FACULTE DE MEDECINE DE NICE ANALYSE, CONTRACTION ET COMPTE-RENDU CRITIQUE DE TE

FACULTE DE MEDECINE DE NICE ANALYSE, CONTRACTION ET COMPTE-RENDU CRITIQUE DE TEXTE. METHODOLOGIE GENERALE. Année académique 2011 - 2012 DR. DANIEL ORBAN 1. INTRODUCTION. Ce cours porte sur la méthodologie générale applicable à l’analyse, la contraction et au compte-rendu critique d’un texte ou d’un article, de façon à ce que ces démarches soient profitables. Il a pour objectif de préciser des techniques de base, pour mieux aborder, par la suite, des publications spécialisées. Ce cours vise à créer des automatismes destinés à rendre la littérature médicale plus accessible. En réalité, tout passe par la maîtrise de bons procédés quand il s’agit : -de discerner les différentes parties d’un tout (l’analyse) ; -de condenser un écrit ou un exposé (la contraction) ; -de distinguer les qualités ou les défauts d’un écrit (la critique). 2. Première Partie : LA LECTURE ACTIVE. Analyse, contraction et compte-rendu critique de textes ou d’articles dépendent d’un pré requis : maîtriser un type de lecture qualifié d’active. Section 1 – L’aptitude à lire. Depuis le début de la scolarité, l’apprentissage de la lecture s’accomplit en plusieurs phases : -l’alphabet ; -les syllabes ; -les mots ; -les phrases ; -le vocabulaire. Au terme de ces cinq étapes, chacun a normalement acquis l’habilité à lire sans difficulté. Toutefois, cela ne préjuge pas que le lecteur retienne l’essentiel de ce qu’il lit, surtout face à un texte compliqué. En effet, on prend le plus souvent connaissance du contenu d’un texte en laissant glisser les yeux sur les mots alors que la pensée se disperse ailleurs, que l’esprit vagabonde au lieu de se concentrer sur la succession des phrases et les idées qu’elles véhiculent. Il n’est donc pas étonnant que la mémoire n’emmagasine que le superflu en passant à côté de la quintessence. Section 2 – Déterminants d’une lecture de qualité. Dégager toute la substance d’un texte passe par le respect de deux conditions incontournables : 3. -un niveau adéquat d’éclairage, ni trop fort, ni trop faible, puisque lire sollicite la vue, ce qui influe sur l’efficacité de la lecture ; -un positionnement correct qui permet de convaincre le cerveau à mobiliser son attention et qui oblige à renoncer à se coucher, à appuyer la tête sur le bras ou à s’installer dans un siège trop confortable. Section 3 – Préalable à la lecture. S’il incombe à chacun d’adopter sa propre méthode en vue d’une focalisation optimale, la lecture doit toujours s’inscrire dans une bonne préparation. A cet effet, celle-ci passe par une attention particulière sur : -le sujet abordé ; -la préface, s’il y en a une, et les informations qu’elle comporte sur ce que renferme ou non le texte ; -les spécificités ; -le lien avec des connaissances antérieures ; -l’introduction et le dernier paragraphe de chaque chapitre ; -les titres des sections, ainsi que le premier et le dernier paragraphe de chacune d’elles ; -les questions à se poser sur les idées principales, les détails à l’appui de celles-ci, l’opinion à se forger. Section 4 – Conditions d’une lecture fructueuse. La qualité d’une lecture passe par certaines démarches : -bien comprendre chaque paragraphe ou section avant de poursuivre et d’en faire la synthèse selon un vocabulaire personnel ; 4. -ne pas hésiter à relire une deuxième et même une troisième fois, selon la difficulté du texte ; -garder à l’esprit le but de l’auteur, d’où l’intérêt de la préface déjà mentionné ci-dessus ; -lire comme s’il fallait ensuite expliquer la teneur du texte à un tiers ; -souligner les passages les plus intéressants afin de se polariser sur le substrat ; -identifier les mots-clés et les inscrire dans la marge. Section 5 – Le cas spécifique d’un texte ou d’un article ardu. Lorsqu’une lecture s’avère particulièrement ingrate, quelques techniques empiriques se rajoutent aux conseils énumérés à la section précédente : -même seul, ne pas hésiter à lire à haute voix ; -éventuellement, consulter un ouvrage sur le même thème. Section 6 – L’incontournable annotation. Le terme « active » associé à celui de lecture oblige à annoter en même temps que s’acquièrent des connaissances. Grâce aux annotations, d’intéressants résultats peuvent être acquis : -une compréhension en profondeur du sens du texte ; -l’acquisition des idées véhiculées ; -l’identification des lignes de force ; -la détermination de la portée des théories présentées. 5. En somme, les notes forment un ensemble de points de repère, de marqueurs au sujet de : -la structuration générale (idées principales ou secondaires) ; -le cheminement de la pensée (argumentation – affirmations – conclusions) ; -les passages obscurs à éclaircir. Un texte bien annoté, s’appuyant sur un soulignage au crayon marqueur, permet une « relecture » plus facile, mais surtout une analyse pertinente, une contraction de texte correcte et un compte-rendu critique convaincant. Encore faut-il ne pas verser dans l’abus et se limiter à un volume de notes égal à environ 10% par rapport au texte. De plus, chacun se doit de construire un code personnel afin d’identifier les termes-clés, les transitions, les rapports entre les idées et les liens de cause à effet. Quelques suggestions peuvent inspirer l’élaboration d’un sésame : -IMP : à retenir ; - !!! : étonnant ; - ? : à préciser ; -PROB : équivoque ; -HYP : supposition ; -DEF : définition ; -DONC : fin d’une argumentation. Section 7 – Approches graduelles des lectures. Par des lectures successives, étape par étape, les difficultés s’estompent et s’institue le « réflexe du chercheur ». 6. a) Une première lecture apporte une compréhension partielle : -connaissance de la nature du texte (didactique, informatif, descriptif, analytique, théorique, polémique…) ; -perception générale du texte (sujet, genre de propos, composantes…). b) Une deuxième lecture apporte une compréhension détaillée : -identification de la problématique ; -compréhension de la structure d’argumentation ; -clarification des concepts obscurs. c) Une troisième lecture apporte une compréhension globale : -vérification de la prise en considération de tous les éléments du texte ; -bonne appréciation des idées et de leur agencement. Il va de soi que ces trois lectures ne sont pas toujours obligatoires dès lors que deux ou même une seule suffisent pour atteindre les finalités énumérées ci-dessus. Section 8 – Une mise en pratique. Afin de vérifier si la théorie a bien été assimilée, l’article qui suit peut donner lieu à une série non exhaustive d’interrogations et à un premier résumé : « LES EFFETS DE LA CONSOMMATION D’ALCOOL SUR LES INDIVIDUS», extrait du Rapport ANDERSON et BAUMBERG à la Commission européenne, Institute of Alcohol Studies, London, juin 2006 . 7. « Bien que la consommation d’alcool apporte un certain nombre de plaisirs, elle accroît en même temps les risques d’une grande variété de dommages sociaux, généralement de manière dose-dépendante – c’est-à-dire que plus grande est la consommation d’alcool, plus grand est le risque couru. Les dommages créés par la consommation des autres (membres de l’entourage social ou familial) vont de simples nuisances, comme le fait d’être réveillé la nuit, jusqu’aux conséquences les plus dramatiques : violences conjugales, violences sur les enfants, délits, crimes, homicides. Généralement, plus forte est la consommation, plus graves sont le crime ou la blessure. Tous les paramètres comme le volume d’alcool consommé, la fréquence des consommations, la fréquence et l’intensité des consommations épisodiques aigües accroissent le risque de violence, indépendamment les uns des autres ; en outre, l’effet du volume de la consommation sur le dommage est souvent, mais pas toujours, modifié au cours des consommations épisodiques aigües. L’alcool est une drogue pouvant entraîner une dépendance, mais c’est également la cause de de près de 60 différents types de maladies ou d’états pathologiques comprenant blessures, troubles psychiques avec le retentissements sur le comportement, symptomatologies gastro-intestinales, cancers, déficits immunologiques, maladies pulmonaires, maladies du squelette et des muscles, troubles de la fonction de reproduction et lésions prénatales, en particulier un risque accru de prématurité et de déficit staturo-pondéral à la naissance. Pour la plupart de ces états pathologiques, la consommation accroît le risque de manière dose-dépendante : plus grande est la consommation, plus grand est le risque. Pour certains de ces états, comme les cardiomyopathies, les syndromes de détresse respiratoire aigüe et les atteintes musculaires, les dommages apparaissent seulement après une consommation élevée sur une longue durée et aux niveaux de consommation élevés, l’alcool augmente encore le risque et la sévérité des lésions proportionnellement à la dose consommée. La fréquence et l’intensité de consommations épisodiques aigües augmentent particulièrement le risque de blessures et de certaines maladies cardio- vasculaires (infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral). Une petite consommation d’alcool réduit le risque d’infarctus du myocarde, cependant la taille exacte de cette réduction et le niveau de consommation pour lequel cet effet est maximum sont encore en débat. Les meilleures études - celles qui tiennent compte d’autres influences – donnent une réduction du risque inférieure à celle qui est trouvée dans les études de 8. moins bonne qualité et montrent que cette réduction survient pour une consommation d’alcool inférieure à celle habituellement proposée. La plus grande part de la réduction du risque peut être obtenue uploads/Litterature/ analyse-contraction-texte-v20112012.pdf

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