourd’hui mis en avant par les fabricants. « L’État, à tra- vers ses services déconcentrés, recom- mande aux maîtres d’ouvrage de prendre en compte les critères environnementaux dans les appels d’offres, explique Sophie Jacob au Cerib. Aujourd’hui, le niveau d’exigence n’est pas clairement défini, mais cela va évoluer rapidement. C’est pourquoi nous avons réalisé une étude permettant de comparer un même réseau avec différents matériaux ». D’après cette étude qui porte sur l’ensemble du cycle de vie d’un réseau (matières premières, fabrication, transport, pose, durée de vie, curage, déconstruction), le béton se dis- tinguerait des autres matériaux par une moindre consommation en énergie et une moindre utilisation de ressources non renouvelables. L’un des points forts de ce matériau est sa production locale (50 usines en France) qui limite à 150-200 km maximum la distance à parcourir entre un site de production et un chantier. Les pro- duits entrant dans sa fabrication sont éga- lement extraits ou produits localement (sable, granulats, eau, ciment) et le produit est neutre pour l’environnement et recy- clable. « Le béton reste le meilleur com- promis qualité/prix/pérennité quand on prend en compte le coût global de chantier, y compris le coût d’entretien et la péren- nité de l’installation, estime Christian Jacob, directeur marketing chez Stradal, fabricant de solutions en béton. Depuis quelques années, on assiste d’ailleurs à une stabilisation du marché sur les grands diamètres, voire même un certain retour vers le béton ». Une alternative au béton, plus chère à l’achat, mais qui peut être plus économique à la pose, est représentée par les tubes en thermoplastiques annelés tels que ceux proposés par Polieco ou Polypipe, Hegler, Rehau et System Group France. Polieco, groupe européen spécialisé dans le domaine des tubes annelés à double parois, propose des canalisations en poly- éthylène haute densité (PEHD) et en poly- propylène, résistants à la déformation et ne cassant pas, pour le transport des eaux pluviales. Les tuyaux de 6 mètres de lon- gueur se posent rapidement avec manchon PEHD et joint en EDPM. Le site français de l’entreprise, situé à Feillens, produit des tubes allant jusqu’au diamètre 800 pour le PEHD et 1030 pour le PP, en matière vierge (Ecopal NF en PEHD et tubes annelés SN8/ SN16 en PP) ou en matériaux recyclés, issu du tri sélectif des emballages ménagers (Flowrain et Ecobox en PEHD). « Le recy- clé compte pour 95 % du marché ; il est utilisé en sandwich entre deux couches, internes et externes, en résines nobles, précise Thierry Decugnière chez Polieco. Notre empreinte carbone est également limitée par notre procédé de fabrication qui utilise l’eau en circuit fermé ». Polypipe dispose de son côté d’une largeur de gamme unique en France (tubes PEHD du CR1 au CR16 et du diamètre intérieur 100 mm au 3 000 mm) avec les marques Hydrotub XL et Weholite. Ces tubes PEHD sont proposés sur des longueurs pouvant atteindre 20 mètres pour le Weholite et 12 mètres pour les tubes uploads/Ingenierie_Lourd/ leau-lindustrieles-nuisances-octobre2014.pdf
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- Publié le Jul 29, 2021
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