Cours n°1 - se présenter - présentation du cours : Cours de spécialisation – pe
Cours n°1 - se présenter - présentation du cours : Cours de spécialisation – peu nombreux – réalités de l’histoire des textes : Cet enseignement de 18 heures vise à réfléchir sur le texte dans sa matérialité, depuis les premiers brouillons jusqu´à l´édition imprimée diffusée dans le commerce, en passant par le manuscrit et les différents états imprimés du texte, enfin proposé à la lecture et soumis à l´interprétation. Il faudra prendre conscience du fait qu´un texte a une longue histoire. La critique génétique ou critique de genèse s´attache ainsi aux étapes qui vont de l´idée première de l ´œuvre à l´état du texte remis à l´imprimeur. Mais le même texte connaît d ´autres états, d´autres éditions ; c´est cette fois la tâche de l´édition critique de repérer tous ces états et, de quelque manière, de les fournir au lecteur. Textes étudiés jusqu’ici comme si avaient existé dans la forme où vous les lisez, où vous les étudiez, de tte éternité En réalité, résultent d’une histoire complexe qui est à la fois une histoire intellectuelle (liée aux volontés de l’auteur mais aussi aux interventions des éditeurs… dans un contexte historique évolutif où l’idée qu’on se fait de l’œuvre de l’auteur, du texte a cp changé) et souvent, très largement, une histoire matérielle liée au support du texte, là aussi très évolutif : parchemin pour mss. médiévaux ; papier essentiellement depuis le XVe siècle ; support électronique Cours à deux têtes avec F. Bessire : s’occupera de l’histoire du livre et de l’édition, en gros de l’objet livre dans ses aspects matériels (papier, reliure..) jusqu’à l’édition électronique Ma partie du cours : liée elle aussi à ces aspects matériels (cf. séances hors les murs) mais essentiellement centrée sur le travail du texte (donc aspects plutôt intellectuels) = que le texte idéal n’existe pas = comment et pourquoi le texte a évolué (parfois pour des raisons matérielles, possibles superpositions mais repetita juvant ; plus souvent pour des raisons intellectuelles (texte le plus sûr, le plus conforme aux dernières volontés de l’auteur) voire pour des raisons idéologiques 1 Ex : Voltaire - on préfère un Voltaire (celui de la jeunesse, plus courtisan) à un autre (plus militant, plus engagé) ou l’inverse et, en conséquence, on décide d’éditer telle ou telle édition d’un texte cf. controverse Organisation du semestre pour ce qui concerne les séances du vendredi : - toutes premières séances plutôt théoriques (même si possible, exercices pour toucher du doigt la réalité des problèmes rencontrées) : mise en place des notions importantes (texte de base, schéma d’éditions ou stemma, variantes…) aujourd’hui : cadrage général du type d’approche qui vient d’être décrit à travers la question « Qu’est-ce que la philologie ? » - puis très rapidement, passage à des cas pratiques empruntés largement au XVIIIe mais si possible plus largement, à l’époque moderne (XVIe-XXe) - peut-être, si suffisamment avancés, toute dernière séance consacrée aux problèmes d’édition critique électronique : grands chantiers en cours (Montesquieu) En outre, pour voir des éditions, 2 séances hors les murs (de la classe) -une, dès la semaine prochaine, dans la Bibliothèque du département : Différentes éditions => instabilité du texte - une autre, peut-être, plus tard dans le semestre, à la Bibliothèque Municipale de Rouen Consacrée à l’annotation à partir d’articles des QE (fonds théologique) ou de l’EM (fonds historique . - Qu’est-ce que la philologie ? A quoi ça sert ? A quoi ça a servi ? A quoi ça sert .encore ? Définir la philologie, embarassant : cf. in art. de Frédéric Duval, p. 20 déf. du mot dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert = espèce de science, de surcroît multiforme Idem Zumthor, grand spécialiste de la littérature du MA, dans art. Philologie de l’Universalis Historiquement, philologie reine, autres disciplines (critique littéraire, linguistique..) subordonnées vs. retournement au XXe siècle, en France notamment : la philologie réduite à l’ecdotique fournit matériaux au critique et au linguiste Place mineure (qd elle existe) dans manuels de critique littéraire universitaire (< poids de la critique structuraliste) 2 Plus récemment, 1980-1990, rapprochement de la critique et de la philologie au sein de la critique génétique Mais polémique, sujet à débat : cf. Cerquiglini, Eloge de la variante (1989),la « nouvelle philologie » vs. célébration de Gaston Paris ! Voir site canadien contre l’EGMM En fait, les interprétations restrictives ont triomphé : désormais entendue, en France, comme science de la critique textuelle et même comme science de l’établissement des textes - Dans le cadre de ce cours : philologie des textes modernes avec leur spécificité : 1) conservation des mss. ; 2) pb des éditions autorisées par l’auteur - Philologie des textes médiévaux : les grands problèmes et les deux écoles (Lachmann et Bédier) Attention : Méthodes élaborées sur des mss. Avant Lachmann, on reproduisait un mss. en le retouchant avec d’autres sur la base de conjectures, de façon empirique, sur la base de critères stylistiques… Lachmann (alld- 1793-1851), méthode scientifique élaborée pour l’édition des textes du Nouveau Testament - basée sur la théorie des erreurs = > sert à séparer ou à rapprocher entre eux les différents témoins mss. - en l’absence de l’original1, propose de reconstruire l’archétype2 (cad le père de toute la tradition, texte reconstruit et qui n’existe pas mais d’où dérive toute la tradition cad l’ensemble des mss., mieux des témoins (par ex. un mss. peut être perdu mais on peut avoir une éd. du XVIe siècle qui reproduit ce mss. perdu) Il présente au moins une erreur conjonctive qui le distingue de l’original (autographe3 ou idiographe cad un apographe4 rédigé sous la surveillance de l’auteur) 1 Original : peut être autographe ou idiographe.(cad apographe avec intégrations de l’auteur, ou écrits par un tiers sous la dictée mais authentifié par une simple signature…) – bref, il existe des preuves sûres de l’approbation de l’auteur. Valable pour mss. médiévaux mais aussi pour textes modernes : ex. tirages papier avec simple bon à tirer. Attention l’autographe peut ne pas être l’original : exemple canonique, Boccace, Decameron, en 1370, Boccace lui-même a recopié de sa propre main mais la tradition mss. remonte à un original daté de 1351. Jusqu’en 1972, le mss. de 1370 était intégré à la tradition. Même chose à l’époque moderne pour Anatole France : il recopiait ses propres textes à partir des éditions imprimées. Au XVIIIe siècle, encore très fréquent de recopier des éditions mss => le mss. dérive de l’édition !! 2 Archétype : 1ère copie non conservée de l’autographe mais qui est différente de lui par la présence d’une erreur conjonctive (une erreur qui unit, connecte, relie obligatoirement logiquement deux mss). 3 Autographe : de la main de l’auteur 3 - propose le 1er une méthode scientifique, qui répertorie les différents types d’erreurs (saut du même au même) et sur la base de ces erreurs, rebâtit un texte idéal. Méthode adoptée pour la 1ère fois en 1872 pour un texte de la littérature en langue romane par un Français, Gaston Paris : édition de la Vie de saint Alexis. Dans l’introduction, énonce synthétiquement les critères de l’édition critique selon la méthode de Lachmann et fait la distinction entre la critique des variantes et la critique des formes (considérations de type stylistique). En effet, avec la méthode de Lachmann appliquée mécaniquement, on obtenait des résultats en contradiction avec les habitudes stylistiques de Dante. Méthode fondamentale mais va être mise en défaut par un élève de Gaston Paris, Joseph Bédier : Bédier pointe du doigt le fait que les stemmi de Lachmann sont tjs bipartites et que donc, dans la reconstruction de l’archétype, c’est à la fin le philologue qui décide de manière arbitraire entre A et B. Il propose une autre méthode, celle du « bon manuscrit » cad le choix du meilleur mss. reproduit en introduisant les corrections évidentes et indispensables = reproche en fait à Lachmann d’avoir créé un texte idéal qui n’a jamais existé Au contraire, avec sa méthode, on présente au moins un texte qui a eu une existence historique Autres méthodes, perfectionnements (le bénédictin Dom Quentin) etc…. : en France (et en partie en Italie), à partir des années 1920, ttes les éditions sont faites sur la méthode de Bédier, y compris pour des raisons politiques (anti- allemandes, idéologie nationaliste cf. essai de Maurice Willemotte vs. Alexandre Micha qui réintroduit les stemmi de Lachmann et choisit le meilleur mss. seulement dans un 2e temps en le corrigeant avec les meilleurs mss. des autres branches de la tradition) Ccl° -transition vers le cours n°2 Pour l’édition des textes modernes, recours à la même terminologie, parfois aux mêmes méthodes (cf stemma des Lettres philosophiques) raison pour laquelle nous nous sommes arrêtées sur cet historique aujourd’hui mais les problèmes sont différents : 4 Apographe : 1ère copie dérivée de l’original – l’original peut ne pas exister ou exister seulement pour certaines parties. Ex. canonique médiéval : Pétrarque, Canzoniere (Vat. Lat. ***) : on a l’original mais il est seulement en partie autographe, ayant été écrit principalement par Giovanni Malpaghini, même s’il est certain uploads/Litterature/ dacfinitions-philologietermes-a-connaa-tre.pdf
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- Publié le Mai 07, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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