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, -_ _ A. STEVART Copernic & Galil ée DEVANT L'Université de Louvain I pnocÈs DE vAN VELDEN 'i," I I "! ttr :' ',i"', . r: J :.-J! i" l' .-' ,r"l ri; \4 : PARIS de Seine, ll vgnvlÈns ll r ' o/ ll Pont St-Lauren4: rr r89o ,j; ", l 1 ' ,.'' r 'l { ,.' 'j ' ' 4r ,,' ,, \\ FR É,FATE < Votre livre que j'ai lu avec beaucoup " d'intérêt est une suite de I'affaire de , " Galilée, suite qui était complètement , inconnue. - Je vous remercie de me ,'l'avoir si bien fait connaître. )) Ainsi s'exprimair l'illustre Littré dans une lettre bienveillante qu'il m'adressait le z7 décembre r87r de I'Assemblée nationale de Versailles. y',t 17.' .()- c'est, en efret, une suite de I'affaire de' : Gatilée, et c'est ce qui nt'a engagé à profiter de I'occasion que m'offre la Biblipthèque Gilon pour donner au public une nouvelle édition de ce petit livre épuisé depuis plu- sieurs années (r). Tout ce qui touche au grand mouve- ment scientifique du xvllme siècle, offre un intérêt puissant et iustifié. C'est de 1à que date l'ère des vraies méthodes de recherche : I'observation et I'expérience' qui, se prêtant un mutuel aPPui, vont porter le dernier coup aux écoles surannées appuyées sur I'autorité des textes. Cette époque est personnifiée dans Gs- ' litée; l'illustre vieillard de Florence est.ç (r) Il est perdu dans les bibliothèques publiques au- milieu des nombreux et intéressants mémoires de 'lq ,$ociété de I'Histoire de Belgique, où il porte le No 36 Èans la cleuxième série (XVII" siècle) sous le titre j ' Procès de Martin-Étienne Van Velden, professeur de ,l'[Jniversité de Louvain, publié avec ,une introduction et des notes, par Armancl Stevart, ingénieur. Bruxelles. Weissenbrucho r 87 r . t- aujourd'hui, de la part de sa patrie recon- naissante, l'objet d'un véritable culte qui se manifeste par la recherche et la coor- dination des moindres traces laissées par ce savant. C'est la tâche qu'a assumée le titulaire actuel de I'une des chaires où Galilée en- seigna : ANroNIo FRvnno, professeur à I'université de Padoue, s'est donné pour mission de récolter tour ce qui touche de près ou de loin au grand homme. Il y apporte un soin et un souci de la vérité admirables; on dirait d'un fils, rassemblant religieusement tous les souvenirs épars d'un père vénéré. La vaste correspondance qu'i[ entretient avec les savants de Belgique, de France et d'Allemagne I'a mis en possession d'un nombre considérable de lerrres de Galilée, disséminées dans I'Europe entière. Des recherches tenaces et persévérantes lui ont fait trouver dans les bibliothèques ita- lienn'es des documents inédits en grand v . ll 4 ) ,} ,I ,ir 'l\ c I I I nombre. Il les a publiés, au fur et à mesure de ses découvertes dans une quarantaine de volumes et brochures gui constituent une des plus riches mines documentaires qui existent. Il faut lire dans ses deux beaux volumes: " Galileo Galilei e lo studio di PadoyA > Ie manifeste passionné dans lequel il réclame une édition complète des æuvres de son héros. M. Ch. Ruelens disait dans I'Athe- næum (avril t883) : u De tout cela, on éri- )) gera un jour, bientôt peut-être, le monu- > ment qu'il convient d'élever aux hommes '. ,' de génie : le recueil complet de leurs > travaux, les documents qui se rapportent n à eux, à leurs ceuvres, à leur époque. " Ces væux sont heureusement réalisés : un décret du roi Humbert I.', du eo février r 887,, décide qu'une édition nouvelle et complète de toutes les æuvres de Galilée compfenant vingt volumes in-4o d'environ , cinq cents pages chacun, sera entreprise aux frais de 1'État. l I Rien de plus noble que les termes de cet arrêté: u Considérant, diril, que les recher- ,' ches et les études -- notamment des dix p dernières années - concernant la vie et u les écrits de Galilée permettent de mener " désormais à bonne fin une édition nou- r velle intégrale et achevée de ses æuvre*s; , Considérant qu'il est de suprême con- )) venance nationale de donner satisfaction )) au long désir des gens d'étude, en élevant )) un monument nouveau et durable à la " gloire du merveilleux génie qui créa Ia o science expérimentale. > Quel autre qu'Antonio Favaro aurait pu se croire préparé à remplir cette belle et glorieuse mission ? Quelle intime et profonde satisfaction a dfr éprouver cet homme lorsque le ministre remit à ses soins pieux l'érection du monu- ment qu'il avait rêvé pour son Galilée ! L'æuvre est en voie d'exécution, les premiers volumes sont sous presse; et nul dor"rte qu'ils n'excitent un immense intérêt, ,l i -1 I- l0 après tout ce qui a été dit, écrit et discuté sur les documents antérieurs presque tous incomplets, incertains ou falsifiés. Cette publication intégrale, de laquelle va surgir toute la vérité qui n'a jamais été dite sur le procès de Galilée,'est le pendant de l'érection, sur I'une des places publi- ques de Rome, de Ia statue de Gtonn.qxo BnuNo (t). Les colères et les récriminations n'ont pas manqué d'éclater autour de cet acte de réparation bien dtr au célèbre martyr de la libre recherche : attendons-nÔus à les voir se reproduire au sujet de l'æuvre de Favaro chez les successeurs de ceux sur qui pèsent à la fois la honte de I'abjuration (r) Je saisis I'occasion de faire remarquer la prophé- tie contenue dans ces lignes déjà anciennes : " Mais ,, peut-être que Ie iour approche où la postérité offrira o'un, erpiâtion -pour ià grand crime de I'Iiglise, et ,, où la stdtue de Bruno s'élèvera au milieu de Sdint' n Pierre de Rome. p - lpappp ; Les Conflits de la Science et de la Religion. - Chapitre VI. t' t, _ _ ll arrachée au malheureux Galilée et la gloire dont I'humanité entoure la mémoire ' de leur victime. Le lecteur nous pardonnera ces quelques lignes d'avant-propos; notre ré,cit ne peut que gagner en intérêt, par une parenté même éloignée avec ces grands faits de I'histoire de la science. Comme a bien voulu le dire A. Favaro }'' lui-même en le citant (r) ; u Le procès Van i;âli n Velden fournit une preuve nouvelle de iiï > la triste influence produite par I'interdit > lancé du saint-siège contre la doctrine ) copernicienne. , (r) Miscellanea Galileiana inedita Studi e ricerche i, di A. Fartaro.-yenezia, rgg7' page ro2, ,: INTRODUCTION L'événement dont nous entreprenons la publication, est la poursuite et la condam- nation par les autorités de I'IJniversité de Louvain, d'un professeur de sciences physi- ques et mathématiques qui, êr 1691, plus d'un siècle après Copernic et Képler, osa soutenir publiquement le mouvement de la teme autour du soleil. Cet incident peu remarquable en lui- même, emprunte sa valeur et son intérêt à la lumière qu'il répand sur I'état de l'en- seignernent supérieur, dans notre pays, à la date obscure de la fin du xvuu siècle. il ii: T4 Son importance grandit beaucoup par cette considération, que l'histoire de I'ins- truction publique est un chapitre essentiel de I'histoire clu développement de ,l'esprit humain, sans laquelle nulle étude sociale n'est rationnellement possible. Le professeur dont l'enseignement'avancé bravait ainsi les doctrines surannées de I'Université, Martin Étienne Van Velden, n'est cité par aucun biographe; et ce n'est pas sans intention, pensons-nous, qu'on a, laissé son nom dans I'oubli. Il nous semble très probable, au contrâire, que des précau- tions ont été prises alors Irour étouffer le retentissement de cette affaire, et plus tard pour éviter qu'elle revînt au jour à une époque de libre examen (r). (r) Il n'en est plus tout à fait de même aujourd'hui: L'Iiistoire du Cartésianisme en Belgique, mémoire dd I'abbé G. Monchamp, couronné en r 886 par l'Académie Royale s'occupe beaucoup de Van Velden et de son procès. L'auteur y revient une douzaine de fois et, avec- la plus grande sincérité, déduit des faits que nous avons I5 I.{ous en avons trouvé la première trace dans des notes manuscrites aptrlartenant à la Bibliothèque royale de Bruxelles, et rédigées par I'un des derniers recteurs de l'Alma Mater. La plupart de ces notes peu- vent être regardées comme extraites des do- cuments officiels de I'ancienne Université (r). Des mains intéress'ées à les cacher, ou cherchant à en tirer des æuvres de parti, ont été longtemps dépositaires de ces papiers. Retraçons en peu de mots comment ils en sont sortis, pour passer sous les yeux du public mis au jour des conclusions exactement contraires aux nôtres. \ C'esi ainsi que, pour lui, les thèses de Van Velden prouvent que le cartésianisme et le système de Copernic étaient en honneur à [-ouvain; le procès que nous rela- tons ne visait qu'un manquement à la discipline et non un enseignement interdit comme hérétique ! Van Velden, d'après Te casuiste de Saint-Trond, n'a pas été condamné pour avoir soutenu que ia terre tourne autour du soleil; uploads/Litterature/ a-steward-copernic-amp-galilee.pdf

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