19FRLIMLR1 Corrigé Page 1 sur 9 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL SESSION 2019 FRANÇAIS ÉPRE
19FRLIMLR1 Corrigé Page 1 sur 9 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL SESSION 2019 FRANÇAIS ÉPREUVE ANTICIPÉE CORRIGÉ SÉRIE L Durée de l’épreuve : 4h - Coefficient : 3 Le corrigé comporte 9 pages, numérotées de 1/9 à 9/9. 19FRLIMLR1 Corrigé Page 2 sur 9 ÉLÉMENTS POUR L'ÉVALUATION Texte A : Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, I, 2, 1670. Texte B : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, I, 6, 1775. Texte C : Victor Hugo, Ruy Blas, II, 1, 1838. RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES Le corrigé suggère des pistes permettant le traitement du sujet par les élèves dans le temps imparti. Il ne s’agit en aucun cas d’une correction exhaustive, mais d’une base de travail susceptible d’être enrichie et ajustée au sein des commissions académiques. Le corrigé s’articule en trois entrées qui permettent d’étalonner les copies : • Les attentes légitimes qui doivent permettre à la copie d’obtenir au minimum la moyenne • Les éléments relevant d’une analyse fine et permettant une valorisation de la copie • Les erreurs et /ou déficiences qui pénalisent la copie On utilisera tout l’éventail des notes : on n’hésitera pas à attribuer aux très bonnes copies des notes allant jusqu’à 20 ; la qualité est à évaluer par rapport aux connaissances et compétences que l’on peut attendre d’un candidat de 1ère. Les notes inférieures à 5 correspondent à des copies véritablement indigentes. L’appréciation sera précise et nuancée et ne se limitera pas à pointer les faiblesses du devoir ; on se posera prioritairement la question suivante : « quelles sont les qualités de la copie ? » 19FRLIMLR1 Corrigé Page 3 sur 9 Question sur corpus Quels rôles la chanson joue-t-elle dans ces textes ? On attend : • Une réponse à la question, illustrée par des citations correctement insérées et bien choisies • Une structure claire • L'exploitation de l'ensemble des textes du corpus • Quelques éléments de confrontation des textes On valorise : • Une réponse complète et nuancée • Une organisation de la réponse particulièrement pertinente • La correction et l’élégance du style On pénalise : • L'absence de réponse à la question posée • L'absence de citations ou leur mauvaise insertion • L'absence d'exploitation d'un ou de plusieurs documents • Les contresens sur les textes Éléments de réponse sans exhaustivité : • Les chansons permettent aux personnages d'exprimer leurs sentiments (fonction lyrique). Dans les trois extraits s'exprime le sentiment amoureux. La chanson peut susciter la rêverie poétique (Hugo) ou se mettre au service de l’entreprise de séduction (Beaumarchais). Chez Hugo, la plainte élégiaque de la reine est amplifiée par la manifestation du bonheur simple des lavandières. • Les chansons suscitent des situations comiques ou tragiques (fonction dramatique). La tonalité tragique du lamento de la reine contraste avec le comique de situation induit chez Beaumarchais par l'inversion des rôles maître/valet ou l’exagération comique d'un Figaro qui « baise le bas de l'habit de son maitre ». L’effet comique est amené chez Molière par le registre de langue de la chanson de Monsieur Jourdain. • Les chansons révèlent les intentions cachées des personnages ou leur véritable situation (fonction de dévoilement). Si le Comte voile son véritable statut social, il dévoile la vérité de ses sentiments pour Rosine (Beaumarchais). De même, Monsieur Jourdain désirant se conformer aux codes de la Cour, trahit ses origines sociales par le choix de sa chanson. Chez Hugo se dessine en creux le portrait d'une femme cloîtrée dans un palais aux allures de prison. • Les chansons suscitent le plaisir du spectateur. La chanson, propre à raviver des sentiments universels – par exemple l’amour ou la mélancolie dans les textes du corpus. • Les chansons constituent une forme de mise en abyme. Le musicien, puis Monsieur Jourdain, se donnent en spectacle. Chez Beaumarchais, à l'instar de Figaro, le spectateur profite du spectacle donné par le duo amoureux et se sent de connivence avec leur stratagème pour tromper le tuteur. 19FRLIMLR1 Corrigé Page 4 sur 9 Commentaire Vous proposerez un commentaire du texte de Beaumarchais (texte B). On attend : • Un commentaire organisé autour d’un projet de lecture cohérent • L’analyse de procédés d’écriture interprétés avec pertinence On valorise : • Une argumentation proposant une complexification croissante • La finesse des analyses et la justesse des interprétations • Une expression particulièrement élégante On pénalise : • La juxtaposition de remarques • Les contresens manifestes • La simple paraphrase et l’absence d’analyse stylistique • Une langue mal maîtrisée et fautive Questionnement possible – toute autre proposition cohérente sera acceptée : Quelle vérité des personnages cette scène de sérénade révèle-t-elle ? Une entreprise amoureuse • Une scène sous forte tension - L’attente de l’arrivée de Rosine, enfermée et surveillée. Rosine doit paraître à son balcon, l’intensité de l’attente des deux hommes est rendue par les répétitions dans la 1ère réplique de Figaro : « La voilà, la voilà ! Ne regardez pas, ne regardez pas ! ». Cette attente est encore soulignée dans un jeu d’échos avec l’exclamation : « Oh ! la v’la, la v’la », qui installe une tonalité comique par contrepoint au personnage et au discours du Comte. - Une communication clandestine : codée par le biais de la sérénade. - Le risque d’être démasqué. D’abord évoquée par Figaro : « vous seriez bientôt reconnu, ma foi, bientôt dépisté », cette menace est liée à la fausse identité du Comte et accentuée par la répétition du marqueur temporel « bientôt » et des termes redondants « reconnu » et « dépisté ». - L’interruption brusque : le tuteur de Rosine n’est pas loin. Celle-ci n’a pas le temps de finir son couplet, comme l’attestent les points de suspension « Que je dois l’aimer constamment … ». La didascalie « On entend la croisée qui se ferme avec bruit » donne une indication répétée puis interprétée par le Comte, « Elle a fermé sa fenêtre, quelqu’un est apparemment rentré chez elle. » Dans la réplique, la juxtaposition et le présent rendent ce danger soudainement plus vif et immédiat. Ici, la tension dramatique reste intense jusqu’à la fin de la scène, elle n’est pas désamorcée par l’humour. • Malgré les obstacles, s’ébauche un véritable duo amoureux - La tonalité lyrique va crescendo dans la chanson de Lindor, suivant l’épanouissement du sentiment amoureux qu’elle exprime (« hélas », « adorer » « mon amour »), elle culmine dans le 3e couplet (« sans espoir », accumulation des 5 pronoms de la première personne, hypallage « voix tendre »). Ajoutons l’emphase liée au champ lexical de la soumission 19FRLIMLR1 Corrigé Page 5 sur 9 « puissiez-vous », « ordonnez » « obéir à son maître » « sans espoir », « bornerai mes plaisirs ». La réciprocité que laisse espérer le chiasme des pronoms je/vous dans les deux derniers vers chantés par le Comte se réalise et la tonalité de la réponse de Rosine fait écho au sentiment du Comte. • Les vertus de la chanson ; elle permet - de faire allégeance à la dame : cf. le vocabulaire de la soumission, l’ hyperbole « adorer ». La chanson de Lindor exprime la relation de vassalité du chevalier à sa dame : « Vous l’ordonnez, je me ferai connaître (…) N’importe, il faut obéir à son maître », à qui il voue une admiration sans borne « j’osais vous admirer ». La référence à l’amour courtois figure dans le deuxième couplet : « un brillant chevalier » - de se présenter : trois occurrences du verbe « être » définissant Lindor. - d’organiser la suite de son entreprise : où, quand, comment ? « tous les matins, ici, d’une voix tendre, je chanterai » utilisation du futur : le Comte formule des attentes modestes en apparence (« je bornerai »), mais fondées sur un plaisir partagé. - Les personnages ne sont cependant pas tous à l’unisson : en effet, ils n’ont pas tous la même conception de l’amour : - Figaro semble désabusé (« le cœur n’est pas difficile sur les productions de l’esprit » ; - amour abusif et tyrannique du barbon qui veut contraindre Rosine au mariage et limite sa liberté. Le sous-titre, La précaution inutile, programme son échec, dont l’écho résonne à travers la polysémie du mot « jalousie ». Un duo entre Figaro et le Comte, révélateur de leurs relations • Le Comte, entre hésitations et assurance - Les hésitations d’un amoureux : multiplication des questions au début « pourquoi ? », « Mais comment chanter sur cette musique ? », « que veux-tu que j’en fasse ? » redoublée par les aveux d’ignorance «je ne sais pas faire de vers », « moi, j’en joue si mal » et les inquiétudes « Crois-tu que l’on m’ait entendu ? ». - En effet, le Comte est un habile compositeur : trois strophes très clairement construites, quatrains, versification en décasyllabes à rimes embrassées, alternance parfaite de rimes masculines/féminines, rythme régulier 4-6 (sauf 4e vers) attestant une capacité certaine à improviser un texte chanté de bonne tenue. L’assurance uploads/Litterature/ l-francais-premiere-2019-metropole-corrige-officiel.pdf
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- Publié le Oct 12, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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