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LE BAROQUE Bibliographie : STALLONI Yves, Écoles et courants littéraires, Paris

LE BAROQUE Bibliographie : STALLONI Yves, Écoles et courants littéraires, Paris, Nathan, 2002, pp. 22-39. LAGARDE André, MICHARD Laurent, XVIIe siècle, Paris, Bordas, 1985. HANNEDOUCHE Cédric, Du contexte au texte, Méthode de l’explication littéraire par les mouvements, Paris, Ellipses, 2011, pp. 27-31. 1. Terme - Du portugais barroco : perle de forme irrégulière. Synonyme de « bizarre », « excentrique », le mot à un sens péjoratif jusqu’au XIXe siècle. 2. Définition : deux sens du mot (période déterminée, esthétique universelle) - À notre époque, le terme est employé en histoire de l’art et par la critique littéraire pour qualifier l’esthétique qui s’écarte des règles de la Renaissance. - Le mot recouvre en effet deux sens. Sens restreint (historique) : le baroque correspond à une période littéraire déterminée. Le mouvement baroque touche la littérature française de 1580 à 1660. - Sens élargi, général : une tendance de l’esprit humain, perceptible à différentes époques, et qui se caractérise par l’exubérance des formes et le rejet des contraintes. 3. Conditions historiques et sensibilité baroque - Époque troublée qui a connu les guerres de religion et la Fronde. Sentiment d’instabilité politique redoublé sur le plan scientifique par les différentes découvertes qui révolutionnent le point de vue que l’homme porte sur le monde qui l’entoure. - Le baroque littéraire apparaît quand disparaît l’optimisme triomphant de la Renaissance, cédant la place à l’instabilité, l’angoisse, la perte des certitudes et l’inquiétude. 4. Thèmes et motifs baroques : - Instabilité. Tout semble se dérober à l’homme baroque. Le sentiment d’instabilité s’exprime à travers les thèmes de la Fortune et du Hasard, de la folie, des songes, etc. - Inconstance. Elle peut être agréable, en amour en particulier (Don Juan, personnage incarnant l’inconstance) ou douloureuse, et le monde est alors considéré comme lieu de confusion et de vanité. - Incertitude. Les hommes sont plongés dans l’incertitude : jamais on ne trouve de réponse ni de solution figées. - Mouvement. Le baroque privilégie avant tout le mouvement, qui s’exprime dans le goût de l’action, mais aussi dans les formes. - L’illusion. L’homme baroque est attiré par le caractère inconstant et illusoire des choses. Aucune vérité ne lui apparaît comme définitive. On retrouve des images symboliques (arc- en-ciel, reflets sur l’eau ou dans un miroir), et le thème du déguisement avec les personnages masqués. De nombreuses pièces introduisent le théâtre dans le théâtre (mise en abyme). - La métamorphose. Le baroque fait un usage abondant de la métamorphose et du travestissement. - La mort. L’homme doit se rappellent le caractère transitoire de son passage sur terre. Il doit continuellement méditer sur la mort et prendre conscience de la vanité du monde, se préparer à mourir. La mort est l’ultime réalité que l’on retrouve toujours à travers l’inconstance et l’illusion. Goût pour le macabre, renouvellement du thème du Memento mori. 5. Images récurrentes : l’eau, le feu, images aquatiques ou aériennes - Les poètes ont recours aux images aériennes ou aquatiques qui figurent la légèreté (bulle, papillon), la métamorphose (nuages), divers types de mouvement (vols d’oiseaux, flammes, vagues). - Images de l’eau et du feu, éléments impalpables et inconstants, dont la nature est insaisissable. 6. Genres et auteurs baroques Voir Stalloni, pp. 46-48. 7. Style baroque - Une grande virtuosité formelle. - L’écriture baroque cherche à impressionner, à émouvoir le spectateur, à provoquer l’étonnement et à séduire. - Goût de l’exagération : hyperboles, énumérations, suites d’anaphores, d’assonances et d’allitérations, parallélismes syntaxiques. - Faire apparaître les contradictions du monde : figures du contraste (oxymore, antithèse, paradoxe). - S’adresser à la sensibilité et à l’imagination : usage de comparaisons fortes et de métaphores inattendues. 8. Baroque et classicisme - Voir Stalloni, pp. 46-48 - Baroque et classicisme sont deux tendances qui dominent chacune une moitié du siècle, le premier correspondant au règne de Louis XIII et le second au règne de Louis XIV. Toutefois, de nombreux auteurs ont été baroques avant d’être classiques (Corneille, Malherbe), et l’on ne saurait proposer une délimitation chronologique précise entre baroque et classicisme. uploads/Litterature/ le-baroque-plan.pdf