1 OUTIL D’EVALUATION DU BEGAIEMENT Dénomination OUTIL D’EVALUATION DU BEGAIEMEN

1 OUTIL D’EVALUATION DU BEGAIEMENT Dénomination OUTIL D’EVALUATION DU BEGAIEMENT Auteurs 1ère version : Van Hout A. & Estienne F. / version remaniée : Estienne F. Edition 1ère version : 2005 dans « LES BEGAIEMENTS - histoire, psychologie, évaluation, variétés, traitements » (MASSON) version remaniée (2007), qu’on peut obtenir par mail en s’adressant à Françoise Estienne : francoiseestienne@hotmail.com Domaines investigués Outil d’évaluation objective et subjective du bégaiement par le logopède d’une part et par le patient et/ou ses parents d’autre part; menant à l’établissement d’un profil de sévérité du bégaiement Population Enfants-adolescents Adultes 2 Examiner un bégaiement Un outil d’évaluation : Adultes Enfants-Adolescents Françoise Estienne 3 Sommaire La version pour les adultes Remarques préliminaires Présentation de l’outil Les conditions de passation Mode d’emploi et consignes Les épreuves Un questionnaire d’évaluation La version pour les enfants et les adolescents Remarques préliminaires Présentation de l’outil Mode d’emploi et consignes Les épreuves 4 La version pour les adultes 5 Remarques préliminaires 1 - On ne perdra jamais de vue qu’on ne teste pas un bégaiement mais une personne qui bégaie avec tout ce que cala représente pour elle d’inconfort et de souffrance. 2 - L’inconfort du bègue n’est pas nécessairement lié à la gravité de son bégaiement mesuré par le nombre d’accros. Un bégaiement léger peut être vécu comme un handicap important pour la personne qui en est atteinte. A l’inverse un bégaiement accentué peut ne pas vraiment déranger le bègue. 3 - Le bégaiement se caractérise par une disfluence très fluctuante : au cours d’une séance d’examen un bégaiement léger ou parfois nul peut être très ac- centué dans la vie courante. 4 - Au cours de l’examen la disfluence peut être très inégale en fonction du stress de la personne, des questions, des situations langagières et de commu- nication proposées. 5 - L’ampleur d’un bégaiement ne préjuge pas de l’efficacité d’une thérapie : un bégaiement très sévère peut s’améliorer rapidement, tandis qu’un bé- gaiement léger peut stagner. Il s’ensuit que pour reprendre Le Huche (1998) « A quoi bon mesurer laborieusement quelque chose qui n’a pas de signification fiable. Les phénomènes qui sous-entendent le bégaiement et qui en constituent les mécanismes profonds sont plus importants à considérer et à évaluer que les manifestations ex- térieures de celui-ci. La rougeole se manifeste évidemment par de fâcheuses taches rouges sur le corps, mais personne pourtant ne songe à apprécier la gravité d’une rougeole d’après le nombre de taches. Pour le bégaiement je dirais, en forçant un peu, que les accidents de parole c’est presque la même chose que les taches pour la rougeole ce qui apparaît au dehors n’est pas le fond du problème. » Néanmoins, décrire et quantifier les manifestations du bégaiement peut être utile si la démarche s’inscrit dans un dialogue avec la personne bègue pour lui permettre d’appréhender son bégaiement dans l’optique d’une anomalie de la parole sur laquelle elle va pouvoir agir. 6 Présentation de l’outil L’examen est conçu comme un dialogue constant avec la personne bègue. C’est l’occasion pour elle de parler de son bégaiement et de le mettre à dis- tance pour l’observer, le mesurer, le démystifier. Il se clôturera par la conviction que le bègue va pouvoir gérer sa parole. Les outils sont conçus dans une version pour les adultes et une autre adaptée aux enfants et adolescents. Ces outils tiennent compte des manifestations extérieures du bégaiement et de ses répercussions sur le vécu personnel et professionnel de la personne bè- gue. Son maniement est aisé. Les résultats se synthétisent sous la forme d’un profil qui permet de visualiser le degré de sévérité du bégaiement, sa dispersion selon les épreuves ou son homogénéité. Il peut servir de synthèse chiffrée pour établir un rapport de prise en charge, établir un bilan de l’efficacité d’une remédiation. Les conditions de passation La séance d’examen sera enregistrée avec l’accord de la personne. L’examinateur en expliquera sa raison d’être. Cet enregistrement est utile pour analyser la parole, avoir un document qui peut servir de référence pour évaluer l’efficacité d’une remédiation. Pour la personne qui bégaie écouter l’enregistrement va lui permettre de le mettre à distance, de le démystifier et de s’engager concrètement sur la voie d’une remédiation. 7 Mode d’emploi et consignes Nous reprenons les consignes pour chaque investigation Les données anamnestiques Les réponses à ces questions sont une bonne entrée en matière. Les questions ne sont pas à poser systématiquement mais elles visent à connaître la per- sonne bègue et à approfondir l’histoire de son bégaiement. On peut utiliser la version simplifiée par exemple pour un rapport succinct. La version plus complète S’il n’enregistre pas le dialogue, l’examinateur prendra discrètement des notes. 1 - Niveau de gravité Il s’agit d’une analyse subjective où le bègue et l’examinateur donnent leur avis. Ce niveau de gravité peut se baser sur la qualité de la parole au cours du recueil des données anamnestiques. Les consignes : Nous dialoguons depuis x minutes. A votre avis comment évaluez-vous votre parole sur une échelle à 4 degrés : - le 1 étant le moins grave - le 4 le plus grave. Le thérapeute entoure également le chiffre correspondant à son estimation et justifie sa réponse. 2 - Le % global moyen des accrocs au cours de l’entretien En se référant au dialogue anamnestique on pose la question suivante : si vous deviez donner un % moyen des accrocs, lequel ce serait. L’examinateur coche également son%. Chacun justifie sa réponse. 8 Variante Le % moyen des accrocs peut être remplacé par le % moyen de satisfaction selon la question suivante : - quel % de satisfaction vous donnez-vous pour évaluer votre parole ? - maintenant depuis que nous dialoguons, - en général. Centrer le bègue sur cet aspect positif a une connotation plus dynamique que se centrer sur ce qui ne va pas. 3- Types d’accrocs On demande au bègue s’il est conscient du type des accrocs de sa parole. L’examinateur remplit la grille en expliquant les rubriques. - Répétitions : reprise d’un élément plusieurs fois de suite (son, mot, ensemble de mots), - Spasmes – blocages : suspension de la parole sur un mot, un phonème avec crispation des organes phonatoires, - Prolongation : le bègue prolonge intempestivement un phonème … - Pauses intempestives : la parole est désarticulée, les pauses ne coïncident pas avec le sens. Exemple : il fait beau aujourd’hui peut être interrompu n’importe où : il … f…ait beau … - Mouvements associés La parole est accompagnée de mouvements souvent spasmodiques et incontrôlés de n’importe quelle partie du corps ; cela n’a rien à voir avec les ges- tes normaux qui ponctuent une parole normale. - Fuite du regard Le bègue ne regarde pas son interlocuteur ou très peu, furtivement. - Evitement de mots Le bègue évite des mots ou des phonèmes qui sont devenus phobiques. Exemple : les k, les t. Il les remplace par d’autres mots. - Eléments parasites - La parole est émaillée d’interjections vides : alors, putain ! et donc … 9 Le but de ce recensement est de vérifier la connaissance qu’a la personne bègue des manifestations de son bégaiement pour mieux le comprendre et y porter remède. 4- Maîtrise de : Voix : l’examinateur estimera la qualité de la voix : Excellent : correspond à une voix bien posée, agréable à entendre car harmonieuse, Bon : voix bien posée mais avec irrégularités, Perturbé à très perturbé : voix non maîtrisée en hauteur, trop aigüe à subaigüe, très irrégulière avec un caractère explosif Coordination pneumo phonique : Excellent : bien adaptée, avec reprises d’air régulières et discrètes, coïncidant avec les unités de sens. Bon : de brèves incoordinations. Perturbé : reprises d’air inadéquates, irrégulières. Très perturbé : anarchie complète avec reprises aléatoires, parole parfois, lors de la phase inspiratoire. Débit : Excellent : ni trop rapide, ni trop lent, naturel, adapté au contenu, flexible. Bon : régulier mais trop rapide ou trop contrôlé, un peu artificiel. Perturbé : très irrégulier. Très perturbé : pas du tout maîtrisé, parle par à coups, le locuteur est en attente, en suspens. Intonation : Excellent : mélodieuse, variée, souple. Bon : relativement excellent. Perturbée : mal gérée, raideur, monotonie. Très perturbée : aucune modulation ou pas du tout adaptée. 10 Langage Questions - à poser au bègue - à soumettre à l’observation de l’examinateur 1. Le bègue a-t-il un manque de mots ? 2. Les accrocs ont-ils lieu dans un mot engagé ou dans la recherche d’un mot ? 3. Recourt-il à des périphrases pour éviter un mot ? 4. Redoute-t-il certains mots qui commencent par un phonème précis ? 5. Contourne-t-il sa pensée pour éviter tel ou tel mot ? 6. Fait-il des phrases nettes, claires ou très embrouillées ? 7. Le bègue a-t-il des difficultés pour s’exprimer par écrit ? 8. Quels types de mot sont atteints : - mots clés, - morphèmes ou mots outils (articles, prépositions ...) ? 5 – Endroits des accrocs L’examinateur cochera les cases adéquates en se référant à l’enregistrement de l’anamnèse ou à uploads/Litterature/ evaluation-begaiement-enfant-et-adulte.pdf

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