NOTE CIRCULAIRE RELATIVE AU SECTEUR DU BATIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS (B.T.P)
NOTE CIRCULAIRE RELATIVE AU SECTEUR DU BATIMENT ET DES TRAVAUX PUBLICS (B.T.P) Dans le cadre de la concertation entre l’administration fiscale et ses partenaires, les différentes réunions tenues au sein de la Direction Générale des Impôts avec les responsables de la Fédération Nationale du Bâtiment et des Travaux Publics ( F.N.B.T.P), ont permis de mettre en relief les problèmes d’ordre fiscal rencontrés dans le secteur et de retenir en conséquence, des solutions visant un traitement normalisé dans le cadre de l’application des dispositions fiscales et réglementaires en vigueur. Les différents axes examinés se rapportent aux points suivants : 1. Chiffre d’affaires imposable ; 2. Approvisionnement ; 3. Révision des prix ; 4. Travaux en cours ( TEC) ; 5. Bois de coffrage ; 6. Pièces justificatives des dépenses ; 7. Frais d’installations de chantier ; ANNEXE I : DEFINITIONS DES TERMES UTILISES; ANNEXE II : REFERENCES AUX TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES. 1- Chiffre d’affaires imposable : a) Exposé de la question : Lors du contrôle fiscal sur place, la régularisation du chiffre d’affaires et partant du résultat fiscal, est souvent effectuée sur la base des décomptes établis par l’administration publique. Cette approche entraîne, parfois, des situations qui ne concordent pas avec la réalité des résultats effectivement réalisés, dues aux faits suivants : - Problèmes liés à la définition des concepts utilisés (créances acquises, travaux immobiliers, approvisionnement, travaux en cours,…) ; - Certains décomptes sont établis sans le consentement préalable de l’entreprise contractante ; - Les dates de réalisation des travaux portées sur les décomptes peuvent être en déphasage par rapport aux dates effectives de réalisation des travaux. Dans ce cadre et selon les dispositions fiscales en vigueur, le chiffre d’affaires est constitué par « les recettes et créances acquises se rapportant aux produits livrés, aux services rendus et aux travaux immobiliers ayant fait l’objet d’une réception partielle ou totale, qu’elle soit provisoire ou définitive » (article 6 de la loi n° 24.86 instituant un impôt sur les sociétés). b) solution retenue L’application combinée des articles définissant la notion du chiffre d’affaires et les obligations comptables implique la prise en compte d’un résultat annuel tenant compte de l’avancement des travaux et plus particulièrement en ce qui concerne l’exécution des marchés de longue durée. S’agissant des travaux objet des marchés conclus entre les entreprises de bâtiment et travaux publics et l’Administration, ceux-ci doivent être exécutés en principe, selon des normes expressément définies par la réglementation. Ainsi, aux termes des dispositions des articles 56 et 57 du décret n° 2.99.1087 du 1er juin 2000 relatif au cahier des clauses administratives générales (C.C.A.G.), les décomptes sont obligatoirement établis sur la base des documents attestant l’avancement des travaux. Ces documents officiels sont appelés attachements ou situations. Ces attachements ou situations qui donneront lieu à l’établissement des décomptes sont conjointement signés par l’entreprise et l’Administration, marquant ainsi un accord mutuel sur le volume des travaux réalisés, à une date déterminée. Dans cette optique, il est préconisé d’adopter l’attachement ou la situation des travaux comme pièce maîtresse de la justification du chiffre d’affaires réalisé assorti de l’établissement d’une facture émise par l’entreprise comportant la même date que lesdits attachements ou situations. Ces derniers doivent être établis d’un commun accord des parties concernées. 2- Approvisionnement a) Exposé de la question Les approvisionnements figurant sur les décomptes sont pris, parfois, comme travaux donnant lieu à chiffre d’affaires imposable. b) solution retenue Constituant de simples avances dans le cadre des marchés de travaux, les approvisionnements ne font pas partie des produits d’exploitation au sens des dispositions de l’article 6 de la loi susvisée. En effet, conformément au CCAG, certains marchés prévoient des avances à l’Entreprise sur la base des approvisionnements faits sur le chantier. Ces avances sont déduites au fur et à mesure de l’incorporation de ces approvisionnements dans les ouvrages exécutés. De ce fait, ces avances ne doivent pas être considérées comme des créances acquises car elles ne constituent pas de par, leur nature, des travaux immobiliers, d’autant plus qu’il est procédé à leur annulation dans les décomptes ultérieurs et a fortiori dans le décompte définitif. Ainsi, les sommes encaissées par l’Entreprise, au titre des approvisionnements, constituent des avances à imputer au compte approprié. Il convient de signaler que les matériaux et fournitures approvisionnés pour la réalisation des travaux peuvent provenir : - soit de fabrications intermédiaires par l’Entreprise elle-même (par exemple : gravettes ou tout-venants fabriqués dans les stations de concassage appartenant à l’Entreprise) ; - soit d’achat auprès des tiers. De ce fait, en fin d’exercice, la prise en considération des marchandises ou matières premières peut être faite de deux manières : - soit dans le cadre des travaux en cours ( stock travaux) évalués sur la base du prix de revient ; - soit dans le cadre des stocks matières en fin d’année évalués au coût d’achat. 3- Révision des prix a/ Exposé de la question La révision des prix suscite parfois des controverses quant à son mode de détermination et à l’exercice de son rattachement. b/ Solution proposée Le montant de la révision des prix prévue dans les marchés de travaux immobiliers, fait partie des produits à recevoir lorsque les index de révision sont connus à la clôture de l’exercice. A défaut, il y a lieu de retenir les derniers index connus. 4- Travaux en cours ( T.E.C) a) Exposé de la question Dans la pratique, certaines entreprises procèdent à des évaluations approximatives et non justifiées, en dehors des règles fiscales et comptables prévues en la matière. b) solution retenue Aux termes des dispositions fiscales et comptables, les travaux en cours doivent être détaillés en quantité et en valeur et évalués au prix de revient. A l’effet de normaliser l’évaluation des travaux en cours pour l’ensemble du secteur du Bâtiment et Travaux Publics, notamment les entreprises ne disposant pas d’une comptabilité analytique, il a été retenu la définition et la méthode d’évaluation suivantes. b.1)- Définition : les travaux en cours sont constitués des travaux effectués depuis la date des derniers travaux matérialisés par les derniers attachement ou situation, jusqu’à la date de clôture de l’exercice. b.2)- Méthode d’évaluation : le prix de revient des T.E.C doit tenir compte : - du coût des matériaux utilisés ; - du coût de la main d’œuvre ; - des frais de chantier ; - de la quote-part des frais généraux et amortissement se rapportant aux travaux en cours . Si les trois premières composantes sont faciles à déterminer, la quote-part des frais généraux et amortissement nécessite par contre l’application de la méthode d’évaluation forfaitaire ci-après. La quote-part peut être déterminée d’une manière forfaitaire en appliquant aux frais généraux et amortissement de l’exercice le rapport entre d’une part, les coûts afférents aux T.E.C à savoir les matériaux utilisés, la main d’œuvre et les frais de chantier ; d’autre part, les coûts de même nature engagés au cours de tout l’exercice. Exemple : - Matériaux / TEC 500.000 DH - Main d’œuvre / TEC 200.000 DH - Frais de chantier / TEC 60.000 DH 760.000 DH - Frais généraux et amortissement de l’exercice 1.000.000 DH - Matériaux, main d’œuvre, frais de chantier de l’exercice 4.000.000 DH Quote-part 1.000.000x 760.000 = 190.000 DH 4.000.000 T.E.C 760.000 + 190.000 = 950.000 DH Il importe de préciser que la valeur globale du stock englobe, outre les T.E.C, les matériaux non utilisés, fournitures et matières non consommées à la fin de l’exercice. 5- Bois de coffrage a) Exposé de la question Plusieurs traitements sont réservés aux bois de coffrage. Certaines entreprises les considèrent comme des produits consommables pris en charge au cours de l’exercice de leur acquisition. Quand ils sont considérés comme éléments immobilisables, les taux d’amortissement retenus en général pour de courtes périodes, diffèrent d’une entreprise à l’autre. b) Solution retenue En vertu du principe de spécialisation des exercices, les charges d’exploitation sont à rattacher à l’exercice au cours duquel elles sont nées et consommées. Vu que les bois de coffrage subissent en général des utilisations intensives, il est préconisé de tenir à leur égard, un compte d’inventaire permanent, à l’effet d’imputer au résultat de chaque exercice, le montant de la consommation effective en bois de coffrage. Comptablement, cela revient à introduire tous les achats de bois de coffrages dans les comptes de charges et à comptabiliser en stock en fin d’année le montant des bois de coffrages non consommés à l’instar des autres matières et matériaux. 6- Pièces justificatives des dépenses a) Exposé de la question L’activité de Bâtiment et Travaux Publics fait parfois appel à la fourniture de biens ou services auprès des personnes non organisées. Les supports justificatifs appuyant ces opérations de dépenses souffrent parfois du caractère de non-conformité aux conditions requises par la loi. Ce qui justifie à cet effet les réintégrations opérées lors des contrôles, en dépit de leur caractère réel. b) Solution retenue Au sens des dispositions fiscales, tout achat de biens et services effectué auprès d’un patentable doit être justifié par une facture régulière ou tout autre document ou pièce probante en tenant lieu, établi par uploads/Ingenierie_Lourd/ note-circulaire-btp.pdf
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- Publié le Jui 23, 2021
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