Exposé de Théorie Littéraire : L’esthétique de la réception, Jauss. Paru pour l

Exposé de Théorie Littéraire : L’esthétique de la réception, Jauss. Paru pour la première fois en 1978 Préface de Starobinski Présentation de l’auteur : Hans Robert Jauss 1921-1997 Historien et théoricien de la littérature française Enseignant à l’université de Constance. Avec Wolfganf Iser, il est connu pour avoir représenté ce qu’on appelle l’école de Constance, un mouvement théorique des années 70. Un mouvement veut se positionner à la fois face à la focalisation de l’histoire littéraire sur le contexte (donc souvent, l’approche du texte à travers son auteur, ou le contexte historique) et face la focalisation du structuralisme des années 60 sur le texte. Donc 2 entités qui étaient souvent opposées, et auxquelles l’école de Constance a voulu ajouter une sorte de Tiers-Etat littéraire : Le lectorat. Et on voit voir que c’est ce troisième élément qui va permettre de réconcilier les 2 premiers. Un texte articulé en 5 grandes parties. 1 : L’histoire de la littérature : un défi à la théorie littéraire >Il explique que le structuralisme a discrédité l’histoire littéraire et qu’il faut la réviser pour la réhabiliter 2 : Histoire et histoire de l’art >Jauss insiste sur le rôle de la réception dans l’histoire de la littérature/ Montrant que les lecteurs contribuent à construire des liens entre les œuvres, à mettre en prespective, à les faire évoluer. Sans cet aspect en tête, on construit une histoire littéraire plate, qui ne peut expliquer la littérarité d’une œuvre. 3 : Petite apologie de l’expérience esthétique >il essaie d’expliquer comment les œuvres littéraires font participer le lecteur et cela le mène à soulever la question de la fonction de la littérature 4 : la modernité dans la tradition littéraire et la conscience d’aujourd’hui >s’interroge sur la définition du terme « moderne » et sur son évolution puisque c’est une question qui met la relation entre le lecteur et l’œuvre au cœur de l’étude du texte 5 : post face et méthode partielle >explique de manière plus pratique comment on doit interroger une œuvre Dans sa préface, Starobinski explique que les Textes de Jauss s’intéressent aux tâches de la recherche littéraire mais aussi à la fonction même de la littérature. Présente un texte qui selon lui va relancer les débats et faire évoluer les recherches littéraires françaises car il remet en cause le structuralisme qui s’est imposé dans les années 60 Pour Starobinski, l’intérêt principal du texte : -original -fait état de différentes théories pour éviter de tomber dans le dogmatisme et il reste ouvert au dialogue. C’est vrai que Jauss définit lui-même sa méthode comme « partielle » et ainsi invite d’autres théoriciens à compléter sa propre méthode Il met en perspective différents courants et propose la théorie de la réception comme moyen de palier à leurs défauts -Starobinski souligne aussi le fait que jauss a une connaissance très vaste et très précise de la littérature française, ce qui rend sa réflexion englobante et donc plus juste. (Proust, Flaubert, Baudelaire, et même des études sur la littérature du Moyen âge). C’est ce qui lui permet d’avoir une vue d’ensemble et donc de s’intéresser à des questions d’historicité et aux fonctions de production et de communication de la littérature. En tant qu’enseignant, il est aussi sensibilisé à la question de l’angle de vue sous lequel on va aborder la littérature pour l’étudier et à l’évolution de la perception des textes dans le temps. Jauss base sa réflexion sur le constat d’une ambivalence de la littérature : d’une part, on a un texte fixe, durable et transmissible, d’autre part on a des interprétation éphémères et plurielles. Pour Jauss, il faut s’intéresser à cette ambivalence et à cette diachronie, l’interroger. C’est ainsi que l’on comprend que l’œuvre propose un dialogue avec les lecteurs. Si on ne voit pas le dialogue entre l’œuvre et le lecteur on passe à côté du pouvoir productif, créatif et libérateur de l’œuvre, puisque le dialogue implique un effet sur le monde. Pour lui, le meilleur prisme pour étudier ces 2 aspects est donc celui de la réception. Il fait donc un état des lieux et dénonce les 2 plus grands écueils auxquels la théorie de la réception tente de palier. Il faut réhistoriciser l’étude de la littérature, mais sans tomber dans l’écueil de l’histoire littéraire traditionnelle, qui ne fait qu’étudier une chronologie, faire un état des lieux assez plat. A l’inverse, l’écueil du structuralisme, est de mettre de côté la question de l’évolution de l’œuvre car il la voient comme un système autonome. A la limite, ils vont peut-être étudier l’histoire de la littérature mais comme un univers séparé du reste du monde. Dans les théories qui ont tenté d’historiciser l’œuvre, Jauss présente le marxisme, qui veut étudier l’œuvre à partir de l’époque qui l’a fait naître. Mais il refuse de séparer l’œuvre de la réalité, d’en faire un reflet ; erreur que l’on a tendance à commettre depuis Platon et qui se retrouve dans le marxisme, qui veut faire de la littéraire le simple reflet de réalités sociales et historiques. Pour Jauss, ces courants sont trop dogmatiques et s’enferment dans des systèmes de pensée qui privilégient un aspect de la littérature et négligent les autres. Ces courants omettent l’importance des liens et des relations (entre les ltextes, entre l’eouvre et la société) car ils ont oublié que l’œuvre avait un destinataire. Or le destinataire a une fonction historique. Comme le formule Starobinski, « la littérature et l’art ne deviennent processus historique que moyennant l’expérience de ceux qui accueillent les œuvres, en jouissent, les jugent ». Ils ont un « rôle actif ». Les lecteurs sont les « actualisateurs » de l’œuvre. Ils la concrétisent. Mais alors comment étudier la réception ? Il ne s’agit pas de considérations psychologiques individuelles, mais de la manière dont le texte lui-même se positionne dans un dialogue prééxistant. C’est-à-dire le dialogue des œuvres entre elles. En fait, la figure du lecteur se trouve dans le texte lui-même, puisque le texte guide le lecteur à travers des signaux et des codes parce qu’il connaît ses grilles d’interprétations, qui sont déterminées par les œuvres littéraires précédentes qui créent un horizon d’attente, auquel le texte va se conformer ou dont il va s’écarter. C’est en cela que la littérature peut provoquer et transgresser à travers la surprise et même le scandale. C’est la théorie de l’écart. Cette théorie est développée à partir de la notion « d’horizon d’attente », empruntée à Husserl. Donc on a un horizon du lecteur, connu par l’auteur, qui va choisir de s’y conformer ou de surprendre. Chez Jauss, la notion d’horizon d’attente s’applique surtout à la première lecture : un aspect très important est le détachement de l’œuvre par rapport au contexte esthétique, moral et social, mais aussi par rapport aux conventions littéraires. C’est une notion qui repose sur l’idée de la transsubjectivité. L’auteur joue et dialogue avec le lecteur à partir du contexte culturel qu’il partage avec le lecteur. Cela implique que l’étude d’une œuvre est aussi une étude de l’histoire des mentalités, pour comprendre le « vécu historique ». Le premier vécu de l’œuvre. Mais au fur et à mesure que la culture change, les horizons changent, les écarts évoluent et donc la réception aussi. Jauss parle d’appropriation active. C’est en cela que la réception est créatrice de sens, et qu’elle réconcilie l’approche structuraliste de l’approche historique. On part bien de procédés qui sont ancrés dans le texte, mais qui ont des effets mouvants dans le temps. Le texte n’est pas un objet autonome qui ne dialogue qu’avec lui-même. IL est ouvert Jauss affirme donc que l’étude d’une œuvre passe par une tentative de cerner la manière dont l’œuvre interagissait avec son époque, mais il ajoute qu’il ne faut pas croire qu’il est possible de se défaire de son propre horizon. Il faut toujours être conscient que notre étude d’un texte du passé se fait sous un angle qui est déterminé par notre époque, sa culture et ses intérêts. Lorsque l’on va à la rencontre d’un texte du passé, ont atteint au mieux ce qu’il appelle la « fusion des horizons » on appréhende l’horizon passé mais toujours à travers le notre. Cette expression est empruntée à Gadamer mais celui-ci l’emploie pour expliquer que les textes du passé, en devenant classiques, constituent l’horizon présent en s’imposant comme médiateurs. C’est comme si certaines œuvres, par la tradition, devenaient intemporelles. Jauss n’est pas d’accord sur ce point car il considère que la relation entre le texte et le lecteur est bien trop changeante et constitutive de l’identité, qui est donc mouvante, du texte. On ne peut pas considérer que le texte traverse les époques en restant intact. Il évolue toujours au contact des nouvelles interprétations qui en sont faites. Jauss est cependant d’accord avec la procédure herméneutique proposée par Gadamer et qui s’articule autour de l’idée que toute œuvre est réponse à une question. Pour comprendre en quelque sorte comment l’œuvre s’articule avec sa réalité, car elle ne peut pas être considérée comme un objet autonome. L’analyse d’un texte uploads/Litterature/ expose-esthetique-de-la-reception-jauss.pdf

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