francis poulenc | mélodies Les anges musiciens... sophie karthäuser eugene asti

francis poulenc | mélodies Les anges musiciens... sophie karthäuser eugene asti, piano  FRANZ LISZT Deux poèmes de Louis Aragon FP 122 1 | 1. C. 2’46 2 | 2. Fêtes galantes 0’57 3 | “Bleuet” FP 102 (Guillaume Apollinaire) 2’51 4 | Voyage à Paris FP 107 n°4 (Guillaume Apollinaire) - n°4 de “Banalités” 0’56 5 | Montparnasse FP 127 no.1 (Guillaume Apollinaire) - n°1 de “Deux mélodies de Guillaume Apollinaire” 3’02 6 | Hôtel FP 107 no.2 (Guillaume Apollinaire) - n°2 de “Banalités” 1’59 “Trois poèmes de Louise Lalanne” FP 57 7 | 1. Le présent (Marie Laurencin) 0’51 8 | 2. Chanson (Guillaume Apollinaire) 0’40 9 | 3. Hier (Marie Laurencin) 1’47 10 | Ce doux petit visage FP 99 (Paul Éluard) 1’41 11 | Main dominée par le cœur FP 135 (Paul Éluard) 1’19 Tel jour telle nuit FP 86 (Paul Éluard) 12 | 1. Bonne journée 2’20 13 | 2. Une ruine coquille vide 1’54 14 | 3. Le front comme un drapeau perdu 1’02 15 | 4. Une roulotte couverte en tuiles 0’59 16 | 5. A toutes brides 0’37 17 | 6. Une herbe pauvre 1’22 18 | 7. Je n’ai envie que de t’aimer 0’53 19 | 8. Figure de force brûlante et farouche 1’20 20 | 9. Nous avons fait la nuit 2’57 21 | Vocalise-Étude FP 44 3’12 FRANCIS POULENC (1899-1963) Les anges musiciens... Fiançailles pour rire FP 101 (Louise de Vilmorin) 22 | 1. La Dame d’André 1’32 23 | 2. Dans l’herbe 2’14 24 | 3. Il vole 1’45 25 | 4. Mon cadavre est doux comme un gant 2’38 26 | 5. Violon 2’01 27 | 6. Fleurs 2’28 28 | Fancy FP 174 (William Shakespeare) 1’36 La courte paille FP 178 (Maurice Carême) 29 | 1. Le sommeil 2’02 30 | 2. Quelle aventure ! 1’02 31 | 3. La reine de cœur 1’34 32 | 4. Ba, Be, Bi, Bo, Bu 0’31 33 | 5. Les anges musiciens 1’27 34 | 6. Le carafon 1’06 35 | 7. Lune d’Avril 2’26 Deux chansons pour Yvonne Printemps 36 | À sa guitare FP 79 (Pierre de Ronsard) 2’38 37 | Les chemins de l’amour FP 106 (Jean Anouilh) 3’31 sophie karthäuser, soprano eugene asti, piano   3 français Il est habituel de situer la naissance de la mélodie française au moment où Berlioz compose le recueil des Nuits d’été. Se démarquant de la romance, ce genre se fonde sur un rapport plus étroit du chant et de la poésie, tout en confiant au piano une tâche plus ambitieuse que le seul accompagnement, ou soutien, de la ligne mélodique. Après Fauré et Debussy, c’est incontestablement Poulenc qui, quantitativement et qualitativement, se libère de la production courante et réalise un des plus admirables corpus de mélodies – peut-être même le point d’aboutissement et de décadence du genre, dans le sens où personne ne saura après lui se l’approprier et le régénérer au point d’en faire une ligne directrice de toute sa production. Né en 1899, mort en 1963, Poulenc hérite de l’art du xixe siècle qu’il parvient à renouveler à l’intérieur du langage tonal, notamment en s’inspirant de poètes contemporains (Apollinaire, Éluard, Aragon, Louise de Vilmorin). C’est dans la prosodie, les images, les atmosphères propres à chaque texte, qu’il puise son inspiration, mais aussi en écoutant la voix des poètes qui, souvent, ont été ses amis. Le timbre et le débit du poète-lecteur est aux yeux du compositeur une clef essentielle pour pénétrer le mystère d’une œuvre. Complément indispensable de cette écoute de l’autre, l’écho intime que produisent un mot, un vers, une impression animent la pensée du musicien. Reliant l’expérience singulière du poète à ses propres souvenirs personnels, Poulenc parvient à créer une aura expressive unique dans toute la production mélodique de son temps. Composé en 1939, Fiançailles pour rire est pensé comme un cycle féminin, sorte de pendant au cycle masculin Tel jour telle nuit. Poulenc entend dans les mots de Vilmorin une impertinence sensible, un délicat mélange de libertinage et de gourmandise, de légèreté et de gravité. Le ton souvent doux, parfois apparemment anodin, ne doit pas faire oublier l’arrière-plan émotionnel et souvent tragique : la mort est là et a déjà projeté dans le passé les êtres chers (n°2) et même le narrateur (n°4). La Courte Paille (1960) est un véritable cycle en miniature, conçu pour que Denise Duval, l’interprète-muse de Poulenc, le chante à son petit garçon. Parfaitement à l’aise pour retrouver l’esprit d’enfance, Poulenc alterne le farfelu et le poétique tout en créant une forte unité par quelques réminiscences d’une pièce à une autre. Rêve d’un retour au pays perdu, la dernière mélodie clôt la boucle de ce temps retrouvé. “Comment faites- vous pour agrandir jusqu’aux étoiles les intentions simplement suggérées par les vers ?” s’émerveille Maurice Carême. Le 30 novembre 1940, le public parisien découvre la nouvelle comédie de Jean Anouilh, Léocadia, avec une musique de scène de Poulenc qui comprend notamment une valse interprétée par Yvonne Printemps, Les Chemins de l’amour, véritable chanson sentimentale, véritable “tube”. Datant de 1943, les Deux poèmes de Louis Aragon réunissent deux affects contrastés typiques de l’univers de Poulenc. Fêtes galantes renoue avec l’univers du Nogent de son enfance, traversé de figures grotesques. C’est un film faisant se succéder à toute allure des scènes invraisemblables observées durant l’Occupation. Les Trois poèmes de Louise Lalanne de 1931 sont en fait d’Apollinaire (n°2) et de Marie Laurencin (n°1 et n°3). Déclaration véhémente et finalement désespérée, le n°1 emprunte son écriture pianistique au Finale de la Sonate op.35 de Chopin. Poulenc transcende le style de la chanson avec le n°2, qui tient de la gaité hystérique, et de la romance avec le n°3, qui ennoblit l’expression sentimentale à fleur de peau. Composée en 1946, Main dominée par le cœur fait défiler les images d’Éluard sur un flux continu de doubles croches. Plutôt que de s’achever sur un sentiment négatif, l’envol et la disparition des images apportent une forme d’apaisement que Poulenc traduit par une belle éclaircie en do majeur. Ce doux petit visage (1939) est dédié à la mémoire de la grande amie de Poulenc, Raymonde Linossier, décédée en 1930. Tendresse et résignation s’accomplissent dans le dernier vers d’Éluard, où s’exprime de façon contenue toute la puissance nostalgique de la musique de Poulenc : “Rien que cette jeunesse qui fuit devant la vie.” Achevé en 1937, le cycle Tel jour telle nuit marque le sommet de la production mélodique de Poulenc, par sa construction et la force lyrique qu’Éluard lui a permis d’exprimer en musique, mais aussi par la création d’une continuité musicale dans le morcellement poétique et l’incroyable vigueur des scènes contrastées, toutes vivifiées par des souvenirs personnels du compositeur : apaisement et réactivation du passé (n°1), rêve nocturne (n°2), angoisse (n°3), vision d’une réalité sinistre (n°4), mouvement des désirs (n°5), dépouillement et fragilité (n°6), élan de l’amour qui s’identifie au monde (n°7), révolte face au corps aimé inatteignable (n°8), émerveillement devant l’être aimé et l’intimité renouvelée (n°9). Le postlude accorde à la musique l’instant de prolongement et de dépassement des mots. Tirée du Marchand de Venise de Shakespeare, Fancy (1959) a la grâce de l’anodin et du joli. Bleuet tient de la prière. Composée en 1939, la mélodie réussit la combinaison délicate de l’humilité et de la gravité. La douceur d’autrefois y rejoint le trouble face au spectacle d’une vie écourtée. “Nous touchons de plus près, je crois, écrit Poulenc, à cet instant mystérieux où, laissant sa dépouille au vestiaire, l’âme s’envole dans l’inconnu après un long regard jeté sur “la douceur d’autrefois”. La rare Vocalise (1927) fait partie du Répertoire moderne de vocalises-études publié chez Leduc en 1929 par Amédée-Louis Hettic, professeur de chant au Conservatoire de Paris. Le recueil Banalités date de 1940. Le titre est programmatique d’une esthétique qui parvient à une irradiation poétique du quotidien. Voyage à Paris (n°4) célèbre en une valse bien marquée et des vers délicieusement stupides la ville aimée autant par Apollinaire que par Poulenc. Hôtel (n°2) superpose de superbes harmonies à un chant flegmatique et parvient à rendre une forme de voluptueuse désinvolture. Tiré des Deux Mélodies de Guillaume Apollinaire de 1945, Montparnasse, qui semble couler d’une seule veine, est le fruit de quatre années de maturation. Elle présente un autre visage de Paris – lyrique et grave. Portée par la douceur mélancolique qui caractérise une grande partie de la production de Poulenc, elle s’achève très inhabituellement par une vocalise étale sur le mot “aventure”, figure des pensées qui se dispersent et d’une nonchalance nostalgique. HERVÉ LACOMBE tracks plages cd   4 english It is customary to date the birth of the French mélodie from the moment Berlioz composed the collection Nuits d’été. Distancing itself from the romance, the new genre was founded on a closer relationship between vocal line and poem, while giving the piano a more ambitious task than merely accompanying, or supporting, the melodic line. After Fauré and Debussy, it was unquestionably uploads/Litterature/ es-anges-musiciens-francis-poulenc-melodies.pdf

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