Corpus Hermeticum Traduction J. van Rijckenborgh 1 2 Table des matières 1. Poim

Corpus Hermeticum Traduction J. van Rijckenborgh 1 2 Table des matières 1. Poimandrès 2. Poimandrès à Hermès 3. Le grand mal de l'homme est qu'il ne connaît pas Dieu 4. Discours d'Hermès en l'honneur de Dieu 5. Extrait d'un discours d'Hermès à Tat 6. Dialogue universel d'Hermès et Asclépios 7. Discours d'Hermès à Tat sur le cratère et l'unité 8. Hermès à son fils Tat 9. Que rien de ce qui existe véritablement ne se perd 10. Le Bien ne se trouve qu'en Dieu et nulle part ailleurs 11. De l'intellect et des sens 12. Clé d´Hermès Trismégiste 3 13. Le Noûs universel ou l'Esprit sanctifiant 14. Entretien secret sur la Montagne 15. Du penser juste 16. Hermès à Ammon : de l’Âme 17. Hermès à Tat : de la vérité 4 Premier livre1 Poimandrès* 1. Un jour que je réfléchissais aux choses essentielles et que mon cœur* s'élevait dans les hauteurs, toutes mes sensations corporelles s'engourdirent complètement comme chez celui qui, après une nourriture exagérée ou à cause d'une grande fatigue corporelle, est surpris par un profond sommeil. 2. Il me sembla voir un être immense d'une ampleur indéterminée qui m'appela par mon nom et me dit: 3. «Que veux-tu voir et entendre et que désires-tu apprendre et connaître dans ton cœur?» 4. «Qui es-tu?» lui dis-je. 5. «Je suis,» répondit-il, «Poimandrès, être souverain. Je sais ce que tu désires et je suis avec toi partout.» 6. Je lui dis: «Je désire être instruit sur les choses essentielles, comprendre leur nature et connaître Dieu. Oh! comme je désire comprendre!» 7. Il répondit: «Garde bien dans ta conscience ce que tu veux apprendre, et je t'instruirai.» 8. A ces mots, il changea d'aspect et à l'instant, tout me fut découvert en un moment; j'eus une vision sans mesure; tout devint une seule lumière sereine et joyeuse, et je me réjouissais dans sa contemplation. 9. Peu de temps après, dans une partie de cette lumière, des ténèbres 1 Lorsque cela paraît souhaitable, les mots qui figurent dans le glossaire, sont accompagnés dans le texte du signe* 5 effrayantes et lugubres descendirent et tournèrent en spirales sinueuses, comme un serpent. Puis ces ténèbres se transformèrent en une nature humide et indiciblement trouble d'où s'éleva une fumée comme d'un feu et produisant un bruit pareil à un gémissement indescriptible. 10. Puis un cri fit écho, sortant de la nature humide, un appel inarticulé, que je comparai à la voix du feu, tandis que de la lumière, une Parole sainte s'étendait sur la nature et qu'un feu pur jaillissait de la nature humide, subtil, véhément et puissant. 11. L'air, par sa légèreté, suivait le souffle igné; de la terre et de 1'eau, il s'élevait jusqu'au feu, de sorte qu'il y paraissait suspendu. 12. La terre et 1'eau demeuraient telles quelles, étroitement mêlées, si bien qu'on ne pouvait les percevoir séparément; elles étaient continuellement mues par le souffle de la Parole qui planait au-dessus d'elles. 13. Poimandrès me dit: «As-tu compris ce que signifie cette vision?» 14. «Je vais l'apprendre», répondis-je. 15. Alors il me dit: «cette lumière, c'est moi, Noûs*, ton Dieu, celui qui exista avant la nature humide issue des ténèbres. La Parole lumineuse qui émane du Noûs, c'est le Fils de Dieu». 16. «Que signifie cela?» demandai-je. 17. «Comprends-le, ce qui en toi voit et entend, c'est la Parole du Seigneur, et ton Noûs, c'est le Dieu-Père; ils ne sont pas séparés 1'un de 1'autre car leur unité, c'est la vie». 18. «Je te remercie», dis-je. 19. «Élève ton cœur vers la lumière, et connais-la.» 20. A ces mots, il me regarda quelque temps en face de façon si pénétrante que je tremblai à son aspect. 21. Puis, comme il releva la tête, je vis dans mon Noûs, la lumière, 6 composée d'innombrables Puissances, devenue un monde vraiment illimité, tandis que le feu investi et subjugué par une force toute puissante était ainsi arrivé à l’équilibre. 22. Je distinguai tout ceci dans ma vision, grâce à la parole de Poimandrès. Comme j'étais tout hors de moi, il me dit encore: 23. «Tu as vu dans le Noûs la belle forme originelle humaine, 1'archétype, le principe originel antérieur au commencement-sans-fin.» Ainsi me parla Poimandrès. 24. «D'où sont donc venus les éléments de la nature?» demandai-je. 25. Il me répondit: «De la volonté de Dieu, qui, ayant reçu en elle la Parole et contemplé 1'archétype du monde dans sa beauté, façonna, selon ce modèle, un monde ordonné, de ses propres éléments et des âmes qui sont nées de lui. 26. Le Noûs, étant masculin-féminin, et la source de la vie et de la lumière, engendra par une parole un second Noûs démiurge*, qui a façonné, en tant que Dieu du feu et du souffle, sept Gouverneurs* qui enveloppent, de leurs cercles, le monde sensible et le dirigent par ce qu'on nomme le Destin. 27. Aussitôt la Parole de Dieu s'élança hors des éléments actifs qui se trouvent en bas vers ce pur domaine de la nature fraîchement façonnée et il s'unit au Noûs démiurge auquel il est identique. 28. Ainsi les éléments inférieurs de la nature furent abandonnés à eux- mêmes, dépourvus de raison, devenant ainsi simple matière. 29. Mais le Noûs démiurge, uni à la Parole, enserrant les cercles et leur imprimant une rotation rapide, mit en mouvement la marche circulaire de ses créatures, depuis un commencement indéterminé jusqu'à une fin- sans-fin, car la fin rejoint le commencement. 30. Cette rotation des cercles engendra, selon la volonté du Noûs, des éléments déchus, des animaux sans raison (car ils n'avaient plus la Parole au milieu d'eux); l’air produisit les volatiles; l’eau, les animaux 7 aquatiques. 31. La terre et 1'eau avaient été séparées, selon la volonté du Noûs et la terre fit sortir de son sein les animaux qu'elle renfermait: quadrupèdes, reptiles, animaux sauvages et domestiques. 32. Le Noûs, Père de tous les êtres, étant vie et lumière, engendra un Homme* semblable à lui dont il s'éprit comme de son propre enfant. Car 1'Homme qui reproduisait 1'image de son Père était d'une grande beauté. Dieu éprit donc en réalité de sa propre forme et lui livra toutes ses œuvres. 33. Mais quand 1'Homme eut observé la création que le Démiurge avait formée dans le feu, il voulut créer, à son tour, une œuvre, et le Père le lui permit. Alors entrant dans le champ de création démiurgique où il aurait pleins pouvoirs, il observa les œuvres de son frère et les Gouverneurs s'éprirent de lui et chacun d'eux 1'associa à son propre rang dans la hiérarchie des sphères. 34. Alors, connaissant leur essence, et ayant obtenu part à leur nature, il voulut franchir la limite des cercles et connaître la puissance de celui qui règne sur le feu. 35. Alors 1'Homme, ce souverain du monde des êtres à travers la force de cohésion des sphères dont il avait traversé les voiles, se montra à la nature d'en bas dans la belle forme de Dieu. 36. Quand elle contempla celui qui avait en lui-même 1'inépuisable beauté et toutes les énergies des sept Gouverneurs unies en la forme de Dieu, la nature sourit d'amour car elle avait vu se refléter dans l’eau les traits de cette forme merveilleusement belle de 1'Homme et aperçu son ombre sur la terre. 37. Et lui, apercevant dans l’eau de la nature le reflet de cette forme si semblable à lui, éprit d'amour pour elle et voulut habiter là. Et ce qu'il voulut, il le fit à 1'instant et il vint habiter la forme sans raison. La nature ayant reçu en elle son amant, l’étreignit tout entier et ils devinrent un, car le feu du désir était grand. 8 38. Voila pourquoi, seul de toutes les créatures dans la nature, l’homme est double, à savoir mortel de par le corps* et immortel de par l’Homme essentiel. 39. Car, bien qu'il soit immortel et souverain de toutes choses, il subit néanmoins la condition des mortels, car il est soumis au destin. Ainsi, bien que provenant d'un domaine supérieur à la force de cohésion des sphères, cette force le tient en esclavage; et quoiqu'il soit masculin- féminin parce qu'issu d'un Père masculin-féminin et quoiqu'il soit exempt de sommeil parce qu'issu d'un être exempt de sommeil, il est néanmoins vaincu par la convoitise des sens et le sommeil». 40. Je lui dis: «ô Noûs-en-moi, je suis, moi aussi, épris de la Parole!» 41. Poimandrès dit: «Ce que je vais te dire est le mystère resté caché jusqu'à ce jour. La nature devenue une avec 1'Homme produisit une merveille étonnante. L'Homme avait en lui, je te 1'ai dit, la nature des sept Gouverneurs, composée de feu et de souffle; la nature, elle, produisit sans délai sept hommes correspondant aux natures des sept Gouverneurs, à la fois masculins-féminins, à stature verticale.» 42. Alors je m’écriai: «ô Poimandrès, je brûle maintenant d'un désir extraordinaire de t'entendre. Continue, je t'en prie!» 43. «Fais donc silence», dit Poimandrès, «car je n'ai pas achevé mon premier discours!» 44. «Je me uploads/Litterature/ corpus-hermeticum.pdf

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