LICENCE III PARCOURS : PRODUCTIONS VEGETALES ENSEIGNANT : Année académique 2021

LICENCE III PARCOURS : PRODUCTIONS VEGETALES ENSEIGNANT : Année académique 2021/2022 M. MVONDO William B. Ingénieur Agronome 1 République du Cameroun **** Paix – Travail – Patrie **** Université Saint Jean-Paul II Republic of Cameroon **** Peace – Work – Fatherland **** Saint John-Paul II University COURS DE MALHERBOLOGIE OBJECTIFS DU COURS : L’importance des dégâts causés par les mauvaises herbes en agriculture peu rendre vain tout effort d’intensification agricole. Ainsi, la lutte contre les mauvaises herbes est un aspect important des activités culturales. Pour élaborer une stratégie efficace de lutte contre ces ennemis des cultures, il est nécessaire d’inculquer au futur ingénieur agronome : - les bases de la biologie, de l’écologie des mauvaises herbes et leur nuisibilité dans les systèmes de production agricole ; - les moyens culturaux, mécaniques, chimiques et autres permettant d'assurer la gestion des populations des mauvaises herbes dans des écosystèmes agricoles et non agricoles. - les éléments pour bâtir des systèmes intégrés de gestion des adventices dans des optiques d'efficacité et de respect de l'environnement et de la biodiversité. A l'issue du cours, l'étudiant doit être capable de : - Analyser les risques de la présence d'adventices dans un milieu agricole et non-agricole; - Concevoir un plan de contrôle intégré prenant en compte les aspects d'efficacité économique et environnementaux. Ce sont là, les principaux aspects que prendra en compte ce cours de Malherbologie générale. 1. CONTENU DU COURS A. Cours CHAPITRE 1 : Généralités CHAPITRE 2 : Nuisibilité des mauvaises herbes CHAPITRE 3 : Ecologie et Biologie des mauvaises herbes CHAPITRE 4 : Identification et classification des mauvaises herbes CHAPITRE 5 : Lutte contre les mauvaises herbes en agriculture CHAPITRE 6 : Les herbicides CHAPITRE 7 : les principales mauvaises herbes au Cameroun B. Travaux dirigés C. Travaux pratiques : Confection d’un herbier 2 CHAPITRE 1 : GENERALITES 1.1. Notion de « Malherbologies » La malherbologie est une discipline qui appartient à la protection des cultures (citer d’autres exemples). Du latin « herba » qui signifie herbe et « logos » signifiant science, la malherbologie est la science des mauvaises herbes. Elle a pour objet la connaissance des mauvaises herbes. Elle cherche à comprendre comment s'intègrent les divers cycles de développement des mauvaises herbes par rapport à ceux des cultures, aux pratiques culturales et à toutes les pratiques de lutte (directe ou indirecte) permettant la régulation de mauvaises herbes. Depuis l'apparition de l'agriculture jusqu'à l'agriculture intensive moderne, la lutte contre les mauvaises herbes est un souci majeur. On pourrait alors estimer que la malherbologie a commencé quand l'agriculteur a cherché divers moyens de connaitre et combattre les mauvaises herbes. 1.2. Notion de « mauvaises herbes » : une définition délicate « Mauvaises herbes » est une notion importante de la malherbologie. Cependant sa définition pose des difficultés énormes. Selon la Botanique, la mauvaise herbe n’existe pas. La botanique classe les plantes en se basant sur leurs particularités anatomiques et physiologiques et il lui parait impossible de qualifier celles-ci de bonne ou de mauvaises avec une logique certaine. La notion de "mauvaise herbe" est purement anthropocentrique : Une plante ne prend le statut de mauvaise herbe que par rapport à une activité humaine. De plus la notion de mauvaise herbe n'existe que dans un contexte spatio-temporel déterminé. C’est ainsi que Selon DEUSE et LAVABRE (1979), on qualifie de mauvaises herbes, toutes plantes qui, par leur présence à un endroit donné, à un moment donné, non seulement n’ont pas été voulues, mais aussi et surtout entrent en compétition avec la ou les plantes cultivées. De manière générale, On peut définir une mauvaise herbe comme une plante qui pousse là où l’on ne la désire pas. Cette notion de mauvaise n’a pas une valeur absolue et certains auteurs, de façon plus objective, qualifient les mauvaises herbes d’éléments commensaux du cultivar, sans préjuger d’un effet positif ou négatif. Pour d’autres, il s’agit de plantes plus nuisibles qu’utiles, même si un effet bénéfique leur est reconnu : diminution de l’érosion du sol, fertilisation, intérêt médicinal ou alimentaire... Des plantes cultivées peuvent, dans certaines circonstances, devenir des mauvaises herbes. Exemple : les repousses du cotonnier dans une parcelle de maïs ou du mil conduit en culture pure, constituent des mauvaises herbes. Certaines appartenant non seulement aux mêmes familles botaniques, mais parfois aux mêmes genres peuvent être les unes mauvaises herbes, les autres plantes cultivées. Exemple : les riz sauvages tels qu’Oryza longistaminata Chev. Et Roehr ; Oryza berthii Chev. Et Oryza punctata Kotschy et les riz cultivés Oryza sativa ; oryza glaberrima. Par ailleurs, ce qu’un agriculteur qualifie de mauvaise herbe dans son champ est apprécié par les éleveurs pour l'appoint fourrager qu'elles procurent. De même, dans la médecine traditionnelle, c’est avec ce qui est qualifié de mauvaise herbe que les soins sont 3 administrés. Il faut d’ailleurs reconnaître que même en agriculture, certaines espèces de mauvaises herbes peu compétitives peuvent avoir un effet favorable aussi bien pour la culture que pour le sol (matière organique, vie du sol, piège à nitrates, érosion). Il est évident que la définition de « mauvaise herbes » pose des difficultés insurmontables, si l'on ne tient pas compte du contexte agroécologique dans lequel elles sont étudiées. Le statut de "mauvaise herbe" ne devrait être attribué qu'à une plante installée postérieurement à une activité humaine et ayant un effet nuisible direct ou indirect. Il peut être nécessaire de faire la distinction entre plantes adventices et mauvaises herbes. Une plante adventice, au sens strict, est en effet une plante qui se trouve dans un milieu qui n'est pas le sien. Elle peut avoir été introduite involontairement par l'homme ou être apparue spontanément dans un biotope cultivé. Elle devient une mauvaise herbe lorsqu'elle occasionne un préjudice, c'est-à-dire une baisse de rendement de la culture. On peut cependant, par facilité, parler indifféremment de mauvaises herbes, de plantes adventices ou d'adventices, de plantes commensales ou de commensales. Les adventices des cultures de céréales sont souvent appelées plantes messicoles. 1.3. Origine et évolution des mauvaises herbes Depuis le Néolithique et jusqu'à nos jours, suite à l'extension des cultures, des semences d'adventices ont été transportées loin de leur zone d'origine. De nouveaux écotypes adaptés aux conditions climatiques y sont apparus. Ce phénomène a été démontré pour les genres Spergula, Amaranthus, Chenopodium. C'est certainement le cas aussi pour les graminées d'origine tropicale ou subtropicale telles que Digitaria, Echinochloa, Setaria qui ont accompagné le maïs dans sa progression vers le nord de l'Europe. Ces dernières années, les herbicides ont bien entendu opérés un premier tri entre les espèces, en éliminant les plus sensibles, mais ils ont de plus induit des variétés résistantes au sein d'une même espèce. Cela a été mis en évidence chez des Amaranthus sp., des Chenopodium sp…, notamment qui présentent des écotypes résistants à l'atrazine dans les cultures de maïs. Gasquez (1991) inventorie pas moins de 45 espèces qui ont présenté au moins une fois des écotypes résistants aux triazines. Des phénomènes de résistance ou de moindre sensibilité aux herbicides se sont manifestés pour une série d'autres espèces et pour de nombreux autres produits, citons la trifluraline (Eleusine indica (L.) Gaertn.), des sulfonylu-rées (Lactuca semola L., Kochia scoparla (L.) Schrad.), et le paraquat (Hordeum glaucum Steud., Conyza canadensis (L.) Cronq.). 1.4. Importance économique des mauvaises herbes Sans lutte contre les mauvaises herbes, l'agriculture (tant en productions végétales qu'animales) n'existerait quasiment pas. Cette lutte est perpétuelle. Ainsi, en cultures annuelles, on peut considérer qu'au-delà d'un an sans aucune pratique de lutte dans une parcelle, on ne récolte plus rien ou presque à cause de l'envahissement par des mauvaises herbes. Les pertes de production dues aux mauvaises herbes affectent la production alimentaire mondiale, mais plus particulièrement celle des pays en voie de développement. La figure suivante présente les pertes de rendement types attribuables à la concurrence livrée par les mauvaises herbes dans les grandes cultures dans le monde. 4 Les pertes en culture cotonnière en Afrique sont évaluées à 35% si les mauvaises herbes ne sont pas contrôlées pendant le premier mois après le semis. Elles peuvent s'élever à 90% dans le cas d'une compétition avec Cyperus rotundus en culture irriguée, au Soudan. Cyperus rotundus : partie aérienne et souteraine Un cas particulier de dégât direct est le parasitisme. Le principal responsable, en zone tropicale, est le genre Striga. En Afrique, le genre Striga est présent dans 40% des terres arables sub-sahariennes et occasionne des pertes moyennes de production céréalière (maïs, sorgho, mil) de 48%. S. asiatica induit des pertes de récolte en maïs de 15 à 65%, tandis que les pertes de production de sorgho dues à S. hermonthica au Nigeria s'échelonnent entre 10 et 90%. 5 L’importance économique des mauvaises herbes au Cameroun est évaluée à partir de la consommation des herbicides. A titre d’exemple, les statistiques de la Sodécoton (Olina Bassala, 2002) montrent que déjà en 2001, 52 % de la surface cotonnière a reçu un traitement herbicide dans la province du Nord, et particulièrement sur Touboro 80 à 100 % des surfaces intensives ont reçu un traitement herbicide. uploads/Ingenierie_Lourd/ nouveau-cours-malherbologie-copie.pdf

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