Michel BERGÈS Professeur des universités, Agrégé de science politique Universit

Michel BERGÈS Professeur des universités, Agrégé de science politique Université de Bordeaux, Faculté de Droit / Université de Toulouse 1 Capitole (avril 2015) “Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique.” Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, Professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi Page web. Courriel: jean-marie_tremblay@uqac.ca Site web pédagogique : http://jmt-sociologue.uqac.ca/ Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Michel Bergès, “Démystifier Maurice Duverger, alias «Philippe Orgène»...” (2015) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Michel Bergès, “Démystifier Maurice Duverger, alias «Philippe Orgène»...” (2015) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, socio- logue, bénévole, professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi, à partir de : Michel BERGÈS “Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique”. Bordeaux : Université de Bordeaux, édition entièrement révisée et augmentée, 9 avril 2015, 44 pp. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 6 janvier 2015 et reconfirmée le 9 avril 2015 de diffuser cette version de ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.] Courriel : michel.berges@free.fr Polices de caractères utilisée : Times New Roman, 14 points. Notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 9 février 2015 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Michel Bergès, “Démystifier Maurice Duverger, alias «Philippe Orgène»...” (2015) 4 Michel BERGÈS Professeur des universités, Agrégé de science politique Université de Bordeaux IV Montesquieu “Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique” Bordeaux : Université de Bordeaux, édition entièrement révisée et augmentée, 9 avril 2015, 44 pp. Michel Bergès, “Démystifier Maurice Duverger, alias «Philippe Orgène»...” (2015) 5 Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique Pr. Michel Bergès Université de Bordeaux avril 2015 Michel Bergès, “Démystifier Maurice Duverger, alias «Philippe Orgène»...” (2015) 6 Table des matières “Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique”. Introduction I. Duverger-Orgène, au service carriériste de la « Révolution nationale » – Un antisémitisme duvergérien caractérisé – L’arrogance durvergérienne décalée de servir la Révolution nationale : le rêve d’être « secrétaire général à la Jeunesse de Vichy » II. Dissociation cognitive, rédomption, repentance calculée – Servir Vichy en tant que jeune agrégé de Droit public – De la reconstruction échevélée de soi, ex post , dans une cité « au men - songe déconcertant » Annexe 1. L’article du 28 novembre 1942 dans Le Progrès de Bordeaux, lors de l’obtention de l’agrégation par Maurice Duverger. Annexe 2. Article de La Petite Gironde, du 12 janvier 1943 concernant l’École régionale d’Administration, avec en photo, Maurice Duver- ger et Maurice Papon. Annexe 3. Extrait des mémoires enregistrées et révisée, Le Sel et le Refus, à partir de 27 heures d’enregistrement à Paris d’un entretien avec le journaliste et musicologue Claude Glayman, qui devait le publier au départ dans la collection qu’il dirigeait, « Les Grands Journa- listes », chez Stock. Annexe 4. Lettres d’échanges entre Maurice Duverger et Marc Granet, au su- jet du passage cité précédemment concernant « l’Équipe » du Pro- grès de Bordeaux, qui devait originairement être publié dans l’ou- vrage de Mémoires de Duverger, et qui sera caviardé dans la ver- sion finale édité par Albin Michel. Annexe 5. Liste des articles de Maurice Duverger-« Philippe Orgène » dans Le Progrès de Bordeaux Michel Bergès, “Démystifier Maurice Duverger, alias «Philippe Orgène»...” (2015) 7 Michel BERGÈS Professeur des universités, Agrégé de science politique Université de Bordeaux IV Montesquieu “Démystifier Maurice Duverger, alias « Philippe Orgène » : le devoir des historiens du politique”. Bordeaux : Université de Bordeaux, édition entièrement révisée et augmentée, 9 avril 2015, 44 pp. INTRODUCTION Retour à la table des matières Le professeur Maurice Duverger, né en 1917, issu de la Faculté de Droit et fondateur de l’Institut d’Études de Bordeaux, pilier de la créa- tion d’une certaine « science politique » française, est décédé le 17 dé- cembre dernier. Les éditorialistes ont rendu compte de sa carrière et l’ont enseveli sous les éloges. Ceux-ci étaient-ils mérités ? Sur le plan déontologique, non. Nous allons voir qu’il a toujours cherché à dissimuler son passé idéologico-politique des années trente et quarante. Et sur le plan scientifique, son apport se montre, hélas, tout à fait dépassé. Même si – bizarrerie mnémonique – il est encensé par le directeur actuel de l’IEP de Bordeaux, qu’il a fondé. Cependant, les historiens ont critiqué ses analyses simplistes des partis, de leurs origines, de leurs alliances formant des « blocs » et des « fronts », du poids des modes de scrutin, faits que d’autres avaient déjà découverts avant lui (l’Allemand Ferdinand A. Hermens, le Sué- dois Herbert Tingsten…). Son comparatisme a sous-estimé les contextes nationaux et idéologiques. Et il a ignoré des ouvrages de ré- férence comme celui de Georges Bourgin, Jean Carrère, André Guérin (Manuel des partis politiques en France, Paris, Éditions Rieder, 1928), ou celui de Fernand Corcos (Catéchisme des partis politiques, 1932) – qu’il ne pouvait pas « politiquement » citer, ce dernier, Michel Bergès, “Démystifier Maurice Duverger, alias «Philippe Orgène»...” (2015) 8 brillant avocat au barreau de Paris, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, étant aussi un « sioniste » conséquent –, études qui mon- trèrent l’importance des ligues, des associations, des groupes de pres- sion, dans la formation des coalitions partisanes, selon une vision réa- liste plus que juridique et typologique du sujet. Les comptes rendus de presse lors du décès en question ont aussi évoqué, au détour, un problème qui ne relève point, selon la façon dont ils l’ont présenté, de « la polémique », mais bien plutôt de la science historienne du politique : l’utilisation par cet universitaire de « pseudonymes » pour rédiger des articles idéologiques dans la presse fascistoïde locale des années trente et sous le régime de Vichy. Des informations concernant le démon politicien qui habita étran- gement pendant près de soixante ans ce juriste-journaliste-acteur de théâtre, issu dans sa prime jeunesse du monde catholique local par rapport auquel il en franchit les frontières éthiques 1, méritent d’être rappelées en toute brièveté. En deux temps. D’abord, par une démons- tration brève, montrant les engagements de Duverger sous le Régime de Vichy en faveur de la « Révolution nationale », en termes de sou- tien sans ambages à la propagande de ce régime (I.) 2. Puis, en nous in- terrogeant sur la façon dont ce juriste habile joua avec sa propre his- toire, en recherchant avec une assiduité calculée, pour se « couvrir », l’aval de nombre d’acteurs qu’il trompa, en les sollicitant de façon su- breptice en les utilisant pour sa « défense », mais en les laissant totale- 1 Cf. ces Mémoires édités de Maurice Duverger, L’Autre Côté des choses, Paris, Albin Michel, 1977. En fait, ce sont là des mémoires réécrites et tirées d’un entretien de vingt-sept heures d’enregistrement durant quatre jours, dans son bureau parisien de la rue des Fossés Saint-Jacques, avec le journaliste et musi- cologue Claude Glayman, dactylographié en 1975 sous le titre : Le Sel et le refus. Nous en avons retrouvé un exemplaire original. Le texte en question est bien plus complet que l’ouvrage publié. Il intègre notamment un passage de trois pages très euphémique sur la participation de l’auteur au Progrès et à « l’Équipe », sans tout révéler évidemment à Claude Glayman, lui aussi « en- fumé », comme le seront d’autres acteurs uploads/Litterature/ demystifier-maurice-duverger-css.pdf

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