Thème : RESSOURCES NATURELLES ET PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE Sous
Thème : RESSOURCES NATURELLES ET PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE Sous la direction de Sévérin Nwaha1et Nicodème Glo2 Argumentaire Les problématiques liées aux ressources naturelles ont toujours influencé les dynamiques historiques des sociétés humaines, car le prélèvement de la roche, la faune et de la flore ainsi que la disponibilité de l’eau ont impacté la transformation des hominidés en espèce humaine (Conrad Phillip Kottak, 2013 : 186-201). C’est dans cette même logique que les ressources énergétiques ont participé à l’avènement de la modernité par le passage de la production artisanale à l’industrialisation. Leurs rapports au destin de l’espèce humaine demeure ainsi constants. En effet, la pénurie ou l’abondance, la dénaturation ainsi que l’usage rationnel et le bradage des ressources naturelles ont régulièrement été au centre des dynamiques sociétales. C’est ainsi que les changements survenus au XVIIIe et XIXe siècle, notamment à travers la révolution industrielle (grâce à la houille et au pétrole) ont redéfini les paradigmes économiques et les cartes géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques du monde (Yves Lacoste, 2006 : 6). Il en est ainsi découlé, entre autres, la naissance et la systématisation des idéologies capitaliste et marxiste, la hiérarchisation des États sur la scène internationale (superpuissance, puissances, pays émergents, pays en voie de développement) ou encore, la conception de l’Occident comme étant le Centre du monde d’une part, et le reste de la planète comme étant la périphérie d’autre part (Samir Amin, 1973). Cependant, on assiste aujourd’hui à une prolifération des paradigmes globalistes et équilibristes. Ceux-ci proposent une rupture des rapports de hiérarchisation, d’opposition et de domination. Ces nouveaux paradigmes ont également généré des tentatives de disjonction épistémologique (presqu’essentiellement issues des études portées sur la post colonie) (Pape Cissoko, 2007). Toutefois, les incidences de la maîtrise et la quasi-monopolisation de ressources naturelles par l’Ouest continuent de retracer et de structurer les dynamiques internationales. Au plan intra-étatique, l’exploitation des ressources naturelles est et a toujours été une matrice de tensions multiformes (Ulrich Beck, 2003). Les pratiques spécieuses avec ou sans l’implication des acteurs étatiques, la négligence des risques écologiques, les pratiques légales irrationnelles, les replis identitaires et les effets d’entrainement sur les paysages économiques locaux, sont entre autres, les écueils qui font de l’industrie des ressources naturelles au sud du Sahara, des contextes essentiellement crisogènes (René Dumont et Marie-France Mottin, 1980 : 75-88). Ces pesanteurs structurent des scénographies de tension entre les parties prenantes des projets d’exploitation (firmes, bailleurs de fonds, pouvoirs publics) et les populations locales. Définis en termes de risques environnementaux, de la précarité des intérêts matériels des riverains et de pillage légal, ces champs d’interactions fécondes ont fait l’objet d’abondantes littératures dont l’essentiel des conclusions se résument aussi bien dans la conception "droit-de-l’hommiste" (Alain Pellet, 2000) du prix Nobel de l’économie (Amartya Sen Amartya Sen, 2003) et dans la redéfinition de la notion de "parties prenantes" dans les projets d’investissement proposés par Jacques Igalens et Sébastien Point (Jacques Igalens et Sebastien Point, 2010). Cependant, il existe un autre champ de désarticulation des establishments préexistants qui est la désorganisation et la réorganisation des économies locales. En effet, la mise en valeur des ressources naturelles est fondamentalement vectrice de multiples enjeux économiques (Wulson Mvomo Ela, 2003 : 5). Au-delà de leur capacité à moduler les macroéconomiques existants, elle provoque en général une diffusion massive de devises dans les localités qui abritent les sites d’exploitation, redéfinissent les dynamiques commerciales qui destinent une carrière marchande aux fonciers et des espèces florales et fauniques protégées (Martin-Pétry et Naygotimti Bambé, 2005 : 45). Une autre expérience dans cet univers complexe de mutation socioéconomique est le déchaînement d’une inflation généralisée associé à une privation totale de jouissance, faisant des décideurs politiques et des investisseurs de véritables usufruitiers au détriment des populations riveraines. Les théâtres d’exploitation du pétrole sur les territoires gabonais, camerounais, congolais ainsi qu’au Tchad et en Guinée Équatoriale constituent, à titre indicatif, quelques exemples (Michael Watts, 2006 : 1-16). On peut 1Sévérin Nwaha est enseignant-chercheur (Senior Lecturer) à l’Université de Buea. Il s’intéresse aux dynamiques économiques et aux mutations sociales. 2Nicodème Glo est enseignant-chercheur (Assistant Lecturer) à l’Université de Buea. Il s’intéresse aux évolutions politiques et aux enjeux des relations internationales. également inscrire dans ce même registre l’exploitation de l’uranium de la région de l’Aïr au Niger, le diamant dans la région de Konou en Sierra Leone, le bois de la forêt équatoriale d’Afrique centrale ou le cuivre, le cobalt, coltan, l’or et le diamant de la République Démocratique du Congo. La kyrielle de micro-scénographies telles que les théâtres d’exploitation du Prinus Africana et de l’or au Cameroun et en Centrafrique ne sont pas en reste. Ces situations de bouleversement souvent soudain des économies locales ont assidument été perçues comme étant des préoccupations secondaires autant par les investisseurs et les pouvoirs publics centraux des pays producteurs que par les regards scientifiques. Généralement observées en tant que conséquences des initiatives d’extraction, ces perturbations sont par ailleurs des points de départ des itinéraires sociohistoriques structurants, pluriels et complexes qui adressent, en fin de compte, la décisive question du bien-être des populations riveraines (Moshe Cohen-Eliya et Yoav Hammer, 2011: 265- 287). Ce projet d’étude ambitionne de questionner, à travers des analyses théoriques et des cases study, les problématiques suivantes : - Exploitation des ressources naturelles et inflation économique en Afrique ; - Législation des ressources naturelles et enjeux économiques des populations riveraines ; - Exploitation des ressources naturelles, Société civile et intérêts économiques des populations riveraines ; - Exploitation des ressources naturelles, respect des droits et challenges de survie des populations riveraines ; - Exploitation des ressources naturelles, pression démographique et économie illicite ; - Exploitation des ressources naturelles et inflation des prix du foncier ; - Exploitation et circulation illégales des ressources naturelles ; - Exploitation des ressources naturelles, migration multiforme et compétition économique ; - Exploitation des ressources naturelles et économie du braconnage ; - Exploitation des ressources naturelles et emplois précaires ; - Exploitation des ressources naturelles et commerce du sexe ; - Exploitation des ressources naturelles et commerce des identités nationales ; - Exploitation des ressources naturelles et processus d’urbanisation et de périurbanisation ; - Ressources naturelles et assaut des pays africains ; - Les majors et les firmes extractives locales : - Les diplomaties occidentale et chinoise face aux ressources naturelles africaines : - Pouvoirs centraux en Afrique, ressources naturelles et intérêts occidentaux ; - Conflits frontaliers et ressources naturelles en Afrique ; - Ressources naturelles et gouvernances des frontières ; - Instabilité étatique et ressources naturelles en Afrique ; - Diplomatie parallèle et prédation des ressources naturelles en Afrique ; - Pratiques infra-étatiques et bradage des ressources naturelles en Afrique ; - Exploitation des ressources et enlisement des inégalités sociales en Afrique ; - Exploitation des ressources naturelles et transformation de la mentalité collective en Afrique ; - Fonction salvifique des ressources naturelles illusion et/ou désillusion ; - etc. Normes de références Le comité scientifique porte à votre connaissance que les textes à lui soumettre doivent être conformes aux normes suivantes : - titre de l’article en majuscule (caractère d’imprimerie 12) ; - une signature comportant le nom de l’auteur ou des auteurs en minuscule avec une initiale majuscule, le nom complet de l’institution d’attache, le courriel et le téléphone de l’auteur présenté avec l’indicatif international (10 et interligne 1); - un résumé en Français et un abstract en Anglais de 15 lignes maximum chacun (12) ; - un minimum de trois et un maximum de cinq mots clés ; - une introduction ; - un développement ou corps de l’article ; - une conclusion ; - une partie sources et bibliographie. Les articulations du développement du texte. 1. Les titres et sous-titres sont à présenter ainsi : 1. Pour le titre de la première section ; 1.1. Pour le premier sous-titre de la première section ; 1.2. Pour le deuxième sous-titre de la première section, etc. 2. Pour le titre de la deuxième section ; 2.1. Pour le premier sous-titre de la deuxième section ; 2.2. Pour le deuxième sous-titre de la deuxième section, etc. 3. Les titres, les sous-titres sont en gras et doivent être mis en retrait (1 cm) aussi bien que chaque début de paragraphe. Les sous-titres sont à éviter autant que possible. Pour faciliter le montage final de l’ouvrage, il est exigé de faire manuellement la numérotation des titres, des tableaux, et des figures. 4. La conclusion doit être brève et insister sur les résultats et l’apport original de la recherche. 5. La référence bibliographique adoptée est celle des notes intégrées au texte. Elle se présente comme suit : (nom de l’auteur, année de publication : page à laquelle l’information a été prise). Exemple : (Mbonji Edjenguèlè, 1988: 7) 6. La référence aux sources (sources orales, archives, ouvrages-sources, périodiques ou publications officielles) dans le corps du texte se met en note de bas de page, en mentionnant si possible le ou les pages contenant les informations données. 7. Pour les documents d’archives, indiquer le dépôt (le service), le lieu, la cote (série et sous-série uploads/Litterature/ appel-a-contribution-pour-un-ouvrage-collectif.pdf
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- Publié le Jui 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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