Nicolas Berdiaeff (Berdiaev) [1874-1948] philosophe chrétien russe de langues r
Nicolas Berdiaeff (Berdiaev) [1874-1948] philosophe chrétien russe de langues russe et française. (1933) L’HOMME ET LA MACHINE Traduit du russe PAR I.P. ET H.M. LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES CHICOUTIMI, QUÉBEC http://classiques.uqac.ca/ Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 2 http://classiques.uqac.ca/ Les Classiques des sciences sociales est une bibliothèque numérique en libre accès développée en partenariat avec l’Université du Québec à Chicoutimi (UQÀC) depuis 2000. http://bibliotheque.uqac.ca/ En 2018, Les Classiques des sciences sociales fêteront leur 25e anni- versaire de fondation. Une belle initiative citoyenne. Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 3 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle: - être hébergés (en fichier ou page web, en totalité ou en partie) sur un serveur autre que celui des Classiques. - servir de base de travail à un autre fichier modifié ensuite par tout autre moyen (couleur, police, mise en page, extraits, support, etc...), Les fichiers (.html, .doc, .pdf, .rtf, .jpg, .gif) disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propriété des Clas- siques des sciences sociales, un organisme à but non lucratif composé exclusivement de bénévoles. Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et person- nelle et, en aucun cas, commerciale. Toute utilisation à des fins commerciales des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est également strictement interdite. L'accès à notre travail est libre et gratuit à tous les utilisa- teurs. C'est notre mission. Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 4 Un document produit en version numérique par un bénévole, ingénieur français qui souhaite conserver l’anonymat sous le pseudonyme de Antisthène, Villeneuve sur Cher, France. Page web. À partir du texte de : Nicolas Berdiaeff (Berdiaev) [1874-1948] L’homme et la machine. Traduit du Russe par I.P. et H.M. Paris : Les Éditions “Je sers”, 1933, 53 pp. Police de caractères utilisés : Pour le texte: Times New Roman, 14 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5’’ x 11’’. Édition numérique réalisée le 1er janvier 2019 à Chicoutimi Québec. Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 5 Nicolas Berdiaeff (Berdiaev) [1874-1948] philosophe chrétien russe de langues russe et française. L’homme et la machine Traduit du Russe par I.P. et H.M. Paris : Les Éditions “Je sers”, 1933, 53 pp. Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 6 L’homme et la machine Table des matières I. Le problème sociologique et métaphysique de la technique. [7] Le paradoxe fondamental [11] Organisme et organisation [15] La révolte de la créature [19] II. Une nouvelle réalité [22] Le problème spirituel [26] La réaction romantique [32] III. Le véritable danger de la technique [36] IV. La technique et l’âme [41] Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 7 Note pour la version numérique : La numérotation entre crochets [] correspond à la pagination, en début de page, de l'édition d'origine numérisée. JMT. Par exemple, [1] correspond au début de la page 1 de l’édition papier numérisée. Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 8 [4] DU MÊME AUTEUR CHEZ LE MÊME ÉDITEUR : Esprit et Liberté, essai de philosophie chrétienne. L’Esprit de Dostoïevski. Le Christianisme et la lutte des classes. Le Marxisme et la Religion. De la dignité du Christianisme et de l’indignité des chrétiens. La Destination de l’Homme (en préparation). CHEZ D’AUTRES ÉDITEURS : Le Nouveau Moyen-Age (Plon. Coll. Le Roseau d’Or). Problèmes du Communisme (Desclée de Brouwer). __________ Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 9 [5] NICOLAS BERDIAEFF __________ L’HOMME ET LA MACHINE Traduit du Russe par I. P. et H. M. __________ EDITIONS « JE SERS » - PARIS Exclusivité Société Commerciale d’Edition et de Librairie 15, rue du Four - (6e) __ 1933 [6] Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 10 [7] L’homme et la machine I LE PROBLÈME SOCIOLOGIQUE ET MÉTAPHYSIQUE DE LA TECHNIQUE Retour à la table des matières Il ne me paraît pas exagéré de dire que le problème de la technique est devenu celui du destin de l’homme et du destin de la culture. Dans ce siècle d’incrédulité, où fléchissent non seulement l’ancienne foi religieuse, mais aussi la foi humaniste du XIXe siècle, la seule foi que l’homme de la civilisation moderne conserve est celle dont il entoure la technique, sa puissance et son progrès infini. Et tout ce qui s’accomplit dans le monde conspire à alimenter cette nouvelle croyance. La technique représente le dernier amour de l’homme qui est tout prêt, sous l’influence de cet amour, à modifier sa propre image. Pour pouvoir croire, l’homme aspirait aux miracles tout en craignant qu’il n’en existât plus. Or la technique accomplit sous ses yeux d’authentiques prodiges. Le problème de la technique est un des plus angoissants pour la conscience chrétienne, [8] qui n’en a pas en- core découvert la valeur et la signification. Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 11 Les chrétiens adoptent à l’égard de la technique deux attitudes dif- férentes, mais qui l’une et l’autre, nous apparaissent comme superfi- cielles et incomplètes. La majorité d’entre eux considère la technique comme indifférente et neutre à l’égard de la religion, comme « l’affaire » des ingénieurs. Elle accroît le bien-être, elle apporte dans la vie des perfectionnements, dont bénéficient sans doute aussi les chrétiens, mais son domaine est un domaine particulier qui n’a rien à voir avec leur conscience ou avec leur esprit et qui ne leur pose aucun problème spirituel. Quant aux autres, ils subissent la technique comme un mal apocalyptique, terrifiés par le pouvoir sans cesse croissant qu’elle exerce sur la vie humaine, ils voient en elle le triomphe de l’Antéchrist, la Bête montée de l’abîme. À vrai dire, l’abus de l’Apocalypse est plus particulier à l’orthodoxie russe. Tout ce qui déplaît, tout ce qui détruit « l’habituel » et le « conventionnel » se voit aussitôt qualifié de « triomphe de l’Antéchrist » et de prodrome de la fin du monde. Une semblable solution du problème est une marque de paresse, qui a pour origine un sentiment de crainte. D’ailleurs la première attitude, qui opte en faveur de la neutralité, représente également un moindre effort puisqu’elle se contente d’ignorer le problème. [9] La technique peut être comprise soit dans un sens large, soit dans un sens plus restreint : « Τέχνη » signifie à la fois industrie et art. « Τεχνὸζω » veut dire fabriquer, créer avec art. Nous ne parlons pas seulement de la technique économique, industrielle, militaire, d’une technique se rapportant à la locomotion et au confort de la vie, nous parlons aussi de la technique de la pensée et de la versification, de celle de la danse et du droit, de celle même de la vie spirituelle et du développement mystique. Ainsi la discipline du Yoga correspond à une technique spirituelle particulière. Toute technique nous enseigne la façon d’obtenir le meilleur résultat au prix du moindre effort. Et c’est là surtout le rôle de celle qui régit notre siècle économique. Mais ce qui caractérise ce siècle c’est la prépondérance de la quantité par rapport à la qualité qui, elle, était inhérente au travail de l’artisan dans les époques précédentes. Spengler dans son nouvel opuscule : der Mensch und die Technik définit la technique comme une lutte, mais elle demeure sans contredit l’instrument et non pas le but. Il ne peut y avoir de « fins » techniques de la vie, il ne peut y avoir que des Nicolas Berdiaeff, L’homme et la machine.. (1933) 12 « moyens » techniques. Les fins appartiennent toujours à un autre do- maine, à celui de l’esprit. Toutefois les moyens s’y substituent sou- vent ; ils peuvent même détourner à leur profit jusqu’au sens de la vie, si bien que la portée de celle-ci peut être complètement masquée, voire même effacée de la conscience [10] de l’homme. Et c’est ce qui se produit à notre époque dans des proportions gigantesques. Certes, pour le savant qui se livre à des recherches scientifiques, pour l’ingénieur qui se consacre à ses travaux, la technique peut devenir le contenu et le but de la vie ; dès lors elle acquiert, en tant que mode de connaissance et acte créateur, un caractère spirituel et se rapporte à la vie de l’esprit. Mais cette transmutation des moyens en raison d’être de la vie peut désigner de même un amoindrissement et une extinction de l’esprit, et c’est à quoi elle aboutit le plus souvent. Par sa nature même l’outil technique est hétérogène tant à celui qui s’en sert qu’à ce à quoi il sert : il est hétérogène à l’homme, à l’esprit et au sens. Et c’est ce uploads/Litterature/ berdiaeff-homme-et-la-machine.pdf
Documents similaires










-
31
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 15, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2601MB