UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE ÉCOLE DOCTORALE III – Littératures françaises et comp
UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE ÉCOLE DOCTORALE III – Littératures françaises et comparée Laboratoire de recherche : Littératures françaises des XXe et XXIe siècles T H È S E pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Discipline/ Spécialité : Littérature française du XXe siècle Présentée et soutenue par : Delphine NICOLAS-PIERRE le : 21 novembre 2013 L’ŒUVRE FICTIONNELLE DE SIMONE DE BEAUVOIR : L’EXISTENCE COMME UN ROMAN Sous la direction de : M. Michel MURAT Professeur, Paris-Sorbonne JURY : M. Didier ALEXANDRE Mme Martine BOYER-WEINMANN M. Michel MURAT M. Gilles PHILIPPE M. Alain SCHAFFNER Professeur, Paris-Sorbonne Professeur, Lumière-Lyon II Professeur, Paris-Sorbonne Professeur, Lausanne Professeur, Paris III-Sorbonne nouvelle 1 L’ŒUVRE FICTIONNELLE DE SIMONE DE BEAUVOIR : L’Existence comme un roman 2 À Lucie, ma fille 3 REMERCIEMENTS Mes premiers remerciements vont à mon directeur de recherche, Michel Murat, pour la confiance qu’il m’a accordée depuis le début de mon parcours universitaire et pour l’aide qu’il m’a apportée dans la composition et la rédaction de cette thèse. À Madame Sylvie Le Bon de Beauvoir, je tiens à exprimer ma très vive gratitude. Qu’elle soit remerciée pour son accueil chaleureux et son témoignage vivant. Je remercie vivement Jean-Louis Jeannelle, pour l’intérêt qu’il m’a témoigné depuis le début de ce projet. Je lui suis reconnaissante de m’avoir permis d’apporter ma contribution au Cahier de L’Herne consacré à Simone de Beauvoir en 2012. Merci à Sheila Malovany-Chevallier, l’une des traductrices du Deuxième Sexe en anglais, pour son aide linguistique. J’ai aussi à cœur de remercier mon ancien professeur de Khâgne et ami, Jean-Pierre Duso-Bauduin, qui m’a donné le goût de la littérature, transmis la persévérance dans l’effort, et qui a su m’encourager dans la voie sur laquelle je me suis engagée. Enfin, toute ma reconnaissance va à mes parents, sans qui cette thèse n’aurait pu voir le jour. À Ghislaine et Marc, qui m’ont apporté un soutien précieux dans les moments difficiles. À mon frère, ma sœur pour sa gracieuse relecture, mes amis et collègues, en particulier Anne Cadin et Anne Pasi, qui m’ont encouragée et soutenue tout au long de ce projet. À mon mari, qui partage ma vie depuis quinze ans, qui m’a donné le courage de mener à terme ce projet, et qui a su porter un œil attentif et critique sur mon travail. Son soutien est irremplaçable. 4 NOTE TECHNIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE Dans l’ensemble de cette thèse, les références aux ouvrages de Simone de Beauvoir sont indiquées entre parenthèses, après chaque citation, selon les abréviations ci-dessous. Pour les volumes de la collection « Folio » qui nous servent de références, nous indiquons leur date d’impression, la pagination étant différente selon les éditions. Certains ouvrages, en effet, ont été réimprimés depuis. Dans les citations, sauf indication contraire de notre part, l’italique correspond toujours à ce que l’auteur du texte cité souligne lui-même. LISTE DES SIGLES Les titres des œuvres étudiées ont été abrégés comme suit : I : L'Invitée (1943), Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2005 PC : Pyrrhus et Cinéas (1944), Paris, Gallimard, coll. « Les Essais », impr. 1986 SA : Le Sang des autres (1945), Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2006 BI : Les Bouches inutiles (1945), Paris, Gallimard, coll. « Le Manteau d’Arlequin », 2008 THM : Tous les hommes sont mortels (1946), Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2006 PMA : Pour une morale de l’ambiguïté (1947), Paris, Gallimard, coll. « Idées », impr. 1983 AJJ : L’Amérique au jour le jour 1947 (1948), avant-propos de Philippe Raynaud, Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2007 ESN : L’Existentialisme et la sagesse des nations (1948), recueil d’articles initialement publiés dans Les Temps modernes : « L’existentialisme et la sagesse des nations », « Idéalisme moral et réalisme politique », « Littérature et métaphysique », « Œil pour œil », présentation par Michel Kail, Paris, Gallimard, coll. « Arcades », 2008 DS I : Le Deuxième Sexe (1949), t. I, « Les faits et les mythes », Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », impr. 1995 DS II : Le Deuxième Sexe (1949), t. II, « L’expérience vécue », Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », impr. 2007 M : Les Mandarins (1954), Paris, Gallimard, coll. « Blanche », impr. 1992 FBS : Faut-il brûler Sade ?, dans Privilèges par Simone de Beauvoir (1955), recueil d’articles contenant « Faut-il brûler Sade ? », « La Pensée de droite aujourd’hui », « Merleau-Ponty et le pseudo-sartrisme », Paris, Gallimard, coll. « Les Essais », 1979 MJFR : Mémoires d'une jeune fille rangée (1958), Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2006 FA : La Force de l'âge (1960), Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2006 5 FC I : La Force des choses (1963), t. I, Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2006 FC II : La Force des choses (1963), t. II, Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2004 BI : Les Belles Images (1966) Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2004 Nouvelles de La Femme rompue (1967), Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2006 : AD : L’Âge de discrétion Mo : Monologue FR : La Femme rompue TCF : Tout compte fait (1972), Paris, Gallimard, coll. « Folio », impr. 2006 QPS : Quand prime le spirituel (1979), repris sous le titre Anne, ou quand prime le spirituel, avant-propos de Danièle Sallenave, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2006 CA : La Cérémonie des adieux suivi de Entretiens avec Jean-Paul Sartre : août-septembre 1974 (1981), Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1998 LAS I : Lettres à Sartre, t. I (1930-1939), éd. Sylvie Le Bon de Beauvoir, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1990 LAS II : Lettres à Sartre, t. II (1940-1963), éd. Sylvie Le Bon de Beauvoir, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1990 JG : Journal de guerre. Septembre 1939-Janvier 1941, éd. Sylvie Le Bon de Beauvoir, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1990 LNA : Lettres à Nelson Algren : un amour transatlantique (1947-1964), éd. et trad. Sylvie Le Bon de Beauvoir, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1997 CJ : Cahiers de jeunesse, 1926-1930, éd. Sylvie Le Bon de Beauvoir, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2008 MAM : Malentendu à Moscou (longue nouvelle rédigée en 1966-1967, elle a été écartée du recueil La Femme rompue et a été publiée pour la première fois en 1992, dans la revue Roman 20-50), préface d’Éliane-Lecarme-Tabone, Paris, L’Herne, coll. « Carnets de L’Herne », 2013 6 INTRODUCTION « Ma vie de rêve s’est abolie ; je ne marche plus dans un roman […]1. » Préambule : Une histoire fictionnelle des intellectuels Les romans de Simone de Beauvoir, de L’Invitée aux Mandarins, trouvent leur origine dans une démarche fondamentalement réflexive : la fiction parle de Simone de Beauvoir écrivain, de la génération d’intellectuels à laquelle elle appartenait, des fantasmes communs à tout un groupe d’écrivains et d’artistes qui gravitait autour de la figure de Sartre et de Beauvoir. Le cas de L’Invitée, qui marque le véritable début littéraire de Beauvoir, est éclairant. Roman de la « pré-histoire » de deux des principaux acteurs de la scène littéraire et politique française de l’après-guerre, il est aussi le roman du devenir historique, littéraire et artistique : il pose la question fondamentale de la place de l’intellectuel et de l’écrivain dans une société menacée par la guerre et projette dans la fiction Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, tous deux réinventés par le biais d’une représentation d’un auteur dramatique et d’une écrivaine en devenir. En tant que matrice de l’écriture et du projet existentialiste de l’écrivaine, L’Invitée offre manifestement à Beauvoir la possibilité de redessiner en toute liberté les contours d’une histoire des intellectuels à un moment charnière de son évolution. Traiter la fiction de Simone de Beauvoir contribue donc à l’histoire générale d’une période que l’on connaît mal, sinon par le filtre légendaire et médiatique d’une morale dépravée, inspirée des coutumes nocturnes de Saint-Germain-des-Prés : l’existentialisme. Beauvoir relate cette période dans ses Mémoires. Mais l’acte de raconter, qui subit une autocensure dans l’autobiographie, s’en libère dans la fiction, laissant entrevoir, ici et là, des « éclats » autobiographiques qui informent la matière romanesque. 1 CJ, p. 290. 7 Dans l’histoire littéraire du XXe siècle en France, il n’y a sans doute pas d’écrivain plus biographique que Simone de Beauvoir2, pas de romancière qui n’ait avec autant d’audace et d’invention puisé dans sa vie pour écrire des romans. Pourtant, malgré cette empreinte biographique constante, Simone de Beauvoir n’a jamais contesté l’appartenance de l’œuvre d’art à l’imaginaire. Elle a toujours revendiqué l’autonomie de ses romans au nom de la fiction. Pas de pure littérature, donc. C’est dans la jointure entre les dimensions du biographique et du romanesque que se situerait l’œuvre. Concevoir les dimensions du réel et de l’imaginaire comme des domaines séparés est l’un des nombreux malentendus dont souffre la réception de l’œuvre de Simone de Beauvoir et que nous espérons lever au cours de cette étude. L’alternative n’a uploads/Litterature/ bla.pdf
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- Publié le Sep 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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