La Lettre du Sétra | Numéro 16 | Juillet 2008 Environnement technicité sécurité

La Lettre du Sétra | Numéro 16 | Juillet 2008 Environnement technicité sécurité échanges normalisation déplacements patrimoine Service d'études sur les transports, les routes et leurs aménagements Sécurité routière Démarches et évaluations Chiffres clés L a sécurité routière repré­ sente encore un enjeu hu­ main essentiel : près de 13 personnes perdent la vie sur la route chaque jour en France, en moyenne. Pour améliorer cette situation, il faut agir sur l’ensemble du système et ses trois composantes : le véhicule, les usagers de la route dont le conducteur, la route et son en­ vironnement. Pour la route, améliorer la sécu­ rité passe par la mise en œuvre de méthodes et de techniques par l’ensemble de la commu­ nauté routière dont, en premier lieu, les services routiers, maîtres d’ouvrages ou gestionnaires. La principale mission du Sétra est justement d’élaborer ce genre de méthodes. Trois démarches globales sont développées au niveau national pour la prise en compte de la sécurité routière par les services routiers : l pour les projets, le Cspr (Contrôle de sécurité des pro­ jets routiers) agit tout au long du processus pour permettre de mettre en service une route sûre ; l pour les routes existantes, qui restent l’enjeu majeur, la démarche Sure (Sécurité des usagers sur les routes existan­ tes) intervient en réaction là où l’accidentalité la plus importan­ te a été observée. Alors que les récentes Isri (Inspections de sécurité routière des itinérai­ res) ajoutent l’aspect proactif. Sans oublier les démarches plus thématiques, comme le traite­ ment des virages, des carrefours ou des obstacles latéraux, qui peuvent être menées de façon complémentaire. Pour s’assurer d’une bonne utilisation des moyens, il est primordial de savoir quelles ac­ tions sont les plus efficaces. Il est donc nécessaire de montrer les résultats concrets des démar­ ches mises en œuvre, d’en éva­ luer l’impact réel sur la sécurité routière et de communiquer sur ces résultats. C’est d’autant plus important du fait de l’arrivée d’une direc­ tive européenne sur la sécurité des infrastructures routières. L’expérience acquise en France a contribué à faire de cette direc­ tive une aide aux services plutôt qu’une contrainte et leur donne une nouvelle impulsion pour agir efficacement. La sécurité routière est aussi l’affaire de tous. Chaque métier doit y contribuer : les aména­ geurs des territoires, ceux qui planifient l’urbanisme, qui or­ ganisent les déplacements ; en­ core faut-il qu’ils en soient bien conscients : c’est l’objectif de la démarche Mpsr (Management et pratiques en sécurité rou­ tière) dont la généralisation est lancée au sein des services dé­ concentrés du ministère. La sécurité routière n’est pas une science exacte. C’est un domaine où l’on progresse constamment par l’expérience, par la capita­ lisation des connaissances, par l’évaluation des démarches mi­ ses en oeuvre. Aujourd’hui en France, on dispose d’un état de l’art, de méthodes dont on peut prouver l’efficacité. C’est la mis­ sion du Réseau Scientifique et Technique du Ministère de les concevoir et de les adapter en partenariat, puis de les mettre à disposition de l’ensemble des acteurs de la route afin qu’ils sa­ chent au quotidien prendre en compte la sécurité routière dans leur métier. ■ Pascal Chambon Sétra Cspr, Sure, Isri : un ensemble de démarches complémentaires pour optimiser la sécurité des infrastructures 4 620 personnes tuées en 2007 soit - 2 % par rapport à 2006, la quatrième plus forte baisse jamais enregistrée en France, après celles de 1974, 2003 et 2006. C’est la deuxième année consécutive que le nombre de victimes de la route passe sous la barre des 5 000 alors même que sont désormais comptabilisés depuis 2005, selon les définitions euro­ péennes, les décès survenus dans les 30 jours suivant l'ac­ cident (en 2006 : 4 709 tués à 30 jours). 11 000 vies sauvées et 130 000 blessés épargnés depuis 2002 Source : Onisr (chiffres provisoires) 550 km de routes diagnostiqués fin 2007 dans le cadre du programme Sure soit 17 itinéraires dont les diagnostics sont terminés. Pour financer les mesures cor­ rectives d'aménagements de sécurité sur ces itinéraires, 10 M€ de crédits ont été mis en place. S'y rajoutent 3 M€ de travaux réalisés par l'Etat en 2005 sur 8 tronçons d'itiné- raires transférés aux départe­ ments au 01/01/2006. 650 audits avant mise en service d'infras- tructures réalisés sur le ré­ seau national dans le cadre du Cspr. Techniques routières page 2 La Lettre du Sétra | Numéro 16 | Juillet 2008 Le contrôle de sécurité des projets routiers (Cspr) est un processus destiné à optimiser le niveau de sécurité de nouvelles infrastruc­ tures. Il comprend trois volets : l la mise en application d'une démarche qualité pour s'assurer que les enjeux de sécurité sont pris en compte à chaque étape de l'élaboration du projet ; l un audit préalable à la mise service de la voie (examen de la bonne application des règles de l'art) qui conditionne son ouver­ ture à la circulation ; l des bilans de sécurité dans les 6 mois suivant la mise en service puis trois ans après. Depuis la mise en application du Cspr par la circulaire du 18 mai 2001, près de 600 audits avant mise en service ont été réalisés. Une première analyse de 258 d'entre eux montre un bon fonctionnement de la procédure Pour améliorer la sécurité des routes existantes, le minis­ tère a lancé en 2004 une méthode nova­ trice, la démarche Sure (Sécurité des usagers sur les rou­ tes existantes). Fondée sur une analyse fine des accidents et des caractéristiques de la route, elle consiste à iden­ tifier les zones à fort enjeu de sécurité et à comprendre leur dysfonctionnement. Sont en­ suite étudiés des aménagements de l'infrastructure, en mettant l'accent sur un traitement par itinéraire cohérent avec l'enchaî­ nement des différentes séquences et situations de conduite. Testée à partir de 2004, avec des premières actions sur l'infrastruc­ ture dès 2005, la démarche a été ensuite généralisée à l'ensemble du réseau routier national. Au total, les diagnostics de 17 itiné­ raires (soit plus de 550 km) ont déjà été réalisés, le financement des mesures correctives se faisant Optimiser la sécurité des nouvelles infrastructures Traiter les zones accidentogènes et dégage quelques « anomalies » récurrentes : problèmes d'obsta­ cles, de lisibilité des giratoires… Une analyse plus approfondie en cours permettra de tirer des en­ seignements à la fois sur le dis­ positif et sur la conception des projets routiers. La circulaire de 2001 s'applique au réseau routier national non concédé. Des audits sont éga­ lement réalisés sur autoroutes concédées en adaptant la métho­ de. Quelques Conseils généraux et agglomérations se sont aussi orientés vers ce type d'audit. ■ Les guides d'application, concernant les voies interurbaines, urbaines et VRU, sont en téléchargement sur les sites web du Sétra intranet : http://intra.setra.i2/CSPR,3058.html Internet : http://www.setra.developpement-durable. gouv.fr/CSPR,3060.html Laurent Nicole Sétra au fur et à mesure de la validation des plans d'action. Les principales pistes d'amélio­ ration ont jusqu'à présent porté sur la largeur de la plate-forme, la géométrie (virages, intersections, accès), les revêtements de chaus­ sée, la signalisation, les obstacles latéraux (arbres, poteaux, talus..), le balisage des virages. Il est prévu une évaluation et une mise à jour des études d’enjeux tous les 3 ans pour observer dans quelle mesure le niveau de sécu­ rité des infrastructures traitées s'est amélioré. ■ Pour consulter les guides d'application de la méthode, des exemples d'études et divers documents : http://www.sure.equipement. gouv.fr. Daniel Lemoine Rodolphe Chassande-Mottin Sétra sur l'insécurité routière. Elles complètent ainsi, concernant les réseaux routiers existants, la dé­ marche Sure qui, pour sa part, débouche sur des plans d'action d'aménagement d'itinéraires sur lesquels un fort enjeu en gain de sécurité a été décelé. Cette méthode, à caractère proac­ tif, ne vise donc pas à remettre en cause la conception de la route inspectée, mais à déceler tout danger potentiel lié par exemple à la présence d'obstacles latéraux mal ou pas du tout isolés, à une continuité hétérogène du jalon­ nement, à des incohérences de la signalisation de limitation des vitesses, à une mauvaise visibilité de nuit… Elle servira à program­ mer des interventions courantes de sécurité dans le cadre de la dotation d'entretien et d'exploi­ tation attribuée aux gestionnaires locaux du réseau routier national non concédé. Un Conseil général participe aux travaux. ■ Gérard Dessiaume Rodolphe Chassande-Mottin Sétra tiquement les itinéraires, même si leur accidentologie n'est pas anormalement élevée, pour iden­ tifier des défauts pouvant influer Nouveau dispositif, en cours d'éla­ boration, les Isri (Inspections de sécurité routière des itinéraires) consistent à inspecter systéma­ Inspecter systématiquement les itinéraires La Lettre du Sétra | Numéro 16 | Juillet 2008 Techniques routières page 3 La démarche "Management et pratiques de sécurité routière" (Mpsr) a pour objectif d'amé­ liorer la performance de l'action des services en sécurité routière en introduisant cette dimension dans l'ensemble des métiers et des filières. Après une phase expérimentale, la Dscr a généralisé la démarche depuis septembre 2007 à l'en­ semble des services déconcentrés en prenant appui sur une anima­ tion régionale. Parallèlement, une importante action de capitalisation et de Améliorer uploads/Ingenierie_Lourd/ lettre-setra-16-md.pdf

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