Charles Baudelaire, Les aveugles (Les Fleurs du mal) Contemple-les, mon âme ; i
Charles Baudelaire, Les aveugles (Les Fleurs du mal) Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux ! Pareils aux mannequins, vaguement ridicules ; Terribles, singuliers comme les somnambules, Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux. Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie, Comme s'ils regardaient au loin, restent levés Au ciel ; on ne les voit jamais vers les pavés Pencher rêveusement leur tête appesantie. Ils traversent ainsi le noir illimité, Ce frère du silence éternel. Ô cité ! Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles, Eprise du plaisir jusqu'à l'atrocité, Vois, je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété, Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ? Orbii (trad. Al Philippide) O, suflete, privește-i! sunt triști și singuratici Ridicoli fără voie, sinistre manechine Țintind spre nicăierea priviri de umbră pline Neștiutori de lume, cu umblet de lunatici. Pe fața lor se stinge a cerului lumină! Ei ochii și-i îndreaptă spre larga depărtare Și-așa cum trec pe stradă spre-o-nchipuită zare Oricât de greu li-e gândul, ei fruntea nu și-o- nclină. Se pierd prin noaptea soră cu veșnica tăcere... Tu râzi și cânți, cetate cu lacomă plăcere Și voluptatea vieții cu frenezie-o sorbi. Mă vezi numai pe mine, mai jalnic decât ei Iar inima mă-ntreabă, când trec cu pașii grei - De ce-și ridică ochii spre cer, sărmanii orbi? Lecture méthodique En analysant les figures de style et les champs lexicaux de ce poème, repérez les thèmes et les motifs qui y sont présents. En vous appuyant sur l’étude des correspondances et des analogies, mettez en évidence le sens symbolique du texte. Expliquez la signification du titre du poème et la conception baudelairienne de la dualité de l’artiste. Charles Baudelaire, Les fenêtres (Le Spleen de Paris) Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vit, rêve la vie, souffre la vie. Par delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant. Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément. Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même. Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que suis ? Lecture méthodique En étudiant le découpage en paragraphes, les champs lexicaux, les pronoms ainsi que les temps et les modes verbaux, relevez la structure de ce poème en prose et l’évolution de l’image de la fenêtre au fil du texte. Analysez le rôle du regard et de l’imagination dans la conception baudelairienne de la création artistique. Dégagez les éléments qui confèrent au texte un caractère poétique. uploads/Litterature/ baudelaire-2.pdf
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- Publié le Nov 11, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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