I- DEFINITION : O Le cancer du cardia est défini comme étant un adénocarcinome
I- DEFINITION : O Le cancer du cardia est défini comme étant un adénocarcinome de la jonction œsogastrique pouvant s’étendre vers l’œsophage et/ou vers l’estomac proximal. O Les cancers à extension œsophagienne prédominante peuvent être assimilés aux adénocarcinomes du bas œsophage. O Les cancers s'étendant à la grosse tubérosité se traitent comme des cancers du corps gastrique. O Le cancer du cardia a été souvent confondu et étudié, soit avec les cancers de l’œsophage, soit avec les cancers de l’estomac, posant un problème de sa propre identité. O Les arguments qui ont permis d’autonomiser le cancer du cardia sont : Epidémiologiques : La fréquence du cancer du cardia est en augmentation constante alors que celle de l’estomac est en nette régression. L’âge de survenue du cancer du cardia est plus bas que celui de l’estomac. Etiopathogéniques : L’endobrachyœsophage ou œsophage de Barrett est un facteur prédisposant spécifique au cancer du cardia, alors qu’il est absent dans le cancer de l’estomac. Pronostiques : De plus mauvais pronostic que celui de l’estomac, dû au retard diagnostique est au caractère très lymphophile du cancer. II- RAPPEL ANATOMIQUE : O La définition de la J.O.G. (jonction œsogastrique) et du cardia est variable selon le type d’approche utilisée qu’il soit anatomique, endoscopique ou histologique. O La JOG anatomique : Anatomie descriptive : Elle se définit par le lieu où l’œsophage de forme tubulaire rejoint l’estomac de type sacculiforme. Elle correspond à la partie la plus basse du sphincter inférieur de l’œsophage. Anatomie chirurgicale : La jonction œsogastrique (cardia) est la région anatomique située à la jonction de l’œsophage et de l’estomac, qui s’étend de la ligne Z à l’orifice gastrique supérieur. Sa muqueuse est de type glandulaire et, donc, un cancer du cardia est par définition un adénocarcinome. La ligne Z est habituellement festonnée et située environ 1cm au-dessus de l’orifice gastrique supérieur. En l’absence de malposition cardio-tubérositaire et à fortiori de hernie hiatale, la jonction œsogastrique est située dans l’abdomen à hauteur de la vertèbre T11, environ 3 à 4 cm en-dessous du bord antérieur de l’orifice hiatal du diaphragme (situé à hauteur de T10) et 3 cm au-dessus de l’orifice du tronc cœliaque (située à hauteur de T12). La jonction œsogastrique répond : en arrière aux piliers du diaphragme (ce qui explique la fréquence de leur envahissement par la tumeur), à gauche au bord droit de la grosse tubérosité, à droite à la pars condensa du petit épiploon, en avant au lobe hépatique gauche. La JOG est recouverte de péritoine principalement sur toute son hémi-circonférence antérieure mais aussi à sa partie postérieure et gauche, ce qui explique que des lésions de carcinose péritonéale ne puissent être présentes que dans l’arrière cavité des épiploons. O La JOG endoscopique : C’est la partie la plus proximale des plis gastriques. Elle correspond à une ligne circonférentielle d’aspect dentelé appelée ligne Z. O La JOG histologique : C’est la transition entre l’épithélium malpighien non kératinisé de l’œsophage à l’épithélium cylindrique gastrique. Cette jonction épithéliale est le plus souvent située entre 0.5 cm et 2.5 cm au-dessus de la jonction anatomique. III- EPIDEMIOLOGIE : 1- Epidémiologie descriptive : O Age et sexe : L’âge moyen de survenu du cancer du cardia est > 60 ans. Age : entre 55 et 65 ans. La prédominance masculine est très prononcée. Sex-ratio : 5,7 à 6 ∕ 1. O L’incidence : Augmentation de l’incidence du cancer du cardia développé sur œsophage de Barrett. 2- Epidémiologie causale : O L’œsophage de Barrett : C’est le facteur prédisposant le plus important. Il s’agit d’une métaplasie épithéliale définie par le remplacement de la muqueuse malpighienne de l’œsophage distal par une muqueuse glandulaire. Cette métaplasie, généralement acquise, résulte de l’agression de la muqueuse du bas œsophage par un reflux gastro-œsophagien chronique. Métaplasie intestinale dysplasie d’abord modérée puis sévère cancer in-situ cancer invasif. Certains auteurs trouvent justifiée la surveillance systématique au long cours des endobrachyœsophage pour détecter une éventuelle dysplasie ou cancer au début. IV- ETIOPATHOGENIE : O Hélicobacter pylori : Pour le cancer de l’estomac non cardial, l’infection à Hélicobacter pylori (HP) est un facteur de risque démontré. Pour le cancer du cardia, l’infection à HP n’est pas un facteur de risque. Au contraire, certaines études concluent à un effet protecteur de l’infection à HP pour le cancer du cardia. O Le reflux acide gastro-œsophagien. O Hernie hiatale. O Endobrachyœsophage (œsophage de Barrett). O Indice de masse corporel (obésité, surcharge pondérale). Le risque était d’autant plus accru que les patients étaient plus jeunes (moins de 50 ans). O Conduite alimentaire : Augmentation du risque d’adénocarcinome de l’œsophage en cas de régime hypercalorique, riche en graisse, pauvre en fruits et légumes frais, vitamine C et fibres alimentaires. O Tabac et alcool. O Prédisposition familiale : Il existe une prédisposition génétique au RGO dans les familles de malades présentant un ADK de l’œsophage ou du cardia. V- ANATOMOPATHOLOGIE : A- Classification de Siewert et Holscher des tumeurs de la JOG (jonction œsogastrique) (1987) : O Classification anatomique subdivisant les adénocarcinomes dont l’épicentre est situé entre 5 cm au-dessus et 5 cm au-dessous de la JOG en 03 catégories : Les adénocarcinomes type I : L’épicentre est situé entre 1 et 5 cm au-dessus de la JOG anatomique, correspondant aux adénocarcinomes développés sur endobrachyœsophage. Les adénocarcinomes type II : L’épicentre est situé entre 1 cm au-dessus et 2 cm au-dessous de la JOG anatomique, correspondant aux vrais adénocarcinomes du cardia. Les adénocarcinomes type III : L’épicentre est situé entre 2 et 5 cm sous la JOG anatomique, correspondant à des tumeurs de la région sous-cardiale propagés au cardia. B- Macroscopie : O Classification de Borrmann : Type I : tumeur bien circonscrite polypoïde, protruse dans la lumière. Type II : tumeur polypoïde de forme irrégulière avec des zones d’ulcération (excavée). Type III : tumeur ulcérée et infiltrante. Type IV : tumeur infiltrante avec épaississement diffus menant dans les formes étendues à la linite plastique. O Il existe une certaine corrélation entre l’aspect macroscopique et l’aspect histologique microscopique des lésions : Les cancers polypoïdes sont le plus souvent bien ou moyennement différenciées. Les cancers diffus ou infiltrants sont habituellement peu différenciés. C- Microscopie : O Le cancer du cardia est un adénocarcinome lieberkuhnien plus ou moins bien différencié. O Grade : tumeur bien, moyennement ou peu différenciée. O Classification de l’OMS : C’est la plus largement et fréquemment employée. Elle distingue 04 types : Adénocarcinome papillaire. +++ Adénocarcinome tubuleux. +++ Adénocarcinome mucineux. Carcinome à cellules en « bague à chatons » ou carcinome à cellules indépendantes (donnant le type IV de Borrmann). O Classification de Lauren : Elle classe les tumeurs en 02 types : Le type intestinal. Le type diffus. Type mixte : comportant les 02 types (intestinal et diffus) de manière équivalente. Les carcinomes indéterminés : carcinomes trop indifféenciés. D- Lésions précancéreuses : O Endobrachyœsophage (EBO) ou œsophage de Barrett. O Métaplasie intestinale en muqueuse cardiale. O Lésions de dysplasie. E- Extension tumorale : O L’adénocarcinome du cardia a : une extension bidirectionnelle au sein de la paroi digestive sur l’œsophage et sur l’estomac ; une extension lymphatique très précoce ; une propagation lymphatique bidirectionnelle vers le médiastin et l’abdomen. O Ce cancer semble avoir un pronostic après résection meilleur que celui du cancer épidermoïde de l’œsophage. Ceci est probablement lié à : Un meilleur terrain : moins altéré par les conséquences de l’alcoolo-tabagisme. Une mortalité opératoire plus faible. Une chirurgie plus radicale du fait de la localisation tumorale permettant plus facilement d’obtenir des marges latérales saines. O Extension locale : Elle se fait par contigüité. O Extension régionale : Elle se fait au diaphragme, à la plèvre et au péricarde. Elle se fait aussi également à la rate et à la queue du pancréas. O Extension générale : Se fait sous forme de métastases hépatiques essentiellement mais tardives. O Extension lymphatique : Le drainage lymphatique intra-pariétal : Le drainage lymphatique se fait à partir d’un réseau sous-muqueux et d’un réseau sous-séreux aboutissant à des collecteurs qui gagnent ensuite les chaînes ganglionnaires lymphatiques proprement dites. Au niveau de l’œsophage : Le cheminement sous-muqueux et sous-séreux peut se faire sur des longues distances et le courant lymphatique peut émerger loin du cardia. Des relais ganglionnaires peuvent ainsi être sautés (« skip metastases). 90 % des cancers du cardia ont une propagation intrapariétale au niveau de l’œsophage. Cette propagation, qui est essentiellement sous-muqueuse, peut se faire de manière continue du bas vers le haut, mais aussi de manière discontinue (en « saut de puce ») et sur une distance importante. Cette extension lymphatique intramurale œsophagienne a des conséquences directes sur la technique opératoire (œsogastrectomie). Une uploads/Litterature/ cancer-du-cardia-dems.pdf
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- Publié le Fev 11, 2022
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