COURS COMPLET HISTOIRE RE LA LANGUE FRANçAISE Conforme au programme du Conseil

COURS COMPLET HISTOIRE RE LA LANGUE FRANçAISE Conforme au programme du Conseil supilrieur de l'instruction publique du 15 juillet 9880. GRANHIRE IIIST0111011 DE LA LANGLE FRANCAISE PAR AUGUSTE BRACHET Examinateur et Professeur A l'E' cole polytechnique, Lauréat de l'Institut, etc. PRIFACE PAR E. LITTR, DE L'INSTITUT Vingt-quatri6me edition Ouvrage couronnepar l'Acadmie rancaise l'OTHÊQUE DTDUCATION J. HETZEL ET C'" , 18, RuE JAcori PARIS Tous droit ction cc de reproduction r.;serv Dit ANGUE FRANÇAISE AUTRES OUVRAGES DU MEME AUTEUR : • DICTIONNAIRE ATYMOLOGIQUE de la langue frangaise,„ avec une pr6face par E. EGGER, de l'Institut, li e 6di- tion. — HETZEL. — Prix broche 8 fr.; cartonne Bra- del, 8 fr. E,0— Ouvrage couronne par l'Académie frau.- caisee A HISTORICAL GRAMMAR OF THE FRENCH TONGUE, by AUG. BRACHET, translated by W. KITCHIN. M. A. Oxford, at the Clarendon Press. 1868. In-. 12 — 3 sh. 6 d. NOUVELLE GRAMMAIRE FRANgAISE à l'usage des 6ta- blissements d'instruction secondaire. 1872. HACHETTE. — in-18. — 1 fr. 50. MORCEAUX CHOISIS DES GRANDS ECRIVAINS FRANgAIS DU SEIZIEME SIECLE, accompagnés d'une grammaire et d'un dictionnaire de la langue du xvi e siècle. HACHETTE. — 1 vol. in-12. — 3 fr. 50 DICTIONNAIRE DES DOUBLETS au DOUBLES FORMES DE LA LANGUE FRANgAISE. 1868. FRANCK. In-8. — 2 fr. 50. Ouvrage couronn6 par l'Académie des inscriptions en 1869. DU ROLE DES VOYELLES LATINES ATONES DANS LES LANGUES ROMANES. Leipzig, Brockhaus. 1866. In-8. tTUDE SUR BRUNEAU DE TOURS, trouvère du xme siècle. 1865. FRANCK. — In-8. GRAMMAIRE CO1VIPAR1E DES LANGUES ROMANES, par FREDERIC DIEZ, traduite par A. BRACHET et G. PARIS. L'ouvrage complet formera trois volumes in-8. 3223 — Paris. Imp. tabu: Hle f.1 GuilIot, 7, rue des Cutett's COURS COMPLET D'HISTOIRE DE LA LANGUE FRANçAISE Conforme au programme du Conseil supérieur de l'instruction publique en date du 15 juillet 1880. IAIRE HISTORIQUE DE LA LANGUE FRAMAISE PAR AUGUSTE BRACHET Auden examinateur et Professeur l'Ecole polytechnique Lauréat de l'Institut, etc. PREFACE PAR E. LITTRE, DE L'INSTITUT Vingt-quatrième ddition Ouvrage couronn par i'Acadbnie franpise PARIS 3. HETZEL ET Cie, tDITEURS 18, RUE JACOB) 18 Tous droits de reproduction et de traduction reservCs. 7101FESSEUR ORDINAIRE A L ' UNIVERSITi DE-BONN MEMBRE CORRESPONDANT DR L'AC•DiMIE DES INSCRIPTIONS caa, in ignore, e tu maestro DANTE. (Inferno, III to! FRÉDÈRIC DIEZ PRtFACE DE LA DEUXIÊME ADITION. Il faut faire aux mdthodes honneur de /a marche ferme et Fon peut dire résolue que les recherches scion- tifiques ont prise dans tous les domaines du savoir; mais il faut aussi faire honneur a ceux qui se laissent diriger par elles. Les bons esprits sont les serviteurs nés des bonnes nidthodes, et en obtiennent pour salaire les heureux fruits dont elles sont prodigues. Ce salaire n'a pas manqué a M. Brachet, et la Grammaire histo- rique pousse en avant rdtude de notre langue, étude si negligde jusqu'à prdsent quant aux origines, a l'his- toire, au développement. Pour les langues, la nvithode essentielle est dans la comparaison et la filiation. Tant que rid& de proce• der systématiquement par voie de comparaison et de filiation ne vint pas aux savants, leurs tentatives res- Went illusoires, et on ne sortit guère de la fiction que pour tomber dans l'arbitraire. A. premiere vue, on n'a- perpit pas pourquoi la vraie méthode n'a pas été an- IV PRt.FACE pliquh depuis longtemps. Quoi de plus simple et de plus sous la main que d'étudier la comparaison dans le grec et le latin, visiblement si voisins l'un de l'autre, au d'etudier la filiation dans le passage du latin aux langues romanes ? Si cela s'était fait, au lieu de con- ceptions vaines et subjectives, les anciens grammai- riens nous auraient laissé , dans la linguistique, des commencements de doctrine de bon aloi, et la science daterait d'eux, non des modernes. Mais cela ne se fit pas; c'est qu'une raison profonde interdisait provisoi- rement en cette branche du savoir Face& de la vraie méthode. En vertu d'une solidarité qui domino tout le développement social, ii fallut que les sciences qui, grace a leurmoindre complication, précèdent l'histoire et la linguistique, eussent, par d'éclatants sucas, eta- bli la puissance des méthodes positives. Les succa une fois conquis, la puissance une fois manifestée par ses oeuvres, il fut facile h l'esprit d'investigation de chasser de l'étude des langues l',Isprit de fiction ; et l'intelligence, désormais outillee comme il fallait pour attaquer ce nouveau filon, mit au jour des trésors. Peut-61re on me dira que dans cet intervalle s'était produit le grand incident du sanscrit. Certes il est im- possible de nier que la singulière trouvaille de ce fr6re lointain du grec et du latin n'ait projeté un flot de lu- miére sur l'étude comparative des langues. Mais, m6me sans lui, les drudits n'auraient pas tarde h saisir le lien qui unit les langues aryennes, et, avec plus de peine et moins de perfection, ils ne s'en seraient pas moins mis en possession de notions décisives dans la DE LA DEUXCEME tDITION. V grammaire, dans l'étymologie, dans la formation grts- duelle des idiomes et dans la filiation des peuples. M. Brachet explique nettement ce qu'il a voulu faire: 4 Le suj et de ce livre n'est point la grammaire vieux • francais. L'ancien franÇais ne figure ici qu'à propos de la langue moderne. L'usage pr4sent depend de • l'usage ancien, et ne s'explique que par lui. Le &an- ( Çais moderne, sans la langue ancienne, est un arbre c sans racines; le vieux franÇais, sans la langue mo- • derne, est un arbre sans ses branches et-sans ses «feuilles ; les séparer peut se faire et s'est fait a tort jusqu'a present; les avoir réunis est l'originalite de ▪cette grammaire. De la le titre de Grammaire histo- • rique (Préface, page 8). .fe cite et j'approuve.Moi- môMe j'ai combattu pour cette doctrine. Les jeunes gens qui nous remplacent n'en ont pas d'autres; ce qui !Rait débattu est cause gagnde, et le savoir avance entre leurs mains, comme il avano, entre les atres. L'on n'arrive, ditM. Brachet, expliquer les mots • ou les faits grammaticaux que par leur histoire. Une petite trouvaille me permet d'en fournir une veri- fication qui n'est pas ddnude d'intérêt, ne serait-ce que parce qu'elle me procure l'occasion de rectifier une er- reur de mon Dictionnaire. Au mot cercueil, j'ai adoptd l'opinion de ce maitre renommé dans l'êtude des lan- gues romanes, M. Diez, qui le derive du germaniqup sarc, cercueil, rejetant sarcophagus, qui avait le sons de cercueil dans le latin du moyen age. Sa raison est quo, dans cercueil, la finale euil indique un diminu- tif, et que sarpophagulus donnerait non cercueil on •• VI PRtFACE tarcueil, mais sarfail. Pour ecarter l'objection d'un si habile étymologiste, il fallait un fait positif que je n'a- vais pas, quand M. Focet de Bernay rencontra, dans une pouilli du quatorzième siécle, ecclesia de sarcophagis, localitd dite aujourd'hui Cerqueux, arrondissement de. Lisieux (Calvados), et m'en fit part. Cela établit que sarcophagus non-seulement peut donner, mais en fait a donnd cerqueux. Mairitenant, comme cerqueux re- presente sarcophagi., depouillez-le de son s ou x, et vous retombez sur cerqueu, identique aux anciennes, formes sarcou, sarcu, sarqueu. Sarcophagus , avec l'accent sur co , perd, suivant la règle, les deux syllabes finales etatones, et devient sarcou, ou sarcu, ou sarqueu, suivant la vocalisation. De sorte qu'il faut expliquer non pas sarqueu par cercueil, comme fait M. Diez, mais cercueil par sarqueu; la finale euil est une finale diminutive posterieure. Les noms de lieux rendent d'incontestables services A i'dtymologie, montrant sur place les dhangements que subissent les mots. C'est ainsi qu'ils ont mis en pleine sécurité l'étymologiste tirant basoche de basilica. Tous les lieux dits en latin basilica se nomment en français basoche. Cela reconnu, on demontre bien vite que la clêrivation est parfaitement règuliére : dans basilica, l'accent tonique etant sur si, c'est cette syl- labe qui est conservee ; atone tombe et l'on a basilca, ou, suivant la phonologie francaise, disparatt, don. nant lieu par sa chute a un renforcement de la voyelle; comparez alter, autre, filtrare, feutre, Micaria, feu- Ore. DE LA DEUXIEME ÊDITION. VII Le proad6 d'apres lequel le frangais s'est formé du latin est tres-simple et tres-régulier; M. Brachet le resume ainsi : La syllabe accentae du mot latin est gardee; la syllabe ou les syllabes qui la suivent, et qui sont atones, sont sacrifiees ; clans les syllabes prkedent, la consonne médiane est annulée, et le mot français apparatt. Voyez ligare' , lier; domina, dame; portieus , porche ; sollicitare, soucier, et ainsi a i'in- fini. Ce proced g est si uniforrament observe, qu'on l'appelierait un systeme s'il n'6tait pas une- opesration spontanee et inconsciente. Il n'est, du reste, dit M. Brachet, que la gêndrali- sation de ce qui, au temps méme de la latinite, se passait dans le parler populaire. Ce parler disait cal- dus, au lieu de catidus ; frigdus, au lieu de frigidus ; moblis, au lieu de mobilis; postus, au lieu de positus; stablum, au lieu de stabulum; anglus, au lieu de uploads/Litterature/ 410-grammaire-historique-de-la-langue-francaise-pdf.pdf

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