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À quoi comparerons-nous le règne de Dieu ? Étude des principales paraboles de M

À quoi comparerons-nous le règne de Dieu ? Étude des principales paraboles de Matthieu et Marc Max Dauner 2 Ce livre électronique est une version révisée de A quoi comparerons-nous le règne de Dieu? Étude des principales paraboles de Matthieu et Marc Éditions Horizons Chrétiens Dépôt légal, 3e trimestre, 1983 B. P. 4 34770 Gigean, France Textes bibliques tirés de la Nouvelle Version Segond Révisée (dite “Bible à la Colombe") — Société Biblique Française 1978 Mise en page du livre électronique par www.etude-biblique.com avec autorisation. 3 Avant-propos Ce livre se propose d’analyser les principales paraboles des Évangiles de Matthieu et de Marc et d’en déterminer le sens originel, surtout par rapport au thème central de la prédication de Jésus : le règne de Dieu. Il se présente, avant tout, comme un outil de recherche pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre les paraboles du royaume dans leur cadre historique. Ceci étant, on n’y trouvera pas de critiques approfondies des interprétations dont je m’écarte. De même, les applications contemporaines qu'on peut tirer des paraboles resteront au second plan. Il vous sera absolument indispensable de toujours avoir votre Bible ouverte au passage où se trouve la parabole en question. Les références de ces passages sont précédées dans ce commentaire par l’avis suivant : “Lire…". N’allez pas plus loin avant d'avoir terminé la lecture ainsi indiquée. Certains lecteurs pourront se demander pourquoi je me suis limité aux Évangiles de Matthieu et de Marc. La raison en est simple : je préparais en même temps que ce livre une étude sur l'Évangile de Luc. Celle-ci s'intitule L’Évangile selon Luc par questions et réponses et contient de brèves explications de toutes les paraboles rapportées par le troisième évangéliste. Vous pouvez, si vous le jugez nécessaire, en obtenir un exemplaire pour compléter le présent volume. J’aimerais signaler ici l’aide apportée par les ouvrages énumérés dans la bibliographie et reconnaître la dette que j’ai contractée envers leurs auteurs. Je suis particulièrement redevable à l’étude de Jim McGuiggan, The Reign of God, qui m’a ouvert de nouvelles perspectives dans la compréhension des enseignements bibliques sur le règne de Dieu. Sauf indication contraire, les citations bibliques sont empruntées à la Nouvelle Version Segond Révisée (dite “Bible à la Colombe"), avec l'aimable autorisation de l’Alliance Biblique Universelle. Max Dauner Lyon, 1982 4 I. Introduction Les paraboles représentent à peu près le tiers de l’enseignement de Jésus transmis dans les Évangiles. Elles sont de loin la partie du Nouveau Testament la plus familière au grand public. Qui, aujourd’hui, ne connaît pas les histoires du bon Samaritain et du fils prodigue ? Mais la familiarité peut être trompeuse. On se contente trop souvent d'une connaissance superficielle, qui fait passer à côté du vrai sens des paraboles. La plus grande source d’erreur est probablement la tendance à les interpréter en dehors de leur cadre primitif : le ministère de Jésus parmi les Juifs du premier siècle. Il est donc indispensable, dans toute étude des paraboles, d’en établir l’application originelle, ce que Jésus voulait dire lorsqu’il les a relatées. Voilà, d’ailleurs, la première tâche de l’étudiant de la Bible : déterminer quel était, dans son Contexte historique, le sens de chaque passage. Ensuite, il pourra en tirer des leçons pratiques pour sa vie. Définition du mot parabole Le mot "parabole" vient du terme grec parabolè, dérivé du verbe para-ballô : "mettre une chose à côté d’une autre”, d’où “comparer”. La parabole est essentiellement une illustration, une comparaison destinée à mettre en lumière une vérité à démontrer. L’usage des paraboles était très courant dans l’enseignement à l’époque de Jésus, parmi les Grecs aussi bien que chez les rabbins juifs. Les genres de paraboles évangéliques Les paraboles que nous connaissons le mieux, c'est-à-dire les paraboles-histoires, ne sont pas le seul genre de paraboles dans les Évangiles. En effet, le mot parabolè a un sens assez étendu. Il correspond à l’hébreu maschal, qui désigne non seulement les paraboles, mais toutes sortes de formes littéraires où prédomine l’élément figuratif : énigmes, sentences, proverbes, poèmes, allégories, etc. On pourrait regrouper les paraboles évangéliques en trois catégories (sans pourtant prétendre les délimiter d’une manière précise). 1. Sentences figuratives ou proverbes. Luc 4:23 : « Jésus leur dit : Certainement, vous me citerez ce proverbe [parabolè en grec] : Médecin, guéris-toi toi-même, » Il s'agit ici d’un dicton. Ce genre de parabole peut prendre aussi la forme d’énigme, dont il faut chercher quelque peu le sens. Jésus dit aux foules dans Marc 7:15, 17 : « Il n’est rien qui du dehors entre dans l'homme qui puisse le rendre impur ; mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui le rend impur… Lorsqu’il fut entré dans la maison, loin de la foule, ses disciples l'interrogèrent sur cette parabole » 2. Comparaisons ou similitudes. Ces paraboles illustrent ce que Jésus enseigne sans être toutefois développées en de véritables histoires. Par exemple, pour illustrer la nécessité de prêter attention aux signes avant-coureurs de la destruction de Jérusalem, Jésus donne l’exemple du figuier, héraut de l’été. Matthieu 24:32-34 : « Recevez l'enseignement de la parabole du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez tout cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera point, que tout Cela n'arrive. » Jésus utilisait le même procédé pour répondre à ses adversaires. Marc 5 3:22-26 : « Et les scribes qui étaient descendus de Jérusalem, dirent : Béelzébul est en lui ; c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons. Jésus les appela et leur dit sous forme de paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister ; et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister. Si donc Satan se soulève contre lui-même, il est divisé et ne peut subsister, c’en est fini de lui. » (Pour d’autres exemples, voir Marc 13:34-37 ; Luc 7:31-34 ; 14:28-32 ; 17:7-10.) 3. Histoires. Ces paraboles racontent une suite d’événements qui forment ensemble un récit complet. On peut citer en exemple les paraboles des vignerons, du fils prodigue et des talents. Nature et but des paraboles On peut préciser la nature de la parabole en énumérant trois de ses éléments constitutifs. 1. La parabole évangélique comporte une illustration tirée de la nature ou de la vie humaine. Cela ne signifie pas qu’elle dépeint toujours ce qu’on peut observer normalement dans l’expérience quotidienne. En effet, Jésus y introduit souvent des traits qui ne s’accordent pas vraiment avec les réalités de tous les jours et qui étonnent même par leur invraisemblance. 2. Elle a pour but de faire comprendre une vérité d'ordre spirituel ; ou plus précisément, de donner une intelligence spirituelle de la situation critique dans laquelle se trouvaient Jésus et ses auditeurs. Les paraboles des Évangiles ne servaient pas tant à illustrer des principes généraux de moralité qu'à annoncer l’arrivée imminente du règne messianique. Leur but était de faire comprendre aux Juifs leur situation vis-à- vis de cet événement capital. 3. Elle établit un rapprochement entre l’histoire racontée et la situation réelle figurée. Elle entraîne l’auditeur à porter un jugement sur ce qui est décrit dans la parabole et ensuite le somme, directement ou indirectement, d’appliquer ce jugement à la situation historique indiquée par le contexte. La pointe de Chaque parabole réside donc dans une comparaison entre deux situations. La première évoquait aux auditeurs juifs des scènes et des tableaux familiers de la vie en Palestine. La seconde, au moins en ce qui concerne la plupart des paraboles traitées dans cette étude, se rapportait à quelque aspect du règne messianique qui arrivait. Trouver le point de rapprochement entre ces deux termes de la comparaison n’était pas, pourtant, toujours simple. C’est que les paraboles étaient destinées à faire réfléchir ; elles entendaient susciter la réflexion spirituelle. Les paraboles dans l'enseignement de Jésus Ceci nous amène à la question suivante : pourquoi Jésus parlait-il en paraboles ? On peut discerner au moins trois façons dont Jésus s’en servait. 1. La première manière dont Jésus employait les paraboles est très simple : il voulait enseigner, et les paraboles sont un moyen d’enseignement. Elles convenaient particulièrement aux Juifs de l’époque, pour rendre accessibles certaines vérités qu’ils trouvaient difficiles à accepter. Marc 4:33 : « C’est par beaucoup de paraboles de ce genre qu’il leur annonçait la parole, selon qu'ils étaient capables de l'entendre. » 6 Si Jésus avait parlé ouvertement aux foules du règne messianique, il les aurait offusquées. Pourquoi ? Parce que le règne du Christ ne correspondait pas aux rêves nationalistes des Juifs, qui désiraient surtout se libérer, par des moyens militaires, du joug romain et fonder un empire politique. L’emploi de la parabole permettait à Jésus de présenter la vraie nature du royaume sous un voile léger et de dissiper progressivement les préjugés terrestres des Juifs. Jésus leur révélait ainsi uploads/Litterature/ a-quoi-comparerons-nous-le-regne-de-dieu.pdf