La Lettre Soufie publie des articles sur le soufisme selon quatre thèmes princi

La Lettre Soufie publie des articles sur le soufisme selon quatre thèmes principaux : poèmes, histoires, articles généraux, et discours de Dr. Nurbakhsh, maître de l’ordre Nématollahi. Elle est publiée bi-mensuellement et reflète le contenu du site web Le Journal Soufi (journalsoufi.multimania.com).    Par Dr. Nurbakhsh Afin de comprendre la Réalité Divine (haqiqat) et atteindre l'Unité comme l'entend le Soufi, deux problèmes surgissent sur la voie: l'ego et les désirs de l'ego. Ces deux obstacles doivent être surmontés avant que l'œil de la vision divine ne puisse être ouvert. Dans le but d'enlever les désirs de l'ego, les maîtres de la voie ont prescrits le service aux autres. En servant les autres, on vient peu a peu à perdre conscience de ses propres désirs, et on devient joyeux avec la joie des autres, comme le dit le dicton: "Si tu marche sur l'eau tu n'es rien d'autre qu'un insecte; Si tu voles dans les airs, tu n'es rien d'autre qu'une mouche; obtient un cœur et deviens un être humain." Pour se débarrasser de l'ego et de l'amour de soi, on doit choisir d'aimer les autres. Cet amour des autres fait partie de l'amour figuratif, qui conduit à l'amour Vrai ou Divin. A travers l'amour de ce qui n'est pas soi-même, on peut se libérer dans une certaine mesure des limites de son ego, dont le résultat est de se libérer des soucis liés aux affaires du monde matériel, gagnant ainsi paix et joie d'esprit. Le plus haut degré de l'amour des autres est celui que l'on a pour son guide spirituel ou maître de la Voie, quant il enlève les voiles de l'ego et accorde l'œil de la vision divine. Bien sur, si la personne n'est pas accomplie, il existe le danger qu'un culte de la personnalité apparaisse. Cependant, le guide parfait s'efforcera de convertir l'amour pour le maître en amour pour Dieu. Dans la première étape, votre attention est éloignée des préoccupations du Moi. Dans la seconde étape, le guide, à travers son enseignement et sa guidance, dirige votre attention sur Dieu, en enlevant graduellement les voiles, afin que vous deveniez conscient uniquement de l'unité, en perdant toute conscience du Moi. Dans cet état, vous voyez Dieu a travers les yeux de Dieu, et contemplez la Réalité Divine comme elle est réellement. A la fin il ne reste plus trace ni de vous ni du maître, seul reste l'Unique, contemplant lui-même. Mai/Juin 2002 N° 3  Sommaire Discours 1 Réalité Divine Histoire 2 Toujours dans tes bras Poème 4 Promesse de rencontre Article 5 Le Soufisme Humour 14 Mulla Nassrudin      TraduitdujournalSUFI,numéro44.Titreoriginal«Stillinyourarms»Lejeunehommeauvisagemarqué d’acné , pressa l’épéesoussarobe,afindevérifierpourla centième fois qu’elle y étaittoujours.Se sentant une fois de plusrassuré , il rentra aux bainspublicsetyrecherchal’intendant.« J’ai besoin d’un bain privé. Depréférencesituéàl’arrière»«BienentenduMonsieur«l’intendant répondit, « Tout desuite.Par-làMonsieur»Auboutd’un longcouloircarrelé,l’intendant ouvrit une porte et,mettant à sa disposition uneserviette,invitapolimentlejeunehomme à rentrer . Une fois danssoncompartiment,l’hommevérifiaqu’ilétaitbienseul,etfitcoulerdel’eau aussi chaude que possible,remplissant ainsi lecompartimentdevapeur.Quandilneluifutpluspossible de distinguer l’extrémitédu banc en pierre sur lequel ilétait assis , il ouvrit sa robe, etdégainal’épée.Nusoussarobe,il regarda entre ses jambes ethochalatêteavecdégoût.« Tu a été la malédiction de mapropre existence . Mais c’estmaintenantladernièrefoisquetum’égares»« Sur ces propos », il plaça lalamedel’épéeentresesjambes,« je vais me débarrasser de tesdésirsperversalaracine!»Justeaumomentouils’apprêtaità enfoncer la lame, une voix dufonddesoncœurs’éleva:« Comment oses-tu interféreravec notre royaume ! Tous lesorganes ne sont-ils pas à notredispositions,sinousledésirons?Situpersistesàfairecela,noustransformerons chacun de tespoilsici-basenunorganedistinct,chacunt’enflammantdescentaines de fois avec désirs etpassions!»Tremblant de peur , le jeunehomme laissa tomber l’épée ets’enfuit vers chez lui aussi viteque possible. Peu après cetévénement,ilpartitàlarecherched’un cheikh qu’il connaissait enville, et se fit initier dans la voieSoufie.Maintenant,dixansplustard,ilsesentait fier d’être devenu enfin lemaître de ses désirs , et non lecontraire . C’était probablementpourcetteraison,sedisait-il,quele cheikh l’avait choisi commecompagnondevoyage.Celafaisait trois jours qu’ilsvoyageaientàtraversdeschemins de montagnes escarpé,accompagnéd’aversesfréquentes.Lecheikhetluiétaienttous deux trempés , et avaientdepuisbienlongtempsabandonné tout espoir de restersec.Justeavantd’arriveràdestination,ils se trouvèrent face à un pontqui avait été balayé par lesorages. Heureusement, la rivièreque le pont recouvrait n’était pastrès profonde et pouvait êtretraverséeàpieds.L’homme s’apprêta à aider lecheikh pour traverser la rivièrelorsqu’illavit.Bien qu’elle porta un tchador,commeleprescritlaloi,lafintissudesoie,trempéparlapluie,collaitàsoncorps.Setenantdebouten      contre-jour,onpouvaitvoirqu’elleneportaitrienen-dessous.« J’ai l’impression que nousn’avons pas choisi le meilleurmoment pour voyager » dit lecheikhensouriantàlafemme.«Peut-êtreaurais-jeduconsulterunastrologue»répondit-elle.Lafemmeregardalecheikhavecplus d’attention. Il ne ressemblaitpasàceaquoielles’attendait.«Etvousvousdemandezsûrement ce que je fais ici touteseule?»« Non , au contraire,celanemeconcernepas»réponditlecheikhen faisant une révérence. « Maisjevoulaisvousdemandersivousauriezbesoind’aidepourtraverserlarivière»La femme jeta un œil aucourantd’eau tumultueux et acquiesça,reconnaissante de l’aide qui luiavaitétéproposée.Sansunmot,lecheikhs’approcha de la femme et lasouleva gracieusement dans sesbras.Ilallaensuitejusqu’auborddelarivière, murmura une prière, et laporta jusqu’à l’autre rive sansaucun effort visible. Son jeunecompagnonlessuivit,uneexpressiongravededésapprobation pouvant se liresursonvisage.Sur l’autre rive, le cheikh reposala femme aussi gracieusementqu’il l’avait soulevé, et fit unerévérence encore plus élaborée.Aprèsavoiracceptédelapartdelafemmedeprofondsremerciements,lecheikhrepritlaroute, son compagnon toujoursderrièrelui.Ilscontinuèrentàmarcherpendant quelques heures jusqu’àce qu’ils arrivent à une aubergeoùilsfirenthaltepourprendreunthéetsesécher.Assisàlatable,l’hommene pouvait plus seretenir. Il fallait qu’il parle à soncompagnon:«N’est-ilpasvrai,Ôcheikh,qu’ilnous a été dit de s’abstenir detout contact, de quelques natureque ce soit,avecunefemmequin’est pas de la famille proche, etplus particulièrement une femmesi jeune et si jolie….et de plusquasimentnue?»Le cheikh regarda l’homme aveccompassion « j’ai déposé cettefemme depuis des heures. Est- elle toujours dans tes bras ? »              Dr.JavadNurbakhshTraduitdupersan«Vadehdidar»,DivaniNURBAKHSHCesoir,parAmour,nousavonsempruntélecheminquimèneàlaporteduBien- aiméEtcommedesfousnouscherchonslademeuredeceluiquidétientnoscœursCesoir,nousavonsquittéledomainedu‘’Nous’’etdu‘’Vous’NouspartonsdanssesquartierspourhonorerSapromessederencontre.Cesoir,lacoupes’estbriséeetilneresteplusaucunecruchedevinsansconnaissancenousnousrendonsàlademeuredeCeluiquinousaenivréCesoir,tousfousetamoureux,nousavonsdéchiréleshabitsdel’existenceetLoindesregarddelacréation,nousallonsàlaquêteduCréateurCesoir,nousavonsl’opportunitédegémiretd’êtrejoyeuxEtnousyallonsavecdescrisdedouleuretdesouffrance.Cesoir,grâceauvinnousavonseffacétouteslestracesdelaraisonetCelan’aétépossiblequ’aveclaforcedel’AmourCesoir,dansl’espoirdevoirCeluiquiilluminenosviesetAvecnosrobesàlatraîne,nousnousélançonsversLuicommedesétoilesfilantes.           ParDr.NurbakhshPrésentéparHenryCorbinExtraitdelarevue«LeMondeIslamique»,Dhulhijja1390AumomentmêmeoulaRédactionduprésentpériodiquemedemandaitaimablementdecollaboreràsonjournal,jerecevaisdemonamileDr.JavadNurbakhsh,letextequ’onliraci-dessous.Cettecoïncidenceétaitunsignequim’engageaitàlaisserleDr.Nurbakhshesquisserlui-même,avecuneparfaitecompétence,uneréponseàlaredoutablequestion:qu’est-cequelesoufisme?…Acesresponsabilitésdechefd’uneimportantetariqatsoufie,leDr.Nurbakhshjointlacompétencedechefdecliniqueneuro- psychiatrique,etcecumulestuncastrèsrare.Précisonsbienqu’ilnes’agitpaspourluidefairelapsychanalysedusoufisme,maisdejugerdesbutsetdelaméthodedelapsychanalyseàlalumièredelapédagogiespirituelledusoufisme,cequiesttoutautrechose:cettetache,leDr.Nurbakhshestunedestrèsrarespersonnesquipouvaientl’entreprendredenosjours.IIadéjàpubliésurcepointsplusieursétudesenpersan;disonsquelapsychanalyseenressortsituéeàunrangassezdifférentdeceluiquel’onal’habitudedeluiassignerenOccident.-H.CorbinIl ne manque point d’ouvrages,fortbrillants,surlesoufisme.Maislesujetestloind’êtreépuisé,nonseulement en raison du nombred’implicationsdifficilementdiscernablesquis’entremêlentdans le Tasawwuf, mais surtoutparce qu’il concerne au premierchef une expérience intérieurepuredontlecaractèred’ineffabilitérendl’explorationdiscursivepresqueimpossible.Monintention,entantquesoufietneuropsychiatre, est de proposerune approche du soufisme endeuxtemps:toutd’abordenfaireune analyse qui constituera lesujetd’unpremierarticle,puisunecomparaisonentrequelquesaspectsdusoufismeetlapsychanalyse (thème d’un articleultérieur).Touteslesdéfinitionsquipeuventêtre données du soufisme sontinadéquates, car il échappe auxcontoursqu’uneconceptionintellectuelleestcapabled’édifier.C’est ce qu’exprimait Mowlavi ens’écriant : « Tout ce que j’ai pudireconcernantl’Amour,quandjedeviens amoureux j’en ai honte !».L’inadéquation que je souligne icirésulte du fait que le soufisme,danssaphasefinale,estilluminationintérieure,quecelle-ciparticipedel’Essence,etquesonaboutissementestDieuseul,sansrien d’autre… Si malgré tout jedevais tenter de donner unedéfinition du soufisme, je diraisqu’il s’agit d’une Voie vers laVérité-Réalité absolue, qui estDieu, et dont le moteur estl’Amour. Le soufisme se situedonc,enbonnepartie,endehorsde toute saisie conceptuelle, detout raisonnement ou de tellediscussion.Certes,lesoufismen’exclutaucunementl’exercicedesfonctions intellectuelles, bien aucontraire, puisqu’il tend vers unéquilibreparfaitdel’individu.Mais       “Simalgrétoutjedevaistenterdedonnerunedéfinitiondusoufisme,jediraisqu’ils’agitd’uneVoieverslaVérité-Réalitéabsolue,quiestDieu,etdontlemoteurestl’Amour" cequ’ilpermetd’atteindredépasseladémarcheconceptuelle:cequevoitleSageou le Savant est certainementjuste, ce n’est cependant qu’unepartie du tout auquel le soufiaccède.Lacommunicationdel’expériencesoufieestrendueparticulièrementdifficileparlefaitquelelangage,qui est un système de signessociaux, est limité à des champsouleséchangessignificatifsinterhumains se sont imposésdans des zones communes à unnombreimportantd’individus.Lessigneslinguistiquesfonddéfautlaoulessignifiésneseraientperçusque par un nombre restreintd’êtreshumains.Deplus,pourlesoufi, le signifié ne serait mêmepassusceptibledereprésentation,carils’agitpourluid’uneexpérience existentielle pure, oule Soi ne se communique plus…Aceniveau,laconnaissanceestcelledelaVérité–Réalité,donnéeparillumination.La question qui se pose d’abordest celle desavoirquelssontlesressorts psychiques qui rendentcetteexpérienceimmanenteréalisable. Bien entendu, dans laréalité, l’on ne procède guère àune analyse conceptualisée desbasespsychiques:ilsuffitqu’ellesoientconstituéesparundynamisme authentique et nonpar de fausses motivations (undes rôles du Maître consisteprécisémentàvérifierl’authenticité des motivations). Leprincipemoteur,quiestindispensable et doit baigner lepsychisme dans toute sa masse,est un élan affectif-volitif quipolarisel’individutoutentier,l’entraînant à se dépasser sanscesse vers l’Absolu. En termessoufis, il est appelé « Eshk »(passion).Ilprendracinedanslesprofondeursdel’êtreets’épanouiten pur amour. Cet élan existedans tout individu, plus ou moinsmasqué ou bloqué. Il est àremarquerqu’iln’estpasforcement lié à la souffrance quien est parfois la lame intime.Danssaformelapluscourantele«eshk»sedéveloppeplutôtdansunétatdepaix,parstabilisationetéquilibredel’individu,quandl’agitation habituelle de la psychéestcalméeetharmonisée:cependant, il apparaît parfois auseindelapaixrécupéréedanslasouffrance:l’histoirenousfournitdes exemples célèbres d’unedémarcheintroduiteparlasouffrance et maintenue par lajoie-souffrance, mais ce sont,malgrétout,descasexceptionnelsenmilieuxislamiques.Apartirdecetaxeconstituépar«eshk » s’organisent les faitspsychiquestantsurleplanperceptible de la conscience quedanslesprofondeursdel’inconscient.L’œuvred’orientation globale de l’être nepeut se réaliser que si la pulsiondynamique de « eshk » estdurable,permanente.Ilestimpossible de s’engager dans laTariquat (Acheminement) en sefondant sur une assise affectivequi ne soit également motivationetintentionnalitéfermes.L’aspirantsoufiouMoriddoitdoncêtreprisenmain,analysé,guidé,restructuré, et cela, pendant unepériodeassezlongue.Talab (ou Aspiration) Surleplandogmatique,sijepuisdire,onconsidèrequelemouvement primordial engageantle Morid dans la Tariquat estconditionné par la Volonté et leDésir divins. Cet état se nommeTalab.C’estenquelquesorteunetension qui attire l’homme versson but final : la Perfection, laDivinité.L’explicationenest       donnée par le verset coranique272delasourateBaqarat.«Cen’estpasàtoidelesdiriger,maisDieudirigequiilveut»Les soufis pensent que seule lavolonté de Dieu peut donnernaissanceàcettetensionetàcetacheminementverslaPerfection.CetAmourd’aspirationestl’aiguillon continuel du soufi dansson ascension spirituelle ; il estpourluiaussiuneaidepuissante,lamotivationcentralesanslaquelleilsedécourageraitdevantlesobstaclesrencontrés.Surleplanaffectifle«Talab»setraduit par un état de tension quidonne au disciple, à chaqueinstantdesontrajet,lecourageetla volonté de progresser sur lavoiesansfin.Cettetensionoudouleur«exquise » provoquechezle soufiunarrièrefondd’insatisfactionquileporteverssonidéaldeperfectionetdebeautésublime.L’existence de cet élan d’amour- douleur«bouillonnement»canalisé, oriente toute la massepsychosomatiquedel’individu.C’est,danslasériedesétagesdupsychisme,laréférencequidésamorcetouteautrepréoccupationintérieure.Sansdoute,cettepolarisationseréaliselentement et le rôle du Qotb estd’yveilleravec attention enmaintenant le Morid sous unsévère contrôle psychanalytique.Par conséquent, il ne faut points’étonner si la formation d’undisciple demande un laps detempsvariantentreseptetdouzeans,suivantlesdispositionsnaturelles et les résultats de sontravaild’intériorisations.On voit donc qu’une véritableconnaissance du soufisme nepeut s’acquérir qu’en l’explorantdu « dedans », en en vivant lesétapes.Toutcommeenpsychanalyse, ou la mise à jourde l’inconscient exige une duréede quatre à cinq ans, dans leTasawwuf«l’équilibration»internedel‘individuetl’acquisitiondestechniquesquecettedernièrenécessite,demandentunelonguemiseencondition,etuneparticipationactive,contrôlée,desresponsables.Commentparlerdusoufismesanslevivre?Malheureusement, il a été tropsouvent décrit de l’extérieur, àpartirdetextesdontlasubstancen’était communicable qu’a desconsciences dument préparées.On comprend pourquoi le Qotbest indispensable à la formationde«l’Homme-Parfait».Lanotiond’homme-parfaitLe soufi considère que l’hommeestnaturellementimparfait;c’estun malade que son manque dediscernement empêche de saisirla«Vérité-Réalité».L’hommeestincapableparlui-mêmed’atteindre le vrai, car sa visionestfausséeparlesapparencesetpar son propre psychisme. Lapsychologie moderne reconnaîtbienquelaplupartdesmotivationshumainess’effectuentdans l’inconscient, c’est lui quidétermineetgouvernel’homme«nonpréparé»mêmelorsqu’ilcroitagird’aprèslaraison.C’est ce stade psychomental quiestdésignéparlesoufisme sousle nom de « Nafs Ammareh »(ame commandante) c’est-a-direqui est sous l’empire tyranniquede l’inconscience. L’homme al’impressionquesapropreconsciencelegouverneetquesavolontéintervientsanscesse.Or, c’est une erreur. A ce stade,sadécisionestdéterminéeparlasurface « visible » du psychismequi fait corps avec l’inconscientjusqu’au « ca ». Lesentimentdevolontén’estduqu’alaconformité       des instincts, des pulsions, aveclesexigencesdusur-moi;iln’estpointl’expressiondelapuissancevéritableduspirituelsurlepsychomental.Ordonc,lepremier devoir du soufi est des’affranchir de cette dépendanceà l’égard de son inconscientspontané.Parunetechniquequenous examinerons ultérieurement(Tariqat) il se dégage de « NafsAmmareh » pour atteindre unerégion de stabilité relative, horsdes attractions et des répulsionsquiconstituentlaNafsAmmareh.Cenouveauniveaudeconscience s’appelle en soufiNafsLawwameh(ameblâmante),représentant un élèvement del’individu jusqu'à la consciencemorale. Ilfautremarquerqu’icila«moralité»n’estpascelled’unesociétédéterminée,maiscellequiémanedeDieuàtraversletextesacré du Coran. L’individu n’estplus l’objet docile de ses propresforcesobscures.Bienqueparfoisencore atteint par ses conflits, ilen voit aussitôt la cause etparvient à les dominer. Le soufiopère une purification intérieure,grâceàsoneffortpersonnel,aidepar son Qotb sans lequel sesprogrès seraient illusoires. Cetteascèse aboutit à une espèced’effacement de soi et à unéquilibreintérieuroulementalestunifié, concentré autour du QotboudeDieu,dansunétatdemoinsenmoinssensibleautourbillondumondeextérieur.Dans la troisième étape, uploads/Litterature/ la-lettre-soufie-3.pdf

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