L’Écume des jours Il s’agit d’un roman que Boris Vian publia en 1947 et dont la
L’Écume des jours Il s’agit d’un roman que Boris Vian publia en 1947 et dont la sortie est, à l’époque, passée totalement inaperçue. Pourtant, après sa réédition en 1963 par la maison d’édition « 10/18 » et son adaptation au cinéma en 1968, celui-ci devînt un incontournable. Un livre culte qui n’est pas sans rappeler la vie personnelle de l’auteur. En effet, comme nous le développerons dans le résumé, l’histoire s’ancre sur la maladie dont souffre Chloé, la femme de Colin : un nénuphar dans le poumon droit. Une image qui fait le lien avec la propre souffrance de Boris Vian, atteint d’une maladie pulmonaire. Tout comme le personnage de Chloé, il a été très longtemps couvé par ses proches, très inquiets au vu de sa santé fragile. Le résumé Dès la première page, le lecteur est confronté au jeu des inversions qui sous-tend la démarche globale. Le narrateur présente Colin, 22 ans, un personnage particulièrement banal et indéfini ; « il était presque toujours de bonne humeur, le reste du temps il dormait », dans un univers pourtant des plus étranges ; au point que certains analystes le considèrent comme l’un des premiers romans de science-fiction français. L’action débute chez Colin. Il reçoit un ami nommé Chick, du même âge que lui, 22 ans, ingénieur, pour un dîner préparé par son cuisinier, Nicolas. Chick est très pauvre contrairement à Colin ou aux ouvriers (ce roman est également fantaisiste en car il inverse certains préjugés sociaux). Chick lui raconte sa dernière aventure : il a rencontré une femme, Alise, cousine de Nicolas, avec qui il a commencé une liaison. Ils se sont rencontrés lors d’une conférence de Jean-Sol Partre, un philosophe que Chick adore. Le lendemain, à la patinoire, Chick présente Alise à Colin. Celui-ci est troublé, et envie la situation de son ami. Puis arrivent Nicolas et Isis Ponteauzanne, qui les invite à une fête qu'elle organise la semaine suivante. Colin espère y trouver l’amour. Pour l’aider, Chick lui apprend à danser le biglemoi. Une fois à la fête, les espoirs de Colin se concrétisent. Il rencontre Chloé, a immédiatement un coup de foudre pour elle, et ce sentiment est réciproque. Ils décident de se marier. Un projet qu’aimerait bien mener son ami Chick, mais ses maigres revenus l’en empêchent. Colin lui offre alors le quart de sa fortune personnelle pour l’aider. Le mariage de Chloé et Colin est une réussite, et le jazz est à l’honneur. Mais durant leur voyage de noces, Chloé tombe gravement malade. Leur environnement semble annoncer de mauvaises nouvelles. Le professeur Mangemanche lui détecte un nénuphar dans le poumon droit. Pour éviter sa prolifération, elle doit inhaler le parfum d’une multitude de fleurs, dont elle doit être constamment entourée. Colin s’y emploie et met alors tout ce qui lui reste de sa fortune pour lui acheter des fleurs. Mais le second poumon de Chloé est touché lui aussi. Dans le même temps, l’appartement de Colin rétrécit mystérieusement et devient de plus en plus sombre malgré les efforts d’une petite souris pour qu’il garder son éclat. En plus, Nicolas son cuisinier vieillit prématurément. Colin est ainsi obligé de prendre un emploi : faire pousser des canons de fusil. Mais il est renvoyé car une rose blanche en acier fleurit sur les fusils qu'il crée. De leur côté, Alise et Chick sont confrontés à des problèmes de couple. Chick est obsédé par Jean-Sol Partre, et finit même par quitter Alise. Elle se confie à Colin et ils s’embrassent, tristes de s’être rencontrés chacun après être tombés amoureux d’une autre personne. Et c’est d’ailleurs l’amour d’Alise pour Chick qui la pousse à tuer Jean-Sol Partre avec un « arrache-cœur » (un mot que Boris Vian utilisera pour intituler un autre de ses romans). En effet Chick se ruinait à cause de son obsession pour ce philosophe. Puis elle continue en tuant des libraires, et en brûlant toutes leurs œuvres. Mais le drame perdure : Chick est tué par des policiers et Alise meurt également ; c’est Nicolas qui retrouve son corps devant l’une des librairies en feu. Colin trouve un nouvel emploi, plus triste encore que le précédent : annonceur de mauvaises nouvelles. Lorsque son propre nom apparaît sur une liste, il comprend que la mort de Chloé est inéluctable. Et en effet, cela arriva. Ruiné, Colin est obligé de l’enterrer pauvrement. Le malheur croît une fois encore avec l’effondrement de l’appartement de Colin, que même la petite souris grise est obligée de quitter. Elle se rend au cimetière aperçoit Colin, profondément atteint par le chagrin. Elle est persuadée qu'il va se suicider alors, par désespoir, elle décide de mourir elle aussi. Pour cela, elle demande à un chat de l'aider. Le roman se finit lorsqu’elle met sa tête dans la gueule du chat. Les personnages principaux Colin : Jeune homme aisé de 22 ans, qui au début du livre a assez d’argent pour ne pas travailler. Comme Boris Vian, c’est un amateur de jazz. Il apprécie également le confort, l'amour, et comme Boris Vian une fois encore, il déteste la violence. Il trouve le grand amour en la personne de Chloé, avec qui il se marie. Malheureusement tous ses efforts pour la garder en vie seront vains, et le ruineront aussi d’un point de vue matériel. Chloé : Chloé est la femme parfaite pour Colin : jeune, jolie, souriante, douce et attirante. Chick : Chick est le meilleur ami de Colin. Ingénieur et pauvre, il voue une véritable passion pour la philosophie de Jean-Sol Partre, même s'il n’y comprend rien. Une passion qui le conduira en quelques sortes à la folie, car elle deviendra tellement obsessionnelle qu’elle le ruinera, et le conduira à quitter Alise, sa petite amie. Alise : Jeune femme de 18 ans, passionnément amoureuse de Chick, pleine de compassion pour Chloé, et admirative de l'amour réciproque entre Colin et Chloé. Elle finira par commettre l’irréparable : le meurtre de Jean-Sol Partre, dans l’espoir d’aider Chick. Nicolas : Il est le cuisinier de Colin. Il ne fait pas partie de la même classe sociale que les autres personnages. Il est en même temps un ami fidèle de Colin, et bon amant d'Isis. Isis : Issue de la haute bourgeoisie, elle est amoureuse de Nicolas, et sait, tout comme lui, profiter des plaisirs de la vie sans être trop exigeante. Notons aussi que c’est le seul personnage qui a un nom de famille : « Ponteauzanne ». Différentes thématiques abordées dans L’écume des jours L'amour Toutes les formes d'amour sont en effet présentes dans ce livre. L'amour fou entre Colin et Chloé. L'amour impossible entre Chick et Alise, et enfin l'amour physique entre Nicolas et Isis. Le monde du travail En décrivant notamment les tristes emplois qu’occupe Colin, Boris Vian dénonce dans cette œuvre les conditions de travail inhumaines. Chaque personne employée est ramenée au rang d'une machine. La musique Le jazz est omniprésent tout le long du roman. Il rythme notamment le mariage de Chloé et Colin. Il y a aussi de nombreuses références aux musiciens et compositions de jazz. Par exemple plusieurs "Z" de jazz sont à l'intérieur de mots comme « Doublezons » ou « zonzonner ». Mais la référence la plus flagrante, c'est le prénom Chloé lui-même. Boris Vian l'a choisit en référence à un arrangement de Duke Ellington, l'une de ses idoles, justement intitulé « Chloé ». C’est aussi sur ce morceau que Colin choisit d’apprendre la danse du biglemoi. La religion Boris Vian critique la religion à travers deux cérémonies : un mariage et un enterrement. Pendant le mariage, les personnages qui dirigent la cérémonie à l’église sont peu crédibles, comme le « Religieux », qui semble étrangement attiré par la robe de Chloé : « De temps à autre, il se retournait pour jeter un coup d’œil à Chloé dont il aimait bien la robe ». Cupide, il a même escroqué l’orchestre. D’ailleurs l’argent est au cœur des dénonciations de Boris Vian concernant les hommes d’église. Colin dût les payer très cher pour qu’ils animent la cérémonie : « cinq mille doublezons ». L'enterrement lui est l'opposé du mariage, car Colin n'a plus d'argent. Les conditions sont déplorables : on jette le cercueil par la fenêtre, les deux porteurs sont sales, le conducteur chante à tue-tête, les religieux font une courte apparition sans avoir pris la peine de s'habiller correctement, et le cercueil est balancé dans la fosse. Le christ, dans l'église, s'anime et demande à Colin pourquoi il n'a pas donné plus d'argent pour l'enterrement. Les représentants de la religion sont donc représentés comme extrêmement cupides à cet instant. Le fantastique Bien que Boris Vian base son roman sur une certaine réalité, le fantastique apparaît très rapidement. Un fantastique surtout basé sur le personnage de Colin, et la perte progressive de sa richesse. Sa maison rétrécit en effet au fil des chapitres, ce qui est une mise en image. La notion du temps est aussi malléable : on passe par exemple uploads/Litterature/ l-x27-ecume-des-jours-de-boris-vian-fiche-de-lecture-revision.pdf
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- Publié le Mar 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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